ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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238 L’EXPOSITION DE PARIS d'appareils mécaniques qui permettent de produire des feuilles do papier d’une lon- gueur indéfinie, sur une largeur déter- minée. Mais pour rendre do réels services. Iß système de Louis Robert avait besoin d’être grandement perfectionné. C’est en Angleterre, en 1803, que l’appareil méca- nique de Louis Robert reçut définitive- ment son application. Didot Saint-Léger, propriétaire de la papeterie, d’Essonnes, avait acheté de Louis Robert son brevet d’invention pour la fabrication du papier continu. N’ayant pas trouvé en France les secours ou les encouragements qu’il at- tendait, et qui lui étaient nécessaires pour perfectionner son invention, Didot Saint- Léger partit pour l’Angleterre, espérant y trouver plus de ressources. Son espoir ne fut point, déçu. C’est aux sommes im- menses qui furent mises à la disposition de Louis Robert, par plusieurs fabricants de Londres, que l’on doit la réussite défi- nitive de l’admirable machine qui sert aujourd’hui à la fabrication du papier continu. En 1814, Didot Saint-Léger importa on France cette machine perfectionnée. Il établit, chez Berthe, propriétaire de la papeterie de Sorcl, près d’Anet, une ma- chine, qui avait été construite par Calla. La papeterie d’Essonnes no larda pas à on faire construire de semblables, et c’est dans cette manufacture qu’ont été réalisés la plupart des perfectionnements qui ont amené ce remarquable appareil à son état présent. Louis Figuier. L’EXPOSITION JAPONAISE Parmi les expositions étrangères, la façade du Japon est une de celles qui possèdent le plus de caractère. M. Gauthier, l’architecte à qui avait été confiée la mission si difficile pour un Européen de décorer l’installation japonaise, n’a pas toujours été étendu sur un lit de roses pendant les tra- vaux. Son talent d’aquarelliste, sa facilité de crayon, /'invitaient à composer en quelques heures une étourdissante maquette capable de faire mourir de jalousie le plus habile des décorateurs de féerie. Il a préféré passer trois mois à fouiller les monceaux de documents mis à sa disposition, tenant à transplanter au Champ de Mars un coin de Yeddo ou de Yoko- hama. Mais quel travail et quelle patience.! Quand, après des tâtonnements énervants, des études fastidieuses, des recherches intermina- bles, l’artiste présentait une esquisse aux com- missaires du Japon qui ne savaient pas cinq mots de français, ces messieurs, en souriant, secouaient la tête et faisaient comprendre que ce n’était pas ça. Il fallait tout recommencer. Un jour enfin, le comité, radieux, opina du bon- net et l’on put marcher. L’idée ile M. Gauthier était d'ailleurs absolu- ment rationnelle : l’extérieur d’une installation doit caractériser la nationalité des exposants, et tout autre programme eût été malencontreux. Avec ses toits saillants et légèrement relevés, ses charpentes apparentes peintes en vermil- lon, son soubassement revêtu de faïences cha- toyantes, ses portes massives ornées de bam- bous clayonnés, ses fenêtres bizarrement pro- filées, ses appliques de bronze et de fer noir, ses grands balcons soutenus par des chimères, son parfum si typique et si spécial de vérité, la façade du Japon transporte le passant en plein extrême Orient. A l’intérieur, la décoration est fort simple, mais tout aussi caractéristique qu’à l’extérieur, et très gaie, très harmonieuse, très originale. Elle se compose de bois de différentes essences qui, par la seule opposition des couleurs, pré- sentent d’ingénieux dessins et servent de cadres aux vitrines, sans les écraser, ni même lutter avec elles. Il est loin le temps où les grands prôtres du bon goût, ankylosés dans un fétichisme pédant pour l’antiquité, écrasaient de leur mépris la Chine et le Japon. Grâce à l’intelligence presque divinatrice des frères de Concourt, qui, les premiers, surent aimer et comprendre l’art raffiné de l’extrême Orient, le public a fini par admirer les bronzes, les ivoires, les laques, les faïences, les porcelaines, les aquarelles, les broderies, les armes, les étoffes, exécutés par d’admirables artistes. On se rappelle l’étonne- ment que causa, en 1878, l’exposition japonaise; qui remporta d’ailleurs un succès énorme. Cette année, le pli étant pris, le succès a été le même, quoique les envois, il faut le reconnaître, soient sensiblement inférieurs aux précédents. Frantz Jourdain. BEflUX-fiRTS LE DÉJEUNER Par la fenêtre grande ouverte, les gracieux volatiles ont aperçu