ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 459 Forrige Næste
206 L’EXPOSITION DE PARIS été importés avec les habitants. Pour faire de l’Australie d’il y a cent ans, l’Australie actuelle, il a fallu, en effet, tout changer, tout modifier. L’entrée de la section de Victoria au quai d’Orsay nous donne une idée de ce qu’est un coin de terre australienne, dans ces parties où la pioche du mineur, où la chari’ue du squatter n’ont pas encore pénétré. Tout est étrange dans cette contrée, si dissemblable avec les autres continents. La flore, la faune et l’homme même sont représentés par dos types ancestraux qui semblent être les survivants d’une époque antérieure. Les fougères, qui, chez nous, consti- tuent simplement de simples plantes dont le tronc reste enfoui dans le sol, s’élancent ici dans les airs, et forment de vastes forêts. Les eucalyptus atteignent des hauteurs de trente mètres et fournissent un bois de construction et d’ébénisterie très ap- précié. La faune surtout nous offre les spéci- mens les plus étranges; en bas du rocher, on voit un animal ayant le corps d’une loutre, mais avec la queue d’un castor et dont la tète se termine par un bec corné comme celui do nos palmipèdes. C’ost l’ornilliorliynque, si curieux pour les naturalistes et dont la structure inté- rieure rappelle colle des oiseaux. À côté de lui, semblable à un hérisson s’allonge l’échidné, aux ongles forts et puissants, qui lui permettent de creuser le sol pour aller chercher les insectes et principale- ment les fourmis dont il fait sa nourri- ture. Puis, au-dessus du rocher, une bande do kanguroos, dressés sur leurs pattes postérieures, montrant, sur la face ven- trale, la poche marsupiale dans laquelle la femelle place scs petits pendant l’allai- tement. Adossé au rocher, sous un abri fait de branches d’eucalyptus et de feuilles de fougères, un groupe attire surtout l’atten- tion. L’artiste a représenté une famille d’aborigènes australiens. Ces pauvres gens sont les représentants les plus bas, les plus dégrades de la race humaine. Les cthnologistes les ont rangés dans la famille andamène etils représentent pour nous le type de l’homme primitif; c’est 1 homme a I âge de pierre, tel que nous pouvons nous figurer les êtres dont les débris ont été retrouvés dans les grottes de Menton ou de Cros-Magnon. Pendant longtemps l’aborigène d’Aus- tralie n a connu pour tout instrument que le couteau ou la hache de pierre, et une <111110 toute particulier©, lo bomércin^ morceau de bois présentant une courbure spéciale et dont il se servait avec une merveilleuse adresse. Pas ou presque pas d'organisation so- ciale, la tribu à peine constituée, l’idée religieuse apparaissant à peine, la race indigène d’Australie offrait le type le plus inférieur de notre espèce. Aussi n’y a-t-il pas lieu de s’étonner de sa disparition rapide. Déjà la Tasmanie ne renferme plus un indigène. En Australie, leur nombre évalué sans aucune base d’approximation à 170,000, il y a cinquante ans, n’est plus désormais que de 40,000 environ. Il s’agit là d’un phénomène nécessaire, inévitable, conséquence du struggle for life, (ht combat perpétuel pour la vie, des lois fatales de l’évolution. Les peuples, comme les espèces, mal armés pour la lutte, doivent disparaître pour laisser la place aux peuples ou aux espèces supé- rieurs. C’est une condition nécessaire du progrès. Au point de vue de la civilisation, il est préférable de voir le continent aus- tralien occupé par la race européenne, intelligente, novatrice, que par quelques milliers d’individus abrutis et incapables de tout progrès. Toutefois, au nom de l’humanité qui ne doit jamais perdre ses droits, on doit reconnaître que les moyens employés par les colons anglais pour amener l’anéantis- sement des aborigènes ne sont pas tou- jours très loyaux. Trouvant que les ma- ladies importées et Feau-de-vie ne suffi- sent pas, ils emploient volontiers l’arsenic ou la balle d’un rifle pour hâter l’œuvre de mort. Dans cinquante ans, l’aborigène aus- tralien n’existera plus elles cthnologistes n’auront, pour étudier ce type, que quel- ques crânes, des photographies et des maquettes telles que celles de l’Exposi- tion. Mais qu'importe? La Commission de Victoria, la plus florissante des colonies de l’Australasie, a inscrit en tête de l’ou- vrage qu’elle a fait paraître pour FExpo- silion, cette fière devise : Victoria, En avant ! Les Expositions françaises de 18G7, de 1878, de 1889 montrent en cffetqu’clle marche toujours de l’avant. Et ce développement merveilleux d’une nouvelle nature, sur un terrain presque vierge, entraînera nécessairement des modifications politiques : déjà, en 1885,les colonies sc sont groupées en une fédéra- tion australienne, par le Federal Council Act of Australasia, et dans onze ans, peut-être, nous aurons à notre future exposition la section des Etats-Unis de l’Australasie. Dr. P. L. LES BRONZES D’ART ET D’AMEUBLEMENT* Nous retrouvons cette même exécution irréprochable des bronzes d’ameublement chez un certain nombre d’exposants voi- sins ; chez M. Denière, notamment, et un peu plus loin, chez MM. Beurdeley et Dasson, dont les meubles se recomman- dent autant par la perfection de leursbron- zes que par le fini admirable de leur ébé- nisterie. Mais MM. Dasson et Beurdeley, comme, du reste, M. Denière, ne donnent guère leurs soins qu’à des restitutions ou à des reproductions et quand ils créent un modèle nouveau, ils sont si bien guidés par d’impitoyables réminiscences, qu’on croirait à la copie d’une œuvre, ignorée do Caffierri, d’IIervieux, de Duplessis, de Masquillier ou d’un autre maître du siècle dernier. Cette mésaventure est arrivée, au sur- plus, <ÏM. Dassonavcc l’admirable bureau qu’il expose cette année et qui est digne (les plus belles époques de la ciselure française. M. Beurdeley en a éprouvé une du môme genre avec un écran dont nous avons donné précédemmen t la repro- duction. Quant à M. Denière, ses sur- moulages de Clodion ont l’air d’avoir été ciselés par Thomire. Avec moins de finesse dans l’exécution et un caractère à la fois plus nouveau et plus pratique, ou trouve, au Champ de Mars, un grand nombre d’autres .spéci- mens fort remarquables de notre industrie bronziere. Je signalerai, notamment, les lampes, suspensions et torchères exposées par MM. Lacarrière et Délateur, deux torchères particulièrement remarquables modelées par M. E. Robert et deux can- délabres modelés par M. Germain qu’a envoyés la maison Houdebine et fils. Il faut, indiquer encore des jardinières, pen- dules, guéridons, vases montés, casso- lettes, lampadaires,etc., dontMM. Raingo frères, Lerolle frères, Gagneau et Fer- nand Gervais présentent des spécimens bien choisis, ouvrages d’un bon travail, grassement modelés et ciselés avec une finesse satisfaisante. Parmi les pièces qui sortent de l’ordi- naire, il convi ent de mentionner une vitrine ingénieusement inspirée par l’horloge célèbre qu’exécutèrent, au siècle dernier. Passement et Dauthiau et qui orne encore, à l’heure actuelle, le palais de Versailles. Cette belle pièce exposée par M. Millet père est d'autant plus intéressante que, bienloin de perdre dans sa transformation, le modèle primitif a, au contraire, gagné en bonnes proportions, en solidité d’aspect et en élégance. Les formes un peu étri- 4. Voir le n» 64.