ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS 307 sinistre qui jetait, il y a quelques semaines, le deuil et la consternation dans toute là Belgique. Paris s’est ému de compassion à la pensée de toutes les infortunes qui allaient résulter de ce désastre, et notre confrère le Figaro, dont la généreuse initiative a toujours mené à bonne fin les œuvres dont il a accepté le patronage, a pris l’initiative de la superbe fete qui a réuni dans les soirées de samedi et de dimanche, ainsi que dans la journée de ce dernier jour, une foule innombrable. L’afflußncß était telle, qu’à diffé- rentes reprises on a dû. fermer les portes du palais, pour s’opposer au flot toujours croissant mais trop compact de tous ceux qui venaient apporter leur obole à celte kermesse bienfai- sante, dont les résultats heureux auront dépassé les plus grandes espérances des intelligents organisateurs. Nos lecteurs trouveront, dans les jolis dessins de M. Adrien Marie et de M. Mou- lignié, une sorte de résumé de l’attrayant pro- gramme, dont la variété et la nouveauté ont charmé tous les assistants. Dans toute l’étendue du hall, une pittoresque décoration de MM. Rubé, Chaperon et Jambon restituait la cité flamande avec ses maisons bizarres, ses tavernes, ses échoppes, occupées par des vendeuses gracieu- sement costumées qui n’étaient autres que les actrices les plus célèbres des grandes scènes parisiennes. Le pavillon du Figaro était l’un des plus gra- cieusement ornés et des plus achalandés. Figaro, lisez MUo Cerny, y a dû faire une excellente recette. Au-dessus du grand escalier s’élevait une toile énorme, figurant le majestueux Hôtel de Ville d’Anvers. De chaque côté se dressaient les fameux géants d’Anvers, Druon Anligon et madame son épouse, venus exprès des bords de l’Escaut, à la suite d’un voyage assez pénible dont le Figaro faisait ces jours derniers un curieux récit; plus loin, on admirait le superbe char allégorique de Rubens, orné par Lavastre, et la statue colossale de Salvius Brabo. Il fallait une circonstance aussi exception- nelle, pour que les Anversois consentissent au départ du légendaire paladin et de sa femme. En effet, le fameux géant Druon-Antigon n’avait quitté qu’une seule fois les bords de l’Escaut, en 1856, pour figurer aux fêtes du vingt-cin- quième anniversaire de l’avènement de Léo- pold II, lors de la joyeuse entrée de Léopold II à Anvers. Le gigantesque fantoche que les Parisiens ont fort admiré, est l’œuvre da peintre Peeter van Aelst» qui le modela en 1335. Druon-Antigon personnifie la légende qui explique l’origine du nom flamand d’Anvers : Antwerpen. Ce redoutable seigneur, maître du château d’Anvers, rançonnait cruellement les naviga- teurs de l’Escaut et punissait ceux qui lui résistaient en leur coupant la main droite, qu'il jetait dans le fleuve. Le célèbre Salvius Brabo, vingt-quatrième roi des Tongres, epoux de Silviane, sœur d’Oc- tave et cousine de Jules César, mit un terme à ce redoutable péage. Il provoqua le tyran, et, nouveau David, il tua ce Goliath et lui coupa la main par justes représailles. Lejeune héros, à la suite de cet exploit, fut créé duc de Brabant et souverain du marquisat (I Anvers, cinquante et un ans avant Jésus- Christ. Sur la scène, faisant face au grand escalier, et conservée telle qu’elle était pour les repré- sentations de VOde triomphale, on entendait, tour à tour, les excellentes musiques du 1er ré- giment des guides de Bruxelles, de la garde républicaine de Paris, et la Legia, l'admirable société chorale de Liège, qui se compose de cent quarante exécutants, auxquels le public a fait fête. Après le concert., le grand vélum azur s’est lentement écarté pour nous laisser admirer des tableaux vivants, merveilleusement combinés, et reproduisant les œuvres capitales des peintres flamands anciens et modernes. Venait ensuite un étourdissant défilé de tous les théâtres parisiens, se groupant autour de l’apothéose de Paris et d’Anvers, fraternisant les mains unies, aux applaudissements de la foule, sous les ailes de la Charité. Grâce au zèle prodigieux de ses organisateurs qui ont opéré en quelques jours de véritables miracles, grâce aussi à la superbe décoration de ce vaste palais des Champs-Elysées si propice à l’entassement des foules exceptionnelles et au déploiement des spectacles grandioses, cette fête restera l’une des mieux réussies parmi celles dont le souvenir nous est resté, comme aussi l’une des plus profitables aux infortunes qui l’ont motivée. LA CÉRAMIQUE’ On sait que, sous le nom de poterie, sont compris tous les objets de vaisselle, d’ornemen- tation ou de construction, fabriqués avec laterre et qui sont solidifiés au moyen du feu. La po- terie comprend donc tous les ustensiles en terre cuite, depuis les plus grossiers jusqu’à ceux en porcelaine fine. Ces objets ne diffèrent entre eux que par les matières dont sont formées les pâtes et par le plus ou moins de soins qu'on a mis à les