ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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CD L’EXPOSITION DE PARIS deux mille délégués des sociétés alsaciennes de Paris, conduits par MM. Sansbœuf et Ger- schel, arrivent, précédés d’immenses couronnes installées sur des brancards. Deux jeunes filles alsaciennes, vêtues de deuil, portant des éten- dards noirs sur lesquels on lit : Strasbourg, Metz, marchent après la société de gymnasti- que V Alsacienne. Pendant qu’on dépose les couronnes, la.mu- siquejoue les hymnes nationaux. Le cortège des sociétés alsaciennes se rend ensuite à la statue de Jeanne d’Arc et au monu- ment de Gambetta, où des couronnes sont égale- ment déposées. Pendant ce temps, place de l’Hôtel-de-Ville, avait lieu, dans le calme le plus parfait, la revue des bataillons scolaires. Le temps semblait peu pro- pice à cette cérémonie; le gros orage qui avait éclaté deux heu- res auparavant, avait trans- formé les rues en lacs de boue; la foule ne s’en pressait pas moins aux abords du palais municipal, sur les quais, la rue de Rivoli et l’avenue Victoria, devenus bientôt inabordables. Les bataillons, qui avaient pris position sur le quai aux Fleurs et sur la place de Notre- Dame, débouchaient par le pont d’Arcole. Sur l’estrade officielle, on remarquait M. Chautemps et les conseillers municipaux, le ministre de l’instruction publi- que, le préfet de la Seine. Les musiques du 1er et du 2e ba- taillon jouent la Marseillaise, accompagnée merveilleusement par les fifres et les tambours. Le général Jeanningros présente !cs chefs de bataillon au prési- dent du conseil municipal et le défilé commence, pendant que les musiques exécutent le Chœur des soldats de Faust. Les petits « lapins » et les clairons dé- ploient une vigueur et une pré- cision rares; les jeunes soldats ont une très crâne tournure; aussi, sur tout le passage des bataillons, éclatent de chaleu- reux applaudissements. A dix heures, au moment où une nouvelle averse crevait la nue, la cérémonie était termi- née, et la foule se dispersait ou suivait les jeunes troupiers, qui gagnaient leurs quartiers respectifs par le boulevard Sébastopol. Cependant tous les quartiers avaient préparé et annoncé de nombreuses réjouissances; mal- gré d’incessantes ondées, ils tenaient à exécuter ce qui était exécutable dans leurs programmes, entre deux éclaircies. Quand ]a pluie survenait, on se mettait bravement à l’abri, et, quand les torrents d’eau s’arrêtaient, on recommençait plus gaiement que jamais. Dans le 2e arrondissement, c’était le défile historique, — un gigantesque tambour-major en tête, — de tous les corps de troupe de Paris en 1789, sous la conduite du général Lafayette, monté sur le cheval blanc légendaire. Place de la Bourse, il y avait concert et séance de gymnas- tique. Derrière le square du Temple et à la gare de FEst, ascension de ballons; vers J’île Saint- Louis, des fêtes nautiques ; Je soir, fêle vénitienne et feu d’artifice. Les sociétés patriotiques d’anciens militaires et les combattants du Tonkin et de Madagascar étaient allés déposer une couronne au pied de la statue du sergent Bobillot. Des joutes à la lance avaient beaucoup de succès sur le canal Saint-Martin. Place d’Italie, on inaugurait sommairement la Statue des Droits de l'homme, représentant un vieillard assis, — le Temps, sans doute, — faisant lire à un jeune pâtre des tablettes où sont inscrits les Droits de l’homme. Le soir, banquet de 220 couverts offert aux « déshérités », dans le nouvel asile de nuit de la rue du Châ- teau-des-Rentiers. Somme toute, à peu près partout, on s’est fort diverti, en dépit des bourrasques et des averses. Galerie mauresque du Pavillon espagnol des produits alimentaires. Dans la matinée, les Tchèques, de passage à Paris, désireux de donner à la France un témoi- gnage d’affectueuse gratitude, étaient allés déposer une couronne au monument de la place de la République, et avaient été l’objet d’une manifestation enthousiaste de la part de la foule, qui répondait par les cris : Vive la Hon- grie! à ceux de : Vive la République ! La Famille des Proscrits avait fait son pieux pèlerinage annuel à la colonne de la Bastille, et un émouvant discours avait été prononcé au milieu des applaudissements. Neuf théâtres et trois cirques ouvraient gra- tuitement leurs portes au public : on y faisait queue dès la première heure. Les fêtes militaires ont un attrait sans pareil pour le Parisien : il en r<onna une preuve incon- testable dans l’après-midi du 14 juillet. Malgré une pluie torrentielle, — mais heureusement intermittente, — tout Paris s’était rendu intré- | pidement à Longchamps, prenant d’assaut I wagons, tramways, omnibus, bateaux et véhi- cules de tout genre. Il serait impossible d’éva- luer, même approximativement, le nombre des spectateurs de la revue, qui peut varier de 500,000 à un million. Tout autour du vaste hippodrome, aussi loin que peut aller le regard, c’est une foule compacte, pressée, grouillante comme une fourmilière. Les branches des arbres ploient sous le poids des grappes humaines. Les troupes arrivent sans cesse. Les présidents du Sénat et de la Chambre, et tous les ministres, escortés de dragons, abordent la tribune offi- cielle. Au loin, brillent les casques et las cui- rasses de l’escorte présidentielle. Le drapeau est hissé, le canon tonne au Mont-Valérien; tambours et clairons battent et sonnent aux champs. Le Président de la Répu- blique, entouré du corps diplo- matique, prend place dans la tribune présidentielle, aux cris mille fois répétés de « Vive Carnot! » Une estrade particulière a été réservée à nos hôtes asiatiques et africains : le prince royal d’Annain, vêtu de soie jaune et couvert de pierreries, se tient au premier rang; Dinah Sali- fou, avec sa famille, se trouve au second rang. Le général Saussier. entouré d’un brillant état-major, vient saluer le chef de l’État et com- mence aussitôt la revue, pas- sant au petit galop devant 1s front des troupes. Les musiques jouent la Marseillaise; les sol- dats présentent les armes; le gouverneur de Paris salue res- pectueusement drapeaux , et étendards. L’inspection termi- née, le général Saussier vient se placer en face du Président de la République : le défilé commence par les élèves de l’É- cole polytechnique. Deux effroyables averses es- saient en vain de troubler cet admirable défilé; quoique le ter- rain soit détrempé et glissant, les troupes s’avancent la tête haute avec une crânerie et un entrain qui ne se démentent pas un instant, observant exacte- irient l’alignement et les distan- ces réglementaires, marchant méthodiquement dans les traces clés rangs qui précèdent. L’École Saint-Cyr et les territoriaux, les tirailleurs sénégalais et annamites sont l'objet d’ovations enthousiastes. Le défilé dure deux heures. Quand il est ter- miné, toutes les troupes de cavalerie se rangent en ligne, face aux tribunes, et exécutent une charge avec un ensemble parfait qui. soulève de frénétiques applaudissements. Le Président de la République exprime sa satisfaction à M. de Freycinet et quitte Long- champs. Déjà toute la foule s’est ébranlée; c’est une véritable course au clocher; tout le monde se précipite pour prendre d’assaut les bateaux, les omnibus et les voitures. Au ponton des Hiron- delles, les files de voyageurs s’étendent surplus d’un kilomètre. (A suivre.') V.-F. M.