ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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io 05 L’EXPOSITION DE PARIS enfant attardé, ou plutôt, l’enfant est un homme sans sens moral, un criminel-né, un fou moral. Il est de fait que l’on a vu commettre à l’enfant tous les crimes par lesquels l’adulto s’est illustré. Mais ces considérations et celles que M. Lom- broso a émises encore sur la criminalité chez l’animal, ne sauraient nous arrêter : il nous faut en venir à l’étude du crimi- nel et de ses particularités diverses, puisque c’est là la raison d’être do l’ex- position organisée par M. Lombroso. Ces particularités, elles se trouvent un peu dans toutes les parties du corps, mais c’est dans le crâne qu’on les a le plus étudiées. De l’examen de 383 crânes do criminels, M. Lombroso a pu conclure que le crâne des criminels a une plus faible capacité que celui des honnêtes gens, bien que les premiers aient en gé- néral une stature plus élevée que ces derniers; dans certains cas toutefois, cotte capacité est sensiblement pins grande chez les criminels. D’autre part, l’indice céphalique est exagéré, l’angle facial est très petit, la mâchoire inté- rieure a un poids et un diamètre plus considérables. Mais ces caractères, il faut bien le reconnaître, sont inconstants : on peut en observer un ou deux chez tel cri- minel; chez tel autre ou ne les rencontre plus, on en constate d’autres : il n’en est pas qui soit constant chez tous les crimi- nels, en même temps qu’illeur est spécial. Un l'ait qui parait mieux établi, d’autre part, c’est la fréquence dos anomalies clw?z les crânes de criminels. Encore ces anomalies sont-elles très variées, et les rencontre-t-on chez l’homme normal; mais il en est qui semblent plus fréquentes chez.les criminels, comme la présence do i’os épaclal, l’asymétrie de la face et des dents, l’oxycéphalie cl les anomalies du trou occipital. Du côté du cerveau, et en particulier pour le poids de cet organe, on ne peut dire que le criminel présente des variations notables : ce qui frappe surtout est le poids plus considérable du cervelet, de la protubérance et des pédoncules, chez le criminel. Pour les circonvolutions du cerveau, on y rencontre certainement des anomalies, mais celles-ci existent aussi chez l’homma normal; par contre, il semble que les lésions cérébrales soient nombreuses, autant, et parfois plus que chez les aliénés, bien que les symptômes extérieurs fassent défaut chez les crimi- nels. La mensuration du corps des criminel établit que ceux-ci ont généralement une taille supérieure à celle des honnêtes gens, surtout parmi les voleurs de grand chemin et les homicides; les criminels sont plus souvent noirs ou châtains, etc. Cette énumération pourrait se poursuivre indéfiniment, mais sans grand profit. M. Lombroso peut bien nous indiquer un certain nombre de caractères qui se trouvent chez le criminel, mais ces carac- tères se présentent isolés. Du reste, il ne faut point s’en étonner outre mesure. Chacun connaît le type anglais, le type français, le type italien, et pourtant chacun a rencontré de très authentiques Anglais, Français et Italiens qui ne possè- dent qu’une très faible proportion des nombreuses particularités ou caractéris- tiques de race. Aussi pensons-nous, — avec beaucoup d'anthropologistes fran- çais, — qu’en réalité le type criminel est fort peu défini jusqu’ici. Ce que l'on peut dire de plus certain, c’est que le criminel présente pins d’anomalies que ne fait l’homme normal, et que, au point de vue anatomique, il est généralement différent de ce dernier. J’ai regardé avec grande attention les nombreuses photographies qu’a prises M. Lombroso d’une grande quantité de criminels. Dire que le crime sc lit sur leur visage n’est point permis, et beaucoup de ces photographies ne font aucune impression spéciale ; toutefois, la beauté est rare, très rare chez les crimi- nels, sans doute en raison des anomalies fréquentes du visage et du crâne. Dans une série de 56 criminelles