L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARTS
LES EXPOSITIONS UNIVERSELLES
DU XIX- SIÈCLE1
Les Expositions universelles ont com-
mencé par de modestes expositions dos
produits de l’industrie. Lu première qui
ait été ouverte en Europe date de la fin du
siècle dernier; elle ne dura qu'une se-
maine, au Champ de Mars : HO manufac-
turiers, dont 70 appartenaient au départe-
ment de la Seine, vinrent installer leurs
produits dans une enceinte rectangulaire
composée de 68 arcades, près de l’amphi-
théâtre construit pour « les fêtes de la
Liberté ».
On était loin de prévoir alors les con-
séquences de ces grandes luttes indus-
trielles : des nations. Toutes les idées
étaient tournées vors la guerre et les fon-
dateurs île cette première Exposition,
paciliqu’o en apparence, s'étalent efforcés
eux-mèmes do lui donner un caractère bel-
liqueux, Soixante ans plus tard, F Angle-
terre, qu’ils voulaient atteindre, ouvrait
à l’industrie du monde entier le célèbre
Palais de. Cristal, sous les auspices de la
paix universelle,1 et la France y remportait
une éclatante victoire. Ce quin’étaitqu’uno
simple lutte d’industriels chez, un seul
peuple tendait déjà à devenir un concours
général périodique de toutes les forces
productives de (univers.
Il serait injuste de ne pas rappeler ici
qu’à la nation française revient l’honneur
d’avoir exercé une influence considérable
sur ki solution des questio ns économiques,
en organisant et en développant les ex-
positions, qui fournissent des éléments
nouveaux d’appréciation et de compa-
raison.
La premièrè Exposition de 1798 no fut
pas très brillante. A peine sortie des
agitations extérieures et intérieures, la
France avait plus combattu que travaillé.
Dix ou douze exposants seulement obtin-
rent des médailles, une vingtaine environ
des mentions honorables. La plupart des
grandes villes manufacturières n'étaient
môme pas représentées; quelques pro-
duits remarquables cependant avaient
paru et le gouvernement promettait pour
F Exposition prochaine vingt médailles
d’argent et une d'or, à décerner au manu-
facturier « qui aurait porté le coup le
plus funeste à l’industrie anglaise ».
Les Expositions de 1801 et 1802, cir-
conscrites dans la cour du Louvre, comp-
tèrent 220 et 540 exposants; là se révélè-
rent des noms devenus célèbres : Jacquard
pour son métier, Carcel pour ses lampes,
Ternaux ses étoiles de laine, Montgolfior
scs papiers. Fauler ses maroquins, Ub-
schneider (de Sarreguemines) pour scs
1. Voir le supplement du n° 72.
poteries ; 43 départements y étaient repré-
sentés. C’est en 1802 qu’apparurent les
premiers châles de cachemire imités de
l’Inde, d’après des échantillons rapportés
par des officiers de l'expédition d’Égypte :
22 médailles d’or furent décernées. Lyon,
Nîmes, Avignon, Tarare, Elbeitf, Lou-
viers, Sedan, Mulhouse y brillèrent d’un
vif éclat.
L’Exposition de 1806, àl’Esplanade des
Invalides, ne dura que dix jours, niais
rallia 1,422 exposants.
Un intervalle de treize ans s’écoule,
avant que la Restauration reprenne la
tradition de ces concours industriels que
Chaptal appelait dos « foires nationales ».
Le Louvre reçoit, en 1819, les produits do
1,662 exposants; on 1823, 1,648, et, en
1827,1,795 ;lapremière de ccs exhibitions
dut être prolongée d’unmois, à la demande
des visiteurs’, heureux d’admirer la
marche ascendante de l’industrie natio-
nale, à Lyon, MulhoLise, Rouen, Cambrai.
Saint-Quentin, Roubaix, etc...
Au gouvernement de Juillet il était
réservé de présenter lapins brillante série
d’Expositions qui ait, jusqu’à ces dernières
années, honoré les manufactures fran-
çaises.
