ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS I!) sur ce chillre de 20,000 métiers méca- niques. On représente en général le l'abri- ! cant français connue un retardataire qui ne sa‘l pas transformer son outillage pour profiter, du progrès de son temps. Rien n es*; moins vrai à Lyon. Aucune fabrique étrangère, ni Zurich, ni Crefeld, n’est jus- qu ici entrée aussi hardiment dans la voie 'lii tissage mécanique. Avant d’exaininer les étoffes, arrêtez- vous un moment à l’entrée de la salle de I exposition lyonnaise. 11 y a là quelques vitrines qui n'attirent point le regard et <|ui sont cependant du plus vif intérêt : •‘lies contiennent le secret de la prospérité <le Lyon. La chambre de commerce y a repré- senté toutes lesinstitutionsqu’elleacréées et qu’elle entretient pour les besoins de sa grande industrie. Voici la « condition » des soies avec scs appareils : les soies mises dans le commerce ne peuvent, sans fraude, contenir plus de 11 0/0 d’eau; la condition 'lomie à l’acheteur les moyens de vérifier ’]ue cette proportion n’est pas dépassée. Voici le bureau do titrage dos soies . I a- cheteur s’y assure du degré de finesse de la soie qu’il acquiert. Voici le bureau de Jécreusage. Les fibres de la soie sont enveloppées d’une sortede fourreau qu’on appelle le grès. Pour nettoyer les fibres de ce grès, on les décreuse. Avant le dé- creusage, on a de la soie grège ; après le décreusage, on a de la soie cuite. Le bureau de décreusage constate comment l’opération a été faite. Ces trois sortes d’épreuves garantissent à la fabrique lyonnaise la qualité des matières qu’elle emploie. Ce que j’admire le plus dans cette orga- nisation que les étrangers ont tous plus ou moins copiée, c’est qu’elle est le pro- duit spontané de l'initiative lyonnaise. Le contrôle des métaux précieux pur l’Etat est une cause de ruine pour les industries qui les travaillent, tandis que le contrôle • le la soie institué par les fabricants est un des instruments de leur fortune. Ne négli- geons aucune occasion de faire ressortit' les avantages de la liberté. C’est parce qu’ils sont habitués à agir par eux-mèmes, Que les fabricants lyonnais sont devenus ces incomparables industriels si savants dans leur profession, si énergiques et si ingénieux, qu’aucun caprice de la mode, aucune crise imprévue no les surprend sans ressources. Vous les croyez abattus, comme il y a quelques années, c'est que vous ne savez pas avec quelle rapidité de .P'gement et quelle souple activité ils se plient à des conditions nouvelles. Et les Voilà qui reparaissent transformés, plus vivants que jamais, toujours supérieurs aux événements. La chambre de commerce a fondé, en outre, mi musée d’art et d'industrie célè- bre par ses belles collections d’étoffes, une écolo de commerce et de tissage, une école de chimie industrielle, une école centrale, des cours de comptabilité pour les jeunes filles. Elle a tout fait, comme on voit, pour assurer à la fabrique un personnel d’élite. Sur la proposition des deux historiens de la soie, MM. Pariset et Natalis Rondot, elle a fondé eii dernier lieu un laboratoire où l’on a entrepris méthodiquement rétudo do la soie et des vers à soie. Que pouvait-il bien rester à faire dans ce département si connu de l liistoire natu- relle? demanderez-vous.