ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 459 Forrige Næste
278 L’EXPOSITION DE PARIS LE PALAIS DE LA COCHINCHINE Si habitué que l’on soit aux étonnements que noys réserve l’extrême Orient, on ne peut ré- primer un mouvement de surprise lorsqu’on se trouve en face des productions industrielles ou artistiques de ces fantastiques pays. C’est cette impression que l’on éprouve lorsque, après avoir parcouru l’Exposition de l’Annam-Tonkin, on en vient à examiner celle de la Cochin- chine. Le palais de la Cochincbine s’élève à droite du palais central des Colonies; il occupe une superficie de 1,300 mètres environ, mesurant 41 mètres en façade sur 30 en profondeur. L’ar- chitecte, M. Foulhoux, a voulu nous montrer, dans toute sa pureté et ses gracieuses concep- tions, cet art composite qui allie aux fantaisies de Fart chinois comme un reflet de l’idéal plus sobre et plus majestueux de l’antique civilisa- tion khmer, et il a pleinement réussi. Le palais de la Cochincbine restera l’expression la plus exacte qu’il soit possible de voir non seulement sur les bords de la Seine, mais dans Flndo- Chine même, de l’architecture annamite. Le palais affecte la forme d’un parallélo- gramme dont le centre est occupé par une cour, complément nécessaire de toute habitation indo-chinoise, correspondant à l'atrium des maisons romaines, au patio des habitations es- pagnoles. Au milieu de cette cour un bassin, dont les jets d’eau répandent la fraîcheur dans l’espace; tout autour, des vases de porcelaine de Cochincbine garnis de plantes indigènes, alternant avec de fantastiques dragons de faïence émaillée. Le bois joue un grand rôle dans les construc- tions cochinchinoises; les Annamites sont pas- sés maîtres dans l’art de le sculpter et de l’em- ployer en charpentes. La porte d’entrée du palais est une merveille du genre : elle est constituée par quatre colonnes de bois de dom finement sculptées, qui supportent une toiture aux arêtes dentelées de faïences émaillées. A droite et à gauche, une rangée de portiques en gradins conduisent le visiteur dans les ailes latérales. Mais on peut, traversant la cour, accéder au palais par la porte du milieu, qui s’ouvre sur la grande salle, surélevée par un perron de cinq marches que gardent deux bi- zarres lions de faïence. Il serait trop long d’insister sur toutes les beautés de détail, qui frappent les yeux les plus inexpérimentés ; mais nous ne pouvons passer sous silence la crête sur faïence qui couronne la partie centrale du palais. Haute de 3 mètres, longue de 20, cette crête est remarquable par la diversité du dessin et des couleurs, par l’heu- reuse conception et l’harmonie des détails, non moins que par son mérite industriel. En pénétrant dans le palais par la porte du milieu, qui donne accès dans la salle principale, nous trouvons en face de nous un autel sur- monté d’une petite statue de Bouddha; des ten- tures de soie et d’or décorent ce petit temple, dont les murs sont garnis d’armes, de défenses d'éléphants et autres objets du plus bizarre et du plus riche effet. De tous côtés ce ne sont que parasols, dais, lanternes; plus loin, des meubles incrustés, d’une extrême magnificence, lits, armoires, labiés, etc.; ici des tortues ciirantes- ques, aux écailles lustrées, de l’ambre, des sièges en bambou ; là une pagode, et plus loin un meuble absolument admirable, dont les incrustations représentent la cathédrale de Saigon, en plan et en élévation. Cette merveille appartient au vice-amiral Duperré. L’aile gauche du palais est consacrée égale- ment aux expositions artistiques. Les lits et autres meubles incrustés ou sculptés y sont en plus grand nombre encore ; mais d’autres objets attirent notre attention. Tel est le gracieux groupe Femme annamite et son enfant revenant du marché; cette charmante sculpture est de M. Jau, artiste saïgonnais, etfaitgrand honneur à son auteur. Sur un lit est étalé un splendide tapis de plumes de paon ; ailleurs, les travaux scolaires, tout à fait remarquables, des filles et garçons indigènes. Dans cette même salle la Compagnie des Messageries fluviales de Cochincbine nous montre les échantillons de navires et une collection de barques de toutes les formes, et M. Petiton une collection géologique du plus grand intérêt. La salle de droite a reçûtes expositions indus- trielles ; c’est la plus intéressante au point de vue commercial. Les produits exposés sont moins nombreux et moins variés que ceux que nous avons vus au Tonkin. Nous ne verrons pas ici les soies de cocons français importés à Hanoï par M. Arnal, ni les eaux-de-vie et rhums de canne à sucre fabriqués par la maison Denoc et Cil!. La Cochin- chine ne possède pas cette variété de sol et de