ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS 63 sommaire, elles se groupent, fines et char- mantes, comme si elles étaient sœurs des sta- tuettes de la Béotie et de Myrina. M. Alma Tadema est de première force sur l’antique et sur l’art de s’en servir : ce qu’il emprunte à ce passé lointain, c’est son charme familier et sa poésie. L’extrême délicatesse de son pinceau le sert à merveille dans ces restitutions d’un archaïsme adouci. 11 est impossible de mettre au service de types plus élégants une peinture plus souple et plus savoureuse. L’autre tableau de M. Alma Tadema, L’At- tente, est aussi un petit bijou. Une jeune femme est assise sur un banc circulaire dont la con- struction en hémicycle domine la Méditerranée. Au loin, un golfe bleu et une ville à l’horizon. Sur les rebords de la banquette pendent les branches d’un arbuste fleuri. Cette rêveuse ne fait rien : elle attend, elle épie sur la mer bleuissante l’apparition d’un esquif qui lui ap- portera le bien-aimé. C'est, si l’on veut, un sujet de romance, et l’invention n’implique aucun génie; mais ici l’intérêt de la peinture dépasse de beaucoup la portée du motif intel- lectuel. La banquette de marbre où l’amou- reuse est assise est peinte avec une légèreté de pinceau et des transparences de lumière qui touchent au miracle. Il faut se souvenir de ]'Attente comme on se souvient d’un chef-d’œu- vre. M. Alma Tadema, que nous avons connu Hollandais, n’a rien perdu depuis qu’il habite Londres : loin de là, il y a raffiné sa manière, et il est aujourd’hui le premier des peintres de la Royal Academy. L’éloge n’est pas mince : cette Académie privilégiée est peuplée d’artistes de talent qui, dans leur diversité, représentent tous quelque chose et sont l’honneur de l’Ecole anglaise. M. John Everett Millais, qui était encore pré- raphaéliste en 1855, a sensiblement modifié son idéal. Il a perdu de sa singularité et est rentré dans le rang; mais, avec des inégalités et des soubresauts qui ont inquiété parfois ceux d’en- tre nous qui peuvent suivre les expositions annuelles de l’Académie royale, il est resté un très bon peintre, plein d’observation et de finesse. Cette année, M. Millais ne semble pas vouloir montrer son talent sous tous ses as- pects. Il n’a envoyé aucun paysage mélanco- lique comme le Froid octobre, qui eut tant de succès à l’Exposition de 1878. Mais nous avons, au Champ de Mars, une peinture qu’on peut classer parmi les chefs-d’œuvre du maître, le portrait de M. Gladstone. Ce portrait, jus- tement célèbre, a été peint en 1879. Allez le voir, car il est extraordinaire, aussi bien pour la physionomie du personnage, où respire la plus vive intelligence, que pour le talent sé- rieux et fort avec lequel l’artiste a reproduit l’attitude coutumière de l'illustre modèle, ses lèvres muet'es mais éloquentes dans leur si- lence, ses regards où brille l’éclair d’une flamme. La peinture est large et solide; l’exécution est virile et généreuse, et bien telle quelle devait être pour donner une idée exacte du person- nage physique et de son caractère intellectuel. Nous ne voudrions pas contrister nos cama- rades de l’Ecole française, mais nous devons avouer qu’il y a longtemps que nous n’avions vu un si beau portrait. Les autres œuvres de Millais sont moins ma- gistrales; il en est même quelques-unes qui ont peu de signification. 11 y a pourtant de sérieuses qualités dans le portrait du grand mariniste James Clarke Hook (1882), dont nous verrons tout à l’heure les admirables tableaux. Il y a dans ce portrait un robuste sentiment de la vie individuelle, en même temps que des qualités techniques qu’on aurait tort de mépriser. Quand Rembrandt a peint les Syndics des drapiers, il s’est appliqué à rendre l’aspect du tapis qui re- couvre la table autour de laquelle ses person- nages sont assis : il a fait là un merveilleux morceau cte peinture. Appelé à reproduire le paletot d’un peintre de marines, M. Millais n’a pas été un imitateur moins exact de la réalité. Ce n’est peut-être pas faire un grand compliment à un artiste que de lui dire qu’il exprime à merveille le grain et le tissu d’une étoffe; nous le dirons cependant pour compléter la physio- nomie du peintre. M. Millais a marqué dans le mouvement prérapliaéliste : il a été un adora- teur de la nature, et il se souvient de ses amours d’autrefois. Malheureusement, il est d’un .pays où les artistes, incorrigibles gentlemen, n’hésitent pas à faire des concessions au goût mondain. Cette complaisance apparaît évidente dans quelques-unes des peintures du maître. Les Cerises (1879) montrent une petite fille rose et blanche assise sur un tertre à côté d’une provision de fruits rouges. C’est joli et frais comme ces images polychromes quelesjournaux anglais, si habiles dans l’industrie des impres- sions en couleurs, distribuent à leurs abonnés à la veille des fêtes de Christmas. Mais ici, M. Millais est trop préoccupé de l’art déplaire. Il en est de même de