L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
tention, très artiste, fut peut-être supérieure à
l’exécution, un peu trop contenue. Legros, dont
les Bûcherons et le Prêtre à l’autel peuvent sou-
tenir la comparaison avec les plus belles gra-
vures des temps passés. Guérard, un artiste
chercheur dont les impressions sont multiples,
les recherches inépuisables : ilestfort regretta-
ble que le règlement, trop étroit, n’ait pas permis
de faire figurer quelques-unes de ses gravures
en couleur, à côté de ses Bateaux à Dieppe.
Gœneutte, graveur et peintre tout imprégné de
sensations modernes. Lepère et Buhot, deux
paysagistes pleinsde couleur et de verve, l’un
graveur sur bois, l’autre aqua-fortiste. Enfin,
clans un genre tout spécial, les lithographies de.
Chéret, afflchesmulticolores, où la vie parisienne
et ses féeries sont enregistrées, et éclosent quel-
ques jours sur les murailles oublieuses.
Il se trouve qu’au cours de cette rapide
étude l’Exposition centennale nous a permis de
citer bon nombre de maîtres graveurs contem-
porains. Pourtant il serait injuste d’oublier
quelques artistes qui brillent plus particulière-
ment à la décennale. Nous citerons donc : MM.
Gaujean, Burney, Massard, A. et J. Jacquet (qui
se sont attachés particulièrement aux œuvres de
M. Meissonier,) Laguillermie, Lalauze, Fornet
(qui traduit inteiligemment Millet), Boilvin,
Mathey (dont l’incontestable talent a eu trop
souvent àtraduire chez un assez mauvais modèle
l’œuvre de M. Munkacsy), Lecouteux, Baude,
Léveillé, Lunois, etc., etc.
Voilà, ce nous semble, à peu près au complet,
et en tenant compte des omissions inévitables
dans un simple article, l’état-major des graveurs
de ce siècle, défunts ou vivants: ceux qui font
déjà notre gloire, et ceux qui sontnotre avenir.
Nous signalerions bien aussi quelques lacunes,
telles que l’absence de certaines belles gravures
de M. Besnard, et d’autres artistes, comme
MM. Gœneutte et Guérard, troppeu représentés
à la décennale.
Mais, dans son ensemble, l’Exposition de la
gravure française est complète et décisive.
Elle prouve manifestement que là, comme en
bien d’autres occasions, nous tenons la tête.
Ah!... nous allions oublier une gravure, très
importante aussi dans l’histoire de ce siècle
et qui figure à la décennale. Elle est bleue; elle
est signée Robert, d’après les dessins de Bau-
dry; elle est éditée par la Banque de France.
Souhaitons aux lecteurs d’en collectionner
beaucoup d’épreuves et restons sur celte agréa-
ble impression.
Arsène Alexandre.
Service a thé exposé par MM. Christofle et Cie.
LÉS FÊTES DE L’EXPOSITION1
La fête se prolongea fort avant dans la soi-
rée; à onze heures, elle battait encore son plein,
et, malgré les 40,000 invités qui s’y trouvaient
réunis, l’ordre ne cessa pas d'être parfait et la
circulation ne fut pas embarrassée un seul ins-
tant.
Au moment du départ, un seul regret était
exprimé par tous les assistants, celui que cette
fête fût sans lendemain.
111
INAUGURATION DE LA STATUE DE Lfl LIBERTÉ-
Le 4 Juillet, par un temps magnifique, fut
inauguré, — sur le môle de Grenelle, à l île
des Cygnes, — le modèle original de la statue
La Liberté éclairant le monde, offerte à la Ville
de Paris parla colonie américaine de Paris.
Dans la matinée, M. Whitelaw-Reid, ministre
plénipotentiaire des Etats-Unis, accompagné de
nombreux compatriotes et de soldats de l’infan-
1À Voir les n°‘ 69 et 70.
terie de marine américaine, était allé déposer
une couronne sur la tombe de Lafayette, au
cimetière de Picpus.
Le modèle du monument érigé à l’entrée du
port de New-York était voué à la destruction, ।
lorsque les Américains le demandèrent à
M. Bartholdi et le firent couler en bronze pour |
l’offrir aux Parisiens. Il est au quart linéaire de |
la statue colossale de New-York, ce qui est déjà
raisonnable.
Un dais de velours rouge frangé d’or, soutenu
par deux lances dorées, avait été élevé en face
de la statue, couverte d’un voile. Le long du
pont se dressaient des mâts portant des écus-
sons à leur base, et, à leur sommet, des dra-
peaux français et américains. Dès une heure,
une foule considérable se pressait aux abords
de l’enceinte réservée aux invités.
A deux heures, le Président de la République,
accompagné du général Brugère et du colonel
Lichtenstein, tous deux en grand uniforme,
arrive en landau, escorté de cuirassiers, etprend
place au milieu de l’estrade, ayant à sa droite
M. Whitelaw-Reid et M. Chautemps, président
du Conseil municipal de Paris; à sa gauche
M. Spuller, ministre des affaires étrangères, et
M. Poubelle, préfet de la Seine.
On remarque encore, parmi les personnes qui
entourent le chef de l’État, MM. Jacques, Al-
phand, de Lesseps, d’Ormesson, Caubet, Lozé,
Frédéric Passy, Ollendorff, tout le personnel de
l’ambassade américaine, les ingénieurs amé-
ricains récemment venus à Paris, etc.
La musique de la garde républicaine, aux ap-
plaudissements de la foule, attaque d’abord la
Marseillaise, puis joue l’hymne national améri-
cain Hail Columbia !
Les applaudissements, les hourras redou-
blent. De toutes parts sont poussés les cris de :
« Vive Carnot ! Vive la République ! Vive l’Amé-
rique ! Vive la France ! Vive la liberté ! »
A ce moment, le voile qui recouvre la statue
tombe, et l’admirable bronze se profile, gran-
diose, sur l’azur éclatant du ciel; les acclama-
tions redoublent. M. Bartholdi, visiblement
ému, assistait à cette triomphante apothéose
de son œuvre impérissable.
(A suivre.) V.-F.-M.