ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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T\5 L’EXPOSITION DE PARIS L’EXPOSITION DES TROIS AMÉRIQUES Jamais encore l’Amérique, en tant que continent producteur et que puis- sance commerciale, ne s'était affirmée avec autant d’ampleur qu’à l’Exposition Universelle de 1889. Utilitaire et pra- tique. merveilleusement conçue quant an résultat à obtenir, impressionnant l’œil et frappant l’esprit, l’Exposition des deux Amériques n’offre pas seulement à la curiosité des masses des produits nou- veaux, elle est aussi, pour le plus grand nombre, une révélation inattendue. L’A- mérique leur apparaît enfin, riche do réalités, prodigue de promesses, dans un cadre grandiose de palais exotiques. Par les formes extérieures qu’elle s’est plu à leur donner, elle réveille le souvenir des civilisations disparues ; par contre, à l’intérieur, tout est d'aujourd'hui, mo- derne, classé avec un art méthodique. Tout y révèle une race jeune, active, vigoureuse, un sol fertile, un climat propice, u ne culture intelligente rit, devant cette accumulation de matières pre- mières, devant les produits de cette in- dustrie à laquelle les travaux scientifiques de l’Europe ont évité les làlonnements coûteux, les recherches improductives, on se demande où n’atteindront pas dos nations qui débutenl ainsi. Elles ont conscience que l'avenir est à elles, et nous, leurs aînés, qui leur avons montré la voie, qui, sur cos terres nou- velles, déversons, depuis des siècles, le trop-plein de noire population, nos pau vres et nos déshérités, nous pouvons être fiers des résultats obtenus par ces exilés de l’Europe. Ce sont eux. hommes du nord et hommes du sud, Anglais et Français, Portugais et Italiens, Espagnols et Irlandais, qui ont créé ces républiques florissantes et ce vaste Empire du Brésil, mis en valeur ces terres incultes, décuplé l’actif commun do l’humanité. Si F Amé- rique a longtemps.absorbé la sève <Io l'Europe, depuis, elle s’est richement acquittée. Elle a payé sa dette au cen- tuple et l’Europe reconnaissante, applau- dit aux ülTorts de ses colons, s’-enorgucillit de leurs succès. L’un dos traits caractéristiques de I Exposition de l Amcrique, c’est do la voir, pour la première fois, s’affirmer dans son originale individualité, non plus, comme autrefois, sous la forme banale de produits similaires classés dans un local commun. A l’exception de la grande République dos États-Unis qui occupe au Champ de Mars une place à peine proportionnée à son importance. et du Canada, dont la Franco ne peut que regretter l’absence sans mettre en doute la sympathie, les deux Amériques ont tenu, cette fois, à recevoir, chez elles, leurs visiteurs. Elles n’y ont rien perdu et notre Exposition y a beaucoup gagné. La variété des constructions, les divers types d’architecture adoptés, outre qu’ils parlent aux yeux et à l’imagination, éveil- lant les souvenirs du passé;précisant des origines pou connues de la plupart dos spectateurs, contribuent puissamment à lixer dans les mémoires les plus rétives le souvenir des choses vues. Un ensemble distinct, un enseignement clair se déga- gent de ces visites séparées, faites dans des constructions de styles différents; la forme extérieure, l’aménagement inté- rieur hantent les yeux, gravant dans l’es- prit la vision d’un monde exotique, d'une faune et d’une flore tropicales, (rune his- toire d’hier greffée sur dos civilisations disparues dont les formes s’incarnent en des temples symboliques, en de somp- tueux palais, en de coquets et gracieux pavillons. Entre les mains de l’Europe qui l’a découvert, il y après de quatre cents ans, qu’est devenu ce continent? C’est peu de chose, quatre siècles, dans la vie de l’humanité, mais ici les événements ont marché vite; ni longs efforts ni péni- bles essais pour lui faire franchir les étapes successives dans la voie du pro- grès, mais une colonisation comme on n’en avait pas encore vu : un continent déversant sur un autre le surplus de sa population, tous deux marchant du mémo pas, vers le môme but, par les mômes voies?L’Exposition de l’Amérique répond à gelte question. Celle des Etats-Unis est, à elle seule, tout un monde. Nous avons eu l'occasion de la décrire ici même, nous n’y revien- drons donc pas, sauf pour mesurer plus loin à l’importance de la place qu’elle occupe la grandeur du rôle qu’elle aspire à jouer. Dans ce vaste continent, dont la race anglo-saxonne détient près de la moitié, sur le reste clic projette son ombre : ombre redoutable, voisinage menaçant. Le Mexi- que ne le sait que trop, lui à qui une campagne hardie a ravi en 1847-48 une partie do son territoire : le Texas et le Nouveau-Mexique, l’Arizona et le Nevada, le Colorado, FUtahet la Californie, incor- porés aux Etats-Unis, pays do l’or et de l’argent, de riches pâturages et de grande culture, pertes irréparables qu’il s’efforce do compenser par la mise on valeur d’un territoire considérable encore, dont il nous expose, dans un palais aztèque, les productions multiples et variées. Pro- ductions des terres chaudes, des zones tempérées et des régions froides, d’un sol étayé en vastes gradins, où l’or et l’argent abondent, où le bétail prospère, où l’agriculture récompense libéralement le travail do l'homme. Aux frontières du Mexique commence l'Amérique centrale, dont l’Exposition n’est pas l’une des moindres curiosités ni des moindres attraits de notre grande Exposition Internationale. Si l’on suppri- mait du Champ de Mars les palais et les pavillons construits par les trois Amé- riques, on serait étonné moins encore du grand vide que produirait leur absence que de la disparition de la note gaie, claire et lumineuse, parfois grandiose, que cés édifices projettent sur l’ensemble. La France no saurait trop savoir gré à ces hôtes étrangers du concours qu'ils ont apporté à son œuvre, des sacrifices qu’ils se sont imposés pour ajouter à son éclat. Dans un élégant pavillon, Guatemala expose ses étoffes éclatantes, scs pon- clio§, ses tissus de soie, de laine et de coton artistement drapés. La foule se presse devant le diorama où revivent la faune et la flore du pays, les éblouissantes orchidées, les oiseaux au rare plumage, les insectes bizarres, collection intéres- sante et curieuse (lue aux patientes recherches de l’un de nos compatriotes, M. Boucard. Plus loin, les sacs de café et de sucre, de cochenille cl do caoutchouc attestent les richesses de ce pays qui se révèle à nous. Sur la terrasse du Palais des Arts libé- raux, San Salvador expose, dans un édi- fice construit d'après le modèle des habi- tations locales, mélange curieux de l’art espagnol et do l’art arabe, ses matières premières et ses produits manufacturés. Los 664,000 habitants de cet État impor- tent à l’année pour 17 millions et expor- tent pour 26 millions d’or, d’argent, de cuivre, de sucre et de tabac. Ils ont envoyé l’une des plus riches et des plus complètes collections de minerais. Le Pavillon de Nicaragua, fort curieux à visiter, contient le plan en relief du Canal Interocéanique que les capitalistes des États-Unis se proposent de creuser entre le lac de Nicaragua, le Pacifique et rAlkintique. Depuis quarante années ils poursuivent ce projet sans se laisser déconcerter par les tentatives faites à Panama. Les conventions sont signées, les ingénieurs à l’œuvre et les capitaux ne semblent pas devoir faire défaut à cette entreprise gigantesque. Déjà, en 1850, Cornélius Vanderbïlt, le roi des bateaux à vapeur, avait établi par le Nica- ragua sa ligne do paquebots, qui reliait New-York à San Francisco par un double transit de terre. II y gagna des millions,