L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

L’EXPOSITION DE PARIS pour nous de 30 pour 1,000 exposants, tandis que les autres pays, — la Suisse exceptée, — ne les avaient obtenues que dans la proportion de 8 sur 1,000. A l’Exposition universelle de Londres succédèrent d’autres Expositions univer- selles, qui eurent un moindre retentisse- ment : celles de Dublin (1853) pour laquelle Londres donna 1,250,000 francs, do New-York (1853), etc... La France ne pouvait demeurer en arrière du grand mouvement qu clic avait provoqué. L’oxpositi-on périodique dcl’in- duslrie nationale devait avoir lieu en 1854 : un décret en agrandit le cadre, et le 1er mai 1855 eut lieu, au Palais do l’in- dustrie, bùli pour elle, l'ouverture d’une « Exposition universelle des produits agri- coles et industriels de tous les peuples », qui couvrait 123,390 mètres, y compris une annexe vitrée construite sur le quai de la Conférence ; le palais seul mesu- rait 50,737 mètres. La France occupait 54,000 mètres, l’Angleterre 17,000. Quelques chiffres suffiront pour montrer l’importance de cette grande manifes- tation industrielle et artistique, où figu- rèrent 5,000 œuvres d’art : les jurys de ' l’industrie décernèrent 112 grandes mé- dailles d’honneur, 252 médailles d’hon- neur, 2,300 médailles de r°classe, 3,900 de 2e classe et 4,000 mentions honorables. Les beaux-arts obtinrent : 40 décorations, 16 médailles d’honneur, 67 de rc classe, 87 do 2e, 77 de 3e et 222 mentions hono- rables. Parmi les 3,627,000 visiteurs qui vinrent à Paris pendan t les six mois que dura l’Exposition, il faut citer la reine d’Angleterre, le prince Albert et la famille royale, Victor-Emmanuel, le duc et la duchesse de Brabant, Abd-el-Kadcr, etc. Malgré celte affluence, la société finan- cière à qui avait été concédée l’entreprise do l'Exposition, ne fit pas de brillantes affaires et l’Etat dut l’acheter le Palais de rinduslric et convertir les actions en renies. L’Exposition internationale do 1862 s'ouvrit à South-Kcnsington, au sud de llyde-Park, à 300 mètres environ do rem- placement occupé en 1851 parle Palais de Cristal. Le nouvel édifice, do propor- tions colossales avec des dômes do verre hauts de 70 mètres, couvrait 3 hectares ; ses murs étaient en briques; ses toitures en bois. Le nombre des visiteurs s’éleva à 6,110,000 cl les recettes dépassèrent de 19,600 francs les dépenses arrêtées à 11,471,175 francs. Sur 27,379 exposants, l'Angleterre en fournissait 8,765; la France et l’Algérie, 5,493 ; l’Espagne, 1,133; la Russie, 659; le Danemark, 299; l’Autriclic, 1,410; le Portugal, 1,130; l’Italie, 2,070; etc. Les exposants français obtinrent 2,638 récom- penses, dont 1,599médailleset 1,039nien- tions, c’est-à-dire 48 récompenses pour 100 exposants; l’Angleterre, 3,927 ré- compenses, soit 44 récompenses pour 100 exposants. Au commencement do 1864, le palais do rExposiiion de Kensington avait disparu et son emplacement était converti en pelouse et en square. En 1867, on évalua à 20,000,000 les dépenses d’une nouvelle Exposition uni- verselle, à Paris, au Champ de Mars. Le palais, comprenant 8 galeries circulaires dans lesquelles seraient réunis les pro- duits, devait couvrir 146,600 mètres; les 300,000 mètres restant en dehors des clôtures furent heureusement trans- formés; un vaste jardin était réservé à l’horticulture. En dehors du parc, l’Exposition s’éten- dait jusqu’au bord de la Seine. L’ile de Billancourt était devenue une annexe agri- colede 23 hectares, à unkilomètre et demi en aval du Champ de Mars; l’Exposition tout entière occupait 694,000 mètres carrés. On distribua 64 grands prix. 883 mé- dailles d’or, 3,653 d’argent, 6,565 do bronze et 5,801 mentions honorables, et près de 300 décorations do la Légion d’honneur. Le nombre des exposants était de, 42,217. L’Exposition avait attiré plus de 10 