ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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5 L’EXPOSITION DE PARIS fonte de moulage ; — soit dépouillée de son carbone, dans un four à réverbère, par un courant d’air chaud, qui l’entraînait sous forme d’acide carbonique. On obte- nait ainsi par ce procédé, qu’on appelle le puddlage, du fer à peu près pur quand on poussait l’opération jusqu’à la limite, ou de l’acier quand on l’arrêtait lorsque le bain on fusion contenait encore une certaine proportion do carbone. Mais on conçoit combien, avec cette méthode, il était difficile d’avoir des aciers homo- gènes, et surtout tenant la proportion exacte de carbone que l’on désirait : aussi, pour tous les aciers de qualité supérieure, procédait-on d’uno façon plus exacte. Dans dos creusets contenant 25 à 30 kilos do matière, on enfermait des quantités de fonte et fer dont on avait déterminé à l’avance la teneur en carbone, de telle sorte que le mélange eût la composition voulue, et l’on soumettait le tout à une fusion énergique. Ce procédé primitif, très exact mais très coûteux, ne pouvait s’appliquer qu'à un petit nombre de cas ; et, jusqu’en 18G2, l’acier homogène n’avait que des emplois extrêmement limités. Il a aujourd’hui détrôné partout le fer, grâce à l'invention de Bessemer. Co savant ingénieur anglais imagina de modifier complètement le puddlage pour acier en opérant sur dos masses consi- dérables. Dans d’immenses poches en fonte verticales tapissées de matières ré- fractaires, il introduisit des quantités con- sidérables do fonte, de 3 à 4,000 kilo- grammes, et soumit celte masse en fusion à l’action énergique d’un courant d’air, soufflé dans la poche parle fond inférieur. Ce courant d’air chaud, en brassant complètement la masse qu’il traversait, l’oxydait entièrement, c’est-à-dire la dé- pouillait de son carbone, qu’il entraînait à l’état d’acidecarbonique. Bessemer pro- longeait l’opération jusqu’à ce qu’il n’y eût plus trace de carbone dans la cornue, puis arrêtait le vent à ce moment, et ajoutait au bain une quantité déter- minée de fonte très pure, à dosage de carbone très exact. Il suffisait ensuite de laisser, pendant une minute encore, le courant d’air souffler, pour mélanger in- timement tout le bain, et obtenir un acier dont lu teneur en carbone pouvait être très sensiblement déterminée à l’avance. La poche, mobile autour d’un axe hori- zontal, s inclinait alorset versait son con- tenu dans une série de lingotières rangées tout autour, et devant lesquelles elle so présentait successivement, en tournant autour de son axe vertical par un second mouvement perpendiculaire au premier. L’invention de Bessemer révolutionna l'indiistrie du fer, non seulement parce qu’elle mit au jour un nouveau produit, mais parce qu’elle sortit complète, du premier coup, du cerveau de l’inventeur. La disposition des convertisseurs (c’est le nom donné aux poches), au-dessous des cubilots où la fonte destinée à l’opé- ration était préalablement fondue et d’où elle s’échappait en fusion, pour se rendre, sans manœuvre aucune, dans la cornue ; la facilité de contrôle de l’opération, donnée par le seul examen do la gerbe d’étincelles qui s’échappe, pendant tout le temps, du convertisseur; l’application, pour la manœuvre de ces immenses appareils, des transmissions hydrauliques, qui permettent à un chef de poste, ayant sous la main une série de boutons, de faire obéir une batterie de huit ou dix appareils sans l’intervention d’aucun homme de peine, do les incliner, deles faire pivoter, de les vider dans les lingotières; enfin F examen en dernier lieu ét pondant la dernière minute, au spectroscope, de la nature du bain, pour déterminer avec précision l’instant où l’opération devait sc terminer : tout avait été prévu par Bessemer, et les usines n’ont eu qu’à ap- pliquer purement et simplement le. pro- cédé tel qu’il l’indiquait. Par ce rapide exposé, on conçoit sans peine que l’acier, ainsi fabriqué en grandes niasses, devait coûter moins cher ([Lie le fer obtenu au puddlage,; comme il présente, sur