ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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LA SCIENCE A L’EXPOSITION LE PAVILLON DES POSTES ET TÉLÉGRAPHES a l’exposition universelle Ce qui fait, pour les personnes studieuses et désireuses de se tenir au courant des progrès des sciences, le charme et 1 utilité de 1 Exposi- tion, c’est qu’elles peuvent se rendre compte, en très peu de temps, de l’état actuel de la branche de la science ou de 1 industrie qui les intéresse. Prenons, par exemple, rart de la télégraphie, qui joue un si grand rùlc dans les relations sociales et commerciales. Une prome- nade d’une heure à peine clans le Pavillon des Postes et Télégraphes suffit pour montrer au visiteur les ressources dont dispose aujourd’hui la correspondance instantanée, effectuée soit par le courant électrique, soit par les agents purement mécaniques. Le Pavillon des Postes et Télégraphes se trouve à l’Esplanade des Invalides, à peu de distance de l’entrée, par le quai d’Orsay, en face des jolis bâtiments consacrés à l'Algérie et à la Tunisie. L’architecture du Pavillon des Postes et Télé- graphes est simple et sévère; elle ne comporte aucune décoration extérieure. L’architecte, M. Bouffard, s’est réservé pour l’intérieur, qu’il a décoré d’une façon très heureuse, aux cou- leurs rouge et bleue, propres à l’administration des postes et télégraphes. Les installations ont été faites sous la direction deM. Clérac, inspec- teur-ingénieur chargé du service des ateliers, et de M. Gras, commis principal à l’adminis- tration. L’entrée du pavillon s’annonce par six grands poteaux télégraphiques en fer, qui supportent chacun 48 fils, et sont dressés devant la façade. Derrière ces poteaux, et contre le mur, sont des pylônes, composés de faisceaux enroulés de fils de cuivre, qui ont 5 mètres de hauteur. Entrons dans la première salle, ou plutôt dans une sorte de vestibule précédant la grande et belle pièce qui forme le pavillon proprement dit. Ce vestibule est consacré au matériel des lignes télégraphiques aériennes, des lignes pneumatiques et des lignes souterraines. On y remarque un grand commutateur de piles et de lignes, et, sur les murs, deux cartes, indiquant, l’une le réseau général des lignes télégraphiques de France, l’autre le réseau pneumatique de Paris. A droite est la salle des piles, pavée en mosaïque. Son mode particulier d’éclairage permet de voir parfaitement la disposition des piles. A gauche, se trouve un spécimen de l’appa- reil pneumatique que l’on voit à l’intérieur des bureaux des postes et des télégraphes, et qui sert à l’expédition des dépêches à l'intérieur de Paris, au moyen de l’air, soit raréfié, soit com- primé. Près des tubes pneumatiques est une réduction du grand appareil qui sert, dans les usines de la Seyne, près de Toulon, à fabriquer, par torsion et enroulement des fils, les câbles sous-marins. Les appareils et outils pour la pose des conducteurs de la télégraphie électrique souterraine, sont placés non loin de là. Nous allons donner une idée sommaire des instruments et appareils que nous venons d’é- noncer par leur nom seulement. C’est d’abord la télégraphie pneumatique. On sait que les télégrammes pour l’intérieurl de Paris sont expédiés, aujourd’hui, non par les' fils télégraphiques, mais dans des tubes métal- liques, où ils sont poussés par l’action de l’air, comprimé ou raréfié. Nous représentons dans la figure 1 le bureau de poste pneumatique de la Bourse, à Paris, le plus important de tous; car tandis que les bureaux ordinaires ne renferment que quatre ou deux appareils, celui de la Bourse en ren- ferme douze, disposés, ainsi qu’on le voit, en deux rangées parallèles, de six appareils cha- cune. La l'jne qui sert à l’envoi et à la réception des étuis à dépêches est double. Dans l’une, on aspire, au moyen du vide, les étuis; dans l’autre, on les pousse au moyen de l’air com- primé. Les tubes composant cette double ligne sont en fonte, leur diamètre est de 63 millimètres; leur rayon de courbure, pour la traversée des rues, n’est jamais moindre de trois mètres, et la pente qu’on leur donne ne dépasse pas cinq centimètres par mètre. La compression de l’air dans l’une des con- duites, ainsi que le vide, ou plutôt la simple raréfaction de l’air, dans l’autre, sont produits dans un certain nombre d’usines à vapeur, réparties dans Paris, et qui actionnent des pompes à air. C’est à la voûte des égouts que sont suspendus les tubes pneumatiques. Ils se trouvent là par- lement en sûreté, et à l’abri de toute altéra- tion. Les cartes-télégrammes de Paris pour Paris, réunies quand elles sont en nombre suffisant, sont enfermées dans un étui cylindrique en fer, garni de feutre. Le diamètre de ccs étuis est de 4,5 cen- timètres. Cinq ou six, placés à la file, composent un véritable train d'étuis qui part toutes les trois minutes, sur la ligne directe du poste central (de l’IIÔtel des