ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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— cc L’EXPOSITION DE PARIS LES FÊTES DE L’EXPOSITION* Des bannières apparaissent au-dessus du grand escalier qui relie la nef aux galeries du premier étage. Au signal donné par les trom- pettes des cuirassiers placés au pied de la tribune présidentielle, commence le défilé, par ordre alphabétique, des commissaires étrangers et français dont chaque groupe était précédé de son drapeau ou de sa bannière. L’orchestre attaque la Marche d'IIamlet. Le cortège rappelle ceux des théâtres. C’est d’abord la bannière de la République Argentine. Immédiatement après, les bannières sœurs de l’Autriche et de la Hongrie, précédées d’un écusson portant le nom du double empire. Les Hongrois qui portent l’étendard de Saint- Étienne sont en costume national. Les exposants belges ont adopté un grand emblème jaune et rouge, portant en lettres gothiques le nom de leur pays; derrière ce drapeau, neuf représen- tants des provinces belges portant les guidons aux couleurs de la province. Ces porteurs sont vêtus des costumes de leur corporation; on voit des pêcheurs, des faneurs, des ouvriers. Au fur et. à mesure que ces députations passent devant le Président, elles inclinent leurs ban- nières et M. Carnot salue. Il faut deux Célestiaux pour soutenir le drapeau de la Chine : c’est une immense pièce d’étoffe sur laquelle»est appliqué un grand dragon noir. Les Etats-Unis sont représentés par toute une troupe vêtue d’uniformes rouges et noirs, avec le casque de toile blanche, surmonté d’une pointe dorée; l’Angleterre et ses colonies, par des multitudes' de fanions. A noter aussi les étendards du Maroc, qui s’inclinent à la fois devant le Président et devant les ambassadeurs marocains. Quand c’est le tour des étendards russes, l’en- thousiasme ne connaît plus de limites ; les Fin- landais qui les portent sont acclamés : peu s’en faut qti-’on ne les porte en triomphe. A ce mo- ment, l’orchestre et les chœurs sont arrivés à la péroraison de la Marche d’Hamlet. Le défilé des Français commence par les délé- gués de tous nos régiments, cuirassiers en tête. Puis viennent les bannières de tous les groupes de l’Exposition, suivies des jurys de chaque classe; celuide la lre classe, celle des Beaux-Arts, est composé presque entièrement de membres de l’institut en uniforme,M- Meissonier entête. Enfin s’avancent les drapeaux de nos colo- nies : c’est un groupement pittoresque de cos- tumes orientaux; toutes les races du globe ont leurs représentants parmi ces sujets de la Ré- publique, et l’on a choisi les costumes les plus riches et .es types les plus caractéristiques. Après avoir passé devant le Président, toutes les députations se rangent sur la scène et s’étagent le long de l’amphithéâtre : au sommet, sont les noirs Sénégalais, les Indo-Chinois et les Arabes. Et, au-dessus de cette foule bigarrée, flotte le drapeau français, celui qui voilait la Répu- blique, lors de l'exécution de VOde triomphale. Il ne s’agit plus d'une fiction : il est impossible de se défendre d’une émotion patriotique en pen- sant que toutes les nations, représentées ici avec tant d’éclat, rendent hommage à la République française. Le chef de l'Etat se lève et, d’une voix forte et claire, prononce une patriotique allocution, dont chaque phrase est soulignée par de chaleu- 1. Voir les nus 69 à 79. reux bravos. Signalons notamment les passages suivants : « L’Exposition laissera dans les intelligenceset clans les cœurs des souvenirs précieux, des en- seignements utiles. Les splendeurs de l’art et de l'industrie modernes ne se bornent pas à éblouir les regardées visiteurs. Elles appellent l’élude, elles sollicitent les comparaisons, elles suscitent les idées, elles répandent dans le monde du travail des germes de progrès, elles engendrent de fructueux efforts pour perfec- tionner les moyens de produire. « C’est ainsi que l’Exposition de 1889 se sur- vivra à elle-même. Elle a été non seulement une exposition de choses, mais une exposition d’idées, mine précieuse à exploiter au moment où le patriotisme commande, avec la paix du dedans et du dehors, avec la concorde entre les citoyens, une politique pratique et féconde... « Que l’Exposition de 1889 ouvre à notre pays cette ère d’apaisement et de travail; elle aura porté les fruits que les patriotes en atten- dent. Ses bienfaits ne doivent pa's s’arrêter à nos frontières. Les hôtes que la France a accueillis avec joie et qu’elle ne verra pas s’éloi- gner sans regrets auront appris à la connaître. Les sentiments qu’ils emporteront dans leurs pays ne peuvent rester sans effets sur les rela- tions entre les peuples : iapolitique à laquelle la France est fidèle aura trouvé de nouveaux défen- seurs, et l’Exposition de 1889 aura encore servi la grande cause de la paix et de l’humanité. » Ce dernier appel à la concorde et au