L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS-
33 ■
général de brigade, à son retour d’Egypte.
La lourde paire de limettes d’or que por-
tait en campagne le vainqueur d’Aucr-
stædt, aussi renommé dans l’armée pour
sa myopie que pour ses talents militaires,
appartient plutôt à la période impériale,
représentée en outre par les portraits de
Lannes, de Masséna, Victor, Poniatowski,
Bessières, Gérard, Mortier, etc.
Dans la môme salle sont les trois bâ-
tons du maréchal Macdonald : celui qu'il
reçut, lors de sa nomination, en 1809,
après la bataille de Wagram; celui que
lui donna en échange le gouvernement de
la Restauration et que le gouvernement
de Louis-Philippe remplaça, après la
Révolution do 1830, par un nouveau bâ-
ton, afin de faire disparaître les fleurs de
Hs d’or. Avec les trois bâtons, M. le duc
de Tarente a bien voulu prêter, pour
l’exposition, le sabre qui venait de Mou-
rad-Bey, le grand chef des mameluks, et
que l’empereur donna, lors de son abdi-
cation, au maréchal Macdonald en signe
d’estime pour ses procédés loyaux. De
Vautre côté de la salle sont : le sabre que
portait Bonaparte à la bataille du mont
Thabor, le vêtement de cour et la selle de
campagne du maréchal Lannes. L’époque
plus moderne est représentée par la coif-
fure légendaire du maréchal Bugeaud,
celle qui donna lieu à la chanson favorite
des troupiers d’Afrique : « As-tu vu la
casquette? »; par le fanion qui suivait le
duc d’Aumale lors de la prise de la smalah.
d’Abd-el-Kader ; par celui qui fut porté
derrière le général Mac-Mahon à l’assaut
de Sébastopol, le 8 septembre 1855, et
qui fut planté sur la tour de Malakoff par
le sergent Lihaut, du 2e zouaves.
A la suite de la salle V se trouve la
salle U, consacrée à l’infanterie, au centre
de laquelle des vitrines renferment des
gravures, estampes, aquarelles, repro-
duisant les différents uniformes successi-
vement portés par l’armée française et
provenant du legs Dubois de l’Estang,
ainsi que de plusieurs collections particu-
lières dont les plus importantes appartien-
nent à M. le général Vanson, MM. Millon
et Perrot. On y voit aussi de très curieuses
estampes allemandes représentant des
épisodes où figure l’armée française sous
l’empire, des vêtements qui ont été régle-
mentaires à diverses époques et une série
d’armes de tous les modèles adoptés
depuis le fusil 1717, le plus ancien modèle
réglementaire. Cette série fait suite à colle
des arbalètes, arquebuses, mousquets,
usités antérieurement au fusil. L’infante-
i‘ie, comme l’état-major, est représentée
par les portraits de plusieurs militaires
ayant appartenu à cello arme et par des
objets provenant d’eux. Tels sont le jeune
comte de Gisors, fils du maréchal de
Belle-Islo, tué on 1757 à la bataille de
Crefcld; Daumesnil, à la jambe de bois;
Curial, qui commanda les grenadiers de
la garde; Morand, l’illustre divisionnaire
du 3e corps; Lamoricière. Cavaignac, etc.
Je me permettrai d’observer que le général
Daumesnil sortait de la cavalerie et que
toute sa brillante carrière s’était passée
dans les chasseurs à cheval de. la garde
impériale, lorsqu'il fut nommé, après
amputation de la jambe, gouverneur «le
Vincennes : il n’aurait donc pas plus de
droit à figurer dans cello salle que le
commandant Legrand, des chasseurs d’A-
frique, et le duc d’Eltlringen, ancien
colonel de dragons, mort quand il com-
mandait une brigade do cavalerie. Mais la
classification adoptée par la commission
n'avait sans doute rien d’absolu, et, dans
l’installation d’une exposition d’objets si
variés, il y a ou bien des conditions d’em-
placement et de coup d’œil dont il a fallu
tenir compte. Un portrait qui appartient
incontestablement à l'infanterie est celui
de Jean Thurct, doyen dos vétérans du
régiment de Touraine, exposé au Salon
de 1788.
