ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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oc CD L’EXPOSITION DE PARIS d’Archimède pour la combustion des corps à l’aide de miroirs ardents : tels sont les seuls appareils qui figurent dans les vitrines réservées à l’histoire de la physique. La chimie est beaucoup plus riche; elle est représentée par trois installations d’ensemble : 1° un laboratoire alchimiste; 2° les instruments et objets ayant appartenu àLavoisier;3°un la- boratoire de chimie moderne. C’est une heureuse idée que d’avoir recon- stitué l’atelier du célèbre alchimiste allemand Michel Maïer. Ce vieux chercheur de pierre phi- losophale est né à Rindsbourg, dans le Holstein, en 1568, et mort en 4622. Nous sommes donc transporté en plein xvn0 siècle, et même à la fin du xvi0. Jlichel Maïer, établi médecin à Rostock, se fit une telle réputation d’habile praticien que l’empereur Rodolphe III l'attacha à sa personne et lui donna les titres successifs de comte pala- tin et de landgrave de Hesse. Mais, tout à coup, il abandonna l’art dans lequel il était passé maître pour s’adonner à la recherche du grand œuvre. Il y perdit la santé et la fortune et mou- rut tristement à Magdebourg. A vrai dire, il ne faut pas trop nous moquer des alchimistes. La synthèse chimique, cette science admirable et admirée de nos jours, ne cherche-t-elle pas aussi à saisir les secrets de la nature, à reproduire les corps parla con- naissance des lois qui ont présidé à leur for- mation? Et une telle science serait-elle possible sans les travaux, nous pourrions dire sans les erreurs des devanciers? Les Roger Bacon, les Albert le Grand, les Nicolas Flamel ne sont point des gens qu’on doive dédaigner, et M. Ber- thelot, qu’on ne taxera pas de rêveur, n’a pas cru indigne de lui de chercher les origines de l’alchimie. Nous avons, dans l’atelier de Maïer, deux sortes de métaux nobles, inaltérables au feu, et les métaux imparfaits, à qui la chaleur fait per- dre leur éclat et leur ductilité. Suivant les al- chimistes, tous étaient composés des mêmes principes. « Dans chaque métal ils voyaient du soufre et Exposition rétrospective du Travail. Reconstitution d’un laboratoire de chimiste au xvn’ siècle. du mercure; chaque métal s’éloignait plus ou moins du plus parfait, du plus' noble des mé-' taux, de l’or, selon l’état plus ou moins gros- sier du soufre et du mercure qu’il contenait; c’est sur le soufre et le mercure que roulaient toutes les combinaisons qu’ils voyaient s’opérer et tous les changements qu’ils croyaient possibles. De l’unité de composition des métaux, ils dédui- saient avec beaucoup de logique la possibilité deles transformer les uns dans les autres à l’aide de certaine substance, et par conséquent de changer les métaux imparfaits en métaux nobles. A cette substance solide ou liquide que poursuivait leur infatigable espérance, et qui de- vait multiplier l’or ou l’argent, ils donnaient le nom de pierre philosophale, et aux travaux ac- complis dans ce but, le nom de grand œuvre. Dans leur imagination, la pierre philosophale devait combler tous les désirs des sens en pro- curant l’or, la santé, une longue vie. » Les dé- tails de l'atelier do Michel Maïer sont bien ren- dus : ils permettent bien de se reporter par la pensée à l’époque où les: alchimistes pâlissaient sur leurs creusets et leurs alambics. Les appa- reils exposés sont des pélicans^ des diothies, des enfers, pour le chauffage en vase clos, et des œufs philosophiques, embryon de nos modernes aérostats. Des inscriptions murales, extraites dos ouvrages de Maïer, indiquent les princi- pales opérations des alchimistes du temps. Le fourneau a été construit à l’aide des indications contenues dans les œuvres de Rhenanus, un élève de Maïer. M. Edouard Grimaux, auteur d’une bibliogra- phie très remarquable deLavoisier, a voulu ren- dre hommage au créateur de la. chimie moderne en réunissant divers appareils et objets lui ayant appartenu, savoir : trois balances de précision fabriquées par Fortin, un microscope, un èo- lipylej une collection de ballons destinés àmesu rer et à peser les gaz, un long ballonàlongcol faisant partie d’un appareil pour la fermentation alcoolique, un hygromètre de Saussure, une boussole d’arpenteur, une collection de thermo- mètres, une règle de cuivre ayant servi aux recherches de Lavoisier et de Borda sur la dila- tation des métaux, deux creusets et une cuil- ler en platine, un masque en fer-blanc, la mon- tre de Lavoisier, le portefeuille du savant lors- qu’il était fermier général, une médaille d’or qui lui fut décernée par la Caisse d’Escompte, des manuscrits, diverses éditions de ses œuvres, des portraits et des dessins. Quant au laboratoire de chimie moderne, il forme un contraste frappant avec celui de Mi- chel Maïer. Il est spacieux, clair, merveilleuse- ment fourni d’appareils perfectionnés Jt lors- qu’on voit tout ce qui manquait aux alchimistes, on demeure surpris qu’ils aient encore tant fait avec un si mauvais outillage.