ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS ■^1 son corps (taches, marques, cicatrices, callosités, défectuosités, etc.). Ceci fait, on prend différentes mensurations : la taille, le buste, l’oreille, l’envergure, la longueur de la tète et du médius, la largeur de la tète, la longueur du pied et celle de la coudée; on note enfin les cou- leurs de l’œil. On peut voir au pavillon de la Ville de Paris la série des outils et appareils très simples d’ailleurs, qui sont employés pour obtenir ces mensurations. Ceci lait, on inscrit sur une fiche spé- ciale les chiffres obtenus ; on y joint les photographies, et l’on inscrit le nom, \rai ou faux, que s’attribue le criminel. L’utilité de ces indications est grande quand on cherche à identifier un criminel. Sup- posons, en effet, qu’un malfaiteur soit arrêté. L’on a quelques raisons de pré- sumer que c’est un cheval de retour, un récidiviste : mais il assume un nom diffé- rent, son visage a pu s’altérer, il a coupé ses cheveux ou sa barbe. Les mensura- tions prises lors de son premier démêlé avec la justice suffisent amplement à l’identifier. L’identification est fortrapide, ce qui peut étonner quand on songo que les fiches des criminels s’accumulent par milliers. Pour aller vite, on a recours à un système fort ingénieux. — On com- mence par établir 3 divisions dans le total des fiches en les classant d’après la tailledes individus :onalestailles grandes, moyennes et petites. Dans ces 3 divisions, on établit encore 3 divisions selon les longueurs do tète : longue, moyenne et petite, et l'on, continue de la même façon à établir dos subdivisions basées sur la largeur do la tète, la longueur du médius, etc., de façon à diviser le tout en de petits paquets dans lesquels on se retrouve aisément. Un criminel supposé récidiviste se présente : on prend les mensurations accoutumées, et, ceci fait, on se reporte au paquet où le, classent celles-ci, et l'on détermine aisément si le personnage a déjà eu maille à partir avec la justice, quand, et à quel propos. Cet ingénieux et très simple système rond chaque jour des services ; il a souvent confondu l’as- surance de criminels qui se croyaient trop bien déguisés pour que la justice pût les reconnaître. Il parait, d’ailleurs, qu’en général ils témoignent d'une vive admira- tion pour le moyen très simple, grâce auquel on déjoue leur habileté. Cette admiration n'est pas la moindre récom- pense de ceuxqui ont imaginé la méthode, étant donnée la partialité que l’on serait en droit d’attendre de ceux qui en sont victimes. Henry de Varigny. LA GRAVURE FRANÇAISE AU PALAIS DES BEAUX-ARTS ' Un peu limité par l’espace, nous passons maintenant aux aqua-fortistes les plus particu- lièrement traducteurs. Nous citons, représentés par leurs œuvres les plus remarquées, MM. Chau- ve!, qui a gravé les paysages de Corot, avec d’incomparables légèretés; feu Jacquemart, un des artistes les plus spirituels, les plus pétillants de verve de notre temps ; Flameng, plein de sérieuses qualités; Waltner, qui a gravé avec une magistrale fidélité des œuvres importantes de Rembrandt; Desmoulin, un bon interprète de Th. Ribot; Bédouin, dont l’œuvre est très ingénieuse et très considérable, etc. Nous sommes forcé de passer un peu rapi- dement sur tout cela, quelle que soit l’impor- tance des noms et l’agrément des œuvres; car nous voici arrivé aux deux groupes que nous considérons comme les plus importants, la véri- table nouveauté de celte exposition. C’est le groupe de ceux que nous appellerons, faute d’au- tres noms : \es peintres-graveurs elles graveurs- peintres. Il faut distinguer, en effet, entre les peintres célèbres qui ont occasionnellement gratté le cuivre ou frotté Ja pierre lithogra- phique, comme Delacroix, Corot, Géricault, Prud’hon, etc., et les graveurs de profession, comme Nanteuil, Bracquemond, Guérard, Gœ- neutte, Lepère, qui ont aussi, entre temps, prouvé qu’ils étaient d’excellents peintres. Il y a là une nuance assez tranchée et dont on n’a pas assez tenu compte jusqu’ici, soit dans les catalogues, soit dans les articles de critique. Ils sont presque innombrables, les peintres géniaux, qui, pour la plus grande gloire de la gravure et la plus grande joie des amateurs, ont essayé leur pensée ou jeté leur caprice sur la pierre ou sur le cuivre, imprimant eux-mèmes souvent, avecun soin jaloux, leurs lithographies et leurs eaux-fortes. Ah! ces épreuves que l’ignorant aurait considérées naguèrecommedes gribouillages — et l’institut se serait bien gardé de le détromper, — quel régal pour les yeux exercés, pour les esprits avides de sensations artistiques inédites! En vérité, on ne