ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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Side af 459 Forrige Næste
M. Thomas Wardh', avait réuni dans une petite vitrine une collection destinée à montrer, premièrement : les papillons, les cocons et les soies dos vers sauvages de l’Inde, et, secondement, le parti que l’industrie européenne en pouvait tirer. Cette vitrine fut pou remarquée; mais M. Wardle poursuivit sans se découra- ger son œuvre de vulgarisation en Anglo- terre, et il a été le principal initiateur du mouvement qui pousse aujourd’hui Unde et la Chino à produire ces soies en plus grandes quantités et les fabriques euro- péennes à en faire un pins grand usage. La chambre de commerce de Lyon a envoyé à son tour à ('Exposition de 1889 une collection des vers sauvages de l’Inde et de la Chine. Il y en a une douzaine d’espèces. Les unes sont à demi sauvages seulement; c’est-à-dire que l’éclosion des œufs est faite artificiellement ; puis les vers sont abandonnés sur les buissons qu’ils affectionnent ; ils se développent librement, les indigènes ne prenant d’eux plus d’autre soin que de les protéger con- tre les oiseaux au moyen d’épouvantails ou de filets. Les autres sont sauvages tout à lait ; les cocons se recueillent dans las bois, comme dos noisettes. L’un de ces cocons, celui da Circula trifenestrata, est une véritable curiosité naturelle. Il a exactement l’apparence, la nuance et l’éclat d’un filigrane d’or. Même quand on est prévenu, on a de la peineàse persuader qu’il n’était pas doré. Deux espèces seulement, VAntherœa mylitta de l’Inde et l’Antherœapernyi de la Chine, alimentent jusqu’ici les im- portations de soie sauvage en Europe. Nulles il y a quelques années, ces impor- tations s’élèvent aujourd’hui à50,000 kilo- grammes par an. Ces soies n’ont point les qualités de la soie domestique ; mais elles en ont d’au- tres qui les rendent précieuses clans les étoffes où la force, la ténacité et l’élasti- cité sont nécessaires. La peau de loutre, dont je parlais plus haut, est faite avec des soies sauvages. Les ressources dont disposait la soierie se trouvent accrues de ces qualités nouvelles. Autre avantage : ces soies obtenues sans frais d’éducation sontmoins chères quelasoie domestique, et plus la fabrique abaisse le prix de. ses produits, plus s’accroît la clientèle à laquelle elle s’adresse Le laboratoire lyonnais étudie donc avec persévérance tout ce qu'il y a encore d’obscur danscetle histoire des vers sau- vages, qui est réellement née d’hier en dépit des travaux antérieurs. L’industrie ne saurait trop se féliciter de ce concours de la science; on le voit par ce qui se passe actuellement dans l’élevage des vers à soie en France. On sait que cette source de richesses a failli être complètement tarie par la pébrino. De 1,600,000 kilogrammes, la production annuelle de la soie dans notre pays est tombée à 365,000. Presque par- tout les paysans découragés uni arraché leurs mûriers. M. Pasteurpréluda à ses grands travaux par des recherches sur cette maladie. Elle se manifestait par la présence de corpus- cules sur les vers malades. AI. Pasteur eut l’idée d’examiner les papillons au mi- croscope, de n’apparier que ceux qui étaient sans corpuscules et de Les faire pondre dans un endroit clos, loin du con- tact des bêtes contaminées. Le remède était trouvé. Les papillons sains donnaient des œufs sains, et les œufs sains des vers sains. « Nul n’est prophète en son pays » est un proverbe essentiellement français. Ce remède était si simple, que personne no le prit au sérieux. De quoi se mêlait ce savant ? On fut moins incrédule on Italie, et nos éleveurs ont fini par aller de l’autre côté des Alpes reprendre la découverte de notre compatriote. Aujourd’hui, grâce à cette intervention de la science, nos races de vers à soie sont régénérées et l’indus- trie séricicole se relève. En 1888, la pro- duction est remontée à 800,000 kilo- grammes, chiffre qu’on n’avait plus revu depuis trente ans. En même temps est née une industrie nouvelle, celle du grainage. Non seule- ment nous ne demandons plus de graines do vers à soie à l’étranger, mais les