ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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07 L’EXPOSITION DE PARIS L’EXPOSITION RÉTROSPECTIVE MILITAIRE L’Exposition rétrospective militaire se rattache, dans le plan général de l’Expo- sition, à l’histoire du travail et des scien- ces anthropologiques. Elle occupe une partie du Pavillon du Ministère de la Guerre, sur F Esplanade des Invalides. Le premier objet qui frappe les yeux du visi- teur, lorsqu’il pénètre dans ce pavillon par le vestibule central, est un trophée de quatorze drapeaux placé au milieu et dont le cartouche porte l'inscription : « R. F. 188!). — Aux anciennes armées françaises. » Ce cartouche peut être re- gardé comme une dédicace indiquant le butde l’Exposilion rétrospective. La com- mission, qui, sous la présidence de M. le général Coste, s’est occupée, avec aillant de zèle que de compétence, d’organiser et d’installer cette exposition, a cherché tout d’abord à représenter l’histoire de l’armement, de l’habillement et de l’é- quipement dos troupes françaises et à en suivre les transformations jusqu’à la guerre de 1870, date marquée par elle- même comme le terme final de son œu- vre. Elle no s’est pas arrêtée là et s’est efforcée de rappeler au souvenir de la génération actuelle les hommes de guerre qui, sous un titre plus ou moins élevé, se sont signalés dans les guerres soutenues par notre pays. A cet effet, elle a réuni un certain nombre de portraits, de bustes et de tableaux représentant les personnages militaires, ainsi que (Farmes et d’objets divers leur ayant appartenu ou servi. Tout cela provient de sources multiples. En premier lieu, on a mis à contribution le Musée d’artillerie de Paris et le Musée historique du palais de Versailles; on s’est adressé ensuite aux musées de pro- vince; enfin, plusieurs familles ont bien voulu prêter les portraits et souvenirs qu'elles possèdent. La collection ainsi obtenue s’est trouvée forcément limitée par la nécessité de se pas dépouiller les musées de Paris et do Versailles au mo- ment même où ils devaient être visites parles nombreux étrangers qu’attire l’Ex- position Universelle, p,t par la répugnance de quelques villes ou familles à se dessai- sir d’objets auxquels elles attachent un grand prix. Il est d’ailleurs bien peu d’hommes de guerre, ayant vécu aiilérieu- rement au règne de Louis XIV, dont on ait le portrait et l’on, n’a conservé qu’un trèspetit nombre d’objets ayant appartenu aux personnages de ce temps. Ainsi, de toutes façons, malgré l’activité et la com- pétence de la commission, malgré le bon vouloir qu’elle a rencontré presque par- tout, son exposition devait présenter de nombreuses lacunes. Telle qu’elle est ce- pendant, elle offre l’aspect le plus saisis- sant et l’intérêt le plus vif. La commission a classé les objets en cinq categories correspondant aux cinq grandes divisions do l’armée, savoir : état-major et commandement, infanterie, cavalerie, artillerie et génie. Celte classi- fication laissait un peu de place à l’arbi- traire en cc qui concerne l’état-major, et plus d’un général qu’on y fait figurer aurait pu à aussi bon droit, à un meilleur peut-être, représenter l’infanterie on la cavalerie; mais c’est là une nuance d’ap- préciation fort peu importante et qui ne change rien à la valeur de l’exposition. Chacune dos cinq catégories occupe une salle à part : l’état-major ou plutôt le. com- mandement a pris en outre possession du vestibule. A tout soigneur, tout hon- neur. L’artillerie et le génie, représentés par des objets généralement lourds, sont placés dans deux salles du rez-de-chaus- sée; les autres catégories so trouvent à l’étage. Commençons notre visite par le vesti- bule. Le trophée dont j’ai déjà parlé comprend quatorze drapeaux, dont le plus ancien est un étendard de cavalerie du règne de Louis XIV et dont les plus modernes sont trois drapeaux du règne de