L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSTTION T)E PARIS
Puis le grand escalier et le salon de conver-
sation du même navire.
Les autres dioramas, que je ne ferai qu’énu-
mérer, représentent : l’entrée de la Bourgogne
dans le port de New-York, au moment où le
paquebot laisse à tribord la statue gigantesque
due au ciseau de Bartholdi, la Liberté éclairant
le monde, royal cadeau du peuple français au
peuple américain.
L’Eugène-Péreire entrant dans le port de
Marseille et la VMe-de-Rome sortant du port
d’Alger.
Enfin les dioramas qui nous montrent les
chantiers de Penhoët où la Compagnie construit
ses navires. Pendant longtemps. l’Angleterre
avait le monopole de la construction des grands
paquebots. Les chantiers de la Clyde et de la
Mersey paraissaient devoir être les seuls capa-
bles de mejner à bien une si vaste entreprise.
La Compagnie Transatlantique à Saint-
Nazaire, la Société des forges et chantiers de la
Diorama du quai de défart
DES BATEAUX TRANSATLANTIQUES.
Méditerranée à la Seyne, ont prouvé que l’in-
dustrie française pouvait soutenir avec éclat la
lutte contre le} constructeurs anglais.
liest toutefois un tableau devant lequel s’arrête
de préférence le public et qui est loin d’être gai.
C’est la tente des Transatlantiques au Havre. Si,
parmi les voyageurs de première et de seconde
classe, le plus grand nombre part avec.l’espoir
d’un prompt retour, il n’en est pas de même
des passagers de troisième ; émigrants pour la
plupart, qui, abandonnant le sol de la vieille
Europe, vont chercher, sinon la fortune, au
moins l’existence dans la jeune Amérique. Pour
eux, l’adieu est éternel. C’est la dernière fois
qu’ils foulent laterre européenne, ils laissentder-
rière eux des parents, des amis, des souvenirs;
il n’est pas d’homme, en effet, si isole qu’il soit,
qui ne quitte sans regret le pays quil’avu naître,
car suivant l’énergique expression de Danton :
On n’emporte pas la patrie à la semelle de ses
bottes.
Si tout le luxe et le confort sont réunis poul-
ies passagers de première, il faut reconnaître
que les progrès réalisés pour adoucir les incon-
vénients de la traversée aux émigrants son
considérables. A cet égard, la Compagnie Trans-
atlantique a multiplié ses efforts. Comme
aération, propreté, nourriture, il y a loin des
anciens entreponts où l’on parquait les infor-
tunés émigrants avec les salles aérées,, d’une
élévation suffisante, que possèdent les grands
transatlantiques.
Mais quels que soient les progrès réalisés, la
traversée en commun, dans ces conditions, est
toujours pénible et l’amélioralion la plus sen-
sible, la plus efficace est encore la diininulion
UIORAMA DU CARRE DES EMIGRANTS, AU PANORAMA T H AN S ATLANTIQUE.
dans la durée de la traversée. Or, sur ce point,
les résultats acquis sont merveilleux. Quand le
Péreire effectuait sa traversée en 42 jours en
4867, on s’extasiait et l’on affirmait alors qu’il
serait impossible de diminuer la durée du par-
cours. Impossible, les ingénieurs ont bien mon-
tré qu’il fallait rayer désormais ce mot, quand il
s’agit de vitesse. Il y a trois ans, la Normandie
ne mettait plus que 8 jours et 6 heures pour
parcourir la distance qui sépare le Havre de
New-York. La Champagne, aujourd’hui, exécute
ce trajet en 7 jours et 12 heures et les puis-
santes machines de la Touraine lui permettront
sans doute de diminuer encore de quelques
heures cette traversée.
Plus que toute autre, la Compagnie Trans-
atlantique pourrait prendre comme devise : Cito
etjucunde, « rapidement et agréablement ».
A l’heure actuelle où le goût des voyages se
développe de plus en plus, je ne saurais trop
conseiller à ceux qui le peuvent, un voyage à
New-York et aux chutes du Niagara. C’est à
peine un voyage d’un mois, et le temps passé à
bord ne sera pas, j’en suis persuadé, un des
moins agréables souvenirs de leur voyage, sur-
tout s’ils ont eu... beau temps et belle mer.
D" P. L.