L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
311
mique artistique de Nove, ancienne porcelaine
de Venise, d’Antonibon Pasquale et (ils.
Nous voici au Japon, cette terre classique de
la céramique. Ici, les produits sont nombreux
et présentent un remarquable ensemble de qua-
lités. Nous citerons les vases à fleurs, les assiettes
en faïence de Hiothiyen ; les vases, pots, brûle-
parfums, bols de Koransha; les garnitures de'*
salon, les candélabres en faïence de Miyakawa;
les très beaux produits de MM. Ilori, Kato,
Kawamoto, Kawamura, Kinkozan, Taizan,
Takahashi, Watano, Yasuda.
La Société industrielle et artistique de Monaco
nous présente un très bel ensemble de vases,
coupes, jardinières, corbeilles, plats et carreaux
de revêtements, qui ont tous un très bon goût
artistique.
Aux Pays-Bas, la très belle exposition des
faïences de Delft.
M. Caldas de Rainha, au Portugal, nous
éblouit par une fantastique production de terres
cuites, de faïences et de décorations en couleurs,
aussi étonnante par le nombre et la grandeur
que par la variété des pièces. Les porcelaines de
la fabrique de Vista Alègre, celles de Lopez
et Cie, ainsi que la collectivité des pièces du
musée de Lisbonne, sont remarquables par
leurs formes et l’élégance de leurs décorations.
En Roumanie, la Société anonyme de basalte
artificiel et de céramique nous présente de très
beaux produits céramiques, poêles roumains
à revêtements en faïences, briques et carreaux
en grès cérame, tuiles et conduits réfractaires,
vases et plats en terre cuite émaillée. La fabri-
que deBradi, de M. Puscariu, expose des tubes,
des vases, des pots en terre cuite et des produits
décorés avec luxe.
En Russie, l’importante maison Kouznetzoff
expose une collection très remarquable de ses
porcelaines blanches et décorées avec un grand
luxe et différents objets d’art; nous voyons
aussi les belles porcelaines de Korniloff frères
et celles de Kristoffowitch.
La Suisse a'd’assez nombreuses poteries ordi-
naires, des maijoliques, des objets en terre
cuite, des objets d’art et d’usage, et surtout les
poteries, les vases et plats de Wanzenried.
Le royaume de Siam, l’Uruguay, la Serbie,
le Salvador, la République Sud Africaine, la
République de San Marin, le Mexique, la Perse,
le Paraguay, l’IIawaii, le Guatémala, la Répu-
blique Argentine, tout en exposant des produits
céramiques variant des carreaux et briques à la
poterie diverse et aux vases d’un usage ordi-
naire, n’ont point témoigné de progrès assez
sensiblement établis pour que le jury des récom-
penses ait pu leur accorder des diplômes dépas-
sant la médaille de bronze.
Si, à la remarquable exposition des produits
français dont nous venons de parler, nous
ajoutons toutes les décorations extérieures des
palais du Champ de Mars, qui sont l’œuvre de
nos plusgrands céramistes, nous sommes amené
à conclure que notre art céramique moderne n’a
rien à envier à l’art antique, quelque puissant
qu’ait été ce dernier. Aussi originales qu'artis-
tiques, ces œuvres témoignent hautement des
progrès accomplis. A. Dallï.
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LES FÊTES DE L’EXPOSITION1
La cérémonie est annoncée pour deux heures;
mais, dés midi, la foule afflue vers le mo-
nument. La place de la Nation et l’entrée du
■1. Voir les n°s 69 à 78.
faubourg Saint-Antoine sont brillamment pa-
voisées. De grands mâts •'"'■'"nt des écussons et
des faisceaux de drapeaux tricolores. Deux tri-
bunes élégantes pouvant contenir trois cents per-
sonnes ont été dressées à droite et à gauche du
bassin ; c’est dans celle de droite que le Prési-
dent de la République prendra place. La garde
républicaine forme une double haie.
L’ambassade marocaine arrive clans des lan-
daus; puis, Osman Gassi, roi des Boundous.
M. Carnot, venu la veille de Fontainebleau, les
suit de près, — dans un équipage à la Daumont,
précédé et suivi d’un escadron de cuirassiers.
Sur le passage de la voiture présidentielle, sont
poussés à diverses reprises les cris : « Vive la
République! Vive Carnot! » Les vivats redou-
blent sur la place, où le chef de l’Etat reçoit un
accueil enthousiaste, pendant que la musique
de la garde républicaine joue la Marseillaise.
Le Président prend place dans Ja tribune offi-
cielle, où se pressenties ministres, MM. Alphand,
Lozé, Poubelle, de nombreux généraux; MM. Ro-
quet, Lockroy, Millerand, députés; des séna-
teurs, M. Chautemps, président du Conseil
municipal et plusieurs de ses collègues, et
quelques dames. Les ouvriers qui ont dressé le
monument offrent un bouquet à M. Carnot.
Rien de plus imposant alors que l’immense
place couverte de milliers de citoyens, au-dessus
desquels s’élève, dans une envolée superbe, le
symbole de la Révolution, — complètement
débarrassé de ses échafaudages.
