L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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Kl
L’EXPOSITION DE PARIS
LÄ SCIENCE A L’EXPOSITION
LA MACHINE
POUR LA
fabrication du papier
DE MM. DARBLAY, PÈUE ET FILS, d’eSSONNES
Dans la Galerie des Machines, les
grands appareils pour la fabrication du
papier’ continu attirent chaque jour une
foule énorme autour do leurs vastes bas-
sins, de leurs blanches cascades et de
leurs rouleaux fumants. Deux machines à
peu près semblables, celle de MM. Dar-
blay, père et fils, et celle de M. de Naeyer,
constructeur belge, fonctionnent devant
les visiteurs, qui ne peuvent détacher
leurs yeux de cet appareil admirable où
l’on voit la pâte de papier arrivant à gros
bouillons à l’état liquide, dans doux larges
cuves, sortir, à F autre bout de lu ma-
chine,l’état île feuille de papier con-
tinu. sec cl résistant, qui va s’enrouler
autour d’un gros cylindre de. bois.
L intérêt que la foule attache à l’exa-
men de la machine à produire le papier,
s explique sans peine. Le papier trouve
son emploi partout. Toutes les branches
de l'industrie et du commerce l’utilisent,
et son rôle est véritablement infini dans
les relations commerciales ou sociales.
Le statisticien qui voudrait dénombrer la
quantité de papier que produisent anjour-
<1 hui les manufactures des deux mondes,
y perdrait son arithmétique. Si l’on dis-
tingue, dans l’histoire de l’humanité pri-
mitive, l’âge de la pierre, l’âge du bronze,
1 âge du fer, et, dans l’iiistoirc légendaire
de 1 humanité, l’âge d’or et l’âge d’ar-
gent, on peut dire que le dix-neuvième
siècle est I âge du papier.
Nous examinerons les machines à
papier de l’Exposition, pour décrire le jeu
de leurs principaux organes, description
assez, facile, d’ailleurs, tous les éléments
de ces machines étant d’une remarquable
simplicité et tous visibles du dehors.
Mais avant de décrire les organes mé-
caniques (iui amènent à l’état de feuille
continue la pâte du papier, il ne sera pas
iimille de faire connaître comment on
obtient celle pâte elle-même.
La pâte du papier se fabrique aujour-
d liui, dans les manufactures, avec plu-
sieurs matières végétales, mais surtout
avec de vieux chiffons, de la sciure de
bois, de la paille et du sparte d’Algérie.
Toutefois pour simplifier cet exposé, nous
supposerons que la fabrication s’exécute
avec des chiffons.
Les cliiHbus bruts arrivent à la fabrique
grossièrement triés. Là, on les sépare
en chiflbns de lin, coton, soie, laine, et
l’on rejette les deux derniers, qui sont
impropres à la fabrication du papier, la
laine et la soie étant d’origine animale, et
non végétale. On les classe aussi en chif-
fons neufs ou usés, et en chiffons blancs
ou colorés. Pour obtenir ce résultat, il a
fallu préalablement découdre les chiffons,
et les couper au moyen d’un couteau
animé d’un mouvement mécanique; sépa-
rer ceux qui no se ressemblent pas ; mettre
de côté les ourlets et les coutures; déta-
cher les boutons et agrafes, etc. On doit
avoir soin aussi de régulariser ht dimen-
sion des chiffons, en rognant ceux qui
dépassent une longueur déterminée. Ce
travail préparatoire, qui s’appelle le dè-
filage ou découpage, occupe un grand
nombre d’ouvrières et demande beaucoup
do soins.
Les chiffons, ainsi divisés, sont traités
par la soude caustique, dans un appareil
fermé que l’on nomme lessiveur rotatif.
C’est nu cylindre, ou une sphère de cui-
vre, tournant sur son axe, que l’on rem-
plit d’un mélange de chiffons et de dis-
solution de soude caustique. Au moyen
d'un courant de vapeur, on porte la tem-
pérature du liquide à environ 130 de-
grés, et une. pression considérable résulte
de l’injection, dans le lessiveur, de cette
vapeur à haute température.
