L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
L’EXPOSITION DE PARIS
tichambre, et peut circuler à travers le couloir
central qui occupe la moitié du wagon. A gau-
che de ce couloir sont de petits compartiments
fermés à 4 places, jolis comme des boudoirs; à
droite, des fauteuils isolés contre les fenêtres.
Des appareils spéciaux donnent au voyageur
de la chaleur ou de l’air à volonté, et il y a deux
cabinets de toilette dans chaque wagon.
Un wagon semblable, exposé par la Compa-
gnie d’Orléans, est muni d’un couloir latéral
continu, avec compartiments à. (> places. l)<ins
ceux-là, on peut s'allonger et dormir quand il
n’y a pas trop de voyageurs. Un autre wagon a
un couloir en z, qui coupe le wagon par la
moitié.
Être seul ou n’être que deux pour la nuit!
C’est là que l’imagination des égoïstes se donne
libre carrière.
J’ai connu deux amis qui, il y a quelques an-
nées, sont allés de Paris à Madrid, absolument
seuls, dans leur compartiment, malgré le nom-
bre des voyageurs. Dès que l’intrus se présen-
tait pour monter dans le compartiment :
__Mon ami a le choléra, monsieur.
Et l’autre de geindre, couché sur sa ban-
quette.
La tête de l’intrus disparaissait comme par
enchantement.
Le Nord n’a pas encore adopté les grands
wagons, non plus que l’Ouest; mais ils perfec-
tionnent tous les jours leur matériel.
Reste la question de rapidité des trains.
Actuellement, l’express le plus rapide, sur
les lignes françaises, est le Club-train, de Paris
à Calais; il fait 70 kilomètres à l’heure, alors
qu'en Angleterre le train de Brighton et celui
de Douvres font 78 kilomètres et plus.
Le train de luxe, de Paris à Bordeaux, fait
68 kilomètres à l’heure; le rapide, 62. Même
vitesse pour l’Express-Orient.
Le P.-L.-M. ne peut faire que 58 kilomètres
à l’heure. La raison en est simple. La voie a des
courbes et des pentes sur lesquelles il est im-
possible d’aller très vite sans danger de dé-
railler.
Laligned’Orléans est, aucontraire, construite
dans des conditions parfaites, avec des courbes
très allongées et sur un terrain facile. Aucune
compagnie ne peut donner plus de vitesse à
ses trains.
Le Nord fait pratiquement 70 kilomètres à
l’heure; il en ferait 78 sans les arrêts qu’on lui
impose et que réclament, députés en tête, les
populations très denses que traverse cette ligne.
La ligne la plus mal construite est celle de
l’État. C’est un chemin de fer électoral. U a
donc fallu faire toute sorte de crochets, et les
sinuosités sont telles qu’un train ne peut dépas-
ser la vitesse de 60 kilomètres. Mais ce n’est
pas tout : toutes les communes desservies ont
réclamé l’arrêt de l’express, qui ne fait plus que
48 kilomètres.
Comment l’État pourrait-il résister à ces de-
mandes?
Le Midi atteint une vitesse de 61 kilomètres,
de Bordeaux à Cette; l’Ouest, 58 kilomètres, de
Paris au Havre; l’Est, 59 kilomètres, de Paris à
Avricourt.
Pour atteindre ces vitesses, on avait donné
aux locomotives nouvelles des roues de lm ,80 de
diamètre. Cela paraissait fabuleux, il y a quel-
ques années à peine, et maintenant ces mesures
sont bien dépassées.
Il faut voir à l’Exposition ces grandes ma-
chines pour avoir une idée de ce que peut faire
l’industrie moderne.
La plus grande de ces locomotives est la Pari-
sienne, système Estrade. Elle peut faire 150 kilo-
mètres à l’heure et ses roues ont deux mètres
cinquante de hauteur. C’est fabuleux, mais les
ingénieurs lui reprochent de n’avoir pas de
chdriot à l’avant et d’offrir une sécurité insuffi-
sante dans les courbes. On sait, en effet, que le
chariot de quatre roues accouplées avec pivot
central est destiné à guider en quelque sorte la
locomotive.
Après cela vient une locomotive anglaise du
Midland Railway. Elle n'a que deux grandes
roues de 2™,27 de hauteur et un chariot à l'a-
vant. Elle a fait 115 kilomètres à l’heure.
Une locomotive du South Eastern Railway a
quatre roues de 2“,14 et fait 78 kilomètres à
l’heure.
Dans la section française, l’Orléans présente
une locomotive à quatre grandes roues, de
2m, 15 de diamètre, pouvant faire 75 kilomètres
à l’heure. Son poids en marche est de 57 tonnes,
ce qui peut donner une idée de ses dimensions.
Le Nord a construit une locomotive non
moins formidable, dont les roues ont 2m, 13 de
hauteur. Le P.-L.-M. a une locomotive sem-
blable avec des roues de 2 mètres. Enfin l’usine
Cockerill, en Belgique, a construit des locomo-
tives grandes comme des maisons, propres et
coquettes comme des joujoux, longues de 10
mètres sans le tender, et dont les grandes roues
ont 2m,10 de hauteur.