Cendrillon (1881) et de la Dernière rose de l’été (1888). Quant aux Bulles de savon (1886), c’est le fameux tableau des Bubbles que nous connaissons depuis longtemps par une chromolithographie qu’un marchand distribue à profusion et qui s’encarte à Londres dans les catalogues. On la voit partout, même à l’Exposition, dans ces endroits écartés dont des écriteaux providentiels indiquent le chemin aux visiteurs ambitieux de l’isolement. L’i- mage de Pears’ soap nous apprend même que le tableau original qui a servi de type à cette af- fiche a été payé 2,200 livres à sir John Everett Millais, baronnet et membre de la Royal Aca- demy. Ces Anglais sont capables de toutes les modernités. Malgré leur grande situation dans l’art, ils ne refusent pas de mettre leur nom au bas d’une réclame. Chaque pays a ses mœurs. Que dirait-on à l’institut si Meissonier ou Gé- rôme enluminait un prospectus pour un fabri- cant de savon ? (A suivre.') Paul Mantz. EXPOSITION DE LA VILLE DE PARIS LE SERVICE DES EAUX’ Le premier plan, qui porte la date de 1673, , nous montre ce qu’était alors la canalisation rudimentaire qui portait un peu d’eau de Seine aux Parisiens. De cette époque, en effet, date la construction de la pompe de la Samaritaine qui puisait l’eau en Seine à la hauteur du pont du même nom. Quarante fontaines publiques sont indiquées sur le plan exposé. Un second plan nous porte à un siècle plus tard, en 1789. Il y a déjà des progrès accomplis, mais avec quelle lenteur! Les pompes à feu de Chaillot et du Gros-Caillou prennent l’eau en Seine. La première Compagnie des eaux est -créée (4778) et avec elle commence la distribu- 1. Voir le n» 47. tion d’eau dans les maisons particulières par des conduites embranchées sur une canalisation publique. Veut-on savoir quelle était la quantité d’eau ainsi distribuée? Un graphique construit par l’Administration, et qui indique l’accroisse- ment depuis 1789 jusqu’en 1889, donne, pour cette année 1789, huit mille mètres cubes. Enfin, depuis cette époque, que de progrès accomplis! De 1789 à 1854, nous passons du chiffre de 8,000 mètres cubes à celui de 80,000, grâce à l’appoint de la dérivation de l’Ourcq entreprise sous le consulat. En 1854 commence la grande série de travauxqui devaient transfor- mer Paris et à laquelle se l'attachent les noms de Belgrand, Durand Glaye, Haussmann, Alphand, Humblot, etc. Le fait le plus important de cette grande campagne hygiénique est l’adduction à Paris des eaux de la Vanne et de la Dhuys. Le service des eaux a exposé un plan en relief de captation des eaux, de la Vanne à Gérilly, ainsi qu’une série de photographies qui montrent les difficultés vaincues pour amener les 100,000 mètres cubes que fournit chaque jour cette rivière au réservoir de Montsouris. Mais depuis 1878, pendant la période de 11 ans qui sépare les deux grandes Expos itions, les travaux ont été considérables et nous ne pouvons nous empêcher de reproduire un des tableaux qui indiquent l’acquis de ces onze der- nières années. Si arides que soient les chiffres, ils ont parfois une éloquence entraînante. EAU D’UTILISATION. 1818 Mètres cubes. Ourcq..................... 105.000 Seine...................... 88.000 Marne..................... 43.000 Arcueil et puits artésiens. 7.000 BAC D’ALIMENTATION. Dhuys. . . Vanne. . . Saint-Maur Cochepies. 1889 Mètres cubes. ■135.000 2i0.000 90.000 8.000 473.0U0 20.000 ■100.000 » 20.000 243.000 20.000 100.000 3.000 •123.00Ù 1.10.000 Total général........ 368.000 613.000 En 11 ans, la quantité d’eau amenée dans Paris a presque été doublée; malheureusement cette augmentation est due presque uniquement à un nouvel appoint en eau de Seine. Cette eau est refoulée dans les réservoirs par de puissantes machines. On peut voir une réduction très bien faite de l’importante usine établie à Ivry et terminée en 1883. Cette usine, qui prend l’eau de la Seine avant qu’elle ne soit salie par les eaux troubles de laMarne, refoule chaque jour, jusque sur les hauteurs de Villejuif, à la cote de 89 mètres, quatre-vingt-six mille mètres cubes d’eau, grâce à une puissance motrice de 1,026 chevaux. Le modèle exposé au Pavillon de la Ville de Paris nous donne une faible idée de l’importance de cette usine et de la grandeur des cylindres ainsi que de tous les appareils nécessaires pour produire un pareil travail qui représente sept milliards sept cent quarante millions de kilo- grammètres, et encore ce calcul est-il théorique et ne tien t-il aucun compte despertes inévitables. Une autre reproduction attire encore l’attèn- tion, c’est celle du réservoir établi à Mont- martre sur le point culminant de Paris, exac- tement à côté de l’église votive, qu’il masque plutôt que d’en servir l'effet décoratif. Ce réservoir, comme le montre le relief, est constitué par une série de trois étages soute- nus par une suite de voûtes qui lui donnent un aspect très curieux et tout spécial. L’étage inférieur à la cote 127 est destiné à recevoir