Uno série de dessins au crayon d’Ho-
race Vernct représente des types de
l’armée d’Afrique, parmi lesquels figurent
plusieurs personnages connus ; des sabres,
épées, pistolets d’honneur rappellent le
souvenir des généraux et officiers d’in-
fanterie auxquels ils ont été donnés et
dont ils portent le nom. Une vitrine
contient des souvenirs du combat de Sidi-
Brahim, dans lequel la garnison de
Djemma-Ghazouat fut entourée et massa-
crée par les Arabes d’Àbd-ol-Kader après
unedéfensehéroïque(24 septembre 184S).
On y voit figurer le portrait du lieute-
nant-colonel de Montagnac, commandant
supérieur de Djemma-Ghazouat, peint
par lui-même; son képi, son épaulette
telle qu’on l’a retrouvée sur le lieu du
combat, tout For ayant été arraché par
les Arabes, ainsi que la carabine d’hon-
neur donnée par le roi au caporal La-
veyssière, le plus élevé en gracie des
rares survivants çle cette catastrophe. Je
no citerai plus dans la salle de l’infanterie
qu’un certain nombre de drapeaux de la
garde nationale datant de la Révolution,
un drapeau du 1er régiment de grenadiers
à pied de la garde impériale, celui dont
l’aigle fut embrassée par l’empereur
Napoléon lors des adieux de Fontaine-
bleau, qui fut ensuite conservé par le
général Petit et que son fils, général
lui-même, a prêté pour l’Exposition.
La salle T, affectée à la cavalerie,
présente à peu près les mêmes disposi-
tions que la salle de l’infanterie : des
vitrines centrales y renferment des gra-
vures qui sont groupées par subdivision
d'armes (cuirassiers, dragons, chas-
seurs, etc.) et représentent les transfor-
mations successives des uniformes de la
cavalerie.
Au mur, sur appliques, le." armes régle-
mentaires. Dans des vitrines murales,
sont exposés les uniformes, coiffures et
armes les plus précieuses. Enfin, l’orne-
mentation des murs est complétée par les
portraits et tableaux. Je citerai notam-
ment plusieurs personnages portant la
perruque poudrée et les uniformes du
règne do, Louis XV, le colonel de Machault
entonne do mestre de camp do Langue-
doc (dragons), le maréchal do Castries
revêtu de l’habit rouge de la gendarmerie,
dont il commandait la compagnie écos-
saise et dont, il était en même temps
l’inspecteur général ; le chevalier de
Grassin, l’organisateur et le chef d’un des
corps de partisans les plus renommés du
xvm0 siècle, les arquebusiers de Gras-
sin, levés en 1744; Auguste de Col-
bert, qui promettait de prendre place au
premier rang de tous les généraux de
cavalerie de la Grande Armée, lorsqu’il
fut tué à trente et un ans clans un combat
d’avant-poste, en Espagne; à côté do lui
est son fils, M. le marquis de Colbert-
Chabanais, qui a écrit sur lui les souve-
nirs les plus intéressants; Lasalle, le type
du hussard (portrait peint par Gros et bien
connu par ses reproductions en gravure) ;
un beau portrait de Murat peint par
Girodet; le tableau populaire d’Horace
Vernet, qui représente Poniatowski, à
cheval, se précipitant à Leipzig dans les
flots do l’Elster (qui n’a pas vu clans son
jeune âge une gravure grossière de ce
tableau figurer sur les murs d’un cabaret
ou d’une auberge de village?) ; le lieute-
nant de Lauriston, du 20e chasseurs, au
combat d’Amsteteen 1809 (fils du maré-
chal, devenu plus tard lui-même officier);
— deux épisodes de Waterloo, l’un peint
par Langlois et représentant le colonel
Bro, du 4e lanciers, entouré par les dra-
gons écossais de Pensséby; l’autre,
dessiné à la sépia par Horace Vernct, et
consacré à Faction glorieuse du maréchal
des logis Orban, de ce même régiment,
arrachant aux dragons écossais l’aigle du
45e de ligne dont ils venaient do s’em-
parer; — le colonel de Belmont Briançon,
qui commandait à Reims, dans la cam-
pagne de 1814, le 3° régiment des gardes
d'honneur; plusieurs des cavaliers des
plus célèbres de la Grande Armée, Pajol,
Arrighi. Lefebvre-Desnouettes, Caulain-
court, Franceschi, de Brack, deMarbot;
sous la Restauration, les colonels do
Talhouët, des Moutiers-Merinville, do
Nadaillac, les trois frères do Mac-Mahon.
Parmi les vêtements, coiffures et
uniformes les plus curieux, on remar-