ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS 263 quatre centimètres d’épaisseur, pour for- mer l’enveloppe ; de là aussi l’adjonction d’un doublage intérieur avec comparti- ments remplis de sable ou autre matière, isolante, pour empêcher que l’élévation de la chaleur ne détruise les papiers et litres enfermés. Enfin, dernier problème à résoudre, avec l’éparpillement actuel de la richesse mobilière, comme il n’est presque pas de famille qui ne possède chez soi une partie de son avoir en titres au porteur, il fallait créer toute une série de caisses ayant l’apparence de meubles ordinaires, et oftrantcepcndant à leurs possesseurs toute sécurité. Ces meubles sont, au point de vue de l’art, une des curiosités de l’Expo- silion. Quelques-uns consistent simplement en dos meubles en bois renfermant à l'in- térieur une caisse dissimulée. Telle est la belle armoire en bois de rose, rehaussée de bronzes dorés qu’a envoyée M. Banche, de Reims. Cette gracieuse et coquette armoire en contient une autre, de pareille forme, en fer, qui, en dehors, épouse tous les contours de l’enveloppe exté- rieure. Un joli cabinet à deux corps, en bois sculpté, exposé par la même maison, est construit dans le même esprit et d’après les mêmes principes; mais il est d’autres meubles où l’enveloppe extérieure, loule en fer, esl simplement dissimulée à l’aide d’une peinture, et celte peinture, repré- sentant le plus souvent des bois mar- quetés, esl parfois si parfaite que, à con- sidérer même de très près les parois, l’illusion est absolue. Dans ce genre, M. Eichet expose des chiffonniers en palissandre et en marqueterie d’ivoire cl d’ébène qui sont absolument extraordi- naires. Enfin, ilconvientde mentionner encore un certain nombre de grandes aripoires tout en acier, avec pilastres, corniches, frises, denticules et ornements rapportés (pii constituent les chefs-d’œuvre du genre. C’est chez M. Lhermilte et chez M. Ficliet ([lie se rencontrent les plus remarquables de ces meubles, dans la confection desquels on a épuisé toutes les complications de la serrurerie moderne. Serrures à clefs microscopiques mettant en mouvement une mullitude de pênes énormes, combinaisons de lettres et de signes secrets impossibles à pénétrer, cachettes dissimulées avec un art excep- tionnel, sonneries, avertisseurs, rien n’y manque. Enfin, ajoutons encore qu’au point de vue de la construction artistique et de sa situation, l’armoire en acier de M. Ficliet est un ouvrage fort remarquable. Ce célèbre fabricant, au surplus, n’a fait que se conformer aux traditions de ses confrères les serruriers décorateurs qui se montrent des artistes de premier ordre. Je connais peu d’ouvrages anciens, en effet, qui soient beaucoup plus beaux que les rampes de balcons cl d’escaliers que M. Moreau a exécutées sur les dessins de M. Daumet, l’éminent architecte.. Ces rampes et leurs départs, en 1er forgé et cuivre relevé, englobant dans do gracieux rinceaux des O et H entrelacés; mêlés de fleurs de lis’el de couronnes, sont du plus beau travail et du plus grand effet. On ne peut guère leur comparer comme beaux ouvrages exécutés en notre temps que le départ de rampe en acier poli et bronze doré que M. Denière exposait déjà en 1878 et. qu’il nous montre encore celte année. Chez M. Moreau, nous remar- quons également de beaux chandeliers suspendus, représentant des monstres, aigles, serpents et chimères, un peulourds peut-être, mais qui dénotent un art abso- lument maître de tous scs moyens. L’exposition voisine, de M. Roy, nous montre une balustrade Louis XIV en fer noirci et en cuivre poli, ainsi qu’une grille d’entrée d’un travail remarquable et d’un heureux modèle ; et chez M. Ber- nard nous notons un départ de rampe eu fer forgé et noirci et une grille de balcon en fer poli et cuivre doré qui méritent aussi une mention spéciale. Enfin, pour terminer, il nous faut citer les chenets, lustres, landiers en fer forgé et en tôle relevée qu’expose M. Augoyat et auxquels on ne peut reprocher que de marquer un peu trop de réminiscence de modèles anciens. Une cheminée compli- quée et d’un