L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
rangs de haut, en pyramides, en colonnes ou
en arceaux La contenance du bodega est de
5,000 botas, chacune de 30 arrobas (15 àl6 litres),
parfois même de 15,000 futailles.
Tout contribue, d’ailleurs, à éveiller ici les
souvenirs de l’Andalousie. Dans les pavillons de
dégustation, nous retrouvons le Xérès, bonifié
par le vino madré (vin mère, vin très vieux
gardé pour améliorer les autres), et fortement
additionné d’aguardiente, àla grande satisfaction
des Anglais qui ont une prédilection particulière
pour le brown sherry (Xérès brun).
Nous y retrouvons aussi les Xérès secs,
(secos), qui se distinguent par un parfum aro-
matique plus prononcé que Yamontillade, dont
le goût rappelle la noisette, et qui peuvent se
diviser en trois sortes : paja (couleur paille'),
oro (couleur d’or) et oscuro (foncée) ; et les vins
doux (dolces), qui sont : le pajaret (paearet) ou
pedro-jimenez et le moscatel ou muscat. Ces
derniers sont fabriqués avec du raisin doux
exposé pendant une douzaine de jours au soleil ;
lorsqu’on le porte au pressoir, il est presque
du raisin sec et contient une grande quantité de
sucre. Le moscatel, fait avec des grappes de
muscat, est le plus doux des trois.
Et, à côté de ces crus fameux, dont les pro-
duits se conservent intacts pendant plus d’un
demi-siècle, se pressent ceux de Valence, de
l’Aragon, des Gastilles, de Malaga, d’Alicante,
de la Navarre et des Baléares, dont, l’exportation
représente plus de 150 millionspar an.
V.-F. M.
L’ART fl L’EXPOSITION
LA SERRURERIE
L’art de travailler le fer a toujours été
en honneur dans notre pays. Dès les
temps les plus reculés on s’y est pas-
sionné pour les ouvrages de la forge. Les
Gaulois montraient déjà pour ces œuvres
puissantes une aptitude particulière et un
goût spécial.
Au moyen âge, ceux d’entre ces vail-
lants ouvriers du fer qui s’occupaient plus
spécialement des travaux destinés à l’ha-
bitation formaient deux corporations par-
ticulièrement importantes ; et c’est à eux
et à leurs descendants qu’il faut faire
honneur non seulement de ces grilles
admirables, de ces peintures merveilleuses
qui ornent nos cathédrales et dont le
peuple, dans sa simplicité naïve, attri-
buait au diable la paternité, mais encore
de ces livres ingénieux où sont exposés
les secrets de leur profession difficile et
des outils perfectionnés qui ont permis
d’exécuter tant de chefs-d’œuvre.
Si l’on lient compte des difficultés
spéciales que présente le travail du fer,
ou ne larde pas à reconnaître que rien
n’est plus honorable pour notre race que
cette passion de nos ancêtres pour les
beaux ouvrages de serrurerie.
Soit qu’on traite le fer à chaud et à
froid; soit qu’on exécute à chaud les
soudures et les ouvrages nécessitant l’em-
ploi de barres épaisses; soit qu’on pra-
tique à froid les travaux de repoussé et
de modelé, le relevage, le découpage, la
ciselure; dans l’un comme dans l’autre
cas, l’artiste qui manie le métal a besoin
d’un coup d’œil sûr, d’un bras robuste,
d’une main ferme, d’une expérience con-
sommée.
Le travail qu’on fait subir au 1er peut,
en effet, augmenter sa qualité ou le
détériorer. Trop de chaleur le brûle; un
coup de marteau maladroitement donné
le gerce. En outre, l’ouvrier habite doit
conduire le métal avec son marteau. Il en
déplace les molécules, renforce les par-
ties faibles, appauvrit celles qui sont trop
épaisses et arrive ainsi à modeler dans
une plaque de tôle les saillies les plus
compliquées.
Faut-il ajouter que le fer mérite à tous
égards ces soins et ce déploiement de
forces? Les services qu’il est appelé à
nous rendre sont aussi nombreux qu’inap-
préciables. A sa propriété de constituer
sous un volume restreint la plus résistante
des matières employées dans l’habitation,
il ajoute l’avantage d’être abondant et d’un
prix peu élevé. Aussi a-t-il été de tout
temps recherché pour les emplois qui
exigent, sous un mince développement,
une grande force et une solidité à toute
épreuve.