Celle de 1834 éclipsa celle de 1827,
comme celle-ci avait fait oublier ses
aînées. Elle avait rallié 2,147 exposants,
sur la place de la Concorde, et contribua
à donner aux Expositions, jusqu’alors
simples tournois industriels, un caractère
d’utilité économique incontestable, grâce
à d’instructives comparaisons.
Dans l’immense arène des Champs-
Elysées se réunit, pendant trois mois, une
armée de 3,381 exposants, en 1839; de
3,960, en 1844; de 4,194, en 1849. Le
nombre des médailles dépassa un millier.
L’émulation était devenue générale en
Europe. Dos Expositions furent organisées
en Belgique, en Russie, en Prusse, en
Autriche, en Espagne, et, quelque impar-
faites que fussent ces tentatives, on put
y apprécier les principales industries et
chaque pays apprit à se mieux connaître.
La première Exposition universelle
devait avoir lieu, à Paris, en 1849. Le
gouvernement espérait qu'après les coin-
motions de 18481a France allait reprendre
son rang industriel et commercial, et il so
proposait de convier les nations étran-
gères à celle lutte pacifique. Mais son
projet, à peine connu, fut considéré par
les Chambres de commerce prbtection-
nistescomme une menace pour les intérêts
nationaux. Les organisateurs furent cir-
convenus et il fallut renoncer à cette
féconde innovation. Ainsi réduite à elle-
même,l’Exposilion de 1849, aux Champs-
Elysées, n’en fut pas moins très remar-
quable par les progrès réels accomplis
dans toutes les branches de l’industrie,
malgré les catastrophes qui les avaient fait
péricliter : 4,194 exposants se trouvèrent
au rendez-vous.
Le véritable résultat des Expositions
françaises allait bientôt éclater aux yeux
de tous, et l’Angleterre no tardait pas à
réaliser la grande pensée que les « prohi-
bitionnistes » avaient fait avorter et qui
devait traverser la Manche pour passer
do la théorie à la pratique. Aussi bien les
théories de libre échange, on faveur do
l’autre côté du détroit, étaient trop en har-
monie avec un pareil projet pour ne pas
rechercher avecempressementla sanction
qu’elles espéraient y rencontrer.
Quelque imparfaite qu’ait été l’Exposi-
tion universelle de. Londres en 1851, elle
n’en restera pas moins comme l’un des
événements les plus importants dans l’his-
toire de l’économie politique. Jusque-là
chacune dos exhibitions locales avail, été
l’inventaire approximatif de la puissance
productive de chaque peuple. Los Anglais,
en conviant le monde entier à ce concours
mémorable, mirent les hommes d’étude
à môme d’apprécier l’ensemble des pro-
duits du globe et de constater dans les
différents pays les conditions et les néces-
sités de la production. L’espace nous
manque pour décrire les merveilles du
vaste palais, appelé depuis « Palais de
Cristal », où s’entassèrent les articles
fabriqués et les produits agricoles du
monde entier. Bornons-nous à constater
l’immense affluence de visiteurs accourus
detouslespointsdel’horizon. L’Exposition
universelle eut pour conséquences capi-
tales de faire reconnaître : que désormais
il n’y avail plus d’« arcanes industriels »,
que les procédés de la mécanique étaient
à peu près les mêmes partout et que par-
tout aussi la puissance dos machines ten-
dait à se substituer à la force humaine ;
que le bas prix des matières premières
constituait un avantage énorme, et que
la liberté d’échanger une si riche variété
do produits apporterait aux nations un
profit incontestable, tout en activant la
production, en favorisant son perfection-
nement par l’émulation et en accentuant
une tendance progressive au nivellement
des prix sur tous les marchés de l’uni-
vers.
La France y occupait 9,000 mètres de
superficie. Sur 18,000 exposants, l’An-
gleterre en comptait 9,734 et la France,
venant en deuxième ligne, 1,760. L’An-
gleterre obtint 79 grandes médailles,
1,265 médailles do 2e classe et 2,089 men-
tions honorables; la France, 57 grandes
médailles, 622 de 2e classe cl 1,050 men-
tions honorables. Nous avions remporté
une grande victoire industrielle, car les
récompenses de premier ordre étaient