ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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30 L’EXPOSITION DE PARIS tères typographiques, constitue par son origi- nalité, par sa précision et sa rapidité de trans- mission, l’une des inventions les plus remar- quables de notre siècle. Un système télégraphique qui permet, quand le service l’exige, d’augmenter le nombre des dépêches expédiées, sans changer le nombre des appareils, et sans avoir recours à des em- ployés en nombre plus grand qu’à l’ordinaire, est éminemment précieux dans la pratique. Quand l’intensité du travail l’exige, à certaines heures de la journée, par exemple, un bureau central peut, s’il est muni d’un certain nombre d’appareils Baudot, les grouper sur la ligne à desservir, et le mode de transmission reste le même, — c’est le point capital — quel que soit le nombre des employés qui opèrent. Ajoutons que la manipulation du clavier est simple et rapide, l’employé n’ayant à manœu- vrer que cinq touches; et que l’impression, se faisant en caractères d’imprimerie, a l’avantage d’être conforme aux habitudes de la télégraphie. Ces diverses considérations expliquent la fa- veur qui a accueilli le système Baudot en divers États de l’Europe. Malgré tous ces mérites, l’appareil Baudot a pourtant ses détracteurs. On lui reproche son excessive complication, qui fait qu’aucun cons- tructeur ne pourrait se charger, en dehors de la direction et des conseils de l’inventeur, de fabri- quer cet instrument, ou d’en exécuter les répa- rations. De là sont venues plusieurs tentatives pour remplacer l’appareil Baudot. L’appareil Munie, qui se voit dans le Pavillon I des Postes et Télégraphes, paraît destiné à don- ner, à moins de frais et avec moins de complica- tions, les mêmes résultats que le système Bau- dot. Mais ce qui nous a le plus frappé, en fait 1 d’appareils destinés à rivaliser avec l’appareil üaudot, c’est l’appareil électro-acoustique de M. Mercadié, directeur des études à l’Ecole po- j lytechnique. Considérons un diapason musical en état de 1 vibration sonore, et admettons que ses vi- 1 bralions qui, dans les conditions ordinaires, s’arrêtent au bout d’un certain temps, soient maintenues, entretenues, par un petit moteur électrique, nous aurons un corps en état de mouvement permanent et uniforme. Ce mou- vement uniforme peut être mis à profit pour établir et interrompre alternativement la circu- lation d’un courant électrique dans un fil con- ducteur. Si l’on prend un certain nombre de dia- ' pasons donnant exactement la même note, c’est- j à-dire, par exemple, le si aigu de la troisième ! octave (Si3), on aura un certain nombre de dia- j pasons résonnant d’une façon identique, et pou- ! vant rétablir ou interrompre alternativement I la circulation d’un courant électrique. Si enfin l'on met tous ces diapasons en rapport avec le même fil conducteur, on pourra produire, au moyen de ce fil, l’expédition de signaux succcs- sifs, se succédant sans se mêler, et provoquer ainsi, sans aucun organe compliqué, sans dis- tributeur analogue à celui de M. Baudot, l’envoi successif d’un certain nombre de dépêches par le même fil. Tel est le principe général du télégrapheacous tique à transmission 'multiple de M. Mercadié, fondé sur l’emploi du diapason musical. Nous l’avons examiné avec le plus vif intérêt, car c’est évidemment la plus curieuse invention que l’on ait faite depuis longtemps dans la télé- graphie, et nous croyons que nos lecteurs sui- vront notre exemple LES MARCHANDS DE VICTUAILLES AU PONT D’IENA A plusieurs reprises, nous avons signalé à nos lecteurs le spectacle pittoresque qu’offrent les abords de l’Exposition, au moment où les visiteurs, pour éviter de sortir du Champ de Mars, vont s’approvisionner auprès des mar- chands ambulants qui stationnent le long des grilles. Dernièrement, nous reproduisions les marches du vestibule Desaix, couvertes de dî- Après le grand salon consacré aux appareils lélégrapliiques, se trouve une petite pièce spé- cialement réservée au service des postes. Là se voit un wagon-poste, c'est-à-dire le véhicule dans lequel les employés de la poste, pendant la mar- che des trains de chemins de fer, préparent la distribution des lettres sur le parcours de la ligne. Les curieux se plaisent à entrer dans ce wagon-poste, pour en examiner les dispo- sitions, les casiers, les boîtes, etc. Une parti- cularité de ces casiers consistant à renverser l’ordre des adresses, selon la marche en avant . ou en arrière, est particulièrement ingénieuse. Le long des murs se trouvent placés des cartes et des graphiques, indiquant la progres- sion des opérations de la caisse d’épargne pos- tale. Mais ce qu’il y a de plus curieux dans celte dernière salle, c’est le joli truc mécanique, aujourd’hui adopté sur plusieurs trains de nos chemins de fer, et depuis longtemps en usage en Amérique, pour prendre un sac de dépêches et journaux, sans arrêter la marche du train, et, en même temps, pour remettre en échange le sac de dépêches et journaux au train opposé. En général, pour remettre à chaque station le sac