ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 459 Forrige Næste
166 L’EXPOSITION 1)13 PARIS mie, la scolastique et la sorcellerie ne nous touchent. Il y faudrait le pinceau d’un Van Eyck, et M. Van I love ne, l'a pas. La sculpture des Belges a moins d’ori- ginalité que leur peinture. Depuis Michel-Ango, qui on a fait l’ob- servation le premier, jusqu’à M. Taine, qui l'a répété en ternies modernes, les critiques se sont accordés à reconnaître que le climat brumeux du pays, où toutes les lignes s’estompent, oft le contour dis- parait, tandis que la couleur vibre, n’est pas favorable au développement do la sculpture. Rendons justice pourtant au Puddleur de M. Constantin Meunier, œuvre forte, à un groupe historique de hcllo allure deM. de Vigne, au Taciturne et à l'Homme à l’épée de M. Van der Stappen, à la Iléro do Al. le Roy, à la ro- buste nourrice où s’allaitent les Sylvains de M. Devillez, à la délicate Figure tombale »lo Al. Dillens, à la gracieuse Prière de M. Guillaume Charlier, et à ce groupe symbolique et puissant de M. Isi- dore de Rudder, le Commencement et la Fin. — Le reste de la .sculpture est quel- conque; mieux vaut n’en point parler; l’art belge en vérité y perdrait. Thiébauj.t-Sisson. LE PLOMB ET L’ÉTAIN Pour n’oublier aucun des métaux em- ployés dixiis F ameublement, je dois dire un mot, du plomb et de l’étain mis on œu- vre par nos fondeurs. Tous ceux qui ont étudié les arts du mobilier savent quel usage considérable nos pères firent de ces deux métaux. Pendant dix siècles, le plomb servit aux décorations extérieures. C’est à lui qu’on eut recours pour orner les llèches de nos églises et les toitures de nos cathédrales. On l’employa égale- ment à fondre des statues, et les jardins de Versailles prouvent, encore aujour- d’hui,, que les ligures et les groupes de plomb étaient fort appréciés du temps de Louis XIV. Pour l’étain, qui était consi- déré comme métal noble, on en confec- tionna, jusqu'à la découverte de. la porce- laine, toute l’orfèvrerie de table des gens de condition moyenne et qui ne pouvaient s’offrir d’argenterie véritable. Depuis qn siècle, l’élain et le plomb ont cessé c ’ètr»! employés sans qu’on ait pu trouver à ce délaissement une raison valable. Aussi est-ce avec grand intérêt que j’ai remarqué, dans Texposilion de MM. Thiébaud frères, un superbe vase do jardin en plomb, d’une largeur de conception tout à fait exceptionnelle ; et c’eut avec un phusir non moins vif que j’ai passé de longs instants à contempler les modèles charmants d’orfèvrerie d’étain queM. Brateau a disposés avec goût dans sa curieuse vitrine. On a conservé le souvenir dos chefs- d’œuvre d’élégance et de finesse qui ont été enfantés dans ce genre par les potiers d’étain do la Renaissance, et tous les amateurs connaissent le bassin et l’ai- guière de la Tempérance, qui ont suffi à illustrer le nom de Briot. 11 faut donc sa- voir gré à M. Brateau d’avoir cherché à copier ce célèbre modèle et d’avoir mis au jour une œuvre assez parfaite en son genre pour supporter la comparaison avec son admirable devancière. M. Brateau ex- pose, en outre, toute une collection de plats, d’assiettes, de gantières d’un goût exquis et d’une finesse d’exécution irré- prochable. On a pu faire aussi bien dans le passé, on n’a certes pas fait mieux. On voit, par ce rapide compte rendu, que l’Exposition du Champ de Mars offre aux amateurs do bronze et d’orfèvre- rie de nombreux et précieux sujets d’é- tude. Pour nous, nous sommes heu- reux do constater que ces deux arts si foncièrement intéressants ont grandement progressé depuis dix ans, et que si l'on remonte plus en arrière, on peut s’aper- cevoir que, depuis un siècle, les artistes français n’ont pas dégénéré. Henry Havard. HISTOIRE D’UNE PÉPITE D'OR On peut voir au Champ de Mars, dans la galerie affectée aux minerais, une pépite d’or d’un demi-kilogramme découverte en France. Cette pépite a toute une histoire. Clément Trouillas gardait ses chèvres, il y a quelques années, auprès du hameau des Avols, dans l’Ardèche. Une chèvre s'étanl montrée récalci- trante, Trouillas ramassa une pierre, singu- lièrement lourde, et lui lança le pesant cail- lou. ’l’out dernièrement, son beau-frère, Adrien Noël, aperçut au même endroit un objet bril- lant qu’il examina à loisir. C’était la pierre de Trouillas, paraît-il, et cette pierre était une pépite d’or dont un horloger du village voisin offrit -1,200 francs. Des gens avisés s’interpo- sèrent et pensèrent qu’il ne fallait pas livrer à la fonte un échantillon aussi rare. Un litté- rateur distingué, M. Mazon, écrivit à ce propos à M. Stanislas Meunier, du Muséum. M. Mazon se fit même envoyer à Paris le précieux caillou. Il porte une fente sur l’une de ses faces, ce qui permet d’apercevoir le métal très compact. Cette pépite mesure 94 millimètres de long, 50 millimètres dans sa plus grande largeur. 