patrio- tisme soulève un véritable tonnerre d’applau- dissements, qui trouve des échos dans tous les coins de l’immense palais. L’orchestre joue le Luc de M. Benjamin Godard. Puis, M. Tirard, ministre du Commerce, prend la parole à son to’ir. Il reconnaît que le succès de l’Exposition a dépassé les espérances les plus optimistes et que jamais nation paci- fique et laborieuse n’a remporté plus éclatante victoire. « Les Expositions, dit-il, ne sont plus simplement ce qu’elles étaient à leur origine, de vastes marchés n’ayant pour but que le trafic des marchandises; ces Expositions, — celle de 1889 le prouve surabondamment, — ont une portée plus étendue. Elles font connaître non seulement des produits nouveaux, des décou- vertes ou des inventions, mais encore tous les efforts tentés ou réalisés en vue du bien-être général. » M. Tirard énumère ensuite les services rendus par les diverses sections de l’Exposition. Le pré- sident du Conseil n’omet aucun de ceux qui ont contribué à l’éclat de cette grande manifes- tation. Il constate que sur 60,000 exposants, on a décerné 903 grands prix, 5,1^3 médailles d’or, 9,620 médailles d’argent, 9,323 médailles de bronze, 8,070 mentions honorables et 5,500 diplômes de collaborateurs, et termine en déclarant que la France poursuivra avec ardeur tous les progrès et continuera sa marche ascen- dante dans la voie de la civilisation, avec le culte de la liberté, avec l’amour du travail, qui est aujourd’hui le maître du monde. Quand se sont tues les acclamations soulevées par celte péroraison, M. Georges Berger proclame les noms des lauréats qui ont obtenu les grands prix. M. Carnot remet, à chaque président le volume relié contenant la liste générale des récompenses. Toute la cérémonie est splendide, dans son cadre prestigieux, et les étrangers qui assistaient à cette fête emportent de notre Exposition un souvenir ineffaçable. A voir l’enthousiasme qui débordait partout, on était porté à se dire qu’il n’est pas de pays au monde où, même en prodiguant l’or à pleines mains, on eût pu réunir un ensemble aussi séduisant et aussi majestueux. Entre temps, l’orchestre exécutait une brillante fanfare de M. Léo Delibes et la belle invocation du Roi de Lahore. Une reprise de la Marseillaise termine cette solennité sans pareille et donne le signal de la retraite. La foule s’écoule dans l’ordre le plus parfait, et, au retour, le Président de la République est l’objet des mêmes ovations qu’à l’arrivée. Le soir, au Champ de Mars, malgré le mau- vais temps et malgré les cinq tickets exigés à l’entrée, l’affluence était aussi nombreuse que le jour de l’inauguration de l’Exposition. L’em- brasement de la Tour Eiffel, les fontaines lumi- neuses, le Dôme central, le Trocadéro illuminés produisirent sur les visiteurs la plus vive impres- sion ; car on ne saurait se lasser de ce spectacle incomparable et inoubliable pour les millions de curieux qui ont pu y assister. V.-F. M. LA SCIENCE A L’EXPOSITION LA GRANDE HORLOGE • DE LA VILLE DE PARIS De toutes les industries, l’horlogerie est une de celles qui ont reçu le plus de secours des sciences, qui se sont le plus heureusement approprié les découvertes successives de la mécanique. A ce point de vue, la grande hor- loge qui figure dans la galerie de l’Exposition, mérite d’être étudiée par les constructeurs et les physiciens, car on y trouve réunis tous les procédés et les organes récemment acquis à la science et à la pratique. Celte horloge, due à M. Henry Lepaute fils, qui en a fait don à la ville de Paris, pour l’Hôtel de Ville reconstruit, attire particulière- ment l’attention par ses heureuses proportions, le fini de son exécution et les organes perfec- tionnés dont elle a été pourvue. Les dimensions de cette machine sont consi- dérables : sa longueur est de 3 mètres environ, sa largeur de 1 mètre, sa hauteur de 21m,7O. Les principales roues de sonnerie lèvent des mar- teaux qui frappent sur trois cloches, lesquelles ne pèsent pas moins, ensemble, de 4,000 kilos. Les dispositions sont prises pour que cette horloge puisse marcher une semaine sans être remontée, avec une course de poids de 8,7 et il suffit d’un poids de C0 kilos attaché au cylindre, qui a 0m, 180 de diamètre, pour obtenir la bonne marche de ces rouages. Le volant modérateur employé est celui de Fresnel. Il offre l’avantage de n’avoir qu’un moment d’inertie presque nul, et possède une grande puissance, étant donné le nombre de tours qu’on lui fait faire par chaque coup de marteau. Aussi les fonctions au départ de l’arrêt sont-elles absolument douces, et par suite la durée des rouages est assurée. Les engrenages, avec panons à lanterne, ont leurs fuseaux en acr. terminés à chaque extré- mité par un pivc- bien proportionné; ce qui assure le roukment au point de contact, et diminue considérablement les causes d’usure de la dent de cuivre. Le. mouvement de cette belle horloge est à