L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
195
corniches et les saillies se relevaient,
!<ràce à la neige, do brillantes touches
argentées ; ses fontaines lumineuses qui,
pétrifiées, immobilisées on stalactites, —
on en avait fait faire d’artificielles à Saint-
Gobain pour leur conserver la couleur, —
cessaient d’ètre énormes flammes de punch
pour devenir sorbets gigantesques sur les
aspérités cristallines desquels se tenaient
perchés par milliers les stupides oiseaux
des Pôles; son grand bassin près do
la Tour, où des phoques, des morses
jouaient; et la Tour elle-même, luisante,
couverte do givre, pareille à du sucre filé,
qui sur la foule on fête et joyeusement
grelottante, sur les coupoles et les toits,
sur les arbres nains des parterres, sur les
buissons bas étoilés de graines rouges,
jetait alternativement, à l’aide des puis-
sants réflecteurs do son phare, le jour
pâle des soleils de minuit
ou la pourpre déchiquetée
d’éclairs des grandes aurores
boréales.
Je. contemplais, ravi,
quand un bruit formidable
m’éveilla : le bruit de la
Seine en débâcle qui entre-
choquait ses banquises.
Mon beau voyage au Pôle,
hélas! n’était qu’un rêve;
mais pour peu que M. Al-
phand s’en mêle,.ce rêve
pourrait, il me semble, aisé-
ment devenir réalité.
Paul Arène.
— Fig
LA SCIENCE A L’EXPOSITION
LE PAVILLON-
DE L’AÉRONÀUTIQUE militaire
Tout le monde a visité et admiré l’immense
bâtiment, long de plus de 150 mètres, dans
lequel le Ministère de la Guerre expose aux yeux
du public le matériel, infiniment varié, de l’art
militaire dans son état présent. L’Exposition du
Ministère de la Guerre sera étudiée dans ce jour-
nal, avec tous les soins, tous les détails et toute
la. compétence nécessaires. Mais on ne trouve
pas seulement dans le bâtiment dont nous par-
lons. les objets concernant l’art militaire pro-
prement dit. Un pavillon est particulièrement
consacré à, montrer au public l’état présent d’un
art nouvellement introduit dans les armées, et
qui lui promet de grandes ressources pour l’a-
venir. 11 s’agit des aérostats appliqués à l’art de
la guerre.
Aujourd'hui, les ballons sont étudiés dans des
écoles militaires spéciales, non seulement en
France, mais chez toutes les nations étrangères
pour des applications de deux ordres différents :
1° pour les observations à faire dans un ballon
captif; 2° pour se transporter d’un point à un
autre, par la voie de l’air.
Cette double série d’applications des aérostats
à l’art militaire, est représentée dans le Pavillon
del'Aéronautique militaire, qui sert d’annexe au
bâtiment principal de l’Expositiôn du Ministère
de la Guerre. Entrons dans ce pavillon, et ren-
dons-nous compte de l’utilité spéciale et du rôle
de chaque objet exposé.
Ce pavillon est de grandes dimensions, surtout
en hauteur, et la hauteur était ici une condition
nécessaire, puisqu’il s’agissait de mettre sous les
yeux du public une partie du ballon la France,
appareil de dimensions colossales, qui sert à
effectuer les ascensions captives et libres à l’E-
cole aérostatique de Meudon.
L’installation de ce ballon a été faite, d’ail-
leurs, d’une très ingénieuse façon. On a sup-
posé l’aérostat coupé à sa partie inférieure, et
l’on a appliqué contre le plafond la calotte pro-
venant de cette section. Au-dessous se trouve
suspendue, par des cordages, la nacelle, qui
consiste en une sorte de longue galerie, conte-
nant le moteur électrique destiné à actionner
l’hélice motrice et la pile voltaïque qui fournit
le courant à cet appareil moteur. Tout cela est
— Ballon dirigeable a vapeur de Henry Giffard
suspendu au plafond, au milieu du pavillon.
Le public, en gravissant un escalier, arrive à
l’un des bords de la nacelle, et l’examine tout
à loisir, puis il redescend par l’escalier opposé.
Le milieu du Pavillon de l’Aéronautique mili-
taire est donc occupé par le ballon dirigeable
la France. Sur les côtés droit et gauche du pa-
villon, sont disposés les objets de destinations
diverses qui concernent l’aérostation militaire.