8 millimètres dans sa plus grande épaisseur. M. Riche, qui en a fait l’analyse, a trouvé 980 millièmes d’or, 48 millièmes d’argent, et de petites quantités d’oxyde rouge. La densité est de 16. La pierre rappelle, par sa forme, certains silex taillés ; on la compare aussi à une pomme de terre écrasée 1. 1. D’après M. Stanislaa Meunier, Nature. M. des Cloizeauxs’est demandés! cette pépite n’aurait pas déjà eu quelque propriétaire qui l’aurait rapportée d’Amérique et l’aurait perdue da^s ce pays où les minéralogistes n’ont jamais fait pareille trouvaille. M. l’abbé Canaud, curé de Gravières, a été prié de faire une enquête et de la transmettre à M. Boussinesy, de l’Acadé- mie des sciences. On sait bien que César a qua- lifié notre pays de Gallia aurifera, que l’Ariège tire son nom des paillettes d’or qu’il charrie. Agricola a écrit : Aurum in Cebennis inve- nitur in lapillis aigris. Mais enfin, il s’agit ici d’un bloc de 543 grammes qui met l’Ardèche sur le même rang que les placers de l’Oural. Sans admettre que le pays soit un placer, il faut cependant savoir que les pépites ne sont pas aussi rares qu’on pourrait le croire dans l’Ardèche. M. l’abbé Canaud rappelle qu’il y a trente ans, on trouva aux Albourniers une belle pépite ; elle fut découverte par un nommé Etienne Pellet. M. Canaud a 'été voir le fils de M. Pellet : « Mon père, dit-il, a trouvé ce mor- ceau d’or en piochant une vigne située au levant et près des Albourniers et à petite dis- tance des Aynessets. La pépite, grosse comme une petite noix, fut vendue 60 francs à un orfèvre. » A Monjoc, une pépite fut encore trouvée par le « père Henri Robert », qui plan- tait un jeune châtaignier. Enfin, il y a soixante ans, dans les mêmes Avols qui viennent d’en- richir Noël, Joseph Merle fit une découverte analogue. « Il existe encore, dit M. l’abbé Canaud, dans le village des Avols, un vieillard appelé Trouillas qui se souvient bien avoir vu cette pépite. Elle était de la forme et de lagros- seur du manche d’un petit couteau ; elle était engagée entre deux pierres détachées duschiste, dans le lit creusé du ruisseau de )a fontaine, au-dessous du village des Avols. La pépite fut payée 380 francs par M. Bertrand, orfèvre. » M. Canaud a joint à son enquête un croquis relevé sur le plan cadastral et sur lequel il a marqué les points où l’on avait ramassé les diverses pépites. La plus grande partie de la région aux pé- pites est occupée par un énorme contrefort de la montagne de la Barre, au point appelé Serre de Monjoc. Les Avols forment le bas d’une vallée dénudée, un peu au-dessus du point de jonction des eaux du Fayet avec celles du Chassezac. C’est en plein micaschiste que les pépites ont été trouvées. Un grand nombr e de filons de toute nature intercalés entre les couches relevées de ces micaschistes, sillonnent dans tous les sens la terre de Monjoc et les collines de Tincousses, par exemple celui de plomb argentifère des Albourniers. celui de py rites de Bon-Abri, celui de fer des Chaussi, etc. II ne paraît donc pas douteux, surtout après les recherches de l’abbé Canaud, que la pépite d’AvoIs ne soit parfaitement bien originaire du pays. Il serait à désirer maintenant que cette pépite fût achetée par le Muséum de l’École des mines, et ne restât pas, comme aujour- d’hui, dans une collection privée. LE PRISONNIER Â L’EXPOSITION Parmi les mille et une œuvres d’art (?) exhi- bées dans l’Exposition pénitentiaire, et qui sont dues à l’imagination et à l’habileté des détenus de France, il en est deux qui me pa- raissent symboliser de tous points l’ensemble de cette exposition. Ga sont deux statuette« qui sa