L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
roux, dans la magnificence de ses herbes,
dans le luxe inouï de ses feuillages, dans
F amoncellement noir et les menaçantes
rondeurs de ses nuages, quelle abondance,
quelle fougue et quelle verve ! Sous des
mains et avec un sentiment tout modernes,
c’est l’art ressuscité de la vieille Flandre,
art décoratif entre tous, plantureux,
coloré, plus large que nature et plus
vivant que la vie.
L’exubérance est moindre, le souci du
portraitiste plus considérable dans les
coins d'étable du Brabant où M. Jean
Stobbaerts nous conduit. Ces œuvres
précises et sérieuses sont des documents
que consulteront avec intérêt nos petits-
fils.
Notre illustre Millet compte dans
M. Verstraete un disciple qui n’est certes
pas sans valeur : il serait pourtant à
désirer que ses figures eussent plus de
relief et qu’il peignit des fonds moins
opaques. Les paysages deM. Vanderechl,
d’où l’homme est absent, sont d’une bien
autre vigueur, et sa Neige est un mor-
ceau de peinture accompli.
Les marinistes sont moins nombreux
qu’on ne croirait. M. Alols, qui nous
envoyait naguère au Salon de remarqua-
bles vues de la Meuse, nous fait défaut,
cette année. On ne rencontre en effet sous
son nom qu’une vue panoramique des
toits tin quartier des Invalides, avec le
dôme doré qui s’y dresse ; il m’a été
impossible de trouver —et je crois tou-
jours absente des salles belges — une
EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DU TRAVAIL.
RECONSTITUTION D’UN CAMPEMENT SAMOYEDE
Rade d'Anvers inscrite au livret. Les
peintres les plus intéressants de la mer,
avecM. Mois, sont MM. Bouvier, Goethals
et Musin. M. Bouvier se complaît aux
notes argentées ; M. Musin, sous un ciel
d’un jaune sale, peint les eaux boueuses
de l’Escaut, mais on voudrait un peu plus
de virtuosité dans ces toiles.
Elle éclate., la virtuosité, elle sura-
bonde dans la grande page quasi-histo-
rique de M. Verhas, déjà vue dans un de
nos Salons, la Revue des Écoles. Toutes
ces fillettes qui défilent en plein air
devant un vaste perron d’où leur roi les
regarde passer en souriant, sont gracieuses
et fraîches à ravir. On se plaira moins
aux portraits où l’artiste nous montre, en
des poses d’un romantisme vieilli, d’élé-
gantes jeunes femmes prétentieusement
adossées an brise-lames, sur les plages
de Blankenberghe ou d’Ostende.
Trois ou quatre toiles seulement repré-
sentent la peinture militaire, et la repré-
sentent honorablement : les artilleurs de
M. Abry, les lanciers de M. Van Sever-
douck.
J’ai réservé la peinture historique pour
la fin. Chez les Belges, plus encore que
chez nous, elle est en décadence. Qu’il
s’agisse du bourgmestre Van der Leyen,
assassiné devant Louvain et ramené par
ses concitoyens éplorés dans la ville, ou
de Luther à la diète de Worms, même
absence de vie, môme correction banale,
même uniformité de tons, même froi-
deur. MM. Hennebicq et Delpérée tien-
nent-ils bien à ces sujets d’un autre âge?
Gardent-ils encore l'illusion que ces vieux
souvenirs nous émeuvent? L’indifférence
du public leur répond.
M. Van Ilove, lui aussi, fait erreur en
cherchant à renouveler la précieuse fac-
ture des maîtres du xve siècle. Ni sa tète
d’étude, coiffée on haut bonnet moyen
âge, ni ce triptyque où il réunit l’alchi-