L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
quera une série de casques qui provient
du Musée (Fartillerie; — la riche collection
Meissonier, comprenant, entre autres ob-
jets, une tenue complète du l01' régiment
de cuirassiers sous Napoléon Ier, avec le
harnachement paqueté; — la cuirasse du
carabinier Fauveau, tué à Waterloo,
cuirasse dans le plastron et dans le dos
de laquelle un boulet a fait emportc-pièce ;
elle appartient à M. le colonel de Lichten-
stein ;— i‘uniforme complet du colonel du
7'’ hussards, provenant du général de
Marbot, qui commanda le régiment en
1814 et 1815; — laveste rouge,doublée
d’une cotte de mailles, portée par le
général Edouard de Colbert, alors qu’il
était adjudant-major aux mameluks de
la garde.
Parmi les armes, le sabre donné par le
général Bonaparte au capitaine Arrighi
après le combat de Salehieh, et l’épée
d’honneur offerte au même par les offi-
ciers, sous-officiers et soldats du 1er dra-
gons, qu’il commandait à Wertingen où
il fut grièvement blessé ; le sabre du
général Wal I lier, chef de la cavalerie de la
garde impériale ; l’épée de Pajol, le héros
de Montereau; le sabre, le portefeuille,
la cuirasse du colonel Grandjean, du
2e cuirassiers (les doux pièces do la
cuirasse sont trouées par un éclat d’obus,
reçu à Waterloo) ; les pistolets donnés par
Mourad-Bey à Edouard de Colbert ; ceux
que Bonaparte envoya à Auguste de Colli-
gny, blessé au siège de Saint-Jean-d’Acre,
on y joignant un billet qui se terminait
ainsi : « Certain que personne n’en fera
meilleur usage. » Enfin, l’étendard de
Languedoc-Dragons (6° chasseurs), et
celui du 10e hussards, rapporté de Russie
en 1814.
Pour visiter l’exposition de l’artillerie
cl. du génie, il faut, comme je l’ai dit,
redescendre au rez-de-chaussée, où les
salles F et I) sont respectivement consa-
crées à ces deux catégories. Sur destables
contre les murs et au centre de la salle F,
sont placés les petits modèles du Musée
d’artillerie qui permettent de suivre l’his-
toire complète du matériel. Au mur sont
appliqués des dessins représentant les
uniformes successifs de l’artillerie et
quelques portraits ou souvenirs de per-
sonnages ayant appartenu à cette arme :
Gribeauval, le créateur de l’artillerie de
campagne; Songis, premier inspecteur
général de l’artillerie sous Napoléon Ier ;
Éblé, le héros à jamais illustre de la Béré-
sina; le maréchal de Laurislon, qui com-
manda la grande batterie de Wagram ; la
Riboisière, qui succéda à Songis comme
premier inspecteur général, ancien ami
de Napoléon Bonaparte au régiment d’ar-
tillerie de la Fère, type d’honneur, do
loy auté et de probité. Un tableau peint par
Gros représente le général le matin de la j
bataille de la Moskowa, au moment où il
fait ses adieux à son fils, lieutenant de
carabiniers, qui allait être tué en chargeant
avec son régiment ; le général Foy, officier
d’artillerie distingué avant d’être un gé-
néral renommé et un orateur politique
incomparable ; M. le colonel de Salles,
commandant le 5e chasseurs, a prêté, pour
l’Exposition, le buste du maréchal Valée,
un grand nombre d’objets lui ayant appar-
tenu et un tableau d’Horace Vernet qui le
représente faisant visiter la brèche do
Constantine au duc de Nemours. Le maré-
chal Valée compte à la fois dans la période
du premier empire, pendant laquelle
il s’illustra cri concourant à la prise des
places de l’Aragon, sous les ordres de
Suchet, et clans la période plus moderne
comme gouverneur général de l’Algérie.
En somme, la salle do l’artillerie et celle
du génie, qui vient après, sont moins riches
que les autres en personnages marquants.
Au milieu d’un panneau se trouve 1 éten-
dard de l’artillerie do la garde impériale,
avec cette inscription : « Vienne, Berlin,
Madrid, Milan, Moscou, Varsovie, le
Caire. » Le corps des canonniers séden-
taires de Lille, illustre depuis le bombar-
dement de cette ville en 1792, a envoyé
les portraits d'un certain nombre de ses
commandants et des pièces relatives à
son organisation ainsi qu’à scs services.
