ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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Cd- O L'EXPOSITION DE PARIS LES TISSUS A ^EXPOSITION1 Et pourtant si quelque chose était de nature à ramener les générations modernes de leur égarement, c’était, certes, la vue dès belles expositions de nos tisseurs de lin et de’chanvre, de ces splendides services de table, de ces draps merveilleux, de tous ces tissus sincères qui tiennent plus encore qu’ils ne promettent. Espé- rons que ce spectacle n’aura pas été inutile et qu’il aura converti bon nombre d’amateurs. L’industrie du jute, qui s’est si bien dévelop- pée en Franco, n’est pas sans avoir nui aussi à celle du chanvre. Le jute, très résistant, avec son aspect soyeux, se prête à de nombreux em- plois. Il sert à la fabrication des sacs, et il per- met de fabriquer également des tentures qui peuvent se donner à vil prix tout en présentant des décors attrayants. On peut prédire un bel avenir à ce textile. Nous arrivons maintenant à nos industries fondamentales de la soie et de la laine. D'après un travail de M. Grandgeorge que nous avons sous les yeux, l’Europe et l’Asie ont pu disposer, en 1887, de 10,930,000 kilo- grammes de soie pour alimenter la fabrication du monde entier. Pour sa part, la France à elle seule en a pris 4.220,500 kilogrammes, soit plus du tiers de la totalité. La France tient le premier rang parmi les nations industrielles au point de vue qui nous occupe. Mais, .déjà, nous ne sommes plus au temps où la France ne se connaissait pas de rivaux. « Elle était, comme l’a dit en termes excellents M. Natalis Rondot, la grande et même l’unique école de fabrication; elle était maîtresse sans eftort de son marché et des marchés des Deux-Mondes. Aucune manufacture n’a plus de secrets ; nous avons formé des élèves qui sont devenus des maîtres. La mode ayant suivi des courants nouveaux, nous avons perdu le secours de celte union de Part avec l'industrie qui est si bien dans les aptitudes de notre race. La de- mande a porté sur des étoffes de moindre valeur, d’une valeur dont l’amoindrissement continue. La matière dénaturé excellente, de rare finesse, a dès lors perdu de son prix; il a fallu aban- donner ces montages et ces tissures corrects et savants qui faisaient une partie de notre supé- riorité et pour lesquels aucune main n’était plus habile ni plus soigneuse que celle de nos ouvriers. Bref, par des raisons diverses, les nations voi- sines ont gagné relativement en force. Leurs fabriques ont pris une part plus grande à l’ali- mentation de leur consommation nationale; leur concurrence est plus vive sur tous les points et cette concurrence, toujours grandissant, nous la rencontrons à présent chez nous-mêmes. » C’est en 1882, et sous l’impression de ce qu’il avait vu a l’Exposition de 1878, que M. Natalis Rondot écrivait ces lignes; mais, en constatant les efforts de Crefeld, de Zurich, de Côme, de Vienne et de Moscou pour rivaliser avec Lyon et avec Saint-Etienne, le rapporteur constatait aussi chez les industriels français un sentiment profond, avoué ou inavoué, de Ja nécessité d’améliorer, de changer les conditions et les moyens du travail. Il faut perfectionner, disait- il, les instruments matériels de la production ; il faut perfectionner aussi, par un savoir solide, les hommes appelés à diriger l’emploi de ces instruments et à les manier. Ces conseils si sages' n’ont pas été perdus. Lyon s’est surpassé en 1889. Son exposition 4. Voir le n" 78- présente un caractère d’universalité qui ne peut être contesté, et l’on ne trouve, mille part ail- leurs un ensemble aussi puissant. Toute la gamme des-tissus-de-soie nous est donnée par ses fabriques. Nous y voyons la petite soie de si grande vente aujourd’hui, et le tissu digne de parer les reines. Ainsi l’on marche avec son temps sans perdre le bénéfice des traditions an- ciennes. L’art inspire toujours le tisseur lyonnais et ses inspirations de cette année sont admi- rables. Tout le monde a été frappé par la beauté du décor dont nos étoffes de soie sont enrichies. Renonçant aux petits dessins, abandonnant le joli, les artistes de Lyon ont cherché le beau bravement et ils l’ont trouvé en composant de larges motifs, d’une simplicité, d’une pureté, d’une élégance incomparables. Il est impossible d’imaginer une ordonnance d’une distinction plus parfaite, ni plus séduisante. Que sera-ce lorsque les éléments de l’ensei- gnement technique épars dans la ville de Lyon pourront être centralisés, réorganisés et développés ainsi que le demandent tous ceux qui s’intéressent à la gloire et à la fortune de notre industrie, lorsque le musée, où germe l’idée, sera complété par des écoles pratiques où le métier s’apprend à tous les degrés, par des écoles de chimie industrielle, de mécanique appliquée, de dessin où le fils du patron et le fils de l’ouvrier se formeront chacun à la carrière qu’ils doivent embrasser, où Lyon et Saint- Etienne ne seront plus, sous le rapport de l’éducation professionnelle, inférieurs à