L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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(Si
L’EXPOSITTON DE PARIS
rieur, les premières à l’avant, les secondes
à l’arrière.
Le salon de première classe, qui sert
auss: de salle à manger, a 14 mètres de
longueur, sur 14m,40 de largeur. II ren-
ferme 13 tables, pouvant permettre à
142 personnes de prendre place. Il est
décoré avec luxe et bon goût.
Le chauffage est fait à la vapeur,
comme, d’ailleurs, celui de tous les autres
aménagements.
Au-dessus du grand salon se trouve le
salon de conversation, au milieu duquel
est une grande ouverture, donnant du
jour et de l’air au salon principal. Ce petit
salon conlient des canapés, des jardi-
nières, un piano, des glaces, etc.
Les chambres de passagers contien-
nent : d’un côté, deux couchettes super-
posées, garnies de sommiers élastiques;
sur un autre côté, un canapé, qui peut,
en cas de besoin, se transformer en lit.
L’éclairage est assuré par des hublots,
pour les cabines placées en abord, et
pour celles placées vers le milieu du pont,
par des jours pris sur les couloirs.
Les chambres sont généralement réu-
nies par quatre, et ces groupes sont
séparés les uns des autres par des cou-
loirs, qui servent d’accès et facilitent les
communications.
Les émigrants sont relégués dans le
second entrepont, qu’ils occupent en
en lier, sauf à l'avant, où se trouvent la
grande cambuse et le poste de l’équipage.
Le fond des cales comprend les soutes
à charbon., à bagages et à dépêches, les
dépôts de marchandises, la cave au vin
et les caisses à eau.
La description qui précède, bien que
relative à la Champagne, peut s’appli-
quer aux trois autres paquebots la Bour-
gogne, la Bretagne et la Gascogne, qui
ne diffèrent de la Champagne que par des
détails insignifiants.
Cependant il n’en est pas de même en
ce qui concerne les machines à vapeur et
les chaudières ; car laCompagnie a adopté
deux types différents pour les appareils
moteurs.
A bord de la Bourgogne et de la Gas-
cogne, on a installé de simples machines
compound tandem. A bord de la Cham-
pagne et de la Bretagne, les machines
à vapeur sont à triple expansion.
(A suivre.) Louis Figuier.
LES CHEMINS DE FER
A L’EXPOSITION
Laissons les ingénieurs parler x et y, équa-
tions et logarithmes, au Congrès des chemins
de fer. Cela ne nous regarde pas, ou plutôt nous
n’avons aucune envie d’y regarder. A nous, qui
ne sommes ni de Polytechnique, ni de la Cen-
trale, les chiffres font l’effet, — qu’on nous le
pardonne, — d’un salmis de pattes d’araignées.
11 est si bon de se laisser vivre sans calculer
le rapport du diamètre à la circonférence, la
quadrature du cercle et tout ce qui s’ensuit.
Ce qui nous intéresse dans les études de ce
congrès, ce sont les questions relatives à la
sécurité, à la rapidité et au confortable des
voyages. Sur ce point, nous sommes un peu les
interprètes du public auprès du congrès, et
nous savons que les grandes Compagnies n’ont
jamais été mieux disposées à faire d’utiles
réformes.
Il y a deux sortes de sécurités à demander
aux compagnies de chemins de fer : la sécurité
sur les rails et la sécurité dans le wagon, c’est-
à-dire la sécurité contre les accidents et la
sécurité contre les assassins.
En ce qui concerne la sécurité sur les rails,
c’est affaire aux ingénieurs. Nous avons sou-
vent admiré, sur la ligne du Nord, l’ensemble
et la précision des signaux avertisseurs. Aucune
compagnie n’a apporté plus de soins à la pro-
tection des trains en marche et cependant il y
a encore, quoique rarement, des tamponne-
ments et des erreurs d’aiguillage, car il est
impossible d’éviter toute erreur, comme il nous
estimpossible, danslarue, d’évitertout accident.
L’aiguilleur! La vie des voyageurs repose
entièrement sur la précision, la mémoire, la
parfaite santé de ce deus ex machina. Un oubli,
une confusion, un ordre mal compris, une chute,
une attaque d’apoplexie, et c’est fait du train
qui passe.
Je me souviens, comme si c’était hier, du
train qui partit de Paris, pour Lyon, le 25 août
au soir de l’année 1870. Il avait plus de trente
voitures pleines de Parisiens, qui se sauvaient
en Suisse, et de jeunes gens qui allaient rejoin-
dre leur régiment de mobiles. Nous étions deux
de cette dernière catégorie, assis en face l’un
de l’autre, et nous avions fini par rire des mines
patibulaires de tous ces fuyards.
Arrivés du côté de Dijon, en pleine nuit, le
train s’arrêta assez court et nous entendîmes
des coups de feu. Les voyageurs qui sommeil-
laient ne firent qu’un bond.
