L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
nouveaux, de petits fers originaux, de
gravure finement exécutée, sans argent
largement dépensé. Les collectionneurs
soucieux do leur renom ne doivent pas
hésiter à se lancer dans l’individualisme
absolude leurs reliures. Ce sont les grands
amateurs, je le répète, qui toujours ont
créé les grands relieurs ; Grolicr, Longe-
pierre,d’IIoym, Lavallière et tant d’autres
étaient les surintendants passionnés de
leurs bibliothèques, et c’est à leur initia-
tive ardente que nous devons les beaux
livres qu’ils nous ont légués.
Octave Uzanne.
---o c ; e ’oo-
LES PAYS ÉTRANGERS A L’EXPOSITION
LA GRÈCE
La Grèce est un des premiers États qui, offi-
ciellement, ait accepté l’invitation de la France
au grand tournoi pacifique des nations.
Comme témoignage de la sympathie du gou-
vernement et du peuple grecs pour la France,
la Chambre hellénique a voté à l’unanimité une
subvention de 200,000 francs; le gouvernement
a assuré le transport de tous les produits desti-
nés à l’Exposition, jusqu’à Marseille, par les
navires de l’État; enfin, le comité de l’Exposi-
tion olympique d’Athènes, qui avait pu se ren-
dre un compte exact des progrès réalisés par
l’industrie nationale depuis une dizaine d’an-
nées, s’empressa de mettre la somme de
100,000 francs à la disposition du comité d’or-
ganisation de Paris, pour les frais d’installa-
tion de la section.
Au Champ de Mars, l’emplacement occupé
par la section grecque se trouve situé dans le
pavillon des Groupes divers, qui fait suite aux
Arts libéraux, avec façade de 33m,30 sur l’ave-
nue de Sufïren, vis-à-vis du Pavillon chinois.
Séparée de la Serbie, à droite, par le passage
Desaix, elle a à sa gauche la République de
Saint-Marin et s’appuie aux sections de l’Espa-
gne et du Portugal.
La superficie de son emplacement est de
600 mètres carrés, et, sauf les beaux-arts, tous
les produits du pays s’y trouvent concentrés.
Environ 300 exposants.y sont représentés.
La face donnant sur l’avenue de Sufïren est de
pur style grec ancien. Aucentre, devant laporte,
se dresse la belle statue de Minerve de Drussis,
dont l’original décore la cour do l’Académie
d’Athènes.
La fable nous apprend que Métis, la réflexion
personnifiée, première épouse de Jupiter, se
trouvant dans une situation intéressante, prédit
à son seigneur et maître qu’elle aurait d’abord
une fille et ensuite un fils qui deviendrait maî-
tre du ciel. Le roi des dieux, effrayé de cette
prédiction, avala Métis. 11 ressentit bientôt un
affreux mal de tête, et, pour alléger sa dou-
leur, il pria Vulcain de lui fendre la tête avec
sa hache.
Vulcain fit bien quelques façons, mais s’étant
enfin rendu aux désirs du roi des dieux, sous
son coup de hache, le cerveau de Jupiter s’ou-
vrit tout grand, et il en sortit sa fille Athéné
(Minerve), armée de toutes pièces, et qui de-
vint aussitôt la nouvelle incarnation de la sa-
gesse divine. Or, un certain Cécrops, qui venait
de fonder une ville, était à la recherche d’une
divinité protectrice pour la nouvelle née. Nep-
tune et Athéné posent immédiatement leur
candidature. Ayant l’embarras du choix, les
nouveaux citadins décident qu’on donnera la
préférence au candidat qui produirait la chose
la plus utile.
Neptune frappe la terre de son trident, crée-
le cheval et fait jaillir une source d’eau de mer,
indiquant par là que le nouveau peuple serait
navigateur et guerrier.
Mais Athéné s’empara aussitôt du cheval, le
dompta et en fit un animal domestique, puis,
ayant frappé la terre de sa lance, elle fit
paraître un olivier chargé de ses fruits, voulant
montrer par là que le peuple serait grand par
l’agriculture et l’industrie.
On alla aux urnes.— La chronique nous
raconte que tous les hommes votèrent pour
Neptune, mais que les femmes, qui avaient le
bonheur d’exercer les droits politiques, votèrent
pour Athéné.— Or, comme elles étaient une
de plus que les hommes, ce fut Athéné qui
l’emporta. La ville pritdonc lenom delà déesse
et lui fut consacrée. Cependant les Athéniens,
craignant le courroux de Neptune qui menaçait
de les engloutir, élevèrent dans l’Acropole un
autel à VOubli, monument de la réconciliation
des deux candidats. — Neptune fut ainsi admis
à partager les honneurs de la déesse, et voilà
comment les Athéniens devinrent un peuple
navigateur en même temps qu’agricole et in-
dustrieux.
C’est ainsi qu’Athéné-Minerve devint la déesse
par excellence pour les Athéniens, comme l’Acro-
pole fut la montagne sainte, parce que la déesse
la choisit comme nécessaire pour défendre la
ville qui n’avait pas de mur d’enceinte. En
effet, Diodore de Sicile nous apprend que les
anciennes villes n’étaient pas entourées de murs,
les rues, sinueuses et étroites, suffisant pour
arrêter l’ennemi, sur lequel on faisait pleuvoir
des dards et des pierres du haut des toits.