Quelques instants, la pluie s’est mise à tomber,
mais cela n’a été qu’une ondée pass&gère. La
statue se détache plus noble et plus sereine
encore sur le fond nuageux du ciel. Dans ce
décor de nuées qui la grandit, elle semble dire:
« Je suis enveloppée de nuages, mais j’en sor-
tirai triomphante. »
Quand le calma s’est établi, M. Chautemps
remercie le premier magistrat de L’État d’avoir
bien voulu présider celte cérémonie et rap-
pelle l'œuvre accomplie par la République,
héritière d’une situation désespérée, mais
aujourd’hui triomphante. Après avoir rendu
hommage à Fauteur de ce monument qui appa-
rut, en 1880, comme une révélation, le président
du Conseil municipa) ajoute :
« Mais ce que ne pouvaient prévoir nos collè-
gues de -1880, c’est le cadre que devaient faire
à cette cérémonie d’inauguration les splendeurs
d’une Exposition incomparableet cette explosion
de fraternité qui devait se produire à l’occasion
du centenaire-de la Révolution française parmi
tous les peuples de la terre. Dalciu, lui, le jour
où il a conçu son œuvre du Triomphe de la Répu-
blique, semble avoir eu comme une vision loin-
taine et lumineuse des spectacles inoubliables
auxquels nous venons d’assister.
« Le plus grand des triomphes de la Répu-
blique, n’est-ce pas Ja France saluée dans son
Exposition Universelle et dans le Centenaire de
son immortelle Révolution parle monde entier?
Ne sont-ce pas ces délégations venues chaque
jour de tous les points du globe pour affirmer la
reconnaissance de tous les membres de la fa-
mille humaine envers la nation qui a proclamé
les Droits de l’Homme, et leurs espérances dans
la mission civilisatrice de la France répu-
blicaine?
« La France, Messieurs, est devenue, par la
République plus grande que jamais dans l’es-
time cl, l'amitié des peuples. Vive la Répu-
blique! »
Un tonnerre d’applaudissements salue ces
éloquentes paroles. M. Carnot serre la main à
l’orateur, qui est également félicité par les prin-
cipaux personnages de la tribune officielle.
M. Tirard, président du Conseil, répond à
M. Chautemps et remercie la ville de Paris de
l’offre généreuse qu’elle fait à la France de ce
grandiose monument. « La République, dit-il,
offre, en ce moment, un éclatant témoignage de
sa force robuste, de sa vitalité, en même temps
que de son amourde la paix et du travail; n’est-
ce pas un gage de sécurité pour l’avenir? Ne se
lèvera-t-il pas le jour où nous tous, Français, qui
aimons notre pays d’un égal et ardent amour,
nous le laisserons jouir, enfin, de Ja paix inté-
rieure ù laquelle il aspire et que le gouver-
nement de la République, ouvert à tous, égal
pour tous, au-dessus de ces compétitions person-
nelles des vieux partis, peut seul lui donner?
Telle est mon espérance. Tel est, mes chers
concitoyens, mon vœu le plus ardent et le plus
cher! Puisse-t-il être le vôtre! Vive la France!
Vive la République I »
Une longue acclamation accueille cette patrio-
tique allocution, souvent interrompue par les
bravos enthousiastes de l’immense auditoire
qu’elle a profondément impressionné.
Un grand mouvement se produit dans Ja
tribune officielle, vers laquelle se dirige M.Dalou.
Toutes les têtes se penchent pour voir le grand
artiste, auquel le Président de la République
remet lui-même la rosette d’officier de la Légion
d’honneur. Des applaudissements éclatent sur
tous les points de la place, ratifiant ainsi la
haute récompense décernée à l’éminent statuaire.
Le général Kerhué, gouverneur intérimaire
de Paris, vient se placer, avec un nombreux
état-major, face au Président de la République,
à la gauche du monument.
La musique de la garde républicaine entonne
la Marseillaise ; les troupes, échelonnées sur le
cours de Vincennes, s’ébranlent : escadrons de
la garde républicaine, bataillons de chasseurs à
pied, régiments d’artillerie et de dragons, régi-
ments de cuirassiers. En passant devant le
monument, les officiers saluent de l’épée. Sur
tout le parcours de l’avenue Daumesnil, une
foule considérable acclame les soldats. Puis
viennent les sociétés patriotiques de tir, de
gymnastique, celles de Châteaudun et d’Alsace-
Lorraine en tète, les sociétés musicales et plu-
sieurs Chambres syndicales.
Aussitôt après, le public rompt les cordons
des gardiens de la paix et se précipite vers la
tribune officielle. C’est à qui se pressera pour
approcher du Président de la Üépublique, qui
est descendu pour faire le tour du monument,
avec les principaux invités. Les hommes agitent
leurs chapeaux, les femmes leurs mouchoirs,
au milieu des cris mille fois répétés de «Vive la
République! Vive Carnot! » C’est à peine si le
chef de l’État peut se frayer un passage à
travers la foule qui ne cesse de l’acclamer.
Spectacle d’une grandeur incomparable que
celui de milliers de citoyens, tête nue, fêtant
avec un enthousiasme impossible à rendre la
République et son premier magistrat.
VIII
LÄ DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES
La cérémonie de la distribution des récom-
penses a été le digne couronnement des fêtes
offertes, pendant cinq mois, aux exposants et
aux étrangers que l’Exposition avait attirés à
Paris. »
Le 29 septembre, dès midi et demi, la vaste
nef et les galeries du Palais de l'industrie se
remplissent.' Des agents indiquent à chacun la