L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
moyen de câbles, actionnés eux-mêmes par
une machine à vapeur, est de date trop ancienne
pour avoir reçu des perfectionnements sérieux.
On sait que la seule difficulté, dans une ascen-
sion captive, c’est de maintenir le ballon immo-
bile, malgré les rafales de l’air
et les vents contraires. Cette
difficulté a été résolue depuis
plusieurs années, à l’École de
Meudon. On sait aujourd’hui par-
faitement maintenir en équilibre
un ballon d’observation, en dé-
pit des mouvements de l’air.
Les constructeurs civils d’aéros-
tats captifs, par exemple M. La-
chambre et M. Yon, dont les
appareils figurent dans une autre
partie de FExposition, ont éga-
lement résolu le problème du
maintien des aérostats captifs.
Nous n’insisterons donc pas da-
vantage sur ce sujet.
Mais la question essentielle,
celle qui préoccupe à bon droit
le public, c’est la direction des
aérostats. L’amateur pourra l’é-
tudier tout à loisir, d’après les
spécimens réunis dans le Pavil-
lon de l’Aéronautique militaire,
et nous allons pouvoir traiter la
question d’une façon précise, par
l’examen des appareils de Dupuy
de Lôme, des frères Tissandier et des capitaines
Renard et Krebs, de l’École de Meudon, qui se
voient dans le pavillon qui nous occupe.
C’est pendant le siège de Paris que se posa
sérieusement, pour la première fois, la question
pratique de la direction des ballons. Les habi-
tants de Paris, étroitement bloqués par les Prus-
siens dans leur enceinte de pierre, se flattaient
qu’un ballon dirigeable leur donnerait le moyen
de les arracher à leur désastreux isolement.
De là, les recherches qui furent
aussitôt entreprises pour pouvoir
lancer hors de la ville assiégée
des ballons, qui reviendraient en-
suite, par la même voie, à leurs
points de départ.
Le célèbre ingénieur de ma-
rine Dupuy de Lôme entreprit
de construire un ballon diri-
geable. 11 y réussit en partie,
mais on n’eut pas à s’assurer,
pendant le siège, de la valeur de
son appareil, car sa construction
ayant traîné en longueur, la
guerre se termina avajit que l’aé-
rostat de Dupuy de Lôme pût
être lancé dans les airs.
Ce n’est qu’après l’armistice,
le 2 février 1871, que Dupuy de
Lôme fit l’expérience définitive
de son appareil, dont on peut
se rendre compte d’après le ta-
bleau qui figure dans le Pavillon
de l’Aéronautique militaire.
La forme de ce ballon, que
nous représentons dans la fl-
gure2 est celle d’un œuf allongé.
11 est porteur d’une longue nacelle, munie d'une
hélice à deux pas. L’hydrogène pur était em-
ployé à gonfler le ballon. Quant au moteur,
c’était tout simplement la force humaine.
Dans l’expérience qui fut faite le 2 février -1871,
avec 14 passagers, dont 8 étaient employés à
faire mouvoir l’hélice, il paraît que l’aérostat
obéit à l’influence du gouvernail, et suivit une
direction propre, à l’opposé du vent. Mais sa
vitesse fut médiocre, puisqu’elle n’était pas de
plus de 10 kilomètres à l’heure, c’est-à-dire à
peine le double de la marche d’un homme à
pied.
Fig. 2. — Ballon dirigeable a hélice et a moteur animé de Dupuy de Lôme (1872).
Dupuy de Lôme, évidemment, n’avait point
résolu le problème de la direction des aérostats.
Il avait seulement réussi à donner une grande
stabilité à la nacelle. Mais la critique fondamen-
tale à adresser à son appareil, s’applique au
moteur adopté par le célèbre ingénieur. On ne
peut se contenter, pour actionner un aérostat,
de la seule force de l’homme, embarqué comme
agent moteur. La force humaine opposée à la
puissance du vent, c’est la mouche qui vou-
FiG. 3. — Ballon dirigeable électrique de MM. Tissandier frères (1883).
drait braver la tempête. Un tel moyen a pu
suffire pour les premières manœuvres d’essais
de l’aérostat de Dupuy de Lôme, mais il serait
impossible de se contenter d’un tel agent de
force. Il faut emporter dans les airs un moteur
digne de ce nom.
Le moteur capable d’assurer la direction d’un
globe aérien réside-t-il dans l’électricité ? C’est
ce que l’on a espéré dans ces derniers temps.
Et cet espoir n’a pas été entièrement déçu, si l’on
s’en rapporte aux résultats obtenus, d’un côté
par MM. Tissandier frères, d’un autre côté, par
les capitaines de l’École de Meu-
don.
C’est le 8 octobre 1883 qu’eut
Jieu la première expérience de
l’aérostat électrique dirigeable
de MM. Gaston et Albert Tissan-
dier.
L’aérostat dirigeable expéri-
menté par MM. Tissandier frères,
que nous représentons dans la fi-
gures, estsemblable,par saforme,
aux ballons de Henry Giffard et
de Dupuy de Lôme; il a 28 mè-
tres de longueur, et 9m,20 de
diamètre au milieu. Il est muni,
à sa partie inférieure, d’un cône
d’appendice, terminé par une
soupape automatique. Le tissu
est de la percaline rendue imper-
méable par un vernis d’excellente
qualité. Son volume est de 1,060
mètres cubes.
La nacelle a la forme d’une
cage. Elle est construite avec
des bambous assemblés, conso-
lidés par des cordes et des fils de
cuivre, recouverts de gutta-per-
cba. La partie inférieure de la nacelle est for-
mée de traverses de bois de noyer, qui ser-
vent de support à un fond de vannerie d’osier.
Les cordes de suspension enveloppent entière-
ment la nacelle.
L’aérostat, avec ses soupapes, ne pèse que
170 kilogrammes. La hpusse, le gouvernail et
les cordes de suspension pèsent 70kilogrammes.
Les brancards flexibles latéraux pèsent 34 kilo-
I grammes; la nacelle a un poids de 100 kilo-
grammes. Moteur, hélice et piles,
avec le liquide pour les faire
fonctionner pendant deux heu-
res et demie, pèsent 280 kilo-
grammes; engins d’arrêt (ancre
et guide-ropé), 50 kilogrammes.
Ainsi, le poids total du maté-
riel fixe est de 704 kilogrammes,
auxquels il faut ajouter deux
voyageurs, avec instruments
(150 kilogrammes), ainsi que le
poids du lest enlevé (386 kilo-
grammes). En tout, 1,240 kilo-
grammes.
La force ascensionnelle était
Je 1,250 kilogrammes, en comp-
tant 10 kilogrammes d’excès de
force pour l’ascension. Le gaz
avait donc une force ascension-
nelle de 1,180 grammes par
mètre cube, ce qui était considé-
rable. C’est que le gaz hydro-
gène préparé par MM. Tissandier
est presque pur; il est obtenu
par l’action réciproque de l’acide
sulfurique, de l’eau et du fer.
dans un appareil de disposi-
lions nouvelles.
La force électrique était produite par 24 élé-
ments de pile au bichromate de potasse.
Le jour de son premier essai, le gonflement
du ballon s’effectua en moins de sept heures.
A 3 heures 20 minutes, les voyageurs aé-
riens s’élevèrent lentement, par un vent faible
de E.-S.-E. A 500 mètres de hauteur, la vitesse