ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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186 L’EXPOSITION BE PARTS LES BRONZES D’ART ET D’AMEUBLEMENT « Paris est la ville du monde la mieux située pour faire, de belles fontes, me di- sait un jour mon vieil et éminent ami Barbedienne. Le bassin de la Seine nous fournit, le meilleur plâtre pour exécuter nos modèles et le meilleur sable pour faire nos moules en creux. Nous serions bien coupables, après cela, do nôtre pas des bronziers remarquables. » Que Paris soit, à l'heure présente, la ville où l’on traite le mieux les bronzes d’art et d’ameublement, le l'ait n’est pas à nier. L’Exposition actuelle offre mémo celle particularité qu’en dehors de nos fondeurs parisiens, il n'est qu’un seul bronzier étranger qui ait osé envoyer scs produits au Champ de Mars. C’est M. Chopin, de Saint-Pétersbourg, dont le nom, du reste, est connu depuis long- temps de tous les amateurs. Mais préten- dre que cette supériorité exclusive pro- vient uniquement des qualités du sable et du plâtre, c’est, à mon avis, pécher un peu trop par excès de modestie. Certes l'habileté de nos fondeurs a été merveilleusement servie par la qualité supérieure de ces deux matériaux, dont l’excellence était déjà constatée au xvi0 siè- cle par Benvenuto Cellini, lorsqu'il tra- vaillait avec Ascanio Desmariz et Paul Romain dans son fameux atelier de la Tour de Nesle. Il n’est pas douteux qu’au siècle sui- vant, Balthazar Keller leur ait dû, en par- tie, la perfection de ses fontes célèbres; Edme la Grande, lïémonnet, Picard et les deux Prévost, qui enrichirent Versailles de tant de statues irréprochables et de vases magnifiques, leur furent également redevables d une partie de leurs succès; mais la réputation méritée de nos fon- deurs parisiens lient encore à d’autres causes qu’il serait injuste et nialadroit de passer sous silence. En premier lieu, il faut placer la singu- lière puissance et l'indiscutable supério- rité de notre écolo de statuaire. Quand une nation peut porter à son actif les noms de Jean Goujon, de Sarrazin, de Puget, de Coustou, de Coysevox, de Pigalle, dellou- don, de Rude, deBaryeetde David d’An- gers ; quand elle compte encore parmi ses artistes bien vi vantsdos sculpteurs comme Dubois, Thomas, Guillaume, Barrias, Chapu, Mercié. Frémiet, Delaplanche et vingt autres de mérite reconnu, il serait bien fâcheux que, pour de pareils talents, la France n’eùt pas de dignes interprètes. i làtons-nous d'ajouter que, sous ce rap- port, elle est admirablement servie. Ses sculpteurs ont non seulement trouvé un certain nombre de fondeurs habiles qui les ont aidésà décorer Paris et la province de groupes et de statues, niais ils ont vu sc formel* aussi des éditeurs qui, par lu perfection de leurs réductions, ont géné- ralisé chez nous le goùl des œuvres d art du caractère le plusélevé, ot en ont rendu la possession relativement facile. Dans ce domaine, personne n’a mieux servi la grande cause de l'art français que M. Barbedienne. Parcourez son exposi- tion, visitez surtout ses magasins, vous y trouverez, comme en un microcosme, l’abrégé encyclopédique de la statuaire dans tous les pays et à toutes les épo- ques. Depuis l’antiquité grecque jusqu’au xviii0 siècle français, depuis la renais- sance italienne jusqu’aux ouvrages du dernier Salon, tous les maîtres y sont représentés par leurs œuvres les plus marquantes. Parmi nos contemporains, Mercié, Du- bois, Chapu cl Delaplanche y brillent d’un éclat spécial; de Saint-Marceau, Barrias et Mathurin Moreau fournissent une note également heureuse. Il n’est pas jusqu à la Douleur d’Orphée de Verlet et à l’Ts- maèld’Aizelinqui, nésd’hier,n’aient déjà pris place dans cette réunion d’œuvres sé- vèrement choisies. C’est par la pratique scrupuleuse