ForsideBøgerDanske Herreborge Fra Det 16de Aarhundrede

Danske Herreborge Fra Det 16de Aarhundrede

Forfatter: Francis Beckett

År: 1904

Forlag: Gyldendalske Boghandel - Nordisk Forlag

Sted: Kjøbenhavn

Sider: 152

UDK: Folio 72(489)Bec

Kunstakademiets Opmaalingsarbejder

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Side af 164 Forrige Næste
Le plan des six châteaux forts, reproduits dans cet ouvrage, 7 a été levé et dessiné par des élèves de l’Académie des Beaux-Arts de Copenhague sous les auspices de l’architecte Hans J. Holm, professeur à cette Académie. Ce sont tous des châ- teaux lacustres, c’est-à-dire: entourés d’eau. Grâce à la nature du terrain et à l’art, ainsi qu’à ces deux circonstances réunies, on a eu soin que les châteaux forts et leurs dépendances fus- sent isolés par l’eau. La situation de l’habitation seigneuriale, „la grande mai- son“ comme on l’appelait, peut être isolée, entourée d’eau. Le château de Hesselagergaard (fig. 6) était construit dans un ilôt endigué dans le lac de Teilgaard, les murs de celui d’Ege- skov se dressaient au milieu d’un petit lac (fig. 12), et même de nos jours l’habitation seigneuriale de Borreby se trouve dans un ilôt endigué (fig. 14). Un pont levis menait du corps de logis principal aux bâtiments d’exploitation et aux communs formant une sorte d’avant-corps — la basse-cour — car ces bâtiments aussi étaient entourés d’eau. L’habitation seigneuriale pouvait encore faire corps avec les communs et se trouver séparée par l’eau de la basse-cour, également entourée d’eau. Tel est, encore aujourd’hui, le cas pour le château de Ry- gaard (fig. 2), et il en était autrefois de même de celui de Nakkebælle (fig. 17); on n’est pas entièrement fixé sur la dis- position du château d’Œrbaeklunde (fig. 21), le plus récent en date des six châteaux forts. Mais que la situation de l’habita- tion seigneuriale ait été isolée, ou que celle-ci ait eu communi- cation avec les bâtiments d’exploitation, dans les deux cas, la personne qui désirait faire une visite régulière dans „la grande maison“ était obligée de passer deux fossés. Qu’on se figure d’ailleurs ces châteaux forts entourés d’un terrain peu acces- sible de marais et de marécages, et leurs enclos marqués de palissades, on verra aisément que leur accès était assez difficile. Toutefois on ne s’en est pas tenu à ces dispositions; on a voulu également établir une défense sérieuse, en vue de pouvoir repousser une attaque de l’habitation seigneuriale. Seule cette habitation seigneuriale a été tant soit peu con- servée jusqu’ à nos jours dans sa forme primitive, et c’est de cette habitation que, dans la plupart des cas, le plan a été levé. De forme rectangulaire, elle dresse ses murs de briques rouges, surmontant de deux étages et demi les caves voûtées. Aux faces latérales, l’édifice était couronné de pignons élevés, richement et joliment décorés, tandis qu’il était couvert de combles à deux pentes, hauts, lourds et abrupts, véritable archi- tecture du Nord. Au dessus du premier étage, le mur fait saillie de l’épaisseur de la moitié d’une brique, et cet encorbellement repose sur une rangée d’arcatures. Au dessus du deuxième étage, le mur surplombe, également d’une manière plus pro- noncée, environ de la longeur d’une brique, et là encore l’en- corbellement est porté par une rangée d’arcatures dont les reins reposent généralement sur des corbeaux en pierres de taille. Le demi-étage supérieur derrière le mur saillant, les combles du corps de garde, comme on l’appelait, ne servait pas de corps d’habitation, mais était destiné à la défense. Derrière la ligne du mur proprement dit on trouve un rang de poteaux dépassant le mur extérieur du demi-étage, bien reliés les uns aux autres. Ils