ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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oc ■ri L’EXPOSITION DE PARIS de l’aérostat était de 3 mètres par seconde. Quelques minutes après le départ, la batterie de piles fonctionnait. Elle était composée de 4 auges à G compartiments. Un commutateur à mercure permettait de faire fonctionner à vo- lonté 6, 12, 18 ou 24 éléments, et d’obtenir ainsi 4 vitesses différentes de l’hélice, variant de 60 à 180 tours par minute. Au-dessus du Bois de Boulogne, quand le mo- teur fonctionnait à grande vitesse, la transla- tion devint appréciable; on sentait un vent frais, produit par le déplacement de l’aérostat. Quand le ballon faisait face auvent, sa pointe de l’avant étant dirigée vers le clocher de l’église d'Auteuil, voisine du point de départ, il tenait tète au courant aérien et restait immobile. Mal- heureusement, les mouvements giratoires ne pouvaient être maîtrisés par le gouvernail. En coupant le vent dans une direction per- pendiculaire à la marche du courant aérien, le gouvernail se gonflait comme une voile, et les rotations se produisaient avec beaucoup plus d’intensité encore. Le moteur ayant été arrêté, le ballon passa au-dessus du mont Valérien. Quand il eut bien pris l'allure du vent, on recommença à faire tourner l’hélice, en mar- chant avec le vent. La vitesse de translation s’accéléra alors; l’action du gouvernail faisait dévier le ballon à droite et à gauche de'la ligne du vent. La descente s’opéra à 4 heures 30 minutes, dans une grande plaine avoisinant Croissy-sur- Seine. L’aérostat resta gonflé toute la nuit, et, le lendemain, il n’avait pas perdu de gaz. Ainsi, les aéronautes avaient tenu tête à un vent de 3 mètres par seconde, et en suivant le courant aérien ils avaient très facilement dévié de la ligne du vent. Nous avons rapporté, avec quelques détails, l’expérience faite par MM. Gaston et Albert Tis- sandier, le 8 octobre 1883, et décrit leur aéros- tat électrique, parce que l’un et l'autre ont servi de modèle aux essais du même genre qui furent faits, en -1884, par MM. Renard et Krebs. Les deux capitaines de l’École aérostatique militaire de Meudon ont construit un aérostat électrique dirigeable, ayant à peu près la même forme que celui de MM. Tissandier et mû éga- lement par l’électricité, fournie par une pile au bichromate de potasse, mais de dimensions beaucoup plus grandes. La première expérience eut lieu le 9 août 1884, comme le représente notre gravure de première’ page. Après un parcours de 7 kilomètres, qui fut effectué en 23 minutes, le ballon revint atterrir à son point de départ. C’était un résul- tat considérable, car, jusque-là, aucun ballon n’avait opéré son retour au point de départ. Le 8 octobre 1884, une seconde expérience de direction se fit avec le ballon la France, l’aé- rostat dirigeable construit dans l’atelier de Gha- lais (Meudon). 11 s’éleva lentement au-dessus de la pelouse du départ. Arrivé à une certaine hauteur, le ballon commença à se mouvoir, sous l’influence de son hélice, dont la vitesse s’accéléra peu à peu. Après un premier virage, l’aérostat se dirigea, en droite ligne, vers le viaduc de Meudon, qu’il franchit bientôt. Une légère brise du nord-ouest lui fit traverser la Seine, en aval du pont de Billancourt. 11 s’enga- gea sur la rive droite, pendant quelques minutes encore, dans la direction de Longchamps, et s’arrêta brusquement à 500 ou 600 mètres du Heuve. Les aéronautes s’abandonnèrent alors au cou- rant aérien, probablement pour mesurer sa vitesse. Après cinq minutes d’arrêt, l’hélice fut remise en mouvement; le ballon décrivit un demi-cercle, et se dirigea vers son point de dé- part, avec une rectitude parfaite. Il traversa Meudon assez rapidement, et après quarante-cinq minutes de voyage, il descendit sur la pelouse dedépart sans difficulté apparente. Après deux heures de repos, les aéronautes montaient une deuxième fois dans leur nacelle, et exécutaient, dans les environs de Chalais, de nouvelles évolutions. Le brouillard qui s’éleva alors, les empêcha sans doute de s’éloigner davantage. D’ailleurs, les aéronautes avaient probablement pour but d’étudier les allures de leur appareil, en le soumettant à des épreuves diverses, car on vit successivement l’aérostat évoluer à droite et à gauche, s’arrêter, repartir et, finalement, atterrir encore une fois sur la pelouse d’où il s’était élevé. Les quelques personnes qui assistaient à ce voyage aérien, furent particulièrement frappées de la.précision avec laquelle l’aérostat obéissait à l’action de son gouvernail et se maintenait dans une direction rectiligne. En 1885, les aéronautes de l’École de Meudon continuèrent de s’occuper d’expériences sur la direction des ballons. Le mardi 23 août, le capitaine Renard fit un nouveau voyage, avec un certain succès. L’aé- rostat résista au vent, et descendit en un lieu désigné à l’avance. Le 22 septembre, le même ballon La France exécuta des manœuvres très satisfaisantes. L’aérostat fendait les airs avec précision, et paraissait triompher de la résistance de l’air. De tous les résultats acquis aujourd’hui et des expériences que nous venons de résumer, on peut tirer une conclusion. Cette conclusion n’est pas, sans doute, entièrement favorable aux espérances que l’on avait d’abord conçues, mais il faut reconnaître que la question a avancé dans un sens favorable. Au point de vue purement mécanique, l’ap- pareil produisant la direction des ballons nous paraît acquis, grâce aux capitaines Renard et Krebs, qui ont fâîttune heureuse synthèse des dispositions imaginées et employées avant eux par Giffard, Dupuy de Lôme et les frères Tis- sandier. Mais il importe déposer des réserves. 