Les acropoles ou citadelles étaient destinées à
recevoir en dépôt les choses sacrées et pré-
cieuses, ainsi que les prêtres et les magistrats,
au moment du plus grand danger.
Dans l’Acropole d’Athènes, la grande statue
de Minerve, en bronze, était saluée de loin par
les navigateurs, comme protectrice de la cité.
Ce ne fut que sous l’influence du christianisme
que la confiance que Minerve inspirait dis-
parut.
Zosime, le dernier historien païen, raconte
qu’Alaric s’étant présenté devant Athènes à la
tête de toute son armée, vit Minerve et Achille
apparaître au haut des murailles, et que, épou-
vanté de ce spectacle, il fit aussitôt la paix.
Aussi, sur le panneau de gauche de la façade,
a-t-on peint l’Acropole, c’est-à-dire l’ancienne
Grèce avec tout ce qu’elle rappelle des gloires
de ce plus petit pays du monde qui a eu l’heu-
reuse fortune de produire le plus grand nombre
d’hommes illustres, tandis que le panneau de
droite nous montre les mines du Laurium,
c’est-à dire la Grèce moderne et tous les progrès
réalisant le vœu de sa déesse protectrice, la
Grèce industrielle, commerciale et agricole.
Sur les chambranles de la porte d’entrée sont
les noms des hommes illustres de la Grèce:
Homère, Sophocle, Démosthène, Platon, Phidias
Ictinos, Apelle, Zeuxis, Léonidas, Thémis-
tocle, Périclès, Alexandre, etc. — le passé im-
mortel contemplant la jeune Grèce et ses pro-
grès industriels.
■ Dans les cartouches qui couronnent la frise
sont gravés les noms des grandes batailles qui
ont été livrées pour la liberté de la patrie; d’une
part : Thermopyles, Marathon, Platée, Salamine;
d’autre part: Souli, Missolonglii, Navarin,
Ipsara.
L’entablement, la corniche, le soubassement
de cette décoration, richement sculptés et peints
en couleur foncée, encadrent heureusement les
peintures et présentent un aspect tout à la fois
sérieux et agréable à l’œil.
Si, maintenant, nous nous présentons devant
la porte intérieure qui s’ouvre sur le passage
Desaix, en face de la Serbie, nous remarquons
letrophéeauxdrapeauxnationaux qui entourent
le blason national, au-dessous duquel se drape
élégamment une portière en tissu du pays. A
droite et à gauche, les murs extérieurs sont
décorés de grands tableaux graphiques qui
fournissent d’exactes données sur le dévelop-
pement industriel, agricole, commercial et
social de la Grèce, pendant ces dix dernières
années. Il y a là, résumée en chiffres, toute
l’histoire de la Grèce moderne, et ces données
sont bien faites pour inspirer la plus entière
confiance en l’avenir de ce pays.
Dans le bas de ces tableaux, de remarqua-
bles planches photographiques nous révélant les
derniers résultats des fouilles opéréessous l’Acro-
pole, statues dont la plupart sont antérieures au
siècle de Solon et de Périclès, c’est-à-dire à
une époque où l’influence condensée de la gym-
nastique sur une longue suite de générations avait
donné à la population libre des Hellènes un haut
degré de perfection physique. Or, cette perfec-
tion physique est contemporaine des plus belles
productions de la science, de l’art, de la poésie,
de la littérature.
Ces statues nous rappellent que le premier
souci d’un Grec était d’être beau, fort et soigné;
ces qualités corporelles ne s’obtenaient que par
la culture, et c’est pour cette raison que la
gymnastique a tenu une place si considérable
dans l’organisme social des Grecs.
C’est donc à la Grèce que nous devons la.
forme tangible du beau éternel; c’est elle qui
nous a démontré que la beauté n’était pas dans
la grandeur, mais dans la grâce et l’harmonie.
En passant dans l’intérieur de la section,
nous sommes frappé tout d’abord par l'élégant
groupement des différents produits. Tous les
murs sont recouverts de remarquables copies,
dont les nuances aussi bien que la richesse du
tissu font honneur à cette branche de l’industrie
nationale. Citons parmi les exposants : l’Ou-
vroir d’Athènes, M. Caramonos Porcz, Mmes Po-
lyxène Dounia et Nicolopoulo.
Disséminés dans toutes les parties de la sec-
tion, une véritable galerie de costumes natio-
naux : berger de Naxos, paysan de Patras,
paysannes de l’Attique, un groupe d’habitants
de Corfou, aux costumes éclatants de nuances
variées et ornés de remarquables bijoux; un
paysan et une paysanne de Megara, des femmes
delà Thessalie, un costume de l’île d’Eubée.
Parmi les exposants de ces costumes popu-
laires, nous citerons MM. Coulouri, Armoniaco,
Coussoureli, Dénias, Georgios, Candris, Pano-
pulo, pour la richesse des étoffes et des bro-
deries, la coupe originale et élégante de leurs
costumes.
Le groupe agricole nous présente de très
beaux spécimens de blé, froment, haricots, riz,
pois, seigle, fèves, lentilles, orge, avoine, trèfle,
millet, sorgho, colza, lin, anis. Des raisins secs,
des olives, du miel d’Ilymette, de MM. Mes-
sincri, Travelas, Cheralis, Macryjeanni, Validés
frères, Troai, Paschalidès, Stamboglo. D excel-