Énumérons-Ies rapidement; nous reviendrons
ensuite sur ceux qui intéressent plus particu-
lièrement le public.
Quand on entre dans le Pavillon de F Aéronau-
tique militaire, après un grand tableau de
M. Henri Dumoutet, représentant le ballon la
France, vu en bout, on trouve l’appareil destiné
à mesurer la force de résistance de l’air, détei -
mination souvent nécessaire, dans la pratique.
Un ressort de tension, une balance, des poids,
une pile voltaïque, et un système d’enregistre-
ment, composent essentiellement cet appareil,
qui est en service à l’École aéronautique de
Meudon.
Un second tableau de M. Henri Dumoutet,
consacré au projet de ballon dirigeable du général
Meunier, attire ensuite l’attention, à juste titre,
puisquel’on reconnaît ainsi que, dès les premiers
temps de la connaissance des ballons, on se
préoccupait des moyens de diriger leur marche.
La reproduction des systèmes divers de bal-
Ions dirigeables occupe, d’ailleurs, une grande
place dans les dessins et. peintures qui ornent les
murs de ce pavillon. Toute la paroi du fond
reliant les côtés droit et gauche, est occupée par
une série de tableaux de M. Henri Dumoutet,
consacrés à reproduire les modèles des ballons
dirigeables qui ont été construits depuis l’ori-
gine de l’aérostation. On y remarque, en parti-
culier,le ballon dirigeable de Henri Giffard(1852),
de Dupuy de Lûme (1870), des frères Tissandier
(1883) et le ballon la France, de l’École de Meu-
don (1884). Le tableau consacré à représenter
les aérostiers militaires du temps de la première
République, c’est-à-dire le ballon de Coulelle, est
particulièrement intéressant.
Le côté gauche du pavillon a reçu une série
de tableaux, représentant la fabrication du
gaz hydrogène destiné au remplissage des ballons.
C’est un curieuxmusée scientifique. L’appareil
qui servait aux aérostiers militaires du temps
de la première République, se composait d’un
grand fourneau, dans lequel l’eau était décom-
posée à la température rouge, par des rognures
de fer qui retenaient l’oxygène
et laissaient dégager l’hydro-
gène pur.
Cet appareil coûteux et en-
combrant fit bientôt place à ce-
lui du professeur Charles qui,
en 1784, prépara en grand le
gaz hydrogène, destiné aux aé-
rostats, en traitant le fer par
l’acide sulfurique.
L’appareil primitif de Charles
fut perfectionné et rendu écono-
mique, en 1883, par Giffard. Le
peintre ordinaire du Pavillon de
l’Aéronautique a reproduit très
heureusement le ballon Giffard,
dont nous donnons le dessin ci-
contre (fig. 1).
Vient ensuite l’appareil dis-
(J 852) p°sc pour la même opération,
par M. G. Tissandier, en 1884.
Un dernier tableau fait voir le mode actuel de
préparation du gaz hydrogène à l’École aéro-
nautique de Meudon.
Cette série de peintures représentant une
véritable histoire de l’aéronautique militaire,
paraît exciter l’intérêt du visiteur, qui regarde
ensuite avec curiosité toute une armée de nacelles
de ballons, de parachutes, d’ancres, de corda-
ges, etc., qui pendent du plafond, sous son nez.
Les nacelles des ballons du siège de Paris ont
été conservées avec un soin religieux, car elles
sont comme les témoins d’une époque historique
dont la France ne doit pas perdre le souvenir.
A côté de ces nacelles, légendaires, pour ainsi
dire, les fabricants de ces engins ont envoyé,
comme spécimens, une série de ballons, depuis
la capacité de 1,200 mètres cubes jusqu’à celle
de 2,000 mètres cubes, avec leurs accessoires,
baromètres, thermomètres, ancres, guide-rope,
cordages, etc.
Tels sont les principaux spécimens présentés
au visiteur dans le bâtiment de l’aéronautique
militaire. Comme nous le disions en commen-
çant, deux objets principaux sont à considérer
dans cette exhibition : 1° les ballons captifs,
destinés aux reconnaissances militaires ; 2“ les
moyens de réaliser la navigation aérienne avec
direction.
Le matériel servant à l’ascension et au main-
tien des ballons militaires retenus captifs au