L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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"T"
L’EXPOSITION DE PARIS
échapper de l’eau des presses ou donnent
accès, au contraire, à l’eau sous pression
des accumulateurs1.
Sans entrer dans plus de détails tech-
niques, on peut dire que la durée totale
d’une manœuvre est en moyenne de
26 minutes, savoir : entrée des bateaux
et fermeture des portes, 8 minutes; ascen-
sion et descente des sas, 5 minutes; cor-
rection de la position des sas, 3 minutes;
ouverture des portes etsortie dos bateaux,
10 minutes.
On installe des cabestans hydrauliques
pour accélérer la sortie et l’entrée des
bateaux, ce qui fera gagner 6 minutes
environ. On pourra livrer passage à six
bateaux par heure dans les deux sens.
En définitive, la construction de l’ascen-
seur; a permis do racheter d’un seul coup
une différence do niveau de 14 mètres, de
supprimer 5 écluses, do gagner près de
deux heures sur le passage des bateaux,
d’économiser du personnel
et surtout de l’eau. Chaque
élévation et abaissement
d’un bateau ne dépense
qu’une éclusée ordinaire ;
le gain est dans le rapport
do 1 à 5, ce qui devient
d’uno réelle importance
pour les canaux à point
tlo partage où l’alimenta-
tion a toujours été la plus
grave des préoccupations
des ingénieurs.
A côté des' progrès réa-
lisés dans l’outillage des
canaux, il nous faudrait
parler des moyens do
transport, des différents
bateaux, du halagc, de la
traction mécanique, etc., et notamment
de la traction mécanique telle que vient
de l'installer M. Maurice Lévy, de l’ins-
titut, entre Paris et Saint-Maur. Lo sys-
tème de halage funiculaire de M. Maurice
Lévy semble promettre des résultats éco-
nomiques importants. Nous y reviendrons
ultérieurement. 11 nous faut aller vite,
faute de place.
Après les canaux, nous devrions insis-
ter sur les constructions gigantesques qui
ont été poursuivies depuis dix ans dans
nos ports maritimes. On a entièrement
refait à neuf le port de Calais, on a con-
sidérablement agrandi et modifié les ports
de Boulogne, de Dieppe; on a achevé en
1888, au Havre, le bassin Bellot, destiné
à la grande navigation; à Honfleur, on a
construit un bassin de retenue de chasses
avec déversoir à hausses mobiles pour
■1. Le poids à élever comprenant le piston, un sas,
l'eau et le bateau, atteint 800 tonneaux. La pression
dans les presses est de 33 atmosphères. On a dû char-
ger les accumulateurs ù 30 atmosphères, pour assurer
le bon fonctionnement des presses de soulèvement des
portes.
arrêter les envasements du port. A men-
tionner encore les importants travaux des
ports de Rouen, Saint-Malo, Saint-Nazaire,
Rochefort, Bordeaux, Marseille et surtout
ceux de la Pallice, à la Rochelle. A la
Rochelle, en effet, on a créé de toutes
pièces un port, un nouveau bassin, lo
bassin do la Pallice accessible aux plus
grands navires ; on a mordu sur la terre
ferme, jusqu’au rocher; on a pratiqué des
fouilles, enlevé les déblais. Le travail,
commencé en 1881, sera terminé en 1890.
L’avant-port a une étendue de 11 hec-
tares 1/2, et une profondeur aux liantes
mers do 11"’,56; le bassin à Ilot a une
étendue de 11 hectares 1/2. La jetée Sud
a une longueur de 300 mètres; les fonda-
tions ont été faites au-dessous du niveau
des eaux au moyen de blocs gigantesques
en maçonnerie, construits dans des cais-
sons mobiles à air comprimé amenés sur
place et immergés en mer. Les fondations
Exposition rétrospective du Travail. — Reconstitution d’un groupe
de travailleurs de l'âge de la pierre polie.
du mur du quai, écluses, formes de radoub
ont été généralement établies au moyen do
caissons à air comprimé. Ce genre de
fondation prend chaque jour un dévelop-
pement plus considérable. Au port si
remarquable de la Pallice, les caissons
mesuraient 22 mètres de long sur 10 mè-
tres de large, les dimensions d’un hôtel
parisien. A Bordeaux, les deux quais de
la rive gauche, sur un développement de
1,600 mètres, ainsi que les cales deradoub,
ont été établis sur fondations, faites aussi
avec des caissons à air comprimé, à des
profondeurs comprises entre 20 et 25 mè-
tres au-dessous des eaux.
Nous voilà bien loin des petits caissons
à air comprimé de 40 mètres carrés qu’en
1860 l’entrepreneur français Castor em-
ployait pour établir les fondations du
pont de Kehl. Aujourd’hui on se sert
couramment do caissons de plusieurs
mille mètres carrés de superficie qui per-
mettent do construire d’un seul coup une
écluse entière, un bassin de radoub, des
murs de quai. C’est tout à fait prodigieux.
Castor, reprenant l’idée de Triger, autre
ingénieur français qui s’était servi le pre-
mier sur la Loire de l’air comprimé pour
travailler à sec, a approprié le système à
l’exécution des fondations; il a été le véri-
table créateur de ces procédés hardis
dont notre pays a eu l’initiative. II est
juste de rappeler le nom de Castor en
face des travaux colossaux exécutés au-
jourd'hui un peu partout. Les ingénieurs
anglais, qui ont conçu et exécuté le cé-
lèbre pont sur le Forth, une des œuvres
les plus grandioses de notre temps, n’ont
pas hésité à confier les fondations des
piles à l’entreprise française Couvreux et
Hersent, qui avait déjà exécuté avec tant
do succès les travaux à air comprimé
d'Anvers.
Il est bon d’ajouter encore que partout
maintenant sur les ports, les portes
d’écluses, les ponts tournants ou roulants
sont manœuvrés mécani-
quement. Les grues, les
treuils, les cabestans, etc.,
fonctionnent avec de l’eau
sous pression. On pourra
se rendre compte au Pa-
villon,de toutel’importance
des travaux exécutés dans
nos ports. On trouvera
aussi de beaux plans en
relief de, nos ports trans-
formés dans l’Exposilion
des Chambres de commerce
maritimes, à gauche du
pont (1 léna, sur la berge.
Allons plus vite; aban-
donnons les travaux ma-
ritimes et arrêtons-nous
comme le public dans celte
visite, rapide devant le magnifique appa-
reil optique pour phare installé au milieu
du Pavillon : un appareil en vraie gran-
deur, celui-là même qui est destiné à l’é-
clairage du cap d’Antifer. C’est le plus
grand appareil qui ait été jamais con-
struit encore. C’est un phare à huile. Il
a été décidé que l’éclairage électrique
ne serait appliqué qu’aux phares prin-
cipaux qui servent au grand atterris-
sage. Malgré cela, nous possédons en
France treize de ces phares électriques
dont huit sont actuellement en service à
Dunkerque, Calais, Gris-Nez, la Canche,
la Ilève, Creac’h, les Baleines et Planier,
et dont cinq sont en voie d’établissement
à Barfleur, à Penmarc’h, Belle-Isle, lie
d’Yeu et la Coubre. A l’étranger, on no
trouve, au contraire, que dix stations
éclairées à l’électricité, parmi lesquelles
quatre seulement en Angleterre.
(A suivre.) Henry de Parville.