— Mon Dieu, à peu près tout. Il y a quelques jours, m’étant livré au plaisir de la pêche à la ligne dans une partie de campagne et ayant ou la chance d’attraper quelques chevcnnes, lafantaisie me prit de me renseigner sur les mœurs de ma capture. J'ai ouvert un traité de pèche, et qu’ai-je appris? C’est que le chevenne, ce poisson dont cent mille pécheurs sont prêts à attester l’existence la tète sur le billot, le chevenne est une bête fabuleuse. On donne comme che- vennesen France douze ou quinze espèces parfaitement distinctes. Quel est le vrai chevenne dans le nombre ? Les registres de l’état civil sont encore si mal tenus parmi nos poissons blancs qu’on ne sait pas. Et notre ami de Cherville a la bonté de tolérer que les ichtyologues dorment tranquilles ! Eh bien ! il en va un peu de même chez les vers à soie. L’humanité consommai! pour 1 milliard de soie par an sans se sou- cier des chenilles qui la filent. Les savants baptisaient comme Bombyx mori tous les vers domestiques. Or, il parait que ce nom, comme celui du chevenne, rassemble illégitimement des espèces différentes. On en a reconnu déjà six aux Indes, plus une septième au Japon, elles magnaneries chinoises sont encore très mal étudiées. Quant à l’espèce la plus commune, comme elle est répandue aujourd’hui dans toutes les parties tempérées du globe, elle ne s’est pas reproduite sur une aire aussi vaste sans subir l'influence de milieux si divers : elle a produit de nombreuses variétés. Quelles sont les propriétés de ces variétés? voilà ce qui était très mal connu et voilà ce que le laboratoire de Lyon s’efforce de débrouiller. L’extrême Orient a répondu avec em- pressement à cos demandes d’échantil- lons, tandis qu'on France elles ont laissé les éleveurs à peu près indifférents. En extrême Orient, on voit que notre logique n’est pas colle des hommes à lace jaune; il est admis, en bloc, que nous sommes une race étonnante, et l’on souscrit à nos désirs sans mèms essayer de les com- prendre. Mais, en France, nous nous désintéressons de ce que nous ne compre- nons pas. Et il faut croire qu'on n’a pas compris Futilité des recherches du labo- ratoire. Le but en est cependant tout pratique. Un exemple vous le rendra sensible. On fabrique, sous le nom de peau de loutre, une étoffe que toutes les dames connais- sent, car elle a été fort à la mode on ces dernières années. Elle imite la fourrure et, pour être comme elle rebelle aux empreintes, infoulable aux contacts, il faut qu’elle soit laite d’une soie très élas- tique et très résistante. La peluche des chapeaux hauts de forme, au contraire, exige une soie molle, obéissante à la brosse, incapable de se redresser d’elle- mènio. Ainsi, ces deux sortes de soie doivent avoir des qualités absolument opposées. Comment les trier ! Jusqu’ici les fabri- cants n’avaient, pour se guider dans leur choix, que les traditions de leur propre expérience. Ils étaient aidés par le fileur et par le moiilinicr, qui savent préparer la soie en vue de l’étoffe à laquelle elle est destinée. Et si Lyon conserve une si grande supériorité sur ses rivaux, c’est au savoir et à l’habileté des uns et des autres qu’il le doit. Cependant supposez i[ue toutes les variétés et toutes les espè- ces de vers à soie aient été l’objet d’une classification scientifique, que l’on ait déterminé avec une précision rigoureuse que telle variété donne une soie fine, telle une soie forte, telle une soie élastique, telle une soie rigide, et ainsi de suite, voyez avec quelle sûreté les fabricants pourraient procéder ; ayant calculé les qualités à donner à une étoffe qu’ils pro- jettent, ils n’auraient qu’à se reporter à ces descriptions pour savoir quelle sorte de soie ils devraient se procurer. Un choix rationnel remplacerait l’em- pirisme actuel. Tel est le progrès que le laboratoire prépare. Parmi les questions qu’il étudie, il en est une qui a surgi depuis l’Exposition de 1878 et qui est par conséquent une nou- veauté : c’est la question des soies sau- vages. Ces soies sont connues depuis long- temps, les pongis et les tinsahs ont été à la mode, la fabrique lyonnaise la pre- mière les a employées à diverses reprises. Un Français, M. Teissié du Alottay, a découvert en 1875 le moyen de les dé- creuser, mais on ne s’en occupa pas acti- vement, et elles n’ont donné lieu à une fabrication considérable et suivie que dans ces dernières années. A l’Exposition de 1878, un Anglais,