— Les Prussiens ! cria mon compagnon, en
me regardant en riant.
— Les Prussiens! répétai-je, et nous eûmes
la satisfaction de voir tous les tranquilles bon-
nets de nuit se précipiter d’un même mouve-
ment entre les deux banquettes pour éviter les
balles.
En réalité, nous aurions moins ri si nous
avions su la vérité.
L’aiguilleur avait sommeillé, le train s’était
engagé sur une autre voie, où un train nous
menaçait de face. Les coups de feu entendus
étaient des fusées lancées par le mécanicien, et
le train faisait machine en arrière pour re-
prendre la bonne voie, alors qu’un autre train,
venant, comme nous, de Paris, nous suivait à
quelques minutes près. Il n’y avait pas un
instant à perdre, et l’on ne remue pas facile-
ment un train de trente wagons. Enfin, nous
étions sur la bonne voie et nous repartions. Il
n’était que temps; le train qui nous suivait
arriva sur nous, juste au point de nous toucher
sans secousse.
Depuis lors, que d’accidents arrivés de la
meme façon ! Les aiguilleurs ont vraiment, pour
nous, plus d’importance que les ministres ; nous
dirons même qu’ils méritent infiniment plus
d’estime, car ils aiguillent beaucoup mieux.
Il y a encore, au point de vue de la sécurité,
la question des lacets. C’est le mouvement de
ballottement que subissent les dernières voitures
d’un train lancé à grande vitesse. On est si bien
secoué que parfois on déraille. C’est pour éviter
ce genre d’accidents que certaines Compagnies
mettent à la queue des trains un fourgon lesté.
La question de sécurité contre les assassins
peut être traitée par nous avec plus de compé-
tence.
Depuis l’assassinat en chemin de fer du préfet
Barême, affaire mystérieuse s’il en fut, les com-
pagnies ont imaginé de placer, dans les compar-
timents, des sonnettes d’appel en cas de danger.
Jusqu’ici ces sonneries n’ont servi qu’à faire
mettre de l’amende à ceux qui s’en amusent et
font arrêter le train, uniquement pour voir « la
tête que feront les employés ».
Il est peu croyable qu’un assassin ou un vo-
leur permette à sa victime d’appeler à l’aide
avant de l’attaquer, et la prévienne poliment
du danger qui la menace :
— Tirez le cordon, madame, car je vais vous
tuer.
Le cordon de sûreté est donc absolument nul,
et pourrait tout au plus servir aux jeunes filles
en Angleterre, contre les colonels trop entre-
prenants.
Après le préfet Barême, il y eut un cas sem-
blable sur le chemin de fer de Ceinture, puis un
autre sur la ligne deNice àVintimille, et ce n’est
pas tout; bref, la sécurité n’est pas absolue, lln’y
a qu’un moyen de la donner : c’est de changer
la disposition des wagons et de les faire se
communiquer entre eux, afin qu’un gardien
puisse y circuler facilement sans danger et sans
arrêt du train.
Cela existe en Suisse et en Russie, sur la ligne
du Sœmmering et du Saint-Golhard, et la Com-
pagnie internationale des Express européens a
adopté ce système pour ses trains de luxe.
Le premier avantage des wagons à couloir
est donc la sécurité des voyageurs ; vient ensuite
Jeur confortable, la facilité pour eux de se dé-
placer en route, de faire quelques pas, de
prendre l’air et enfin de monter dans le wagon
par un escalier normal, au lieu de faire les
grandes enjambées des marchepieds que les
personnes d’un certain âge ne peuvent escalader
sans aide.
Arriverons-nous à voir employés sur nos
grandes lignes ces immenses etsuperbes wagons
que les Compagnies P.-L.-M. et d’Orléans ont
envoyés à l’Exposition, près du Palais des Ma-
chines?
Il ne serait vraiment pas permis de nous avoir
alléchés de tant de merveilles pour nous conser-
ver les vieilles boîtes dans lesquelles nous avons
voyagé jusqu’ici avec tant de résignation, quand
nos moyens ne nous permetlaient pas de pren-
dre un sleeping-car ou un coupé-lit.
On ne saurait imaginer rien de plus confor-
table que ces grands wagons.
En voici un, de la Compagnie P.-L.-M., qui a
23 mètres de long.
Il repose sur deux chariots mobiles, chacun
de quatre roues accouplées. Ces chariots, appelés
bogies, suivent la voie dans ses contours, en-
traînant la masse immobile montée sur pivot.
On pénètre dans ce grand wagon par un joli
escalier placé à chacune de ses extrémités, en
sens inverse. Ce n’est pas le système des voi-
tures communiquant entre elles par une passe-
relle, mais il va sans dire que ces grandes voi-
tures à 48 places de première classe compor-
tent chacune un gardien qui se tient dans l’an-