allemandes, figurées par M. Lombroso, l’on rencon- trera à peine une ou deux figures agréa- bles; niais il ne faut pas oublier d’autre part, qu'avant de conclure, il faudrait con- naître la proportion ordinaire de visages agréables dans la population normale, honnête. Il faut avouer, —■ et en cela je me rangerai à l’opinion émise par M. Ma- nouvrier qui a fort bien défendu l’opi- nion des savants français au récent Congrès d’anthropologie criminelle de Paris, — que la notion do l’homme cri- minel, fondée sur des caractères anato- miques précis, manque, encore de net- teté. M. Manouvrier lait remarquer avec beaucoup de raison que si l’étude du criminel est une bonne voie, il n’en est pas de même de l’homme vertueux auquel il faut comparer le criminel pour arriver à des conclusions précises. Et cette dernière étude est malaisée, si l’on considère que la catégorie des honnêtes gens « fourmille de paresseux, d’imbéci- les, d’intrigants malhonnêtes, de fourbes, de brutaux, de criminels non qualifiés par la loi » ou qui ont l’intelligence et l’adresse nécessaires pour commettre des crimes véritables sans se laisser prendre. Le monde classera parmi les criminels le pauvre diable qui va voler un pain à l’étalage d’un boulanger, ou ramasser des choux dans le champ d’un cultivateur ; ello considère comme honnête homme le financier qui vole effrontément à la Bourse. En un mot, on ne peut dire exactement, dansla pratique, où finit l’honnète homme et où commence le criminel : à plus forte raison est-il difficile de les comparer entre eux. Il est donc prématuré de vou- loir définir le criminel au point de vue anatomique. Au point de vue psychologi- que, il présente bien certaines particula- rités : entre autres, sa passion pour le tatouage, mais elle ne lui est pas spéciale : le marin la possède à un haut degré, sans être particulièrement criminel. Au point do vue physiologique, le criminel semble oncoi'e ne posséder qu’une sensi- bilité médiocre. La douleur est moins vivo chez lui que chez l’homme normal : il so mutile, se blesse, sans souffrir autant que le commun des hommes. Du reste, les recherches faites avec des instruments spéciaux confirment cette vue, pour les meurtriers et les voleurs en particulier. Mais je ne saurais insister plus longtemps : le lecteur désireux de s’instruire à cet égard, devra se reporter à L'Homme cri- minel deM. Lombroso : il y trouveraheau- coup de documents intéressants au sujet de la sensibilité physique, des émotions, du suicide, des sentiments et passions, de la moralité, de la religion, de l’intelli- gence et de l’instruction, de l’argot, de récriture etdc la littérature des criminels. Intéressants, mais non concluants, de l’avis de beaucoup, en raison de l’impos- sibilité qu il y a à établir les comparaisons nécessaires. La définition anatomo-physio- logique du criminel demeure très vague encore, et l’on ne peut guère faire plus que de noter la fréquence des anomalies dans cette catégorie sociale. Le criminel apparaît comme un être inférieur en or- ganisation. C’est assurément quelque chose, mais ce n’est pas tout ce que veut M. Lombroso, dont les vues ont paru trop hardies et prématurées à la plupart de nos criminalistes français. Les personnes qui s’intéressent à l’anthropologie, criminelle ne manquent point de s’arrêter à (Exposition péniten- tiaire et surtout à l’Exposition du Labora- toire anthropométrique de la Préfecture de police, installée dans un des pavillons de la Ville de Paris. On peut, en effet, en un coup d’œil, s’y rendre un compte très exact du mode de fonctionnement et des services que rend le laboratoire on question. Le but que se propose la Préfec- ture est le suivant : faciliter l’identifica- tion des criminels récidivistes, et rendre celle-ci très rapide. Un criminel est-il pris, on le soumet à un certain nombre d’épreuves fort simples. D'abord, en le photographie de face et de profil, et l’on note tous les signes particuliers, profes- sionnels ou autres, que peut présenter