ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS et sa réussite, en montrant le parti que l’on pouvait tirer du Lac Intérieur, apuis- samment contribué à encourager les pro- moteurs de l’œuvre actuelle. Elle enrichirait le Nicaragua, dont elle mettrait en pleine valeur l’exubérante végétation qu’atteste ce tronc de liane jeté pittoresquement au travers du pa- villon. Il mesurait deux kilomètres cl demi de longueur et, sur ce pont aérien, des singes grimaçants semblent encore se livrer à leurs exercices d’acrobates. Le palais du Vénézuéla découpe, sur la massive construction du Mexique, sa blanche façade ajourée et sculptée. A l’intérieur s’étalent les ballots de tabac, sacs de sacre et de calé, chocolats et soies, cacao dont le Vénézuéla exporto 120,000 balles à l’année. Puis la pyra- mide d'or de la mine du Callao; en 17 années on en a extrait ce massif do 120 millions. Pays riche et sain, où l’on compte plus de centenaires qu’en aucun autre et qui pourrait nourrir une population décuple de celle qu’il possède : deux millions d’habitants sur une superficie de 1,500,000 kilomètres carrés. A quelques pas de là, au-dessus d’un temple Inca, la République de l’Equateur déploie son pavillon : un aigle aux ailes étendues planant sur une mer unie d’oii surgit une étincelante montagne d’argent. Située sous (Équateur dont elle porte le nom et dont la ligne idéale passe sur la cime du Cayambé, la jeune République a conquis son indépendance à là sanglante bataille de Pichincha, livrée à la plus haute altitude où jamais hommes aient combattu. C’est là, sur l’énorme massif de la Cordillère des Andes, à plus de quatre mille mètres au-dessus de la mer, que l’on retrouverait, s’il existe encore, le paradis terrestre, son merveilleux cli- mat, sa faune et sa flore. C’est à Quito, capitale de l’Equateur, à Quito, reine du printemps perpétuel, qu’il faudrait l’aller chercher. Presque aussi vaste que l’Europe, l’Em- pire du Brésil, fleuron détaché de la cou- ronne de Bragance, unique représentant, dans l’Amérique méridionale, du prin- cipe monarchique, adressé, au pied de la Tour Eiffel, son palais à triple étage de galeries, sa tour carrée de 40 mètres de hauteur. Justement fier do ses richesses naturelles, du rang quïl occupe dans le monde, de la haute estime en laquelle est tenu le souverain qui préside à ses destinées, philanthrope doublé d’un sa- vant, le Brésil n'a rien négligé pour donner à son Exposition tout l’éclat qu’elle comportait. Dans ce vaste Empire sillonné par des fleuves immenses, par l’Amazone, reine des eaux, ce Nil américain qui, sur mille lieues de longueur, déroule son cours majestueux et, par ses deux cents af- fluents, offre à la navigation un réseau do cinquante mille kilomètres, la faune et la flore sont inépuisables. Dans les hautes forêts, l’orchidée balance sa tige souple et nerveuse, scs fleurs étranges auxpénô- trants parfums. Delà sont venus ces bois rares dont les billes énormes attirent l’attention; du nord, ces pierres pré- cieuses, diamants et émeraudes; du Rio Grande do Sul, ccs agates, ces améthystes et cos cornalines, ccs minerais d’or; puis cos vins, ccs tabacs et le café dont le Brésil produit la moitié de ce que le inonde consomme. Mais sa prospérité ac- tuelle n’est rien auprès de ce que l’avenir lui réserve. Quand ces vastes forêts seront ouvertes, quand les régions encore peu connues do l’ouest seront envahies par la civilisation, cône seraplus, commeaujour- d'Inii, par un milliard que se cliillreront l’importation et l’exportation de l’Em- piro. Bien autrement élevée sera la part contributive du Brésil au mouvement industriel et commercial de l’univers. C’est avec un sympathique intérêt que l’on franchit le seuil du pavillon où le Pa- raguay expose ses produits. En fermé au cœur du continent'entre le Brésil, la Boli- vie et la République Argentine, sans autre accès à la