L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
23
Autour d’elle, une profusion de chocolat et de
conserves, de gâteaux secs, de fragments de bois
de toute essence, et un trophée de pèche, très
ingénieusement agencé au moyen de filets
sur lesquels des groupes de sardines argentées
forment le nom de l’exposant.
Plus loin, des colonnes de tonnelets, dont la
dimension diminue à mesure qu'ils s’élèventvers
le plafond.
Dans la dernière salle, — celle qui occupe la
tourelle de droite, — une jolie voiture cubaine
avec essieu en bois, très hau te sur roues, surchar-
gée de petits tonneaux et de caisses de rhum :
c’est un curieux spécimen des charrettes qui
servent aux transports dans les colonies espa-
gnoles. Et, auprès d’échantillons de laine, de
liège, d’huile d’olive et de chaussures élégantes,
est accrochée une toile représentant diverses
scènes de la cueillette
et de la vente du sa-
fran. Enfin, près de
la porte qui s’ouvre
sur l’escalier, des
chefs-d’œuvre de con-
fiserie, où le sucre
multicolore dessine
un portrait de fem-
me aux cheveux ca-
rotte et à robe rose
surchargée de den-
telles, et une tour Eif-
fel pavoisée de dra-
peaux, en sucre candi
comme son arma-
ture.
Il semblerait que
nous ayons parcouru
tout le palais et qu’il
n’a plus de secrets
pour nous. 11 n’en
est rien; du bas des
marches de l’escalier,
nous lisons sur la
façade : Caves et vins
d'Espagne.
Cette inscription
ouvre de trop gra-
cieux horizons pour
ne pas nous laisser
tenter.
Nous franchissons
le seuil et pénétrons
dans une immense
salle dont le plafond
est formé d'énormes
solives de chêne.
Cette salle, qui couvre plus de mille mètres, est
divisée dans toute sa longueur par une double
rangée de colonnes massives à lourds chapiteaux
sculptés. Entre ces colonnes s’élèvent des pyra-
mides de bouteilles, ayant pour piédestal des
arcs de triomphe variés dont les colonnettes
sont faites de bouteilles transparentes, de diver-
ses couleurs suivant les vins qu’elles renferment.
Ici, c’est un tronc d’arbre colossal, aux flancs
duquel reposent, dans un épais nid de mousse,
des échantillons de tous les crus de l’Anda-
lousie, de l’Aragon et de Castille; là, des ton-
neaux entre-croisés l’un sur l’autre; des éta-
gères figurant un autel, — l’autel de Bacchus.
Hus loin, une demi-rotonde à treillage gris
siinule une voûte avec fronton rouge et jaune
en bois découpé, où s’enroulent des branches
flexibles de vigne, surchargées de grappes ar-
tificielles.
Contre les parois de ce cellier gigantesque,
sont disposés des gradins où sc coudoient les
vins du continent et des colonies espagnoles.
Partout des fûts de toute taille et des flacons de
toute forme; partout des étagères et des caisses
où les bouteilles sont braquées sur le visiteur
comme des couleuvrines (peut-être de là vient
le mot populaire de « canon » : il faudrait alors
le remplacer par « mitrailleuse >) ; partout des
recipients de verre ou de cristal, au casque d’or
ou d'argent, au hausse-col rouge ou vert, —
sans doute suivant les « armes » auxquelles
ils appartiennent; partout des entassements de
litres et de bouteilles, autour desquels des ceps
couverts de feuilles et de fruits serpentent gra-
cieusement, s’enroulant autour des piliers ou
disposés dans les angles en forme de consoles.
Une incessante coulée de « humeurs de
plot » de tous les âges et de tous les sexes
passe curieusement en revue cette artillerie
1 M110 Botard, surveillante en chef.
2 D«- Babinski, chef de clinique.
3 Le professeur Charcot.
4 Dr Paul Richer, chef du Laboratoire.
5 Dr Féi’é, médecin à Bicêtre.
6 Dr Marie, chef de clinique de la Faculté.
7 Dr Joil’roy, médecin à la Salpêtrière, profes-
seur agrégé.
8 Dr Brissaud, professeur agrégé de la Facullû
de médecine.