leur jeune maîtresse savou- rant son déjeuner, t vite vite, ils sont accou- rus, pour réclamer leur part. L’un d’eux, plus hardi que les autres, picore déjà le pain qu’on va émietter tout à l’heure. Petite scène charmante qui a servi de pré- texte à M. J. Caraud pour peindre une fort jolie personne. LA GRAVURE FRANÇAISE AU PALAIS DES BEAUX-ARTS Un ouvrage imposant, et déjà presque véné- rable, que connaissent tous les collectionneurs, le Peintre-graveur, de Bartsch, s’exprime ainsi en sa préface : « Comme une traduction ne peut être exacte que quand le traducteur s’est pénétré des idées de l’auteur, de même une estampe ne sera jamais parfaite si le graveur n'a pas le talent de saisir l’esprit de son origi- nal et d’en rendre la valeur par les traits de son burin. « A cet égard, les estampes gravées par les auteurs, c’est-à-dire par les peintres mêmes, ont presque toujours l’avantage sur celles des gra- veurs, en ce qu’il ne peut s’y trouver rien qui soit contraire aux idées- de l’inventeur. Légè- rement tracées ou plus terminées, elles nous tiennent toujours lieu d’esquisses et de dessins primitifs; nous n’y rencontrons rien qui soit étranger à leur auteur, et nous n’y remarquons que le talent et l’esprit qui lui sont propres et particuliers. « C’est pour cette raison que les gravures des peintres ont été toujours très recherchées, tant par les véritables connaisseurs que par les artistes eux-mêmes. » Ainsi s’exprimait Bartsch en 1802. Par une singulière logique, dont nous voyons pourtant les jurys coutumiers, il a fallu attendre cette Exposition du Champ de Mars, c’est-à-dire plus de quatre-vingts ans, pour qu’on fît une place officielle à cette » gravure de peintres » tant estimée des artistes. Jusqu'ici les jurys s’obstinaient à considérer la gravure comme un moyen de traduction, et restreignaient avec un certain acharnement la place de ce qu’on a appelé l’estampe originale. C’est à croire que si Rembrandt avait envoyé au Salon la Pièce aux cent florins ou la Résurrection de Lazare, on l’aurait refusé, ou tout au moins, si à cause de son nom, et pour éviter le scandale, on avait dû le recevoir, on l’aurait plaçé très loin de la cimaise. Au Champ de Mars, cette manière de procéder était un peu plus difficile, car l’Exposition cen- tennale de la gravure était organisée par un jury aux tendances libérales et neuves; pour ne citer que deux de ses membres, SI U. Bé- raldi, le collectionneur bien connu, qui a refait le « Bartsch » de notre temps, avec beaucoup d’esprit en plus, et M. Bracquemond, l’éminent graveur-peintre, étaient bien décidés, ainsi que leurs collègues, à admettre les pièces, trop longtemps dédaignées, qui ont une grande va- leur historique et artistique. Cette manière de voir s’harmonisait parfaitement avec le plan général de M. Antonin Proust et de ses collabo- rateurs et promettait à la gravure française une place digne d'elle. La promesse a été tenue. Il faut en effet le dire tout d’abord : les ama- teurs ont assisté depuis quelque temps, avec une grande joie, à une véritable renaissance de la gravure. Une exposition chez Georges Vêtit, intéressante surtout comme début, quoiqu’un peu confuse; une autre très curieuse exposition des Peintres-graveurs, malheureusement incom- plète, chez Durand-Ruel : tout cela était l’indice d’un réveil de la faveur publique au profit d’un art trop dédaigné. On s’était remis à collec- tionner; les artistes, de leur côté, se prenant d’une belle passion pour l’eau-forte, le vernis mou, la manière noire, et même pour la lillio-’ graphie, multipliaient les essais à l’atelier. En même temps, il fallait signaler un double mouvement, des plus significatifs. Comme moyen de traduction pure, la gravure a semblé perdre du terrain. Le classique burin dépérit; on a fait quelques efforts louables pour gal- vaniser ce procédé correct, noble et froid. Un graveur de génie, C.-F. Gaillard, abandon- nant décidément les procédés traditionnels, maniait le burin avec une liberté extreme, de façon à rapprocher beaucoup ses travaux de l’aspect de l'cau-forte elle-même. Il a fait d’ex- cellents élèves, au nombre desquels surtout M. Burney. En même temps que ce dépérisse- ment, ou tout au moins ce besoin de rajeunir un procédé épuisé, il était impossible de ne pas noter un autre fait : les progrès considérables des moyens mécaniques, gillotage, panicono- graphie, photogravure, héliogravure, etc., quand il s’agissait de simplement repp&iuire, traduire en noir, une œuvre d’art peinte ou sculptée. C’est à ce point que M. Bracquemond