de dépêches et prendre l’autre en échange, on arrête le train, c’est-à-dire on perd du temps. Divers inventeurs se sont ingéniés à effectuer cet échange d’une manière automatique. On voit àl’Exposition deuxmodèles différents de ces appareils. Dans l’un, le mécanisme de prise du sac est installé sous le châssis, c’est-à- dire près du sol, et les sacs de dépêches tombent sur la voie. Mais ce procédé présente, dans la pratique, plusieurs inconvénients, et les Compa- gnies de chemins de fer ont adopté le second système, dont on voit le modèle à l'Exposition et dont le jeu amuse beaucoup les visiteurs. Une sorte de potence, mobile au moyen d’une charnière, et portant le sac de dépêches, est déve- loppée par l’employé au moment où le train se croise avec le train opposé. Ce levier accroche le petit sac de dépêches suspendu à la potence toute pareille du train opposé, et, par un méca- nisme ingénieux, le même levier saisit le sac suspendu à une autre potence du même train et placé inférieurement. Beaucoup de personnes s’amusent à voir répéter cet échange automa- tique sans arrêt, invention bien en rapport avec le désir toujours croissant de réduire le temps d’arrêt pour les voyages en chemins de fer. La salle des postes termine le Pavillon des Postes et Télégraphes, dont tous les appareils, le mobilier, les menuiseries, etc., ont été exécutés parle personnel des ateliers de l’administration. Après cela, on n’a plus qu’à prendre la porte de sortie, pour aller respirer l’air pur de l’Espla- nade des Invalides, ainsi que l’a fait l’auteur de cette petite promenade sans prétention. Louis Figuier. neurs. Aujourd’hui, l’un de nos dessins repré- sente l’entrée du pont d’Iéna. Le coup d’œil, de ce côté, n’est pas moins cu- rieux. Les grilles sont longues et peu élevées, ce qui permet à un grand nombre de vendeurs d’oiïrir facilement leurs victuailles au public affamé et altéré. Ce public est un peu spécial : ce sont d’a- bord ceux qui affectionnent les bords de la Seine; une fois les provisions faites, on les voit traverser le pont et descendre sur les berges; là, ils s’installent sur les vastes perrons du pa Villon de l’Exposition maritime et fluviale, au pied des phares et des moulins à vent, et sur le trottoir qui longe le fleuve. Tout en man- geant, on a le gai spectacle des yachts qui sont à l’ancre, dans l’emprise qui fait partie de l’Exposition; les Mouches, les Hirondelles vont et viennent, bondées de monde; les ma- gnifiques bateaux du Louvre se croisent, tout brillants de sculptures et d’or; puis il y a les bateaux de plaisance, les canots, et parfois même les pirogues de l’Esplanade des Invalides, qui descendentla Seine jusqu’à l’ile des Cygnes; le long du quai sont amarrés des voiliers, des torpilleurs, des barques de pêche venues de Norvège et de Hollande. C’est un spectacle tout nouveau pour beaucoup de Parisiens qui, assis au milieu des bouées, des ancres, des cor- dages et des signaux de tout modèle, peuvent, avec un peu d’imagination, se croire trans- portés pour quelques instants dans un port de mer. Après le repas, on visite les yachts et les canots à vapeur, on cause avec les matelots, on se fait expliquer mille choses inconnues. Tout cela est amusant et permet d’attendre gaiement les illuminations et les fontaines lu- mineuses. De l’autre côté du pont d’Iéna et derrière la grille qui sépare le quai des jardins du Troca- déro, les marchands de saucissons ont comme clients les amateurs de Heurs, ceux qui préfè- rent au mouvement de la Seine le calme du parc et le parfum des corbeilles et des massifs. Le fait est qu’au Trocadéro les dîneurs en plein air n’ont que l'embarras du choix : les allées sont bordées de bancs, de fauteuils et de chai- ses confortables aimablement exposés par la Ménagère, Allez frères, Tronchon et autres; à chaque pas on rencontre des tentes, des cabi- nes en osier, des parasols, véritables salons pour noces et festins, où l’on s’installe en fa- mille et par bandes joyeuses. Il ne faudrait pas croire que ces marchands ambulants qui entourent le Champ de Mars de leurs charrettes et de leurs étalages variés fas sent une concurrence déloyale aux établisse ments installés dans l’intérieur de l’Exposition La police municipale n’aurait pas toléré leur présence sur la voie publique, si les restau- rants, les cafés, les brasseries, les bars et les nombreux kiosques qui payent concession au Champ de Mars comme à l’Esplanade des Inva- lides, n’eussent été reconnus insuffisants pour alimenter les cent vingt mille visiteurs qui pé- nètrent chaque jour dans l’Exposition. Et, du reste, personne ne songe à se plain- dre et cbucun fuit des aiTuires d’or. Voici Quel- ques chiffres recueillis au hasard : le jour de 1 Assomption, Duval a servi près de vingt mille repas; la marchande de gaufres hollandaises a vendu plus de six mille gaufres; un kiosque a débité quatre cents litres de vin, un autre près île deux mille verres de cidre; le four modèle installé an palais des Produits alimentaires a vendu quarante-deux mille gâteaux. Voilà des statistiques qui ont leur éloquence.