9 Paul Berbez, interne des hôpitaux.
10 I)r Ballet, agrégé de la Faculté de médecine.
11 Je;n Charcot, étudiant en médecine.
12 Dr Mathias Duval, professeur à la Faculté
de médecine.
13 Dr Debove, professeur agrégé de la Faculté.
14 Philippe Burty, inspecteur des Beaux-Arts.
15 D1, Cornil, sénateur, professeur à la Faculté
de médecine.
IG Dr Lelorain.
'7 Bibot, directeur delà Revue philosophique.
18 Guinon, interne des hôpitaux.
19 Dr Gombauit, médecin des hôpitaux.
20 Paul Arène.
21 Londe, chef des travaux chimiques à la Sal-
pêtrière.
22 Lebas, directeur de la Salpêtrière.
23 Jules Claretie, administrateur de la Comé-
die-Française.
•21 Dr Alfred Naquet, sénateur.
25 Dr Bourneville, député de Paris, médecin à
Bicéire.
26 Dr Parinaud, directeur du service ophtalmo-
logique à la Salpêtrière.
27 Dr Vigoureux, directeur du service électro-
thérapique à la Salpétrière.
28 Henri Berbez, externe des hôpitaux.
29 D*’ Gilles de la Tourelle.
Croquis explicatif du tableau :
Une leçon de clinique à la Salpêtrière, par M.
André Brouillet.
vinicole, où l’on retrouve depuis les canons rayés
jusqu’aux obusiers; partout on respire une
atmosphèrj chargée de senteurs âcres et
enivrantes, parfums caractéristiques du paradis
des buveurs de tous pays.
V.-F. M.
BEAUX-ARTS
UNE LEÇON DE CLINIQUE
A LA SALPÊTRIÈRE
Nous donnons aujourd’hui, comme supplé-
ment. la reproduction du tableau de M. André
Brouillet, dont nous avons cru devoir donner le
détail ci-contre, pour l’intelligence du sujet
Ce n’est pas que cette œuvre ne soit déjà
très intéressante par elle-même au simple point
de vue artiste. Cette réunion d’étudiants ou de
curieux de tous les âges, entourant un maître
de la science au moment de ses plus étonnantes
expériences, aussi admirablement groupée
qu’elle soit, attirera bien plus les regards si
l’on peut connaître le nom do chaque person-
nage. C’est pour cela que nous les avons placés
ici, grâce à l'obligeance <le l’auteur. Nous
empruntons à notre aimable confrère, M. Goets-
chy, la description suivante de la scène repré-
sentée par l’artiste :
« La salle où sc donne la leçon est éclairée
par deux larges fenêtres donnant sur l’une des
cours de rhôpital.
« Le professeur est debout à la droite du
tableau, tête nue, l’un des bras au corps, l’autre
à demi tondu, dans un geste qui lui est familier,
ayant devant lui son auditoire. A ses côtés,
M. Babinski, son
chef de clinique, sou-
tient une hystérique
entreses bras... Tout
près de la malade,
attentive à tous scs
mouvements, se
tient une surveil-
lante. Elle est bien
connue des visiteurs
et des hôtes de la
maison. C’est la mère
Botard, une brave
femme, intelligente
et dévouée, la
doyenne du service.
« Les auditeurs se
sont installés de leur
mieux à la table des
élèves, surles chaises
et les tabourets qui
garnissent la salle,
dans les embrasures
des fenêtres et le
long des murs; les
uns assis, les autres
debout, ils suivent la
leçon du maître avec
une attention vive
en observant le sujet.
Le tableau estvivant,
mouvementé, étudié
de près, exact assu-
rément. La tête et
les épaules de la
malade sont deux
morceaux très fins et
dessinés à ravir.
« L’artiste a réuni là des notabilités littéraires
et scientifiques. Au premier plan M. Jules
Claretie et M. Naquet, plus loin MM. Paul
Arène et Burly, etc., etc... »
, JLISTE OFFICIELLE
DES
MEMBRES DU JURY DES RÉCOMPENSES
DE L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1 «89 1.
classe 9 (suite,
Ollendorfï (Paul), éditeur, médaille d’or à
l’Exposition de Barcelone 1888.
Rothschild, éditeur, médaille d’argent à
l'Exposition de Paris 1878.
3. Voir les nos 22 à 42.