Mais voici qui peut tout changer et sup-
primer les grandes roues, les locomotives, la
vapeur, et même tout danger, avec des vitesses
donbles.
Il s’agit du chemin de fer glissant à propul-
sion hydraulique, dont on a construit un échan-
tillon sur le côté de FEsplanade des Invalides.
Rien de plus étonnant, et si ce que promet-
tent les inventeurs est réalisable, c’est une ré-
volution dans les chemins de fer.
Imaginez de larges rails plats sur lesquels
viennent s’emboîter les patins qui supportent
les voitures; car c’est ainsi : le train n’a pas de
locomotive, et les wagons n’ont pas de roues.
C’est l’eau qui supporte lo train en mouve
ment, l’eau, que des conduits envoient sous
chaque patin, entre le rail et le patin, de sorte
que le wagon glisse sur une nappe d’eau d’une
épaisseur infinitésimale, mais suffisante pour
empêcher tout frottement.
Le train est mis en mouvement par des jets
d’eau qui sont disposés sur la voie, entre les
rails, et ouverts et fermés mécaniquement par
le train en marche. Ces jets d’eau viennent
frapper contre des plaques spéciales sous les
wagons et leur donnent une telle impulsion
que le train peut acquérir une vitesse de 150 à
200 kilomètres à l’heure, même sur une forte
rampe.
On irait de Paris à Lyon en trois heures.
Aucun danger dans les courbes, disent les
inventeurs, car le train est maintenu par ses
patins, et la voie pourrait avoir une inclinaison
suffisante, étant donné que tous les trains pas-
seraient dans ces courbes penchées, avec la
même vitesse, les trains de marchandises comme
les autres.
Enfin, l’arrêt est presque subit en cas de
danger; il suffit de ne plus envoyer d’eau sous
les patins.
Reste à savoir si la construction de la voie
avec l’outillage hydraulique ne coûtera pas
infiniment trop cher, et si, l’eau manquant tout
à coup sous les patins, les voyageurs ne seront
pas en voyés à un kilomètre de là, à trav ers les airs.
Il y a encore d'autres inventions : les chemins
de fer électriques, les chemins de fer à cré-
maillère, à air comprimé, et enfin le chemin de
fer monorail, dont les wagons sont posés à che-
val sur un rail surélevé, en chevalet, avec deux
rails latéraux, contre lesquels viennent s’ap-
puyer des roues placées de côté.
Les plus jolis wagons sont ceux des chemins
de fer du Périgord, avec le salon à terrasse
couverte, ceux de la Compagnie de Bone à
Guelma, ceux des chemins de fer Économiques,
et, enfin, ceux des chemins de fer écossais, avec
chambres à coucher, salons, boudoirs, etc.
Nous ne parlons pas de l'Ürient-E.rpress,
parce que le public en connaît déjà le luxe et le
confortable. C’est évidemment ce qu’on a fait
de mieux jusqu’ici. Mais c’est là un train dont
les prix sont en rapport avec le confortable. Ce
qu’il nous faut, c’est un peu plus de vitesse et
de confortable avec les prix ordinaires de pre-
mière, de seconde et de troisième classe.
UN AIGUILLEUR.
LES RÉCOMPENSES AUX EXPOSANTS
LES GRANDS PRIX1
Classe 67. — Céréales, produits farineux
avec leurs dérivés.
Grands prix (suite). — Ministère de l’Agri-
culture et du Commerce, Japon. Moulins Mul-
ler, Louisen, Gizella, Pannonia et Victoria,
Autriche-Hongrie. Regino Garcia, îles Philip-
pines (colonies espagnoles). Société des mou-
lins de Novorossisk, Russie. Société des usines
de Wygmaël (Rémy et Cie). Alexandre Truffaut,
France.
Classe 68. — Produits de la boulangerie
et de lapâtisserie.
Grand prix. — Les fabricants de biscuits
français, France.
Classe 69. — Corps gras alimentaires,
laitages et œufs.
Grandsprix.— Enrique de laCuadra, Espagne.
José-Augusta Galache, Portugal. Maison Pla-
gniol de James, Gounelle, successeur, France.
H. Maurel, Prom et Maurel frères, France.
Société générale des huileries du Sahel tunisien,
Tunisie. Verminck et C,e, France.
Classes 70-71. — Viandes et poissons,
légumes et fruits.
Grands prix. — Commission norvégienne,
Norvège. Gouvernement hellénique, Grèce. San-
sinena, République Argentine.
Classe 72. — Condiments et stimulants, sucres
et produits de confiserie.
Section lr8. — Cafés.
Grands prix. — Le général Barillas, Guate-
mala. Gouvernement brésilien, Brésil. Gouver-
nement de Costa-Rica, Costa-Rica. Gouverne-
ment de la République Dominicaine, République
Dominicaine. Gouvernement de Guatemala,
Guatemala. Gouvernement de Nicaragua, Nica-
ragua. Gouvernement de Paraguay, Paraguay.
Gouvernement du Salvador, San Salvador. Gou-
vernement de Vénézuéla, Vénézuéla. Le général
Guzman Bianco, Vénézuéla. Het colonial Comité
derNederlandschAfdeeling, Indesnéerlandaises.
■1. Voir les nus 53 h 66.