mer que par le Rio de la Plata et le Rio Parana, en apparence con- damné à étouffer dans ses limites, décimé par une guerre terrible avec ses puissants voisins, guerre dans laquelle il a vu périr les neuf dixièmes de sa population, plus d’un million d’habitants, le Paraguay a survécu à de cruelles épreuves. Il est venu prendre, lui aussi, sa place à notre grande Exposition et nous montrer les produits de son sol et de son industrie : tabac et maté, manioc et sucre, café, co- ton, riz; puis ses dentelles et scs pote- ries, ses marbres et ses porphyres. Sorti, vaincu, d’une lutte redoutable, il affirme hautement sa persistante vitalité, sa vo- lonté de réparer les maux subis, de re- peupler scs campagnes et de mettre en valeur scs ressources naturelles. Près de lui, l’Uruguay, riche en bétail et en céréales, confiant dans l’avenir et dans sa prospérité — chaque année crois- sante, nous montre ses extraits de viande et ses cuirs, ses blés, ses lins, ses ara- chides et ses laines, son port de Monte- video, capitale delà République, siège du gouvernement, peuplé par 134,000 habi- tants, port important, ville d’un grand avenir, située à l'embouchure .du Rio de la Plata. Sur l’autï’C rive du fleuve et du côté opposé de l’estuaire, Buenos-Ayrcs, ca- pitale de la République Argentine : cen- tre d’un commerce qui se chiffre par un total de plus d’un milliard, Buenos-Ayres, la première ville de l'Amérique méridio- nale, fièrede ses 500,000 habitants et de sa suprématie financière, revendique la souveraineté du bassin de la Plata. L’Exposition de la République Argen- tine est, à coup sûr, rime de celles quiont le plus attiré l’attention publique. Dans un palais qui a coûté plus de 1.200,000 francs, qu’a édifié M. Ballu, et à l’orne- mentation duquel il a convié nos meilleurs artistes, les visiteurs se pressent. Sur ce monument grandiose, l’ingénieuse fantai- sie de l’architecte a semé près d’un mil- lier de cabochons qu’éclaire, le soir, la lumière électrique, gigantesques éme- raudes et rubis qui courent au long de la façade et donnent à cette construction l’aspect féerique d’un palais ruisselant de pierres précieuses. Dans les terres cuites il a enchâssé faïences etmosaïques, sculp- tures décoratives couronnant les quatre pylônes dos angles, ornant les pendentifs de la grande coupole intérieure. Le suc- cès est complot et l’éloge sans réserve. Transporté, comme il doit l’ètrc, à Bue- nos-Ayres, co palais y deviendra l’un des plus beaux ornements de la grande cité. L’essor pris, depuis peu d’années, par la République Argentine, est prodigieux. De 1868, date de son premier emprunt à l’étranger, l’Europe a prêté à cet État plus d’un milliard 325 millions de francs, Jamais, à aucune époque, on ne vit un peuple jeune et entreprenant se lancer avec autant de hardiesse dans la voie des gigantesques entreprises, des grands tra- vaux (Futilité publique, aborder aussi ré- solument les problèmes les plus coinplr qués, contracter, en aussi peu d’années, des dettes aussi énormes, eu égard à sa population et à ses ressources, et justifier autant d’audace par autant de succès. De 1861 à 1868 sa dette publique, tant inté- rieure qu’extérieure, s’est élevée de 92 millions à 2 milliards 800 millions de francs, mais duns ce meine laps de temps sa population passait do 1,500,000 à 5 millions d'habitants, ses revenus de 75 à 300 millions. Puis, 10,000 kilomètres de voies ferrées mettant en valeur 30,000 lieues carrées de terres, sans va- leur la veille, estimées deux milliards aujourd’hui. Dans son gigantesque palais, la Répu- blique Argentine expose mille échantil- lons de blé, cinq cents de maïs, ses vian- des congelées, ses laines, ses cuirs et ses peaux. • Cette accumulation de matières pre- mières explique et justifie les hautes visées do la jeune République. Éclairée par l’expérience séculaire de 1 Lurope, (Foir la salle page 270.)