L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
beaucoup plus faciles à faire que des moules
creux en pierre ou en métal. Mais on ne se
servait de ce procédé que pour des objets extrê-
mement simples. Les spécimens dans lesquels
nous voyons que la ligne de jonction n’est pas
exactement centrale ou symétrique ont été pro-
bablement coulés de cette façon, le modèle
ayant été enfoncé dans le sable un peu plus d’un
côté que de l’autre.
« La troisième méthode consistait à couler à
la cire. Dans ce cas, comme dans le cas précé-
dent, on faisait un modèle et on l’entourait
d’argile mélangée de bouse de vache ou de
quelque autre substance inflammable, afin que,
soumise à la chaleur, cette terre devînt poreuse.
On chauffait alors cette enveloppe pour que la
cire pût fondre et s'écouler par le trou destiné à
l’introduction du métal.
« Bien qu’il semble avoir été comparative-
ment rare en Angleterre, M. Morlot considère
que, sur le continent, c’est là le mode de cou-
lage le plus communément employé pendant
l’âge de bronze. Il nécessitait moins d’outils
et ne donnait pas, comme les deux autres
méthodes, une ligne de jonction; c’était un
grand avantage, car, en l’absence d’outils en
acier, cette côte était fort difficile à enlever,
surtout quandles objets était nt ornés. M. Morlot
a observé, sur un sujet en bronze, la marque
d’un doigt, résultant évidemment d’une impres-
sion faite sur la cire encore molle. Quelque-
fois aussi, la cire fondue trop vite et sur-
chauffée s’est enflammée et a laissé une couche
charbonneuse qui se reproduit sur l’objet
foadu.
« Dans l’intérieur de quelques vases en bronze
on retrouve les places de la spatule qui a servi
à travailler la cire.
« Il est aussi fort intéressant d’étudier les
preuves des connaissances métallurgiques im-
parfaites et des outils incomplets alors en usage.
M. Morlot a appelé l’attention sur un exemple
frappant, une des grandes broches du Schwerin.
C’était évidemment un chef-d’œuvre, mais l’arc
intermédiaire reliant les deux grands disques a
été accidentellement cassé. Afin de raccommoder
ce bijou, on en a replacé les deux morceaux
dans leur position relative, et le lien brisé a été
recouvert de cire. On a entouré alors le tout de
sa préparation ordinaire d’argile, etc., on a fait
fondre la cire, et on a coulé du bronze à la
place.
« Outre l’orifice par lequel on introduisait le
bronze dans le moule, il était nécessaire de
ménager un ou plusieurs trous pour que l’air
pût s’échapper. Le premier ayant la forme d’un
entonnoir s’enlaçait facilement, mais les seconds
étaient fréquemment écrasés à coups de marteau,
car, sans outils en acier, il était presque impos-
sible de les enlever. Les travailleurs en métal,
pendant l’âge du bronze, semblent, d’ailleurs,
n’avoir pas su percer le bronze, car les trous
servant pour les rivets, dans les épées, etc.,
sont tous ménagés dans le moule. »
Les ornements des objets moulés à l’aide de
l’un de ces trois procédés, sont généralement
fondus et très convenablement dessinés. Quel-
quefois, cependant, l’ornementation est gravée
sur l’objet même à l’aide d’instruments courts
et très durs.
Les primitifs métallurgistes dont on nous
montre l’atelier ignoraient l’art de souder.
Quand un vase venait à se briser, ils le répa-
raient au moyen de rivets.
(A suivre.')
L’ART DES ÉTATS-UNIS
AU CHAMP DE MARS
Il y a vingt ans, l’École américaine de
peinture n’existait pas; elle éclate de vio
et de jeunesse aujourd’hui. Son exposi-
tion du Champ de Mars ne comprend pas
moins de 336 tableaux et de 117 aqua-
relles, dessins oupastels, envoyéspar plus
de 200 artistes, dont quelques-uns déjà
sont des maîtres.
A quoi ce résultat est-il dû? A une
double et féconde influence : d’une part
à nos artistes français, les Bastien-Lepage,
les Bonnat, les Cabanel, les Boulanger,
les Lefebvre, los Carolus Duran ; d’autre
part à un maître original et puissant,
Américain d’origine, et depuis Anglais
par option : ce maître est M. Whistler,
coloriste délicat et subtil, portraitiste
éminent, aquarelliste et aqua-fortiste hors
de pair. La section américaine, par mal-
heur, est veuve ch scs œuvres, exposées
dans la section britannique.