C’est à lui qu’on a recours exclusive-
ment pour la fermeture des portes et des
fenêtres. On en fait également des rampes
d’escalier, des grilles, des cadres de glace
et des lampadaires, et dans toutes ces
spécialités si différentes et si variées,
l’habileté des artistes qui le travaillent
est arrivée à produire un nombre incal-
culable de chefs-d’œuvre.
Il suffit, au surplus, de contempler
quelques-uns de ces magnifiques ouvrages
pour s’expliquer l’enthousiasme qu’ils ont
excité à toutes les époques. « La forge,
écrit le serrurier Lamour dans son Préli-
minaire ctpologétique, est aux autres
inventions de ce genre ce que le génie
est aux sciences. Elle en est l’âme et la
force; aucune ne peut se passer d’elle;
et elle ne les a précédées toutes que pour
les créer. ’»
Ce qu’on s’explique moins, c’est qu’a-
près un passé si glorieux, c’est qu’après
avoir passionné les plus hauts person-
nages, c’est qu’après avoir été pratiqué
par de royales mains, l’art du serrurier,
au commencement de ce siècle, tomba
brusquement en décadence et fut tenu
presque en mépris.
On vit alors, par suite d’une aberration
inexplicable, des hommes sérieux et des
artistes déclarer que la foule grossière
pouvait remplacer avec avantage le fer |
délicatement forgé, et le rapporteur du
jury de 1867 n’hésitait pas à reconnaître
que de 1820 à 1845 l’emploi exclusif de
la fonte de fer pour ies grilles et les
rampes d’escalier avait fait complètement
abandonner par les serruriers les ouvrages
de forges.« Dans les plus grandes villes,
écrivait Al. Viollet-le-Duc, on ne trouvait
plus de forgerons que chez les maréchaux
ferrants. »
Aujourd’hui, fort heureusement, nous
n’en sommes plus là. Dans ce bel art,
comme dans la plupart des-autres arts de
l’ameublement, une renaissance s’est
produite, et l’Exposilion du Champ de
Mars est, sous ce rapport, aussi rassu-
rante que l’on peut le souhaiter.
Cette exposition se divise en deux
parties : la première comprenant la serru-
rerie de sûreté, c’est-à-dire la fabrication
de fermetures compliquées des coffres
blindés et des caisses en fer; la seconde,
la serrurerie de décoration embrassant
plus spécialement les grilles d’entrée,
d’escalier, de balcon, les lustres, lan-
diers, chenets, les palâtres ornés, les cré-
mones, les poignées et les marteaux de
porte.
Jamais, à aucune autre époque, la ser-
rurerie de sûreté n’a été aussi perfec-
tionnée que de nos jours. Jadis il n’était
presque pas de fermetures qu’un serru-
rier assez habile ne pût assez facilement
ouvrir.
Aussi les apologistes de la profession
ne manquaient-ils point d’écrire que
l’honnêteté el la probité devaient être, pat-
excellence, les deux vertus dominantes
de ce ■vaillant métier, sans quoi il n’y
aurait plus de sécurité dans le monde.
Aujourd’hui, sans que l’honnêteté el la
probité aient cessé d’être l’apanage des
serruriers, et tout en constatant qu’il est
très rare de voir un ouvrier de cette pro-
fession arrêté pour tentative ou compli-
cité de vol, on peut constater que les
spécialistes du métier, les Fichet, les
Haffner, les Paublan, les Lhermitle, les
Banche, construisent des portes el des
meubles dont la serrurerie est si com-
pliquée que le fabricant lui-même ne peut
que très difficilement el après d’innom-
brables tâtonnements, même lorsqu’il est
en possession des clefs, ouvrir le meuble
qu’il a confectionné, et dont tous les
secrets lui sont connus.
Faut-il ajouter que les coffres construits
de nos jours n’ont pas seulement pour but
de mettre en défaut l’adresse des filous? Il
faut qu’ils résistent encore aux tentatives
de la force et à la chaleur de l’incendie.
De là des conditions spéciales, non seule-
ment de fermeture, mais aussi de con-
struction; de là l’emploi de tôles d’acier
d’un seul morceau, mesurant trois et