Le milieu de la salle D, affectée au gé-
nie, est occupé par les plans en relief
d’un certain nombre de nos places fortes,
telles qu’elles étaient il y a quarante ans,
avant d’avoir subi les transformations
modernes, et par de petits plans en relief
représentant des épisodes supposés de la
guerre de siège. Comme illustrations mi-
litaires, le génie présente Vauban, le pre-
mier des ingénieurs de tous les temps et
de tous les pays; Evrard, son prédé-
cesseur; de Cormontaigne, son meilleur
élève; le maréchal Vaillant; le général
Bizot, tué au siège de Sébastopol ; Monta-
lembert, qui proposa, dès la lin du
xvni0 siècle, le système do fortifications
aujourd’hui généralement adopté, et qui
est un exemple remarquable des persécu-
tions que font subir aux innovateurs les
partisans opiniâtres de la routine.
Au rez-de-chaussée du pavillon se
trouve encore la salle E, consacrée aux
armes de l’Extrême-Orient et dans laquelle
on admire surtout les superbes collections
de sabres japonais do MM. Montefiore,
Gonse, etc.
Si maintenant nous montons à l’étage,
il nous faudra encore visiter la salle P,
affectée au service géographique, dans
laquelle on a réuni les cartes établies en
France avant la carte « dite do l’état-ma-
jor » ; la salle Q, consacrée aux autogra-
phes de nos hommes de guerre et
aux ouvrages rares traitant des ques-
tions militaires; la salle R, contenant
la magnifique collection d’armes et d’ar-
mures de M. Riggs, une des plus com-
plètes qui existe et qui a fourni à l’Expo-
sition plus de 3,000 pièces, dont plu-
sieurs sont uniques en leur genre; la
salle S, qui renferme diverses collections
d’armes, et notamment celle de M. Spit-
zer, où se trouvent de véritables mer-
veilles ; enfin, la salle M, où l’on verra
l’Exposition rétrospective de l’histoire de
la ferrure, comprenant plus de 800 types
différents de fers à cheval, l’histoire de
l'escrime, et l’Exposition rétrospective
militaire belge. La Belgique est la seule
puissance qui ait pris part à l’Exposition
rétrospective militaire; le salon qui lui
est consacré, très artistiquement décoré,
contient les dessins reproduisant les uni-
formes de l’armée belge, ainsi que les
modèles des différents fusils mis en ser-
vice avec les modèles réduits des bou-
ches à feu et des voitures, le tout orga-
nisé par une commission militaire que
préside M. le général d’Olivier, et installé
par le capitaine de Hentsch, des grena-
diers belges.
On lo voit, l’Exposition rétrospective
militaire est des plus riches et des plus
intéressantes. Plusieurs journées seraient
nécessaires pour la visiter en détail et
avec attention. Elle ne fait pas seulement
honneur au zèle, à l’activité et à la com-
pétence des membres de la commission
présidée par M. le général Coste ; elle
h’offre pas uniquement un spectacle cu-
rieux et intéressant : son aspect est sur-
tout propre à faire vibrer la fibre patrio-
tique dans le cœur de tous les visiteurs
français, et à inspirer aux visiteurs étran-
gers le respect du passé militaire de la
France, gage de son avenir.
Général Thoumas.
LE CHEMIN DE FER GLISSANT
La curiosité du public et l’intérêt des hommes
spéciaux sont vivement excités par un chemin
de fer qui fonctionne chaque jour, à l’Exposi-
tion, dans la rue de Constantine, de l’Esplanade
des Invalides, sur une longueur d’environ cent
cinquante mètres.
Ce chemin de fer n’a pas de roues; il glisse
sur de larges rails, ou mieux sur une mince
couche d’eau interposée entre les patins et les
rails. 11 est l’œuvre d'un éminent ingénieur,
M. A. Barre, à qui n’en revient pas l’idée pre-
mière, mais qui l'a du moins rendu absolument
pratique par les perfectionnements les plus pré-
cieux.
C’csl l’ingénieur-hydraulicien D.-L. Girard
qui avait inventé le chemin de fer glissant,
vers 1852. M. Girard, avec des ressources mises