L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
s
sures astronomiques, par exemple la lati-
tude du lieu de l’observation.
M. Janssen, que l’on peut considérer
comme le maître et le créateur des mé-
thodes photographiques actuelles appli-
quées il l’astronomie, a pris, àl’Observa-
toire de Moudon, dont il est diroctcui,
des vues des ladies solaires et de la sur-
face du soleil. Celle dernière épreuve, où
une tache du soleil prend l’aspect d’une
noire et profonde cavité, est tellcmßut
vraie qu’on dirait que c’est le doigt
enfoncé dans une masse molle, qui a pro-
duit ce trou ténébreux.
On ne considère pas sans intérêt les
dessins qui représententphoto-revolver
de M. Janssen, cet instrument, historique,
on peut le dire, qui servil a enregistrer,
par les procédés daguerriens, les phases
successives du passage de Vénus sur le
disque du soleil.
Oui aurait jamais pensé que les éclairs
qui sillonnent le ciel, aux jours d’orage,
pourraient être saisis et conservés par la
plaque sensible? Ce tour de force a été
accompli, d’abord, par un photographe
de Passy, M. Mousselle, qui a envoyé à
l’Exposilion les curieux spécimens de ses
divers travaux. De son côté, le comman-
dant Moëssard a photographié des éclairs,
el l’on voit, dans la première salle de (Ex-
position, les éclairs de la journée du
24 juillet 1888, photographiés par ce
savant, il côté dos épreuves semblables
faites parM. Moussctlo peudantles orages
du 12 mai 1886, du 25 juin 1887 et du
30 juin 1888. L’éclair a laissé sa trace, par
une ligne sinueuse, qui ressemble abso-
lument à celle que fournit l’étincelle des
machines électriques à frottement, preuve
nouvelle, si cela était nécessaire, de l’iden-
tité de l'étincelle électrique et de la
foudre.
La photographie instantanée, la plus
belle conquête et le couronnement de l’art
qui nous occupe, est largement repré-
sentée à l’Exposilion. Toutes les applica-
tions de la photographie extra-rapide se
voient dans les cadres des photographes
ou des savants qui ont appliqué la photo-
graphie instantanée à différentes éludes
«de corps en mouvement.
Au premier rang des physiologistes qui
se sont consacrés à ce genre de travaux, se
trouve, on le sait, le professeur Marey,
qui a su élucider beaucoup de questions
controversées au moyen de séries succes-
sives d’épreuves instantanées. M. .Marey
a réuni dans un cadre ses photographies
instantanées les plus intéressantes. On
saisit les attitudes successives d’un sau-
teur franchissant une corde, d’un enfant
jouant au saut-de-mouton, au ballon ou
Nous ne pourrions songer, dans cette
revue rapide des productions de l’art
photographique réunies dans le Palais
des Arts libéraux, à classer par ordre de
mérite les œuvres et leurs auteurs. G est
une lâche que nous laissons volontiers
au jury chargé de distribuer, en les justi-
fiant, les divers ordres de récompenses.
Nous renfermant dans le cadre de nos
articles, dans ce journal, nous nous bor-
nerons à étudier l’Exposilion de pholo-
grapliio au point de de la sciciicß.
11 y aurait longuement à écrire, si l’on
voulait traiter avec étendue toutes les
applications récentes de la photographie
à la science; car cet ordre d’applications
est représenté, à l’Exposilion, avec Line
singulière profusion, et par des produits
d une réelle perfection.
La photographie scientifique, consi-
dérée dans son expression la plus élevée,
c’est certainement \&photographie astro-
nomique, qui, depuis dix ans, a rendu a
l’astronomie physique des services d’une
imporlancc hors ligne.
