L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
dernières ramifications en maçonneries, laseiie
comprend douze numéros.
Mais il s'agit encore d’assurer l’écoulement
constant etlencttoyage detoutee vaste système.
Les pentes variables, suivant la voie desservie,
mais qui ne doivent jamais s abaisser au-des-
sous d’un chiffre qui diffère suivant le diamètre
de la conduite, ne suffisent pas pour le net-
toyage. On utilise alors les appareils de chasse
ou, dans les grands branchements, les wagons el
les bateaux-vannes, qui portent à l’avant un
panneau mobile, laissant quelque intervalle
entre ses bords et. les parois de l’égout; l'eau,
qui arrive en grande quantitß 6n arrièrej passe
avec force sur les côtés du panneau-vanne et
chasse les sables en ctval dans le i adicr. 11 existe
à l’Exposition des modèles de tous ces appareils.
Mais nous conseillons vivement au lecteur de
faire une excursion dans les égouts, il pourra
se rendre compte par lui-même du fonction-
nement de tous ces appareils et de l’état de
propreté qui règne dans notre Paris souterrain.
Il suffit d’adresser une demande au préfet ou au
directeur des travaux de Paris pour obtenir
cette autorisation valable pour plusieurs per-
sonnes. Les visites ont lieu deux fois par mois
sous la conduite d’un ingénieur de la Ville, qui
donne toutes les explications nécessaires.
Les appareils de chasse permettent d’assurer
un lavage complet des conduites. Us sont de
deux sortes : les uns consistent simplement en
un réservoir d’une contenance variable de
2 mètres cubes d’eau environ pour les égouts
moyens, et sont fermés par une vanne s'ou-
vrant à l’aide d’un simple levier; c'est l’égoutier
qui détermine alors la chasse. D’autres sont
automatiques, c'est-à-dire que sans intervention
quelconque, par intervalle régulier, toutes les
deux ou quatre heures par exemple, le contenu
du réservoir se vide brusquement dans l’égout,
balayant toutes les immondices. Le fonctionne-
ment de ces chasses est des plus simples. Un tube
central traversant le fond du bassin et s’élevant
jusqu’à une certaine hauteur est recouvert d’une
cloche, dont la base ne s’appuie qu’incomplète-
ment sur la paroi du fond. Un tuyau d’eau de
la distribution municipale alimente incessam-
ment le bassin. Lorsque l’eau s’est élevée jus-
qu’à l’orifice supérieur du tube central, celui-ci
devient, par rapport à la cloche, la longue
branche d’un siphon, il s’amorce tout seul et le
bassin se vide d’un seul coup dans le canal qui
passe au-dessous de lui.
Les réservoirs de chasse, qui n’ont été installés
pour la première fois qu’en 1881, ont subi une
série de perfectionnements. On trouve soit dans
le Pavillon delà Ville deParis, soit à l’Exposition
d’hygiène aux Invalides (Exposition de Geneste
et Ilerseher), une série de modèles différents,
dans la description desquels il serait trop long
d’entrer ici.
Quelques mots cependant sur la reproduction
du siphon qui permet de faire traverser la Seine
aux eaux de la rive gauche, à la hauteur du pont
de l’Alma, et dont le mode de nettoyage con-
siste en un système de chasse tout spécial : la
sphère-vanne.
Deux conduites d’un mètre de diamètre cha-
cune sont destinées au passage des eaux
d’égout; leur longueur est de 60 mètres, avec
une différence de niveau aux deux rives de
0m,60. Mais les eaux charrient de grandes
quantités de matières lourdes qui ont une
grande tendance à se déposer dans la partie
déclive du siphon : un procédé très ingénieux et
des plus simples, dont un petit modèle donne
même de l’agglomération urbaine,
chargeait ainsi de toutes les souil-
toutes les sources de contagion,
parfaitement l’idée, a été utilisé. Il consiste
simplement en une sphère de bois d’un diamètre
légèrement inférieur à celui de la conduite,
0m,85 dans le cas actuel. Cette boule est placée
à l’entrée du siphon et l’on ouvre l’appareil de
chasse. La boule, étant d’une densité inférieure
à celle de l’eau, flotte à la partie supérieure, lais-
sant entre elle et la conduite, dans la courbure
inférieure, un interstice rétréci par où passe
avec force le courant d’eau de nettoyage; pous-
sant progressivement devant elle les matières
déposées, la boule franchit en peu de temps le
siphon, qui se trouve ainsi complètement
dégorgé.
Mais il ne suffit pas de recueillir tous les
débris, tous les déchois d’une grande ville, il
faut encore les faire disparaître complètement et
c’est là un problème dont la solution préoccupe
à bon droit tous les hygiénistes et tous les
administrateurs municipaux. Jadis l’égout, et il
en est encore ainsi pour la majorité des villes,
débouchait dans la rivière qui passait au milieu
de la cité, quelquefois en aval, d’autres fois
au milieu
quand ce n’était pas en amont. L’eau de la
rivière se
lures, de
et puisque, comme l’a si bien défini Pascal,
jadis, les rivières sont « des chemins qui
marchent », on comprend le danger que pré-
sente celte eau, portant tout le long de son par-
cours la contagion et la maladie. Mais comment,
quand il s’agit d’une aussi grande quantité de
matières et d’eau sales, comment s’en débar-
rasser ?
