ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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208 L’EXPOSITION DE PARTS conduit le gouvernail, disposition par laquelle on peut à volonté, du navire même, diriger la torpille à droite ou à gauche, la faire stopper, enfin la mettre en feu. Un câble électrique relie constamment, pour toutes ces opérations, la torpille au navire, et c’est la longueur de ce câble qui fixe l’extrême portée de l’engin. A côté de ces torpilles automobiles dont d'autres modèles ont encore été inventés durant ces dernières années, les marines militaires emploient des torpilles plus simples, appelées torpilles portées La torpille portée est en somme une gargousse remplie d’explosif, qu’on fixe à l’extrémité d’une hampe, et qu’un canot détaché du cuirassé va planter, pendant la nuit ou à travers la fumée du combat, aux flancs du navire ennemi On conçoit combien une telle manœuvre est périlleuse, combien elle de- mande d audace et de sang-froid. Le canot est en général un petit canot à vapeur que le cui- rassé porte à son bord et qu’il met à l’eau au moment voulu Son action est donc nécessairement de courte durée; il ne doit tenter que d’accomplir sa mission et revenir rapide- ment se mettre sous la pro- tection de son cuirassé. Les dégâts que peut pro- duire la torpille sont si désastreux qu’on s’est de suite préoccupé d’en élar- gir l’emploi, et de ne pas réserver son usage aux seuls gros navires ou à leurs canots; on a cher- ché à créer des bâtiments beaucoup pins légers et plus rapides, dont l’unique rôle serait de remplacer les canots porte-torpilles mus, avec une vie auto- nome ne dépendant plus d'un cuirassé Les premiers essais ten- tés dans cette voie le fu- rent par le célèbre con- structeur anglais Thorny- croft. Il réussit du premier coup à créer des torpilleurs dont les appareils moteurs très rapides et très lé- gers , mais cependant très puissants, grâce à l’emploi du tirage forcé, et à l’adoption des hautes pressions dans les chaudières, assurèrent de suite le succès. Par un sentiment bien naturel, on ne tarda pas à vouloir demander aux torpilleurs bien plus que ne pouvaient donner les premiers construits. Quel dommage, disait-on, qu’ils ne soient pas un peu plus grands pour pouvoir affronter la haute mer, qu'ils ne soient pas un peu plus logeables, qu’ils ne puissent pas ren- fermer plus de charbon pour les chaudières, plus de vivres pour l'équipage, afin de rester plus longtemps en dehors du port; — et l’on entra résolument dans la voie des agrandisse- ments, et. comme toujours, en exagérant les programmes on dépassa le but. Il suffit qu’un jour les premiers torpilleurs construits par la maison Normand du Havre se comportassent vaillamment pendant un gros temps dans la Méditerranée, pour qu’on déclarât l’expérience faite, el qu’une école nouvelle se créât, adoptant pour principe Tout pour le torpilleur et'par le torpilleur Le torpilleur était pour les nouveaux apôtres le vibrion qui devait anéantir le géant. C’était l’arme suffisante pour se jouer des cuirassés, et pour les rendre complètement inutiles. Le cui- rassé était dorénavant condamné, et les esca- dres de l’avenir ne devaient plus comporter que des torpilleurs. Il a fallu depuis lors déchanter. Certes, l’expé- rience a mis en lumière les qualités du torpil- leur : il est demeuré évident qu’un blocus étroit deviendrait bien difficile, sinon impossible, quand l’escadre assiégeante serait toute la nuit exposée à subir l’attaque inopinée et invisible d’une nuée de petits bâtiments sortant tous ensemble d’une crique inconnue, et pouvant lancer leurs redoutables engins de destruction avant même d’avoir été aperçus; mais dans une sphère d’action plus vaste, quand on veut exiger du torpilleur une véritable croisière en haute mer, soit pour monter la garde, soit pour signaler l’approche de l’ennemi, on lui confie une mission au-dessus de la force des Jardinière en marbre et bronzes dorés, exécutee par lamaison Barbedienne machines si délicates qui l’actionnent, et de l’énergie de la poignée d’hommes qui le conduit 11 a fallu enfin reconnaître que ce petit bâtiment ne pouvait recevoir aucune arme défensive importante, et que le gros canon dont on l’avait, au début, affublé, était réellement un trop lourd fardeau pour lui. Actuellement, les écoles faites dans ces cinq dernières années ont ramené à des conceptions plus raisonnables. Pour la plupart des torpilleurs, la vitesse a été fixée à 20 nœuds. On les a dotés de deux tubes lance-torpilles et de deux canons à tir rapide pour se défendre contre les embarcations armées; d’un petit projecteur de lumière électrique pour fouiller les sinuosités du rivage quand on les emploie comme contre-torpilleurs; enfin de la quantité de charbon nécessaire pour courir deux ou trois jours le long des côtes, et pouvoir se rendre d’un port à l’autre. On a ainsi réalisé un type dont les dimensions principales sont : Longueur : 34 à 35 mètres. Largeur : 3m,50. Tirant d’eau maximum : 2“,20. Déplacement ; 50 à Ö5 tonneaux. Vitesse : 20 nœuds. Ces torpilleurs reçoivent 18 hommes d’équi- page. D’autres plus grands ont paru cependant nécessaires pour être adjoints aux premiers, en petit nombre, et de distance en distance. On leur a donné plus de charbon et un peu plus de vitesse pour leur permettre de surveiller plus au large l’approche des côtes et servir d’éclaireurs à leurs frères moins robustes, restés dans les criques. Leur armement est le même, mais leur longueur atteint 40 mètres, et leur largeur 4 mètres. On cherche encore, dans cette voie, à augmenter la puissance du type par l’exagération de sa vitesse, et les modèles sortis d’Angleterre réalisentun progrès sérieux, en atteignant une vitesse de 23 nœuds, mais avec une longueur de 45 mètres et un déplacement de 130 tonneaux. Enfin, comme dernier échelon servant d’intermé- diaire entre le torpilleur et le croiseur rapide d’es- cadr«, il nous faut signaler l’aviso-torpilleur, dont le lecteur verra à la classe 65 un échantillon par le mo- dèle de la « Bombe » , comme du reste il trou- vera des spécimens de tous les torpilleurs dont nous venons de parler. L’aviso-torpilleur est le courrier d’escadre, chargé de faire communiquer les navires entre eux, et de les éclairer. 11 doit, au besoin, pouvoir servir de torpilleur, mais porte en outre deux canons, l’un de 37, l’autre de 47 milli- mètres, qui en font un contre - torpilleur redou- table Ses éléments principaux sont : Longueur : 60 mètres. Largeur : 6m,50. Déplacement : 350 ton- neaux. Vitesse : 18 nœuds. Pour résister à cette nuée d’insectes qui le talonnent, le puissant cuirassé n’a que deux moyens : le projecteur électrique, et le filet pare-lorpilles. Le projecteur électrique lui permet de fouiller l'horizon à grande distance, et de découvrir tes torpilleurs suffisamment tôt pour les arrêter par un boulet. Les dernières manœuvres ont démontré qu'avec un personnel bien familiarisé à la manœuvre du projecteur, cette protection était très efficace. Le filet pare-torpilles est une immense car- casse en fil de fer entourant le navire de toutes parts, et chargée d’arrêter la torpille avant qu’elle ait touché ses flancs. Elle est également d’une très grande utilité, mais elle présente l’inconvénient d’alourdir la marche du navire au moment du combat — en temps ordinaire, on la relève contre les parois. Le lecteur pourra en voir un spécimen très intéressant à la classe 41, dans l’exposition de la Société des forges de Châtillon-Commentry. E. T.