L’exécution d’une carte du ciel par les
procèdes photographiques sera 1 une des
œuvres scicnli iiipies les plus remærtju<il>les
de la fin de noire siècle. On sait que, grâce
aux progrès réalisés, dans ccs derniers
temps, par les procédés photographiques,
on est parvenu à obtenir des images par-
faites des étoiles ßt d autres astres, et
même à discerner, sur les épreuves photo-
graphiques <16 Iti voûte du ciel, d.6S ctoilcs
qui ne sont aucunement visibles dans les
lunettes. De là, le beau pro jet de constituer
un tableau exact de 1 état du ciel à notie
époque, en réparlissant la reproduction
photographique de ses différentes parties,
entre un certain nombre d’opérateurs.
On examinera avec respset et admira-
tion, à l’Exposilion de photographie, les
premières cartes ainsi relevées. Les
frères Henry, de l’Observatoire de Paris,
v font figurer les vues photographiques
prises par eux des constellations du Cy-
gne, du Cocher, des Gémeaux et de la
Lyre, premiers résultats d un travail qui
a pris aujourd’hui un grand développe-
rijent, et qui représentent les débuts de
la carte photographique du ciel.
Une série d’épreuves d’un grand carac-
tère de nouveauté et d’originalité est
présentée par un savant officier, le com-
mandant Moëssard. 11 s’agit de la fixation,
sur les plaques sensibles, de la trajectoire
des étoiles. Une étoile, suivie le 9 sep-
tembre, par l’objectif photographique,
depuis H heures jusqu’à 3 heures, a
laissé, par suite du déplacement de la
terre, une traînée lumineuse, dont la me-
sure pourrait, selon Je commandant
Moëssard, servir à rectifier certaines me-
à la corde. Un détachement de soldais
passe devant une série d’objectifs conve-
nablement dispos'S, et AI. Marey nous
montre tout le peloton, une jambe en
l’air !
Nous donnerons uneidéedesressources
de la photographie instantanée pour les
opérations de ce genre, en disant que
M. Marey peut prendre vingt épreuves
dans une seconde, et qu’il est même arrivé
à en prendre jusqu’à 50 par seconde.
La physiologie a emprunté le secours
de la photographie instantanée pour
saisir divers mouvements musculaires
trop fugitifs pour être fixés par le dessin.
Sous ce rapport, M. Albert Londe, direc-
teur du service de la photographie à
l’hospice de la Salpêtrière, a trouvé
nombre d’occasions de mettre à profit son
habileté. Dans le service du Dr Charcot,
M. Albert Londe a pris une série de vues
de contractions musculaires propres à la
catalepsie. Il a également fixé sur la
plaque les attitudes de femmes en proie
à des attaques hystériques ou épilepti-
formes.
Le même M. Londe montre, par quel-
ques échantillons,les avantages delapho-
tograpliie judiciaire, qui est pratiquée au
dépôt de la Préfecture de police de Paris.
11 y a là une jolie série de portraits de
gredins, que la police tient en réserve
dans ses cartons, prête à les fournil- a
daine justice.
Une des plus intéressantes applications
delà photographie instantanée se trouve
dans les images de la terre prises du haut
d’un ballon. Avant l’invenlion du gélatino-
bromure d’argent, qui donne 1 impres-
sion lumineuse dans un intervalle de
temps prodigieusement court, c est-a-dire
dans des fractions de secondes, on n’avait
pu songer sérieusement à photographier
la terre, ou à lever un plan du haut d’un
ballon. Aujourd’hui, cette opération est
devenue facile. M. Nadar fils cl M. Gaston
Tissandier mettent sous les yeux du
public des photographies prises par eux
du haut d’un aérostat. M. Nadar expose
les vues de Champigny, du Parc de Saint-
Maur, de Versailles, etc. ; M. Gaston Tis-
sandier expose des vues semblables trans-
formées en gravures.
Une société d’amateurs, d’excursion-
nistes en photographie, a réuni dans un
seul cadre, une série d’épreuves photo-
graphiques prises en ballon, que le visi-
teur examine avec curiosité.
Au parc de l’aéroslation militaire de
Meudon, on se livre souvent à des levés
photographiques de plans, et à des vues de
terrains, de remparts ou de fortifications.
Dans les ascensions aéroslatiques dont
nous parlions dans notre article surl^lo
rostation militaire à VE soposition, M. le