fabriquer. Le façonnage des pâtes se fait par le tournage, le moulage ou le coulage. Les objets terminés sont mis à sécher, puis on pose la glaçure, enduit susceptible de se vitrifier pour former vernis, et l’on procède à la cuisson, qui se fait en une fois pour la poterie grossière, en deux fois pour la porcelaine plus fine- dans ce dernier cas, la glaçure ne se met qu’après la première cuite. La cuisson se fait dans des fours chauffés au bois ou à la houille. On reconnaît que les poteries sont suffisamment cuites lorsqu’elles présentent un certain degré de sonorité. Les grès cérames se distinguent de la poterie par la dureté, la densité, la sonorité et l’imper- méabilité de leur pâte ; il y en a de deux espèces : les grès cérames communs, qui servent à faire tous les objets de ménage ou pour l’industrie; les grès cérames fins, qui sont de véritables objets d’art façonnés avec délicatesse et ornés de figures en relief. Les carreaux en grès mono- chromes ou multicolores, employés pour le dallage ou la décoration, sont des grès cérames, comme la mosaïque. Les terres cuites comprennent les objets de plastique, statues, statuettes, ornements fendus propres à la décoration par une cuisson conve- nable. Le nom de porcelaine est donné aux poteries qui ont une pâte translucide acquise par une cuisson à une température élevée, et c’est ce qui les distingue des faïences, qui sont toujours opaques, quelle que soit la finesse de leur pâte, et des grès cérames, également opaques. La lave émaillée ou ornée de décors ou de peintures inaltérables a été employée en céra- ■1. Voir les n°s 77 et 78, mique, particulièrement pour la décoration de l’une des portes du Palais des Beaux-Arts, à l’Exposition de 1878, par M. Gillet. Mais le prix élevé de cette matière ainsi travaillée rendant la lave peu accessible à l'industrie, M. Gillet a reconstitué la lave en la pulvérisant et en la mélangeant avec des liants afin de pouvoir s’en servir comme terre plastique. Il a réussi à produire une lave reconstituée qui, par sa résistance aux acides, peut être employée pour la fabrication des pièces destinées aux labora- toires, à l’électricité et aux dccoralions archi- tecturales. Dans l’Exposition Universelle et Interna- tionale de -1889, la céramique est représentée par les produits suivants : Porcelaine dure, porcelaine tendre, porcela ine nouvelle, biscuits; Faïences fines à couvertes coloriées, faïences usuelles, biscuit de faïence; Terres cuites, lave émaillée, briques et carreaux grès cérames; Mosaïques et émaux. Ces produits constituent l’une des branches les plus importantes de l’industrie, et leur fabrication a donné lieu à l’établissement d’usines considérables, tant au point de vue de l’outillage et du personnel employé, qu’à celui de la qualité et de la quantité des objets fabri- qués. Chez les nations étrangères, les produits céra- miques sont rangés dans leurs sections respec- tives; pour la France, ils sont réunis dans la classe 20 du groupe III de la classification générale. Si nous pénétrons dans la galerie' centralé des sections industrielles, nous trouvons, à gauche, dans une salle réservée, l’exposition de la manufacture nationale de Sèvres, qu’une décision du ministère des Beaux-Arts a classée dans le groupe I des Beaux-Arts proprement' dits, malgré son caractère absolument céra- mique. Dans cette exposition, nous remarquons des pièces de porcelaine de pâte tendre et de porcelaine dure, peintes et décorées par les procédés habituels, d’une façon toute merveil- leuse tant au point de vue de la pureté des lignes dans la forme des pièces, que dans la décoration et la peinture qui résument toute la science de l’art décoratif industriel. C’est par l’adjonction de figures modelées, panses sculptées, de motifs décoratifs en gra- vure ou en relief que se font remarquer les produits exposés, coupes, vases, jardinières, boîtes à . bijoux, cassolettes, figurines, por- traits.'. Gommer toujours, les vases de grandes, dimensions, l’une des traditions de rétablisse- ment, décorent l’extérieur et l’intérieur de la salle réservée à. la manufacture. C’est une pro- duction artistique qui fait honneur à notre céramique nationale. Nous citerons particu- lièrement le Paon de M. Caïn, pièce monumen-’ taie qui décore l’un des côtés do la salle. Une vitrine spéciale est réservée à la porce- laine nouvelle de M. Lauth, dont nous avons donné déjà les caractères principaux; elle; forme la partie intéressante de cette exposition. : Adroite et à gauche delà galerie centrale, lest piliers sont ornés de deux grandes fresques: céramiques dont l’une, celle ;de - gauche, en faïence de Longwy, présente (leux figures allé-! goriques, le Houblon et le Tabac, dessinées par > Clairin, et dont l’autre, celle de droite, un Bert'- nard Palissy peint par Bernard et Leroux, de ? la faïencerie de Léon FargUe. J Ce qui frappe dès l’entrée de la galerie, c’est une porte isolée, en mosaïque, d’un assez