servent de support aux charpentes et sectionnent les combles, de manière à former entre eux et le mur extérieur un couloir faisant le tour de l’édifice, le chemin de ronde. Le mur ex- térieur est percé d’ouvertures pouvant servir de meurtrières. Une pièce de bois, murée dans la partie inférieure horizontale de la meurtrière, servait de support à la fourche dans laquelle reposait l'arquebuse et pouvait se tourner. Au château de Hesselagergaard on voit encore des poutres de ce genre (voir pl. 13); il résulte de l’acte de 1548, établissant le majorat, et passé par le propriétaire, le chancelier Jean Friis, que les arque buses et la poudre faisaient partie de l’inventaire du château; une poutre de ce genre est probablement encore conservée au château de Nakkebælle; avant la dernière restauration on pouvait en voir à Borreby (voir pl. 35). On a repêché dans le lac entourant le château d’Egeskov une arquebuse (repro- duite fig. 1) qui a sans doute fait partie de l’inventaire primitif de l’habitation seigneuriale. Du reste, à la hauteur du plancher des combles du corps de garde, le mur est percé d’ouvertures carrées, inclinées vers le bas et qui, à l’extérieur, débouchent sous le sommet des arcs surbaissés. Ce sont des mâchicoulis, et l’on peut se faire une idée de la manière de s’en servir en lisant, dans le traité de l'art militaire du Suédois Peder Månsson, publié environ en 1522, et dans le chapitre relatif à la défense des murs, ce qui suit: Si l’ennemi parvient jusqu’au mur, on tient prête, dans un grand nombre de chaudières à brasser, une bouillie de chaux bouillante pour la verser sur les assaillants, on fait tomber sur eux du feu et des cendres, de l’eau bouillante, de l’huile ou d’autres matières grasses, et toute sorte d'immondices puantes. Le château de Rygaard (pl. 1 — 10) est le plus ancien dont nous parlons ici; l’habitation principale, et les trois corps de logis plus bas, entouraient la cour d’honneur carrée. Non seulement le château était entouré d’eau, mais il résulte en- core d'une expertise de 1690 qu’un rempart l’environnait de tous côtés. L’usage d’élever des remparts autour de l’habi- tation seigneuriale a sans doute été assez répandu, car on mentionne, en parlant de la construction de Mogenstrup en Scanie, un rempart de ce genre; qu’il ait été élevé entre le bâtiment principal et le fossé, on peut le conclure de ce que les égouts le traversent. Il n’est guère possible d’affirmer si l’habitation seigneuriale de Hesselagergaard a été entouré d’un rempart; cependant cela n’est pas impossible; si les fenêtres des caves sous la tour nord-est sont inclinées vers le haut d’une manière si singulière, ce détail pourrait faire croire qu’on a pensé à se servir de ces fenêtres pour tirer contre les assiégeants qui gravissent le rempart. L’habitation seigneuriale d’Egeskov, située au milieu du lac, n’a évidemment pas pu être couverte par un mur d’enceinte, et les autres corps de logis n’ont sans doute pas été entourés d’enceinte non plus. Le château de Rygaard n’a pas été construit en une fois. L’habitation seigneuriale est le bâtiment le plus ancien en date; elle paraît avoir été achevée en 1534, au moment où le châ- teau fut pris et pillé par le bas peuple révolté. En effet, les restes conservés des décorations peintes sur les murs de la grande salle de danse (voir pl. 10) sont gothiques, et bien que les figures représentées soient si mal conservées qu’on ne sau- rait affirmer d’une manière certaine ce qu’elles représentent, on peut encore y voir distinctement que les personnages por- tent les costumes du premier tiers du XVIe siècle. A cela vient s’ajouter que les formes des deux pignons et leur décoration ne peuvent remonter à une époque antérieure au 16e siècle. 73 74