On a préconisé et employé dans certaines
villes, notamment en Allemagne, l’épuration
chimique. Avant d’être rejetées à la rivière,
toutes les eaux d’égouts subissent Faction de
substances chimiques, telles que la chaux, les
aluns, les sels de cuivre, etc.
La Ville de Paris a suivi un autre système :
l’épuration par le sol.
Une première tentative a été exécutée dans
la presqu’île de Gennevilliers; une partie, mais
une faible partie seulement des eaux recueillies
par le grand collecteur sont amenées dans la
presqu’île, et là, par un système de canaux,
répandues sur toute la surface. Après avoir
filtré dans le sol, cette eau, grâce aux pro-
priétés oxydantes du terrain, est recueillie,
débarrassée de ses produits morbigènes, de scs
matières organiques, pour être déversée dans
la Seine, sans danger pour les populations
riveraines placées en aval.
Les résultats obtenus à Gennevilliers sont
magnifiques. D’une part, la statistique a montré
que ce système ne présentait aucun inconvé-
nient pour la population de la presqu’île,
puisque la mortalité est plutôt moindre que
dans les autres communes suburbaines, et
d’autre part, au point de vue économique, il a
permis de transformer un terrain presque
inculte, en un splendide jardin potager, où
poussent dans des conditions excellentes les
légumes qui viennent alimenter Paris. Je n’ou-
blie jamais de citer des chiffres quand je le
peux. La grève de Gennevilliers, qui se louait
autrefois 90 à 150 francs l’hectare, a une valeur
locative actuelle de 450 à 500 francs et se vend
de 10 à 12,000 francs.
Ainsi ces déchets de Paris rentrent dans la
capitale quelque temps après sous la forme de
choux, de radis, d'artichauts, etc. Il se produit
une circulation incessante dans un même
cercle. C’est toujours Je même azote, le même
grâce à une
l’eau filtrant
sol en aban-
dont elle est
carbone, les mêmes éléments primordiaux qui,
objets de répulsion et de dégoût tout à l’heure,
réapparaissent sur notre table, quelques mois
plus tard, sous un tout autre aspect, grâce à un
coup de baguette de cette fée bienfaisante : la
force vitale.
Le service de l’assainissement a voulu que le
public puisse, sans faire le voyage de Genne-
villiers, se rendre exactement compte de ce
qu’est un champ d’irrigation. Plans et dessins
étant considérés comme insuffisants pour en-
traîner la conviction, l’administration a établi
dans le jardin du Trocadéro (section d’Horti-
culture), un champ d'expérience de 200 mètres
carrés qui est entièrement irrigué par les eaux
d’égouts. Celte eau est dérivée du collecteur
de la rive droite, qui passe par neuf mètres de
profondeur; une turbine permet de l’élever
jusqu’au niveau d’une bouche d’arrosage dis-
posée au centre du champ d’expérience. Toutes
les conditions existantes à Gennevilliers sont
fidèlement reproduites ici, et deux fois par
jour, matin et soir, le public peut assister aux
irrigations. La terre elle-même qui constitue le
sol irrigué a été apportée de Billancourt, et une
tranchée, desservie par un double escalier, per-
met de suivre, en quelque sorte,
glace transparente, la marche de
lentement et se purifiant dans le
donnant les matières organiques
chargée, au grand profit des plantes diverses
que l’on cultive et dont l’aspect est des plus
réjouissants. Carottes, laitues, choux ou plantes
d’ornement, telles qu’héliotropes, géraniums,
poussent avec rapidité et vigueur. Enfin, à la
partie inférieure de ce sol artificiel, des drains
recueillent l’eau épurée et le public peut se
désaltérer à cette eau désormais claire et
limpide. Je dois reconnaître, en toute fran-
chise, que malgré les affirmations d’observa-
teurs sérieux, mais partiaux, le nombre de
ceux qui, après avoir assisté à l’arrivée de l’eau
sale par la bouche d’arrosage et être descendus
ensuite dans la tranchée, boivent le liquide sor-
tant des drains, est fort restreint.
Mais la- presqu’île de Gennevilliers est abso-
lument insuffisante; aussi la Ville de Paris
a-t-elle acheté de nouveaux terrains à Achères.
Les plans exposés nous montrent la disposition
du terrain, les travaux projetés; mais l’opposi-
tion maladroite des populations de Seine-et-
Oise retarde l’exécution de ces travaux. Après
l’expérience si heureuse, si concluante de Gen-
nevilliers, on pouvait espérer, des esprits éclai
rés au moins, qu'ils comprendraient que la
création d’un champ d’irrigation sur le terri-
toire d’Achères, loin de nuire aux intérêts de
ce pays, y apporterait la richesse et le bien-
être; mais il n’est pire sourd que celui qui ne
veut entendre.
Dr P. L.
LES RÉCOMPENSES AUX EXPOSANTS
LES GRANDS PRIX1
Classe 33. — Soies et tissus de soie.
Grands prix (suite). — Chatel et Tassinari,
France F. Colcombet et Cie, France. Ducote.
Caquet-Vauzelleet Cote, France. Durand frères,
France. L. et A. Emery, France. Filature im-
périale de Tomyoka, Japon. Giron frères,
1. Voir los nos 88 à 69.