Sous la double influence do la vapeur
et de la soude caustique, les matières
étrangères à la cellulose, c’est-à-dire à
la substance pure du chiffon, sont détrui-
tes, sans que la cellulose elle-même soit
altérée.
Quand le traitement par la soude bouil-
lante est terminé, on retire los chinons du
lessiveur et on lave à grande eau la pâte
noirâtre qui s’en échappe.
Les chiffons étant ainsi débarrassés do
toute substance étrangère, on s’occupe
de les réduire en pâte. Cette opération
s’exécute avec une machine connue sous
le nom de pile dè/lieuse, qui consiste en
un large cylindre renfermant un axe tour-
nant, composé lui-mème de lames de
métal. En regard de ces lames tour-
nantes, est disposée une platine, égale-
ment métallique, portant plusieurs lames.
C’est entre la surface do cette platine et
les lames d’acier, ou dents du cylindre,
que s’effectue la division du chiffon.
Grâce au moteur de l’usine (qui peut
être une chute d’eau, ou une machine à
vapeur), les chiflbns repassent continuel-
lement entre ht platine et les lames du
cylindre, pendant qu’un courant d’eau
traverse incessamment la cuve.
La pile dèfileuse divise, déchire les
chiffons, au sein de l’eau, et finit par les
transformer en une sorte de pulpe, qui
est la pâte du papier.
Après cette opération, la pâte conserve
une couleur qui dépend de celle qu’a-
vaient los chiffons ; il s’agit de la blan-
chir. Pour cela, on la place dans un
réservoir bien fermé, dans lequel on fait
affluer du chlore gazeux.
On obtient ce gaz avec un mélange de
sel marin, d’acide sulfurique et do per-
oxyde de manganèse. Pour blanchir
500 kilogrammes de chiflbns, il faut pro-
duire un dégagement d’environ 4 mètres
cubes de chlore.
Quand la pâte est complètement déco-
lorée, on la lave dans une cuve pleine
il eau, pour la débarrasser du chlore
qu’elle retient, et on la porte dans la
pile dite raffineuse, qui ne diffère do la
pile défileuse qu’eu ce que le cylindre
est pourvu d’un plus grand nombre de
lames, et qu’il se meut au sein du liquide
avec plus de vitesse.
Nous allons maintenant donner une
idée de la suite de l’opération qui con-
vertit la pâte en papier continu, dans la
machine à fabriquer le papier.
Amenée, par les moyens qui viennent
d’ôtre exposés, à l'état de pâte parfaite-
ment blanche, et maintenue dans l’eau à
l’état de suspension, au moyen d’un
agitateur, cette pâte est conduite, par
une pompe, dans deux cuves, peu pro-
fondes.
Ces cuves sont au nombre de deux,
parce que la machine, fonctionnant con-
tinuellement, doit être pourvue de ma-
tière sans interruption. Le travail une fois
commencé ne s’arrête plus, à moins d’ac-
cident, ou d’arrêt volontaire, de la paî t
<lu conducteur qui la dirige. Il est im-
portant aussi (pic la pâte arrive bien
pure et d'une manière bien égale, bien
régulière sur la table de fabrication. Un
épurateur, qui retient les matières étran-
gères, cl un régulateur cpii règle l’écou-
lement méthodique do la pâte liquide,
produisent ces deux effets.
La pâte liquide qui coule de la cuve est
alors chargée sur la forme sans fin do
la machine à papier.
La forme sans fin est une toile métal-
lique, à mailles serrées. La partie supé-
rieure est supportée, dans toute sa lar-
geur, par un certain nombre de rouleaux
de cuivre creux, et ainsi maintenue bien
horizontale. Elle a 3 ou 4 mètres de, côté
et une largeur de I mètre à lm,00. Cette
forme a un double mouvement : d’une
part, un mouvement de progression
suivant la longueur, qui a pour effet de
porter plus loin la feuille de papier formée,
et d'offrir continuellement de nouvelles
parties vives de la toile métallique à la
pâte liquide qui coule à su surface;
d’autre part, un mouvement latéral do
va-et-vient, pour faciliter l’écoulement
de l’eau, lu répartition uniforme de la