L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
234
L’EXPOSITION DE PAKIS
LES PAYS ÉTRANGERS fi L’EXPOSITION
LA SERBIE
Située entre le Danube et la Save, qui la
limite au nord, la Drina à l’ouest, et les Bal-
kans au sud et à l’est, la Serbie est un pays
essentiellement agricole, mais qui possède aussi
de remarquables richesses minières.
C’est la première nation qui a accepté de pren-
dre part officiellement à l’Exposition Univer-
selle de Paris.
Bien que sensiblement pareil au climat de
France comme moyenne thermométrique, le
pays a cependant à supporter des hivers plus
rigoureux et des étés beaucoup plus chauds.
La population du royaume est d’environ 2 mil-
lions d’habitants.
Au point de vue des voies de communica-
tion, la Serbie possède dans la Save et le
Danube, réunis à Belgrade même, des artères
commerciales de premier ordre, la reliant à la
Roumanie et à la mer Noire, à l’est; à Buda-
pest et à Vienne, au nord; à la Croatie, vers
Fiume et Trieste, à l'ouest.
En outre, un réseau de voies ferrées, consti-
tué par un dés rameaux de la grande ligne
trans-européenne vers l’Orient, la traverse dans
son plus grand axe. La ligne hongroise entre
en Serbie en franchissant la Save aux pieds
même de la ville de Belgrade et, après avoir
lancé des embranchements vers Semendria et
vers Kragoujevatz, elle atteint Nisch en remon-
tant la Morava, üe là, elle se divise en deux
voies, l’une allant dans la direction est, par
Pirot, vers Sofia et Constantinople; l’autre se
dirigeant vers le sud, par Vrania, vers Saloni-
que. La longueur totale des lignes serbes en
exploitation est d:environ 500 kilomètres.
L’agriculture forme le fond de la richesse
nationale ; malheureusement la division du sol
est poussée à un tel point que chaque paysan
serbe est, pour ainsi dire, propriétaire. Celte
situation produit la division dans la culture,
état de choses qui ne se prête pas au progrès,
comme le feraient de grandes exploitations.
Parmi les produits agricoles, le maïs occupe,
comme importance, le premier rang; 400.000
hectares sont annuellement cultivés. Mais la
majeure partie du maïs produit est consommée
par les habitants et utilisée pour le bétail. Par
contre, les autres céréales : blé, orge, avoine,
forment des objets de grande exportation. Les
haricots, les choux, sont consommés en grande
quantité à l’état de conserves alimentaires.
Les arbres fruitiers, notamment les pruniers,
sont très nombreux. Les prunes sèches sont
une des principales branches d’exploitation.
Les pruneaux de Serbie sont fort appréciés dans
le inonde entier, il en est exporté beaucoup aux
États-Unis et en Australie. La production
annuelle s’élève à 40 millions de kilogrammes.
Avec le fruit frais on fabrique une excellente
euu-de-vie, la slivovitza, dont il est fait une très
grande consommation dans tout le royaume.
La prune est aussi employée à la confection
d une confiture sans sucre, le pek-Simit, qui
représente une fabrication et une consommation
fort importante.
Le tabac, qui réussit parfaitement en Serbie,
est exploité par le gouvernement. Les meilleurs
produits sont récoltés dans les districts d’Alexi-
natz et de Toplitza
La viticulture constitue aussi une des grandes
richesses de la Serbie. Les vignes couvrent une
superficie d'environ 50,000 hectares.
Les vins sont excellente, notamment les crus
de Négotine, de Joupa, ae Nisch, de Pojarevatz,
de Kgnajevatz, de Semendria.
Les vins rouges sont généralement riches en
couleur et ont environ 13 degrés.
Dans l’élevage du bétail, le porc occupe la
place la plus importante au point de vue de
l’exportation. L’espèce connue sous le nom de
raceserbe est très résistante, très estiméecomme
chair. On évalue le nombre des porcs à un
million et demi. Le grand marché se tient à
Steinbruck, une partie de Budapest.
On compte environ 3,500 moutons, dont la
laine est d’excellente qualité.
Les bêtes à cornes sont nombreuses et, parmi
elles, les buffles rendent de grands services pour
Ja traction, surtout dans le centre du royaume.
Les chèvres sont aussi très nombreuses dans la
partie montagneuse du pavs; on leur reproche
les dégradations qu’elles commettent dans les
forêts.
L’élevage du cheval est fort encouragé par le
gouvernement, qui a institué des haras et des
dépôts d’étalons à Lioubitchevo et à Dobritchevo ;
malheureusement la division de la propriété ne
favorise pas cette industrie. Cependant c4e
très sensibles progrès ont été obtenus dans le
district de Schabatz.
Les vers à soie, dont la culture formait
autrefois une très intéressante partie de l’indus-
trie naturelle, est en décroissance. Cependant,
dans certains districts, on en cultive encore
d’assez grandes quantités.
De vastes forêts couvrent une partie impor-
tante du pays. Elles renferment d’immenses ri-
chesses encore peu exploitées ou laissées à
la disposition des paysans, qui considèrent tou-
jours le bois comme de domaine commun et
abusent souvent de cette tolérance. Cependant,
depuis quelque temps, ces abus tendent à dis-
paraître, grâce aux mesures conservatrices
prises par le ministre de l’Agriculture. Dans
les forêts, c’est le chêne qui est le plus ré-
pandu. Les noyers fournissent de superbes
troncs (juglans regia).