climat qui fait la richesse du Tonkin ; néan- moins elleexpose des produits delaplus grande valeur. L’industrie du riz, la plus importante, est re- présentée par les envois de la Compagnie fran- çaise de Saigon, de la rizerie saïgonnaise Denis frères et Cie et de la rizerie à vapeur de Cholon. Ces trois maisons, qui concentrent entre leurs mains la plus grande partie du commerce du riz, lui ont donné un puissant essor en aidant les cultivateurs et en améliorant les procédés de culture et de décorticage. Les alcools de riz complètent cette exhibition tout industrielle. Le commerce des bois est encore dans l’en- fance, à cause des difficultés de transport; cependant, à voir les échantillons envoyés par le Jardin botanique de Saïgon, on ne peut nier qu’il n’y ait là une source considérable de ri- chesses à exploiter. Avant de quitter le palais de la Cochincbine, nous présentons nos remerciements à son archi- tecte, M. Foulhoux, qui, avec la plus grande amabilité, a bien voulu nous servir de cicerone dans notre longue visite. M. Foulhoux n’est pas un inconnu dans le monde parisien. Pendant plusieurs années, de 1862 à 1870, comme élève de l’École des beaux- arts, puis comme inspecteur d’architecture au Chemin de fer de Lyon, il a su se créer des sympathies que son éloignement n’a pas effa- cées. En -1873, il fut désigné, sur sa demande, pour servir en Cochincbine en qualité de chef du service des bâtiments civils. LES FÊTES DE L’EXPOSITION1 Sitr les statues des villes de France, autour de la place, une trentaine d’individus sont groupés et se maintiennent par des prodiges d’équilibre. Sur les impériales des omnibus arrêtés, tous les voyageurs sont debout Le défilé dure une heure, montre en main, et à la fin les manifestations sont aussi chaleu- reuses qu’au départ. La plupart des magistrats ■1. Voir les n" 69 à 74. municipaux se découvrent et agitent leurs cha- peaux en signe de gratitude et répondent aux cris de : « Vivent les maires ! vivent les dépar- tements! » par les cris : « Vive Paris! vive la République! » La plupart paraissent vivement émus par le panorama de la place de la Con- corde et des Champs-Elysées, bien fait, d’ail- leurs, pour frapper l’imagination de tous ceux qui ignorent Paris : un vaste forum, avec des fontaines monumentales, des galeries et des por- tiques, des statues, un colossal obélisque et une magnifique avenue aboutissant à l’Arc de Triomphe; dans le lointain, la Tour Eiffel et le Palais de l’industrie, dominé par le ballon Godard. A six heures et demie, les premiers maires arrivaient devant le Palais de l’industrie, où xMM. Gliautemps et Alphand les attendaient. A sept heures, les quinze mille convives étaient à leur place, grâce aux nombreux commis- saires chargés de les piloter. Il y avait des tables non seulement, dans toute la nef, mais encore dans les bas côtés et au premier étage, transformés en luxueux salons et ornés do splendides tapisseries. Sur les murs de la nef centrale, on admirait des trophées avec drapeaux tricolores, ten- tures, draperies frangées d’or, des globes lumi- neux, des candélabres électriques, desguirlandes de laurier vert et or. Au fond et à droite, con- duisant aux tribunes, deux larges escaliers entourés de grands arbustes et de plantes exo- tiques. La nef centrale était divisée en deux parties : à droite de la table d’honneur, les tables réser- vées aux déparlements de la lettre A à la lettre D; à gauche, de la lettre E à la lettre M ; au milieu, les maires et adjoints de Paris et des colonies, et la presse. La table d’honneur, vis-à-vis de celle des maires de Paris, était élevée de 5 mètres au- dessus du sol et mesurait 15 mètres de lon- gueur. Au bas, des massifs d’arbustes, de plantes et de fleurs; des dahlias, des amarantes, des chrysanthèmes, des géraniums, etc. Une riche tenture rouge, frangée d’or, relevée pat-des embrasses à glands d’or, recouvre toute la longueur de la table. Deux escaliers riche- ment tapissés conduisent aux places officielles. (A suivre.) V.-F. M. Lfi SCIENCE A L’EXPOSITION LA PHOTOGRAPHIE L’Exposition de photographie est assez, mal placée. Elle figure dans le Palais des Arts libéraux, en compagnie d’œuvres du plus haut intérêt, sans doute, mais elle est juchée dans une galerie supérieure, et, pour y parvenir, il faut franchir un grand diable d’escalier, qui arrête bien des 'visiteurs. Tandis que la foule s’en- tasse au rez-de-chaussée, occupé par les rotondes de l’Ilisloire du travail, peu d’a- mateuis se décident à gravir les marches conduisant à la galerie et, faute de savoir ou est installée la classe 12, bien des per- sonnes se retirent, sans avoir pu décou- vrir la section de photographie. Cela dit, cuirons en matière.