Cre- feld? Dans les crises nombreuses qu’elle a traver- sées, dans les conditions difficiles que lui font chaque année l’abandon par la mode de telle ou telle sorte de tissu, et la raréfaction des com- mandes d’étoffes riches, la fabrique lyonnaise a montré qu’elle était organisée de façon à résis- ter à tous les coups. Attentive à tous les mou- vements, alerte à pourvoir aux complications de l’heure présente, elle garde toujours lemème entrain et la même force Telles sont, nous le croyons en toute sincérité, les conclusions qu’il est permis de tirer de son histoire pendant les dix dernières années et de son triomphe à l’Ex- position Universellede 1889. Nous avons gardé pour la fin l’industrie delà laine dont les progrès en France sont particu- lièrement dignes d’attention. La filature de laine, en 1831, ne possédait que 850,000 broches dans notre pays. En 1862, on en comptait déjà 1,300,000; en 1867, leur nombre s’élève à 1,750,500 ; en 1878, la statis- tique évalue à 2,270,000 les broches existantes. Nous n’avons malheureusement pas encore le chiffre de 1889; mais les dernières constatations faites en 1885 nous donnent un total de 3,266,107 broches. Pour alimenter ce puissant outillage, la France consomme chaque année de 190 à 200 millions de kilogrammes de laine. L’Angleterre n’en consomme que 180 millions de kil.J les États-Unis que 170 millions; l’Allemagne que 140 millions; la Russie que 80 millions ; l’Au- triche que 40 millions, et la Belgique, que 32 mil- lions de kilogrammes. C’est dans le Statistical Abstract que nous avons puisé ces renseignements desquels il résulte que la France, bien que serrée d’assez près par ses concurrents, a conquis le premier rang parmi les nations qui travaillent la laine et emploie dans ses fabriques environ le quart de la tonte des six cents millions de moutons qui peuplent l’univers, A la fin du siècle dernier, la production des lainages en France était évaluée à 125 millions de francs et celle de l’Angleterre se montait à près de 200 millions. On voit par ces rapprochements le chemin que nous avons parcouru. Ajoutons aussi que nous possédions en outre 46,319 métiers à tisser la laine en 1885 et que nous devons en posséder aujourd’hui bien près de 50,000. 11 y a eu, en effet, une révolution dans l’indus- trie de la draperie pendant ces dernières années. La France, qui avait négligé l’applica- tion du métier mécanique et qui s’était laissé distancer sous ce rapport par l’Angleterre, la Belgique et l’Allemagne, a rapidement réagi, grâce à’ l’initiative intelligente des fabricants de Roubaix et de Reims, qui n’ont pas tardé à être suivis par ceux d’Elbeuf et de Picardie. Vienne s’est même mis à fabriquer des draps mêlés de coton qui luttent avantageusement c&ntreles similaires anglais. Roubaix, en France, c’est un peu le levain dans la pâte. Cette ville personnifie l’industrie moderne avec ses sou- plesses, ses hardiesses, nous dirions presque avec son américanisme. En tout cas, c’est de là que part le signal du progrès. Roubaix, d'après M. Kœchlin-Schwùrtz, re- présente l’intelligence du tissu de toute matière textile, la hardiesse et l’opiniâtreté dans le tra- vail. Sans routes, sans charbon et sans eau, cette ville de fabriques s’est prodigieusement développée en cinquante ans. Tourcoing, ajou- terons-nous, est le reflet de Roubaix. Reims est maintenant animé du même esprit, et, ^ous peine de disparaître, Elbeuf et Sedan ont dû obéir à la loi du progrès. Ainsi toute l’industrie de la laine peignée s’est trouvée rénovée clans notre pays. Dans le travail de la laine cardée, Elbeuf, Louviers, Sedan, Mazamet et Vienne se font re- marquer par des produits dignes de tout éloge. Reims et Tourcoing, qui, avant 1878, s’adon- naient presque exclusivement au travail de la laine peignée, ont entrepris la fabrication de la laine cardée et n’ont pas tardé à arriver à la perfection. Des centres de moindre importance doivent encore être cités. Ce sont Lisieux, Vire, et surtout Lodève et Châteauroux, qui font les draps militaires. Beauvais, Amboise et princi- palement Orléans n’ont pas de rivaux dans la fabrication des couvertures. Enfin, une industrie plus jeune fabrique à Gérardmer et à Paris des feutres d’une remarquable qualité. Sur toute la ligne, on voit que le progrès est réel et sensible. L’épaillage chimique, l’emploi de plus en plus général de machines perfec- tionnées, l’intelligence de nos fabricants ont donné à l’industrie française un élan merveilleux et nous attendons avec confiance les travaux des rapporteurs sur les résultats de l’Exposition Universelle de 1889. Ils ne pourront que pro- clamer les succès de la France, que nous avons à peine pu indiquer dans cette revue trop courte et déjà si longue. E. M. LES FÊTES D'ANVERS-PARIS AU PALAIS DE L’INDUSTRIE La vaste nef du Palais de l'industrie vient de subir une nouvelle transformation, à l’occasion de la charitable fête organisée au profit des victimes de la catastrophe d’Anvers. Nos lec- teurs se souviennent de cet épouvantable