postes à la Bourse). Voici comment ce train d’étuis peut circuler rapidement à l’intérieur des conduites, soit de vide, soit d’air comprimé. L’étui placé en tète du train sert de piston. A cet effet, il est garni, à sa partie supérieure, d’une rondelle de cuir flexible, de 80 millimètres de diamètre, dont les bords, qui lui forment comme une espèce de collerette, viennent s’ap- puyer contre les parois du tube, quand l’air comprimé (ou la pression extérieure, dans le cas du vide) vient à le presser. Et comme le reste dos étuis est attelé au premier, lo train entier est entraîné dans le réseau tubulaire. Quand remployé tubiste veut faire partir un train d’étuis, il réunit en un paquet les dépêches qu’il a reçues, et il les place dans un, deux ou trois étuis, selon le nombre des papiers. Ensuite, il recouvre l’étui d’une chemise de cuir, et il l’introduit dans la boîte carrée de laiton qui se remarque dans notre dessin, en plaçant en avant l’étui porteur de la collerette de cuir flexible, qui doit faire office de piston. L’employé avertit alors, par la sonnerie électrique, la station cor- respondante, du départ des étuis. Pour les expé- dier, il ouvre le robinet que l’on remarque sur le même dessin, et le train part aussitôt. La sonnerie électrique du correspondant l’avertit quand ce train est arrivé à. destination. Le jeu est le même pour recevoir un train de dépêches. L’employé tubiste de la station corres- pondante avertit son collègue, au moyen de la sonnette électrique, du moment de l’envoi du train, et, bientôt, un bruit de choc à l’intérieur de l’appareil annonce son arrivée. Alors il opère comme pour le départ, c’est-à-dire qu’il ouvre a boîte de laiton, après avoir obturé l’inté- rieur de la conduite, et il extrait les étuis de la boîte. La vitesse du voyage des étuis varie selon la pression ou le degré de raréfaction de l’air qui existe à l'intérieur des conduites. Sur des lignes très courtes, c’est-à-dire dans les condi- tions les plus favorables, où il suffit d’une pres- sion de 40 centimètres de mercure, la vitesse est de 1 kilomètre par minute. On voit, avons-nous dit, sur les murs du vestibule du Pavillon des Postes et Télégraphes. le tableau du réseau des tubes de la poste pneu- matique de Paris. Ce réseau est aujourd’hui de plus de 200 kilomètres. On y voit également l’emplacement des usines à vapeur pour la compression de l’air, ou sa raréfaction. Nous ne dirons rien des appareils servant, dans l’usine de la Seyne, à Toulon, à fabri- quer les câbles sous-marins par l’enroulement des fils et leur revêtement d’une substance non conductrice, la gutta-percha. Ces appareils, aujourd’hui bien connus, n’ont subi que peu de modifications depuis l'origine de la télégraphie transatlantique. Il n’en est pas de même des instruments, outils et appareils, servant à enfouir les fils de la télégraphie souterraine. On a beaucoup varié les dispositions à donner à ce genre de conduc- teurs. La collection d’outils, de conduites, de canaux et de câbles divers, qui est mise sous les yeux du visiteur, est fort instructive, sous ce rapport. On apprend ainsi que les conducteurs de la télégraphie souterraine diffèrent peu aujour- d’hui des câbles sous-marins. Ils sont enfermés dans des tuyaux de fonte, et assez souvent en- fouis le long de la voie des chemins de fer, ce qui est la route la plus sûre et laplus avantageuse d’installation en ce qu’elle facilite les travaux et les réparations. Ces tubes de fonte contiennent 3, 4 ou 7 fils, selon les besoins du service. L'âme, ou le fil central du câble, est un fil de cuivre de de diamètre, que Ton recouvre <l’unc gaine de gutta-percha; le conducteur prend ainsi un diamètre de 4mm,35. Il est en- suite entouré d’un fort ruban de coton tanné et trempé dans un bain de goudron de Stockholm. Les fils de cuivre recouverts de rubans gou- dronnés, sont étendus côte à côte et attachés, de distance en distance, avec du fil de cuivre, de manière à former un câble. On coupe les atta- ches au fur et à mesure du câble dans les tuyaux. On peut introduire 76 fils dans un tuyau de 0m,076de diamètre intérieur et 120 fils dans ut) tuyau de 0'“',40. Des regards placés au ras de la surface du pavé, et qui ont 0m,76 de longueur sur 0"‘.28 de largeur et O™^1) de profondeur, encastrés dans une dalle en pierre, sont disposés de 100 mètres en 100 mètres, lorsque la ligne est droite, et plus près les uns des autres dans les courbes. Pour franchir les cours d’eau, on se sert de câbles identiques à ceux qui sont posés au fond de la mer pour relier les rivages éloignés. Pour la traversée des tunnels des chemins de fer, on se sert de fils de cuivre isolés par une double gaine de gutta-percha, entourée de chanvre goudronné et recouverte de glu marine. On les fixe, par des crampons de fer, aux parois des tunnels. Dans une petite pièce attenante au vestibule, on voit, avons-nous dit, les piles qui nous ser-