L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
L’EXPOSITION DE PARIS
119
du temps, renoncer à procéder par croise-
ment et affecter relativement un jour à
la navigation montante et un jour à la
navigation descendante. Les encombre-
ments étaient permanents, et il fallait
prévoir le jour où l’exploitation devien-
drait impossible. D’ailleurs les sas dos
Fontinettes n’avaient pas la longueur ré-
glementaire de 38"',50, qui est celle des
nouveaux bateaux des canaux du Nord.
L’administration, pour remédier à cotte
situation déplorable, prescrivit, en 1881,
la construction, à côté des écluses, d un
ascenseur hydraulique analogue à celui
qui fonctionne en Angleterre, à Ander-
ton, sur le canal do Trent et Mer-
sey, mais beaucoup plus puissant, puis-
que le nouvel ascenseur devait livrer
passage à dos bateaux de 300 tonnes,
tandis que l’ascenseur d’Anderton ne fait
circuler que des bateaux de 80 à 100
tonnes. On achève en ce moment un as-
censeur analogue à celui des Fontinettes,
en Belgique, à la bouvière, sur le canal
du «Centre; il réunira le canal de Charle-
roi à Bruxelles à celui de Mons à Condé.
On pourra examiner le modèle de l’as-
censeur de la Louvière dans la section
belge, au Champ de Mars.
La conception des ascenseurs pour ba-’*’
teaux n’est pas aussi nouvelle que Ion
nous paraît le croire. Sans remonter au
delà de 1862, nous nous souvenons fort
bien avoir vu à l’Exposition de Londres
un modèle d’ascenseur, combiné par
M. Seiler, sous le nom de «balance aéro-
hydrostatique ». Le système deM. Seiler,
très analogue aux élévateurs actuels, avait
fait l’objet de rapports favorables, no-
tamment de M. Huet, aujourd’hui sous-
directeur des travaux de la Ville, alors
ingénieur des travaux do Paris, et de
M. Ilouel, ingénieur en chef des établis-
sements Cail. La combinaison est, d’ail-
leurs, simple, du moins en principe. Au
lieu de ramener le plan d’eau dans le
sas de l’écluse à la hauteur du bief supé-
rieur, M. Seiler songea à rendre le sas
mobile, à le faire s’élever avec l’eau et
le bateau, ou s’abaisser do même. Il ac-
coupla deux sas comme les plateaux d’une
' balance, de façon qu’avec une légère sur-
charge d’eau l’undes sas entraînât l’autre
dans son mouvement. Le sas descendant
faisait monter le sas accouplé. Les sas
consistaient eh grands bacs do 35 mètres
de longueur. Pour l’époque, le procédé
choisi pour les faire mouvoir était assez
ingénieux : chaque bac reposait sur 4 ga-
zomètres, 2 à l’avant, 2 à l’arriére; les
4 gazomètres de chaque bac communi-
quant par un tuyau, il est clair que toute
surcharge do l’un comprimait l’air qui,
refoulé, passait dans les 4 autres gazo-
mètres et les soulevait avec le second
bac. La descente de l’un entraînait la mon-
tée de l’autre !. D’où le nom de balance
aéro-hydrostatique.
La perte duo au passage de chaque ba-
teau était réduite à une faible tranche li-
quider M. Seiler avait proposé ce système
pour racheter des différences de niveau
de 20 mètres, soit sur canaux, soit meme
sur chemins de fer. Passons.
(A suivre A Henry Pahville.
L’EXPOSITION RÉTROSPECTIVE
DU TRAVAIL!
Premiers artistes. — Un abbi sous roche
de la Vézère.
Le travail préhistorique est représenté, dans
la Galerie du Travail, par un certain nombre
de groupes d’ensemble : abri sous roche de la
Vézère (âge du renne) ; atelier de tailleurs de
silex (âge du mammouth) ; atelier de mouleurs
ambulants (Age du bronze) ; construction d'un
dolmen dans la vallée de la Seine (âge de la
pierre polie) ; types danois (âge du bronze), etc.
Les stations préhistoriques de la Vézère sont
célèbres danstoutle monde savant. Elles s’éten-
dent du Moustier aux Eyzies, sur une distance
de 8 kilomètres environ; sur la rive droite sont
les cavernes du Moustier, de la Madeleine, de
Laugerie-llaute,deLaugerie-Basse, delà Gorge-
d’Enfer, de Miremont; sur la rive gauche sont
les stations de Gro-Magnon et des Eyzies. Voici
comment M. Émile Labroue décrit ces grottes
qu’il a visitées et qu’il divise en trois parties :
1° commencement de l’époque quaternaire, (le
Moustier de Cro-Magnon); 2° époque du renne
(Laugerie:Haute; la Gorge-d’Enfer); 3o fin de
l’époquequaternaire(Laugerie-Basse, les Eyzies,
la Madeleine).