11 importe de dire que si l'appareil directeur est trouvé, le moteur est encore à découvrir, et que, par conséquent, le problème général de la direction des aérostats n’est point résolu. En effet, et nous insistons sur ce point, le mo- teur qui actionne le ballon n’est qu’un inotèur dynamo-électrique, animé par une pile voltaï- que au bichromate de potasse. Or, la pile vol- taïque au bichromate de potasse, dont fai- saient usage, en 1883, MM. Renard et Krebs, ainsi que MM. Tissandier frères, a une action d’une durée si courte qu’on ne peut réellement ‘la considérer comme un principe de force. Le courant électrique dure à peine 3 à 4 heures; au bout de ce temps, toute action s’arrête, il faut descendre. C’est pour cela que les aéro- nautes de Meudon, pas plus que MM. Tissan- dier frères, n’ont jamais pu faire un voyage de plus de 3 à 4 heures ; ce que l’on peut vérifier en rélisant les divers récits que nous avons donnés de leurs ascensions. Peut-on prendre au sérieux une puissance motrice qui dure si peu do temps? En mécanique, une puissance qui ne dure pas, n’est pas une puissance, c’est un effort momentané; mais, la durée lui fai- sant défaut, on peut lui refuser Le nom de force proprement dite. A ce point de vue, le I moteur de Dupuy de Lôme, qui consistait sim- plement dans les bras de quelques ouvriers embarqués avec l’aéronaute, était supérieur au moteur électrique, simple jouet qui s’arrête, épuisé, au bout de quelques heures. Si donc l’appareil directeur des ballons est aujourd’hui trouvé, le moteur fait encore défaut, et c’est vers cet objet que devront se diriger les efforts des inventeurs. Les appareils concernant la direction des aéros- tats sont, comme nous l’avons dit, la partie de l’Exposition aéronautique militairequi intéresse le plus le public. Le reste des objets mis sous les yeux des visiteurs ne présente qu’un intérêt secondaire, et ne témoigné pas de progrès bien sensibles dans cet art qui compte aujourd’hui plus d’un siècle d’existence, et qui ne progresse qu’avec une désespérante lenteur. Louis Figuier. LE PAVILLON DE L’ÉQUATEUR Le Pavillon de l’Équateur a été édifié sous la direction de M. Chedame; il occupe une sur- face d’environ 100 mètres carrés. Le motif placé en haut de l’entrée principale est la repro- duction exacte de celui qui existait jadis dann un des temples du Soleil et est dû au ciseau île M. Fugère. Malgré l’exiguïté du local concédé à la Bépu- blique de l’Equateur, les exposants sont nom- breux. Au nombre des produits les plus remar- quables, nous pouvons citer non seulement les cacaoyers, dontM. Seminario, un des plus grands propriétaires, a envoyé de splendides échan- tillons, niais encore les cafés, cotons, quin- quina, une grande variété de bois, des plantes médicinales, des peaux, des sucres, de l’ivoire végétal ou noir de Corozo, de la cire, de la co- chenille, delà vanille, etc., etc.; enfin, des mé- taux précieux, du cristal de roche, du soufre, de l’alun et une fort belle collection lithologique. On y voit également des dentelles, des tissus de soie, de laine, de coton, de chanvre et de très intéressantes collections incas, archéo- logiques et contemporaines, pour lesquelles M. Charles Garnier a cédé la maison aztèque qui se trouve dans la série d’édifices qu’il a construits sous le nom d’« Histoire de l’IIabi- tation ». Cette installation spéciale porte le titre d’< Annexe de la République de l’Equa- teur ». Le mobilier intérieur du pavillon est vérita- blement luxueux et pourrait servir de modèle aux salons de plus d’un hôtel mondain : il est tout en cristal et en or ; les tapisseries, d’une richesse énorme, y sont d’or et de pourpre. Nous tenons à appeler plus particulièrement l’attention des visiteurs sur la magnifique col- lection de broderies et d’ouvrages à l’aiguille dont on est redevable à Mme d’Escombrera et M“« I). Dorn. Ces dames ont envoyé, en outre, des travaux faits par les Indiennes du pays, un tapis que nous avons déjà mentionné et qui a une grande valeur artistique, au point de vue de la dispo- sition des différentes nuances de laines em- ployées. Le président de la République de l’Equateur, M. Antonio Florès, est lui-même un exposant, et nous ne rappelons que pour mémoire les ou- vrages en plumes d’oiseaux, les collections de minéraux, les oiseaux empaillés, etc., etc., qui