d’un procédé de réduction singulièrement per- fectionné, que M. Barbedienne est par- venu à facilitet* l’enlrée de nos demeures exiguës à tous ces ouvrages pleins d’élé- vation et de charme. Il a fait mieux encore, lia dressé et as- soupli toute une armée de ciseleurs émé- rites qui ont consenti à subordonner leur habileté technique au caractère de l’œuvre qu’il s’agit d’interpréter. C’est là une victoire qui mérite d’être enregistrée, car elle n’a pas été obtenue sans lutte. Long- temps, en effet, le ciseleur, fier do son habileté, prétendit ajouter, par son tra- vail, un accent personnel et un charme nouveau à l’œuvre originale. Pour le faire rentrer dans le rang, il a fallu soutenir des combats mémorables, mais d’autant plus nécessaires que nos statuaires les plus illustres, devenus, par un inexplica- ble désintéressement, incapables de diri- ger la fonte de leurs œuvres, auraient fini par être complètement à la merci de leurs collaborateurs inconnus. Nous ne sommes plus aux temps, en effet, où les statuaires surveillaient eux- mêmes la traduction et l’achèvement do leurs ouvrages, où Bouchardon faisait exécuter sous ses yeux, par Varin et par Gor, des œuvres aussi magistrales qifofficielles, dont il ccnvrail la France; où le célèbre Houdon distribuait des billots aux curieux qui voulaient assister, dans son atelier de la rue du Roule, à la fonte de son Apollon. Le désintéressement singulier de nos artistes a donné à F intervention directe des maîtres bronziers une importance au- trefois inconnue, et voilà comment le goût sûr et l’expérience accomplie de M. Bar- bcdicnno ont pu rendre à nos sculpteurs des services sans prix. Nos statuaires ontégalemcntde grandes obligations à MM. Thiébaut frères ; mais ceux-ci so, chargent plus volontiers de la fonte des grandes œuvres que des réduc- tions. On sait que les morceaux les plus vastes ne les effrayent pas. Sur ce terrain, ils approchent également de la perfec- tion, et quand ils exécutent des ouvrages de grande décoration, comme la statue si curieusement compliquée de La Fontaine par M. Dumilàtre, ou comme leurs belles reproductions des bronzes de Versailles, ils peuvent supporter la comparaison avec Balthazar Keller ou avec Varin. MM. Thiébaut, du reste, non plus que M. Barbedienne, ne se bornent aux bronzes d’art. Ils emploient également l’habileté de leur personnel à l’exécution des bronzes d’ameublement. Dans ce genre, M. Barbedienne expose deux œu- vres considérables, un peu chargées peut- être et auxquelles on peut reprocher de manquer de simplicité, mais qui sont, ce- pendant, d’une grande et noble allure. Je veux parler de l’horloge superbe que nous avions déjà vue en 1878, et du ca- binet, dernière création de M. Constant Sevin, sur laquelle cet habile artiste acheva d’épuiser sa verve décorative. Signalons encore, dans cette exposition si remarquable, des lampes et un superbe bassin de M. Levillain, des porte-bou- quets exquis, modelés parM. Barrias, des candélabres du plus riche modèle, des torchères, des pendules, des flambeaux, des jardinières, etc., d’une exécution vraiment parfaite. (4 suivre.') Henry Havard. LES NOUVELLES MACHINES MARINES H y a cent ans passés quedes mariniers imbé- ciles détruisirent le bateau à vapeur que Denis Papin avait lancé sur le Weser. Que de chemin parcouru depuis celte époque ; que nous sommes loin des essais de Jeoffroy d’Albans sur la Saône, de Fulton sur l’Iludson ! et cependant, c’est à ces premiers chercheurs méconnus de leur temps que nous devons tout d’abord adresser nos hommages en abordant cette revue des nouvelles machines marines. Ils ont cru au progrès, ils se sont sacrifiés pour cette sainte cause, ils ont été à la peine, il est juste qu’ils soient à l’honneur. L’Exposition de la marine renferme surtout