« Le Moustier, dit M. Labroue, appartient à
la commune de Peyzac. La caverne et l’abri du
Moustier sont situés sur la rive droite de la
Vézère. L’ouverture de la caverne du Moustier
est située à 27 mètres au-dessus de l’étiagede la
Vézère. Les silex qu’on y rencontre sont gros-
sièrement travaillés. Des lames servant de cou-
teau, de petites haches massives, des pointes de
lances ou d’épieu, tels étaient les instruments
de la vie domestique et les armes des troglodytes
du Moustier. On a trouvé au Moustier des débris
du mammouth, du grand lion des cavernes. La
pointe du Moustier caractérise la seconde époque
de l’âge de pierre. C’est un silex pointu, en
forme de hache. 11 n’est taillé que sur une de
ses faces, c’est là ce qui le distingue de la hache
de Saint-Acheul. Le type du Moustier a été
étudié pour la première fois par Édouard Lartet
et Christy. »
La station la plus ancienne après celle du
Moustier est celle de Gro-Magnon, près les
Eyzies, commune de Tayac. Elle est située à
880 mètres N.-O du village des Eyzies et à 130
mètres S.-E. de la station du chemin de fer; elle
est élevée de 15 mètres au-dessus du niveau de
la Vézère et à 177 mètres de distance de. la rive.
Elle a été découverte en 1868. (Rapports de
MM. Louis Lartet et Pruner Bey.)
Les hommes qui habitaient la caverne de
1. Causeries scientifiques. Découvertes et inventions,
tonic II, 1862.
2. Voir le n0 K4.
Cro-Magnon savaient mieux tailler le silex que
ceux du Moustier. Ils n’ont plus la pointe du
Moustier; ils ont une espèce de poignard en
silex. Leurs racloirs nous font comprendre qu’ils
préparaient des peaux pour se vêtir. On voit à
Cro-Magnon des débris du mammouth, du lion
des cavernes, du renne, du sanglier, du cerf, du
loup, du renard. On a trouvé aussi des pointes
de dard en bois de renne et quelques plaques
d'ivoire. A côté de la caverne de Cro-Magnon,
il y a un abri qui servait de sépulture. On y a
découvert trois crânes, deux d’hommes et un de
femme; ce dernier aune plaie sur l’os frontal.
D’après la longueur d’un fémur de vieillard
trouvé aumêmelieu. on peut croireque Ja taille
des troglodytes de Cro-Magnon était de -T,50
environ.
La caverne préhistorique de Laugerie-llaute
(hameau de la commune de Tayac) a environ
880 mètren <le long. On y trouve les plus beaux
silex de la vallée de la Vézère. Leur forme est
élégante, ils sont peu épais et taillés à petits
coups; ce sont généralement des têtes de lances
finement travaillées aux deux extrémités. Les
ouvriers étaient déjà habiles.
La Gorge-d’Enfer (grotte de la commune de
Tayac) révèle un grand progrès. Le troglodyte
de cette station travaillait moins la pierre; il
façonnaittoutes sortes d’objets en bois de renne :
lances, dards, flèches, aiguilles, poinçons, etc.
Mais ces dards ou flèches n’ont pas encore de
barbelures. L’invention des barbelures, dans
ces âges si lointains, appartient à une époque
récente, à l’époque des troglodytes des Eyzies,
de Laugerie-Basse et de la Madeleine. Les habi-
tants de ces trois stations ont eu un art, une
véritable industrie; le progrès est ici plus grand
que partout ailleurs.
La grotte des Eyzies n’est pas sur les bords
de la Vézère, mais à quelques centaines de
mètres sur la rive droite de la Beaune ou Béone
qui se jette dans la Vézère, au village des
Eyzies (station du chemin de fer de Périgueux
à Agen). C’est près de l’ancienne forge que
s’ouvre la grotte, dans l’escarpement du rocher,
à 35 mètres au-dessus du niveau de l’eau. Elle a
12 mètres de profondeur en face de l’ouverture,
et IG mètres dans sa plus grande largeur. Au
centre, la voûte atteint 6 mètres de haut.
Le sol rocheux de cette grotte est recouvert
d’une couche osseuse de 10 à 20 centimètres
d’épaisseur. Là sc trouvent des silex, des flè-"
ches barbelées, des pointes en bois de renne
ou en os. Çà et là, on voit des amas de cendres
et de charbons qui indiquent l’emplacement
des anciens foyersoù les troglodytes préparaient
leurs repas. Cette grotte a été décrite et explorée
pour la première fois par MM. Louis Lartet et
Christy, qui envoyèrent des fragments d’os, des
silex, etc., à tous les musées d’Europe. Giest là
que furent trouvés, en août 1863, les premiers
dessins de l’âge du renne.
A Laugerie-Basse (commune de Tayac, près
de Laugerie-llaute), on rencontre jusqu’à cinq
foyers superposés. Le premier s’élève à, 12 mè-
tres au-dessus du niveau de la Vézère. Le
deuxième et le troisième sont riches en bois de
renne gravés et sculptés. A Laugerie-Basse,
M. Élie Massénat a découvert, sur un fragment
d’omoplate de bœuf, un dessin qui représente
une scène de pêche.
« La station de la Madeleine (commune de
Tursac) est peut-être la plus récente de la vallée
de la Vézère. Elle est peu supérieure au niveau
des plus grandes crues. MM. Édouard Lartet et
Falconnct y ont découvert, en 1864, une plaque