Les richesses minières, déjà connues et exploi-
tées au temps des Romains, sont très considé-
rables. Le plomb, le fer, le cuivre, le zinc, l’ar-
gent et l’or, l’antimoine, sont abondants. Les
pierres lithographiques sont de qualité supé-
rieure; d’importants gisements lionillers se
trouvent dans la région nord-est et à l’est de
Semendria et dans la vallée du Timok. Les
marbres, d’un grain très fin, sont exploités prin-
cipalement à Ralya, près Belgrade, et à Kralievo.
La carrière de mosaïque naturelle de Ro-
potchevo, de M. Savïtch et Cie, produit divers
échantillons fort remarquables d’objets de mar-
bre, tables, balcons, socles, pyramides, etc.
Les mines de mercure d’Avala, dont les pro-
duits sont fort appréciés dans les marchés de
Londres, sont en pleine prospérité.
Mais l’industrie est encore peu développée en
Serbie, non seulement à cause des circonstances
politiques dans lesquelles se trouve le jeune
royaume, mais encore en raison des traditions
locales qui font de chaque paysan un industriel
pourvoyant lui-même à tous les besoins de son
existence. Les hivers rigoureux retiennent le
paysan pendant de longs mois dans sa maison;
c’est alors qu’il fabrique, notamment dans le
district de Pirot, ces tapis dont le type, l’har-
monie, la richesse, le bon goût des couleurs
et la solidité sont si remarqués dans la section.
Non seulement le paysan fabrique ces tapis,
mais encore c’est lui qui teint les laines qu’il
emploie, en ayant soin d’utiliser exclusivement
les couleurs végétales.
La confection des broderies en or et en soie
de couleurs est très répandue dans les camna-
gnes; c’est l’occupation favorite des femmes, qui
confectionnent aussi les élégants tabliers, les
jupes, les chemisettes et les ceintures qui font
partie du costume national. Elles tissent égale-
ment et brodent avec beaucoup dégoût des ser-
viettes, des nappes, des pièces d’étoffes variées,
dont quelques-unes ont une très grande valeur
artistique.
On brode aussi avec beaucoup d’art, en or et
argent sur velours et sur drap, les vêtements
des deux sexes, habits de ville ou de cérémonie,
et des touloupes ou casaques de paysan aux cou-
leurs éclatantes.
L’industrie du bois consiste principalement
en excellentes douves de bois de chêne pour la
tonnellerie, et en planches de parquet.
Lacoutellerie est d’excellente trempe; les pro-
duits de Yagodina, surtout, sont très renommés.
La corderie a fait de très grands progrès;
l’exportation se fait principalement en Turquie
et en Bulgarie.
La menuiserie fait usagedemoulins à vapeur,
et les produits sont d’excellente qualité.
A Paratchin est installée une fabrique de
drap dont les produits sont surtout employés à
la confection des uniformes de l’armée.
A Yagodina, il existe une très importante
verrerie qui satisfait à tous les besoins du
pays.
La poterie, grâce à l’excellente terre du pays,
donnedesproduits aussi originaux que de bonne
qualité; malheureusement cette industrie est
éparpillée dans les villages.
Au point de vue de l’instruction publique,
la fréquentation des écoles primaires est obli-
gatoire pour tous les enfants serbes, de 7 à
13 ans. L’école Réale, le gymnase ou la Grande
école pourvoient à l'instruction secondaire et
supérieure- Diverses sociétés savantes ont été
fondées dans le pays.
Telle est, à grands traits, la situation générale
économique du royaume de Serbie.
Au Champ de Mars, la section serbe est
installée du côté de l’avenue de Suffren, où elle
occupe une superücie de 437 mètres carrés,
ayant en face d’elle la Grèce, la Roumanie à sa
gauche, le Japon derrière elle; sa façade, en
mosaïque émaillée de pur style serbo-byzantin,
donne sur l’avenue.
Encadrée de plaques de marbre blanc, cette
façade émaillée est une reconstitution de l’ar-
chitecture nationale. La porte d’entrée, sur le
passage Desaix, est ornée des armes du royaume
et du drapeau national ; à droite et à gauche
sont rangés les bois, les marbres et les pierres
lithographiques et quelques instruments em-
ployés par l’agriculture ; une réduction d’une
ferme modèle.
A l’intérieur de la section, les murs sont cou-
verts de forts beaux tapis; les vitrines occupent
le fond et le centre de la salle, une exposition
spéciale est faite par l’arsenal de l’armée éta-
bli à Kragoujevatz, vaste établissement où se
fabrique tout ce qui est nécessaire à l’armée,
depuis la fonderie des canons jusqu’aux plus
petits détails de l’équipement du soldat.
La cartographie militaire présente de très
remarquables spécimens de la carte du pays,
avec les pierres lithographiées qui ont servi au.
tirage. Ce sont les travaux de campagne des
officiers d’état-major serbes; ils sont remar-
quables.