mil- lions de visiteurs, parmi lesquels le frère du Taïkoun du Japon, le roi de Grèce, le roi et la reine des Belges, lo czar et scs deux fils, les rois de Bavière et do Wur- temberg, le roi cl la reine de Portugal, l’empereur d’Autriche, le roi et la reine de Prusse, les princes do Galles et d’Edim- bourg, le vice-roi d’Égypte, le prince Nicolas de Monténégro, le prince do Serbie et la plupart des princes des ramilles ré- gnantes. Des. Expositions universelles s’ouvri- rent, en 1868, à Saragosse; en 1869, à Amsterdam et Altona, mais dans des pro- portions bien inférieures, comme impor- tance et comme réussite, et. en 1870, à Naples, Gratz et à Londres, où une exhi- bition internationale des Beaux-Arts in- dustriels so prolongea de 1870 à 1875. Deuxnouvelles Expositions universelles eurent lieu, on 1873, à Moscou et à Lyon. [I faut regretter sincèrement que l’impor- tance de cette dernière ait été amoindrie par les tristes événements des années précédentes et que les efforts de son or- ganisateur, M. Tharol, pour faire réussir une œuvre démocratique, intéressante à tous égards, n’aient pas été couronnés du succès qu’ils méritaient. Les « rapports des délégués lyonnais » démontrent, néan- moins, la variété des industries qui y étaient représentées, au parc de la Tète- d’Or : soieries, tulles, bijouterie, bronzes d’art, orfèvrerie, chapellerie, charpente, cuirs et peaux, ébénisterie, ferblanterie, marbrerie, serrurerie, tapisserie, tein- ture, tissages de tout genre, tulles, gan- terie, etc. Nousavonshâte d'arriver àl’Exposition universelle de 1878, et nous nous bornons à enregistrer les Expositions universelles de Vienne (1873), Sydney, Valparaiso, Santiago du Chili (1875), Bruxelles et P h il ad dpi lie (1876). On avait prévu que la superficie accor- dée à rExposiiion de I8(>7 no suffirait pointa celle de 1878. Aussi lui donna-t-on 9 hectares de plus, soit 29 hectares. Cette grande fête industrielle est encore trop près de nous pour qu’il soit besoin de la décrire dans ses détails ; il suffira do rappeler qu’elle entraîna l’érection du palais du Trocadéro; l’organisation de parcs et de jardins, à cheval sur les deux rives de la Seine, avec kiosques, aqua- riums, maisons rustiques et fontaines mo- numentales; l’établissement d’une passe- relle à File des Cygnes et d’un plancher métallique sur le pont d’Iéna; la con- struction d’un palais rectangulaire ayant 350 mètres de façades, vers l’Ecole mili- taire, et de nombreuses annexes, près de l’avenue de la Bourdonnais, pour les machines trop à l’étroit sur la basse berge de la rive gauche ; pour l’agriculturo, près dupont de l’Alma, et pour la ville de Paris, dans le jardin central, sans parler de rExpositiondessciencesanthropologiquos reléguée dans un pavillon du bas des pe- louses du Trocadéro; des constructions reconnues indispensables sur les berges des quais de Billy cl d’Orsay, etc. Do 602,000 mètres carrés à l’origine, les surfaces occupées par l’Exposition durent être portées à 679,300. Le 1er mai, l’Exposition était ouverte : 52,835 exposants y apportaient leur con- cours. Elle reçut 16 millions de visiteurs, parmi lesquels le roi François d’Assise, le prince de Galles, le prince duDanemark, le duc d’Aoste, le prince Henri des Pays- Bas, le prince de Suède, le comte de Flandre, etc. Les récompenses distribuées attei- gnirent Iß cliiffro total de 29,800, dont 324 diplômes d’honneur, 181 grands prix, 764 diplômes équivalant à une médaille d’or, 2,423 médailles d’or, 6,212 mé- dailles d’argont, 9,213 montions hono- rables, etc. Lenombro des exposants français (et des colonies) s’était élevé ù 25,872; celui des exposants anglais à 3,184; espagnols, à 4,583 ; italiens, à 2,408 ; belges, 1,700 ; russos, 1,202; etc. Malhcureusenient le succès financier ne répondit guère au succès moral et industriel de cette gi-