Napoléon III. Sur des tables sont dis- posés de gros volumes contenant l’histo- rique de tous les régiments de l’armée française. Ces historiques sont aussi simples que possible. Ils indiquent l’ori- gine dos corps de troupes qui ont, à îles époques successives, porté le numéro du régiment dans la même arme ou subdi- vision d’arme (infanterie de ligne, infan- terie légère, cuirassiers, dragons, chas- seurs, etc.), les noms de leurs chefs de corps, lescampagnesauxquellesils ont pris part. Los visiteurs do l’Exposilion parais- sent les consulter avec plaisir. Chacun aime à connaître l’histoire du régiment dans lequel lui-même ou un de scs parents a servi. Dans le même vestibule figurent, par leurs portraits ou leurs bustes, le grand Coudé, Catinat, Villars, Maurice do Saxe, Bonaparte, Gouvion Saint-Cyr, Lecourbo, Davout, Bugoaud. Lastatuedo Bonaparte, lieutenant d’artillerie, par Guillaume, s’y trouve certainement à sa place : j’avoue cependant que j’aurais aimé à le voir dans la salle de l’artillerie. Celte arme est plus pauvre que les autres on grandes illus- trations militaires, et il est fâcheux qu'on ait été pour ainsi dire obligé delà priver tic la plus grande de toutes. Je me hâte d’ajouter que j’exprime là un regret ot nullement une critique. Doux vitrines contiennent les souvenirs de Napoléon donnés par son fidèle compagnon d’eiil, le général Bertrand, à la ville do Château- roux. On voit encore dans ce vestibule l’épée de Bonaparte lieutenant d’artillerie, le chapeau qu’il portait à la bataille de Waterloo et qui appartient au prince Jérôme, cct habit d’uniforme do chas- seurs à cheval do la garde (petite tenue) avec les épaulettes de général. Le reste, c’cst-à-dire la plus grande partie de la catégorie État-major, sc trouve à l’étage, dans la salle V. Les personnages qui ont vécu antérieurement au règne de Louis XIV y sont représentés par Gaston de Foix, Henri IV, les maréchaux de Brissac, Fabert et de Choiseul. Le poi- trail do co dernier porte l’inscription : « Ch. de Choiseul, marquis de Plessis- Praslin, maréchal de France, 50 années de service, 47 batailles et combats, 53 villes soumises, 36 blessures, a servi sous Charles IX, Henri III et Henri IV. » Lo prince do Condé y figure, grâce au prêt généreux do M. le duc d'Aumale, par un portrait où le vainqueur de Rocroi est revêtu d’une cuirasse de son temps, tan- dis qu’on ne connaît guère de lui quelles portraits en costume romain, par un médaillon en bronze de Coysevox, par la paire do pistolets qu’il portait en cam- pagne. Près de là, une table de campagne rappelle des souvenirs multiples. Elle avait appartenu au grand Condé et fut donnée par l’empereur Napoléon Ier au maréchal Lannes, qui s‘en servait habi- tuellement. Vient ensuite lexvme siècle représenté par Chevert, qui, malgré ses hauts faits, ne put être nommé maréchal do France à cause do sa naissance plébéienne, le maréchal de Belle-Isle, etc., et par deux objets des plus curieux, deux sauvegardes du maréchal deNoailles, c’est-à-dirodeux panneaux destinés à être, l’un appliqué comme écriteau de maison à louer, l’autre suspendu comme une enseigne contre la maison à laquelle le maréchal accordait la protection d'une sauvegarde. Pour la période révolutionnaire, on peut voir le costume de Hoche comme général on chef de l’armée de Sambre-et- Meuse en 1797, et celui de Bonaparte, général en chef de l’armée d Italie, en 1796-1797 : ces deux vêtements sont sem- blables, cc qui est tout naturel, puisqu ils (latent de la même époque; un portrait de Carnot, où I illustre organisateur de la victoire est représenté en lieutenant général, particularité très rare; les sou- venirs de Marceau, prêtés par le musée de Chartres, savoir : le sabre de cc jeune et brillant général, sur lequel est gravée une inscription des plus curieuses, et la cara- bine du chasseur tyrolien qui le frappa mortellement; le portrait de Davout en