nôtres se sont acquis une telle réputation, que c’est l’étranger qui nous en demande. Nous en exportons maintenant pour plus de 10 millions par an. Cesgraines, à cause de leur pureté, donnent, des rendements inconnus des anciens éleveurs. Autrefois, on obtenait 20 à 25 kilogrammes de cocons par once de graine éclose; aujour- d’hui, on en obtient 60 et jusqu’à 70 kilo- grammes. Paul Bourde LE CAMPEMENT CANAQUE La petite colonie canaque amenée à Paris par un homme extrêmement intelligent, M. Léon Gauharou. se compose de dix personnes, sept hommes et trois femmes, dont une est protes- tante. Contrairement à la légende qui, au début, faisait regarder ces braves gens comme de fécoces anthropophages, capables de dévorer un enfant sur le pouce, les habitants du village sont extrêmement doux et nullement sauvages. L’un d’eux, même, porte fièrement une médaille d’honneur décernée par la France. Les Canaques ont la peau d’un ton chocolat qui semble tenir le milieu entre la race nègre et le type chinois ou mongol. Les corps sont forts et bien proportionnés, les (rails ne sont pas désagréables. Le chef de la troupe, chef puissant dans son pays, est jeune, grand, élé- gant, je dirai mémo distingué, sous sa réserve un peu hautaine. Les tentes, en forme de pains de sucre, sont uniformes et d’une simplicité rudimentaire. Elles sont construites avec des troncs d’arbres de petite taille, reliés entre eux avec des cordes et des lianes ; la toiture est recouverte d’écorce de maouli. Ces cases, sans autre ouverture qu’une porte basse, conservent, même par des chaleurs torrides, une température fraîche extrêmement saine et agréable. Latente du chef se distingue par les Tabous monumentaux qui en décorent l’entrée. Ces tabous sont des fé- tiches naïvement sculplés, grossièrement ba- riolés de rouge et do noir, qui ont été spécia- lement exécutés par les artistes du cru en vue de l’Exposition. Ces monstres informes repré- sentent le génie du mal, qui est à peu près la seule divinité des Canaques. Avec les armes suspendues an poteau central, ces grimaçants tabous sculptés à môme la légère charpente, ces parois d’écorcc, l’intérieur de la tente principale que reproduit notre gravure est d’une rigoureuse exactitude. Seul, le cos- tume des habitants a été modifié : à l’Esplanade des Invalides, il estmoins pittoresque et moins... primitif. Frantz Joubdain. LE PAVILLON ESPAGNOL DES PRODUITS ALIMENTAIRES Après avoir franchi la passerelle de l’Alma, en venant du Champ de Mars, traversez la partie des galeries de l’Alimentation où sont exposés les produits agricoles. Au bout de ces galeries, sur les bords de la Seine, s’élève un édifice monumental, composé d’une vaste façade blanche, à fenêtres ogivales; au-dessus du rez- de-chaussée en briques rouges, sont encastrées des faïences bleues et des reproductions de bas- reliefs religieux ou héroïques. A droite et à gauche, un large escalier accède à deux pavil- lons d'angle, en forme de tourelles carrées, cou- ronnées de sculptures : on dirait un palais de Tolède. Mais une inscription gigantesque empêche toute méprise. On y lit : « Produits d’Espagne. » Nous sommes, en effet, devant le Pavillon des Produits alimentaires espagnols, et son habile architecte, M. Mélida, s’est inspiré desplus beaux monuments historiques de style mauresque. Gravissonsles marchesdcrescalierdc gauche. Un large portail, chargé de ferrures comme une porte de prison, s’ouvre devant nous. Dans la salle où nous pénétrons, et qui occupe toute la tourelle, sont exposés sur des étagères des eaux minérales, des savons, des tablettes de chocolat, et, pêle-mêle, des conserves d’oranges, d’anchois, de cerises, des liqueurs, de l’huile d’olive, etc. Les deux salles suivantes contiennent d’autres étagères et de nombreuses vitrines, remplies cl innombrables échantillons du commerce et de l’industrie espagnols, depuis la cristallerie et les cartes à jouer, jusqu’au minerai de fer. Au cen- tre, une jeune pianiste, le poignet droit orné d’un bracelet à clochettes, exécute, pour la plus grande joie des visiteuses, un morceau intitulé le Carillonneur et dont l’origine espagnole nous paraît suspecte.