Tandis que nos maîtres français ensei-
gnaient aux Yankees, soit à leurs ateliers
d’élèves, soit dans los cours cju’ils profes-
sent en notre Ecole si hospitalière des
Beaux-Arts, toutes leshabilotés du dessin,
toutes les ressources d’une tradition qui
commence à vieillir, Whistler, par le
spectacle seul do scs œuvres, les initiait
à tous les raffinements de la couleur, et,
complétant l’éducation de leur œil, élar-
gissait le champ de leur vision.
Gardons-nous pourtant de nous mé-
prendre sur l’importance du rôle qu’a
joué dans son pays M. Whistler. Ayant
cessé depuis longtemps d’y exercer son
art, doué d'une personnalité trop vibrante
pour n’ètrepas légèrement exclusive, il a
inquiété, parmi ses compatriotes, plus de
peintres qu’il n’en a réellement dirige.
Vous compterez en France, par douzaines,
les artistes qu’a aiguillonnés sa manière ;
vous n’en compterez guère, en Amé-
rique, que deux, MM. Chase et Sargent,
qui relèvent directement de lui. Encore
M. Sargent est-il, comme les trois quarts
de ses compatriotes, un émigré que le
pays natal ne voit guère cl qui par-
tage son temps entre lo berceau de son
éducation artistique, la France, et l’An-
gleterre, où il respire le même air et note
les mêmes nuances fugitives que son
illustre maître.
Il leur faut, en effet, à ces Américains,
une inspiration que le dieu dollar no
donne pas, et que l’atmosphère raréfiée
des affaires étoufferait ou anémierait à
coup sûr. La pleine vie artistique, c’est
I en Europe seulement qu’on la mène :
I aussi établissent-ils chez nous leur quar-
tier général, et vous seriez surpris du',
petit nombre des leurs qui résident ou qui
produisent là-bas. Je no crois même pas
me tromper en avançant que, des vingt-
cinq ou trente artistes que je vais vous
citer et dont les tableaux sont la fleur de
cette Exposition, pas un peut-être n’a
son atelier hors Paris. Ce n’est donc pas
une Ecolo étrangère, à vrai dire, que cette
École nouveau-née ; c’est bol et bien un
rameau, et non le moins florissant, do
notre Ecolo, et, dans les frais lauriers
qu’elle vient de conquérir, la Franco a
droit au partage.
Ces lauriers, M. Dannat en remporte
une pleine moisson à lui seul. Des six ta-
bleaux qu’il expose, pas un qui n’affirme,
avec une rare énergie, un tempérament
de premier ordre. [1 y a là deux portraits
de fillettes, un surtout de fillette blonde
en robe noire, avec un nœud noir dans
les cheveux, qui sont des morceaux ac-
complis dans leur simplicité. Impossible
de rien rêver déplus frais que le coloris,
de plus souple que le modelé délicat de ce
jeune visage, et sile public s’arrête, exta-
sié, devant le Quartette qui caractérise la
manière antérieure de l’artiste, je ne me
crois pas obligé de l’imiter. J’avoue ma
secrète préférence pour le portrait d’Eva
II. ; j’y reviendrai toujours avec joie.
11 n’en est pas moins vrai que ce Quar-
tette est très fort et d’une intensité de
vie surprenante. Nous sommes en Espa-
gne : dans une vaste pièce carrelée,
éclairée seulement d’un demi-jour qui
projette sur les p ue images dos ombres
vigoureuses : un homme et une femme
sont assis sur un rustique banc de bois.
L’homme est mûr; son visage for-
tement basané a le ton elles gaufrures du
cuir; sa bouche, fjuo n’ombrage aucune
barbe, s’ouvre démesurée dansl’émission
d’un son lancé à pleine gorge. Aux côtés
de l’homme, la femme, provocante, fré-
tillante, exubérante d’entrain, et faisant
claquer de ses doigts lestes, avec une fré-
nésie demi-sauvage, les castagnettes qui
rythment léchant du compère et le sien
propre.
Derrière elle, et lui tournant le dos,
ou faisant face au public, deux autres
hommes mêlent leur voix forte au concert
et grattent en forcenés leur guitare. U y a
comme un souvenir de Goya dans ce
morceau d’un extraordinaire brio, mais
dont la couleur, par endroits, rappelle
avec excès le premier maître que M. Dan-
nat s’est choisi, l’auteur du Christ chez
Pilate, l’Austro-IIongrois Alunkacsy.
Il y a bien autrement d’habileté, bien
autrement de finesse dans cette autre
scène espagnole, wns Sacristie en Aragon
Un bon prêtre, à demi renversé sur son
vénérable fauteuil, écoute avec une