L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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Exposition rétrospective du Travail. — Un atelier d’ébéniste
au xvm' siècle.
Le 21 juin, la municipalité de Paris offrit une
splendide fête denuit aux exposants et aux nota-
bilités de l’industrie parisienne.
H
LA FÊTE DU PARC MONCEAU
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L’EXPOSITION DE PARIS
avanceront l’heure où les ressources des peuples
et Je produit de leur travail ne seront plus con-
sacrés qu’aux œuvres de la paix. Le concours
spontané et indépendant apporté par les peuples
eux-mêmes à celte manifestation de fraternité
internationale vient encore ajouter à la gran-
deur morale de cette fête. »
Le Président de la République remercie en-
core, au nom de la France, les ingénieurs, les
architectes, les constructeurs, et tous leurs col-
laborateurs, souhaite de nouveau la bienvenue
aux hôtes de la France, et déclare ouverte l’Ex-
posilion de 1889. Cette chaleureuse allocution,
prononcée d’une voix forte et accentuée, par-
vient à la foule massée dans la galerie et au
dehors, et soulève à plusieurs reprises une
triple salve d’applaudissements.
■■ •'
gigantesques, puis se profilait sur le ciel comme
une colonne de feu, couronnée par une constel-
lation de soleils. La fête nautique, avec ses
embarcations tapissées de lanternes vénitiennes,
ses orchestres invisibles, et le feu d’artifice tiré
surfile des Cygnes, tout contribue à donner un
aspect féerique à cette soirée, et quand les guir-
landes de gaz et les lampions se sont éteints
au Champ de Mars on revient dans le centre de
Paris pavoisé et illuminé et l’on danse jusqu’au
matin, sur une musique improvisée, sans que
l’animation, l’entrain et la bonne humeur se
démentent un seul instant.
M. Carnot, accompagné île MM. Tirard,
Berger, Alphand, Grison, d’Ormesson, Lozé, et
de nombreux généraux, parcourt ensuite, au
milieu des vivats, les diverses parties de l’Ex-
position. Dans la Galerie des Machines, le Pré-
sident est l’objet d’une véritable ovation.
Quand les ouvriers passent rapidement devant
lui, sur le pont roulant, en agitant des dra-
peaux, aux cris : « Vive la République! » une
émotion patriotique se communique à toute la
foule. A l’entrée de la section russe, les cris de
« Vive la Russie ! vive la France! » éclatent de
toutes parts.
Au Palais des Beaux-Arts, un lunch est offert
au Président, et M. Proust lui fait les honneurs
des galeries.
M. Carnot traverse le pavillon central des
Le magnifique parcMonceau, embelli et entiè-
rement transformé par les soins de M. Alpliand,
'offrait un coup d’œil merveilleux.
Douze kiosques, brillamment éclairés, conte-
naient autant de corps de musique, parmi les-
quels l'orchestre incomparable de la garde
républicaine fut particulièrement applaudi.
Toutes les allées étaient illuminées par des guir-
landes sans fin de verres de couleurs, avec des
portiques et des mâts garnis de soleils étince-
lants.
Vingt petits chalets, décorés de tentures
multicolores et variées, et réservés aux bars-buf-
fets, ne cessèrent pas d’être assiégés par la foule
des invités.
Les couples qui tenaient ces buffets étaient
travestis de la plus adorable ; façon; .ils por-
taient les costumes des anciennes provinces de
la France en 1789. Il y avait là d’aimables
Parisiennes, d’élégantes Lyonnaises, de vives
Industries diverses et se rend, en voiture, à
l’Esplanade des Invalides où il est reçu, au
Palais Algérien, par M. Tirnian. Une musique
de turcos arabes lui rend les honneurs.
Une foule immense attend, sur la place de la
Concorde, le passage du chef de l’État. De la
Seinejusqti’àl’,avenue Marigny, c’est une marche
triomphale : M. Carnot a connu, à cette heure,la
joie de se sentir aimé, estimé, respecté par tout
un grand peuple.
Le soir, Paris tout, entier est descendu sur
les .boulevards, sur la place de la Concorde et
sur les quais et les ponts, dont les illuminations
étaient plus .brillantes et plus élégantes encore
que de coutume. Tous les pavillons de l’Expo-
sition étaient éblouissants. La Tour Eiffel sem-
blait par moments émerger de flammes rouges
Dauphinoises, de paisibles Lorraines, de
rêveuses Alsaciennes, de pétulantes Picardes,
d’accortes Saintongeoises, dépiquantes Proven-
çales, etc...
Un des coins les plus ravissants du parc était
la naumachie, dont les cordons de feu se reflé-
taient dans l’eau et produisaient un ensemble
féerique.
A neuf heures, un très beau feu d’artifice fut
tiré sur la grande pelouse. La pièce principals,
représentant la fontaine de M. Saint-Vidal, ins-
tallée sous la'Tour Eiffel, fut très chaleureuse-
ment acclamée. Toutos les pièces, qui ne com-
portaient aucune fusée volante ou chandelle
romaine, étaient, du reste, admirablement
réussies : les Rosaces, les Papillottes et les neuf
cascades de feu enlevèrent tous les suffrages.
(â suivre.') V.-F.-M.