sait pas où commencer, et il vaut mieux puiser auhasard du catalogue. Delacroixaeu un faible pour la lithographie : ses noirs si profonds, la gamme innombrable de ses tons, la rapidité des effets, l’ont séduit. Avec ce procédé, qui devient magique entre ses mains, il a évoqué les grands fauves de FzVtlas, qui se hérissent et rugissent; ou bien les scènes les plus terrifiantes de Shakespeare et de Goethe : les Sorcières de Macbeth, la première partie de Faust, etc. Puisque nous parlions à l’instant de lions et de tigres, il nous faut avouer que les lithographies de Barye, exposées ici, et connues d’ailleurs des amateurs, ne valent pas ses dessins et aquarelles; elles sont un peu maigres de dessin et pauvres d’effet. Ingres qu’une fatalité amènera, jusqu’à la fin des siècles, sous la plume du critique, à la suite de Delacroix (ou réciproquement), a fait peu de gravure. Pourtant il faut signaler la précieuse épreuve du Portrait de M. de Pressigny, qui appartient à M. Béraldi. C’est une excellente eau-forte. Géricault et Gros ont sacrifiéà la lithographie, assez copieusement. Ce sont de belles pièces, légèrement démodées. Poursuivant notre réso- 1. Voir le n“ 70. lution de franchise, nous dirons aussi que les gravures ou lithographies de Prud’hon ne sont pas non plus des plus fameuses. Le grand artiste n’avait pas ce métier familier; ses essais sont d’un graveur sage, et ordinaire. Plus près de nous, le grand lithographe Daumier, avec ses immortelles satires du Ven- tre législatif et de la Rue Transnonain, et un beau choix de ses actualités ou de ses études de mœurs bourgeoises. Gavarni est à côté : les lorettes et les étudiants, les Vireloques et les débardeurs devaient figurer à cette exposition si complète. Nous signalerons même une bien jolie petite pièce assez peu connue, un Bal à la Chaussée d’Antin, où les personnages, de taille exiguë, sont groupés de la façon la plus char- mante. Puis, au hasard de la promenade : Bastien- Lepage, un portrait de Rodin. A ce propos, une question : pourquoi n’a-t-on pas mis, de llodin lui-même, le portrait de Victor Hugo, la seule gravure qu’ait faite le grand sculpteur, un morceau étourdissant? Un oubli, évidem- ment. Bonvin, quelques eaux-fortes, d’une largeur qui étonne, étant donnée la touche menue et serrée du peintre. Corot, Daubigny, Jules Dupré, Decamps, Paul Huet, Eugène Isabey, montrent dans leurs eaux-fortes ou leurs lithographies, crânement enlevées, les mêmes qualités de coloristes que dans leurs peintures. M. Français, paysagiste éminent, veut, quand il prend le crayon lithographique, se borner au rôle modeste de traducteur : Corot, Troyon, Marilhat, Jules Dupré, n’ont pas à s’en plaindre. De l’époque romantique, certaines pièces cu- rieuses de Nanteuil, des Johannot; et surtout la collection des portraits lithographiés . de Devéria, où l’on voit Alexandre Dumas, Victor Hugo, etc,, avec des têtes jeunes, qui sont pour nous comme desrévélations. Un excellent peintre, également à ne pas oublier, Eugène Lami, qui a retracé, en de petites lithographies finement coloriées, des scènesde mœurs et des scènes mi- litaires. Raffet, Charlet, H. Vernet, trinité dont nous avons eu occasion de parler à propos des dessins, et dont on retrouve ici des pièces célè- bres : Raffet surtout, avec les admirables litho- graphies du Réveil et de la Revue nocturne. Enfin, parmi les artistes originaux, Charles Jacque, dontl’œuvre de graveur est d’une grande variété; Manet, qui s’est essayé dans l’eau-forte avec son audace accoutumée, témoin le Polichi- nelle, en couleurs, l’Espagnol jouant de la gui- tare, etc. Et voilà des pièces que jamais jury n’aurait reçues naguère ! Cette heureuse viola- tion des usages nous permet d’insister sur le ca- ractère absolument neuf de cette exposition, que nous signalions au début. Mentionnons enfin les lithographies où Chassériau mit toute la poésie de son inspiration, et celles où M. Fantin-Latour s’efforce de rendre l’impression que lui cause l’audition des grandes œuvres musicales de ce temps. Nous sommes forcé, là encore, de faire quel- ques sacrifices, si nous voulons garder une place aux excellents graveurs-peintres qui dé- ploient à notre propre époque un talent si varié et si investigateur. Citons simplement quelques précurseurs, comme Méryon, qui, un des pre- miers, fixa, en grand artiste, les coins du vieux Paris ; ou quelques originaux, comme Bresdin, le fameux Chien-caillou, un fantaisiste du moyen âge égaré dans notre temps. Puis, nommons M. Bracquemond, l’admirable graveur du Battant de porte, du Portrait d’Edmond de Concourt, du Loup dans la neige,etc., etc. Lalanne. dont l’in