ce dernier métal, des avan- tages de résistance mécanique considé- rables, on n’hésita pas à le substituer à ce dernier partout où faire sc pouvait. Les compagnies do chemins de fer donnèrent le branle en l’adoptant pour leurs rails. De là, son emploi so propagea dans les constructions navales, où les plaques de blindages et même les coques de navires furent faites en tôles d’acier; dans les constructions civiles; enfin, dans l’artil- lerie, où le canon on acier a remplacé presque généralement le canon en fonte. Le seul inconvénient que présentait l’acier Bessemer, c’est que sa composition chimique ne pouvait être rigoureusement homogène, par suite delà manière mémo dont on lo carburait à la lin de l’opération ; et si cet inconvénient était pour la fabri- cation des rails de peu d’importance, il n’on était pas de môme toutes les fois qu’on voulait exiger du métal des qualités de résistance particulières. Actuellement, pour co genre de production, on emploie universellement le procédé Martin-Sie- mens. Dans co procédé. I acier est obtenu en faisant dissoudre, dans un bain de fonte sur la sole d’un four à gaz, une proportion plus ou moins grande do i-iblons de fer ou d acier. Ces fours à gaz, inventés par M. Siemens, de Londres, permettent d’obtenir une température extraordinai- rement élevée. L’air qui doit brûler les gaz de la combustion no se mélange à eux <ju après avoir été surchauffé par son passage à travers une série de briques, disposées en chicane pour l’arrêter plus longtemps. On réalise donc, dans le pro- cédé Martin, une immense fabrication d'acier au creuset, et comme on peut, à chaque instant, prélever des échantillons dans le bain pour s’assurer de sa teneur en carbone, tout en opérant sur do gran- des quantités, on obtient un produit d’une homogénéité absolue. Si l’acier Martin, comme nous venons de le dire, a remplacé, dans plusieurs cas, l’acier Bessemer, celui-ci cependant a trouvé, pour les aciers ordinaires, un regain de succès, grâce au nouveau pro- cédé de MM. Thomas et Gilchrist, qui permet do traiter, pour celte opération, une certaine catégorie de fontes qui, jus- que-là, avaient été considérées comme impropres à colle fabrication. 11 en est ré- sulté un très sensible abaissement du prix de revient de l’acier Bessemer, øu plutôt du fer fondu Bessemer, car ou peut l’ob- tenir maintenant avec une si faible teneur ('n carbone que c’est pour ainsi dire du fer fondu et non de l’acier. (A suivre.) Gaston Sciama. LES ILES HAWAII A L’EXPOSITION C’est une tendance très répandue chez le Parisien, — même quand il passe pour instruit et intelligent, — de se railler de toutes choses étrangères, et d’opposer à celles-ci la tournure d’esprit, très parisienne d’ailleurs, pour laquelle je ne trouve point de mot plus académique que celui dont chacun se sert, la blague. Ce travers d’esprit est fort répandu : d’abord il est tou- jours facile de railler, c’est un esprit qu’on acquiert aisément, et, d’autre part, c’est une façon de se dérober. Au lieu de se livrer à une étude qui pourrait demander du travail, à une comparaison qui exigerait des connaissances positives et à laquelle on a trop de paresse à se préparer, on se moque, on plaisante, et l’on croit avoir dissimulé son incompétence sous une appréciation plus ou moins drolatique, et qui, au plus, n’est que spirituelle. Ge n’est pas sans étonnement que je vois souvent des écri- vains qui passent pour pénétrants, ne trouver, pour les peuples moins civilisés que le nôtre, que des épithètes railleuses. Ils oublient sans doute que nos ancêtres furent aussi sauvages., en leur temps, que le sont les plus sauvages des sauvages actuels. Ce qu’ils sont, nous l’avons été, et le seul sentiment qu’inspire cette certi- tude à celui qui juge les choses avec sa raison et non avec la préoccupation d’amuser le lec- teur, est un sentiment de vif intérêt, de curio- sité scientifique, pour cette prolongation d’une phase sociale que les peuples civilisés ont depuis plus ou moins longtemps franchie. En réalité, pour le psychologue, pour le philosophe, le