L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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LA SCIENCE A L’EXPOSITION
LE PAVILLON DES TÉLÉPHONES
Avant d’aller examiner le Pavillon des
Postes et Télégraphes, nous ferons, avec le lec-
teur, une rapide visite au Pavillon des Télé-
phones, la téléphonie étant aujourd’hui
branche de l’arbre général de la télégra-
phie électrique.
Le Pavillon des Téléphones se trouve au
Champ de Mars, non loin de la Tour
Eiffel, du côté droit, si l’on regarde le
Trocadéro. C’est une petite construction,
d’assez modeste apparence. Un premier
étage, auquel on arrive par un large
escalier de bois, el qui renferme tous les
appareils et instruments relatifs à la télé-
phonie, avec un rez-de-chaussée conte-
nant plusieurs salles consacrées aux au-
ditions téléphoniques de l’Opéra et celles
du nouveau phonographe d’Edison, com-
posent tout l’ensemble de l’Exposition
téléphonique.
Gravissons l’escalier. Nous nous trou-
vons en face d’une longue cage vitrée,
occupant la moitié antérieure da la pièce,
et servant à abriter un poste central de
téléphonie. Ce n’est point là, d’ailleurs,
une froide exhibition d’appareils, mais
un véritable poste en activité, où les
dames employées au service travaillent
activement à la correspondance, non
seulement poirr l’Exposition, mais pour
tous les abonnés de Paris.
Ce poste central n’est pas entièrement
conforme, tant s'en faut, à ceux qui
fonctionnent à l’intérieur de Paris. Il est
caractérisé par l’emploi d’un appareil
nouveau que la Société des téléphones ap-
pelle commutateur multiple, qui permet
à une seule employée de donner la com-
munication aux abonnés de son groupe,
et, de plus, à des groupes étrangers.
C’est là une simplification importante.
En effet, avant l’emploi du commutateur
multiple, si l’employée avait à commu-
niquer avec des abonnés hors de son
groupe, elle devait quitter sa chaise et
aller se placer devant le tableau du
groupe dans lequel se trouvait l’abonné
faisant son appel. Ce déplacement est
aujourd’hui supprimé, grâce à une ingé-
nieuse disposition mécanique nouvelle.
Aussi peut-on remarquer que, dans le
poste modèle qui se voit à l’Exposition,
les dames employées ne quittent jamais
leur place; de sorte que le travail së
fait sans agitation, sans confusion, sans
mouvements inutiles.
Il aurait été assurément fort à désirer
que le nouveau commutateur multiple fût déjà
installé dans tous les postes de Paris. Mal-
heureusement il n’en est point ainsi. Par
une loi votée il y a quelques mois, et dont la
stricte exécution s’est faite le 1er septembre
dans les circonstances et conditions que tous
les journaux ont mentionnées, l’État s’est em-
paré du service téléphonique dans toute la
France, pour eu faire un monopole à son profit,
el la Société générale des téléphones a été dépos-
sédée de son privilège. C’est ce qui l’a em-
pêchée de généraliser l’emploi à Paris du com-
mutateur multiple.
Aujourd’hui, tous les bureaux de Paris,
L’EXPOSITION DE PARIS
excepté celui de l’Exposition, sont donc consti-
tués comme on le voit plus loin dans la figure 6,
qui représente le bureau central téléphonique
de la rue Lafayette, dont nous allons résumer
en quelques mots les dispositions.
Les piles qui fournissent l’électricité aux fils
téléphoniques sont placées dans les caves de la
maison, et les diverses pièces du poste central
reçoivent l’affectation qui va suivre :
une
Les cloisons qui portent les annonciateurs et
lion
Fig- i- — Ensemble du téléphone Ader-Bell, en usage
en France.
les commutateurs sont placés sur trois côtés de
la pièce.
Les commutateurs, ainsi que les plaques des
annonciateurs ou indicateurs, sont répartis par
groupes de 25, sur des tableaux qui sont au
nombre de 6, le long de la cloison du fond. Les
plaques des annonciateurs sont en haut et les
commutateurs au-dessous.
Au-dessous des tableaux annonciateurs et des
commutateurs, est une petite tablette pour les
besoins du service. Au-dessous de cette tablette
se trouvent d’autres tableaux, plus larges, qui
servent à faire correspondre les lignes auxi-
liaires avec les autres bureaux.
La sonnerie d’appel est placée à l’extrémité
des cloisons.
Seize jeunes filles desservent le bureau de la
rue Lafayette.
Les portes sont capitonnées et les murs re-
couverts de moleskinerembourrée, pour éteindre
les bruits du dehors.
Dans chaque bureau, un inspecteur est chargé
de la surveillance du matériel et de la vérifica-
des communications téléphoniques, ainsi
que de la recherche des dérangements,
quand ils se produisent. Cet employé a
sous ses ordres un ou plusieurs surveil-
lants, qui réparent les dérangements et
surveillent les pjles. Comme les piles
sont exposées à se polariser, elles sont
changées toutes les demi-heures, au
moyen d’un commutateur.
Disons enfin que, dans le bureau de
la rue Lafayette, il y a un instructeur
chargé de faire l’éducation téléphonique
des jeunes filles surnuméraires. Une
salle est réservée à tous les exercices
nécessaires à ce genre d’instruction.
Nous n’avons pas besoin de dire que
le téléphone servant à la transmission
de la parole et à la réception est tou-
jours le môme et remarquable appareil
qui se voit partout aujourd’hui, c’est-
à-dire le téléphone Ader-Bell, que nous
représentons dans la figure 1, pour
expliquer en quelques mots le rôle de
chacun de ses organes.
Dans ce dessin, A est le pupitre, B le
récepteur, S la sonnerie et P, P' les deux
piles, l’une P', destinée à former le cir-
cuit qui fait agir Ja sonnerie, l’autre P,
servant à alimenter le courant qui cir-
cule dans l’appareil téléphonique du
transmetteur au récepteur.
Sauf le commutateur multiple, le poste
central qui se voit dans la cage vitrée du
Pavillon des Téléphones est semblable à
celui que nous venons de décrire, et
occupe le milieu de la pièce du premier.
La cage vitrée a pour but de l’isoler du
bruit extérieur, tout en laissant voir au
visiteur le fonctionnement du service.
Le commutateur est construit pour
800 abonnés.
A droite et à gauche de la cage vitrée,
sont deux salles d’exposition. Dans la
première se trouvent les produits très
variés des ateliers de construction de
la Société des téléphones, c’est-à-dire les
appareils téléphoniques, avec leurs ac-
cessoires, et certains appareils de télé-
graphie. La Société des téléphones est,
comme on le sait, propriétaire des an-
ciennes usines Rallier, situées <ï Bezons, et
consacrées aux applications diverses du
caoutchouc et de la gutta-percha. La So-
ciété des téléphones a réuni dans celte
partie de son pavillon les produits divers aux-
quels le caoutchouc donne naissance, dans son
application à la téléphonie, à la télégraphie et
au transport de la iorce par l’électricité, tels
que câbles télégraphiques sous-marins, câbles
pour la transmission de la force de l’électricité,
câbles pour l’éclairage électrique, etc.
On ne voit pas seulement dans cette partie
du pavillon les produits de l’usine de Bezons,
on remarque aussi les fils de bronze siliceux
sortant des usines de M. Weiler, d’Angoulême,
qui sont aujourd’hui adoptés pour les trans-
missions téléphoniques à de grandes distances,
c’est-à-dire d’une ville à une autre. On voit, du
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