joli dessin en tôle relevée, exécutée par ce même industriel; des marteaux de porte, serrures à palâlres ornés en cuivre et fer ciselés, découpés, repercés, etc., envoyés par la maison Fontaine, et enfin des pommes d’esca- liers, boutons, poignées, crémones, ex- posés par M. Simon et par M. Rouillard, complètent dignement l’Exposition du Champ de Mars. Tous ces ouvrages, d’une bonne fac- ture et d’un dessin heureux, font honneur à noire serrurerie d’ameublement. Il ne faut pas y chercher des chefs-d’œuvre comme ceux exécutés jadis par Domenico Cucci pour les Tuileries et pour Versailles. Il faut y voir simplement de bons travaux courants, infiniment supérieurs comme fabrication et comme goût à ceux qu’on faisait il y a vingt ans à peine, et beaucoup plus soignés que tout ce que l’on fait en dehors de chez nous. Henry Havard. LES FETES DE L’EXPOSITION * L’affluence était aussi considérable vers l’a- venue du Bois de-Boulogue et les Champs-Ely- sées : une quadruple rangée de curieux attend fiévreusement le retour des troupes et de M. Carnot, qui arrive à cinq heures, et ne cesse d’ètre acclamé chaleureusement pendant tout le parcours du Bois au palais de l’Elysée. Vien- nent ensuite les généraux avec leurs officiers d’ordonnance, les régiments de l’armée active et'dé l’armée territoriale, et chacun d’eux a sa part d’acclamations. Enfin, vers sept heures, Paris est rentré dans Paris, quitte à retourner, le soir, au Bois de Boulogne, pour aller contempler les illumina- tions. Parmi toutes les décorations, en effet, les plus belles, sans contredit, et les plus brillantes étaient l’immense avenue allant do la place de la Concorde au lac du Bois de Boulogne, et celle partant du cours de Vincennes pour se terminer au plateau de Gravelle, en traversant le bois. Le ciel s’était éclairci; mais les illuminations se sont inévitablement ressenties des ondées de la journée. On avait fait le projet de relier, à travers Paris, par une suite ininterrompue de lustres et de cordons lumineux, le Bois do Boulogne au Bois de Vincennes; l’effet n’a pas répondu à l’attente. Les verres de couleurs, placés dès la veille, ont médiocrement brillé ! L’aspect de la place de la Concorde et des Champs-Elysées, en revanche, était splendide, grâce aux globes blancs éclairés au gaz et aux ballons rouges suspendus aux arbres. Comme les années précédentes, les monuments publics étaient ceints de leurs multiples rampes de gaz. La Sorbonne avait inauguré l’illumination de ses nouveaux bâtiments. Il faut renoncer à donner meme une idée approximative des milliers et des milliers de promeneurs qui inondaient les places, les rues, les quais et toutes les voies qui conduisent au Bois et à l’Exposition; on ne marchait pas, sur la place de la Concorde, on était porté. Jamais on ne déploya une profusion de lam- pions et de lanternes pareille à celle du Bois de Boulogne ; les feux de Bengale et les illumina- tions multicolores, dans le feuillage, le trans- formaient en un décor de féerie. Des orchestres, installés dans des gondoles, se faisaient enten- dre. Un feu d’artifice était ensuite tiré sur le lac même; une des pièces les plus curieuses était une cascade lumineuse tombant dans le lac, auprès du pont qui relie les îles. Cette fête vénitienne a été un triomphe pour ses organisateurs, et, de même que tous les verres de couleui's ont brillé jusqu’au bout, aucune pièce du feu d’artifice n’a raté. Le Bois de Vincennes avait été transformé en véritable Olympe. Des lampions ponctuaient les bords du lac et les rives des deux îlots. Les rampes des ponts étaient dentelées d’arabesques lumineuses et surmontées de kiosques aux ca- pricieux. dessins. Des girandoles dans tous les arbres, des arcs de triomphe étincelants, une simili Tour Eiffel aux mille feux colorés. Des guirlandes entrecoupées de lustres courent sur les frises du temple grec de File de Bercy; la coupole est revêtue d’une cuirasse étoilée. J)es feux de Bengale éclairaient la grotte. Sur le terre-plein, on tire un beau feu d’artifice, dont les pièces principales représentent la Liberté 1. Voir les n"‘ 69 à Tl.