Danske Herreborge Fra Det 16de Aarhundrede
Forfatter: Francis Beckett
År: 1904
Forlag: Gyldendalske Boghandel - Nordisk Forlag
Sted: Kjøbenhavn
Sider: 152
UDK: Folio 72(489)Bec
Kunstakademiets Opmaalingsarbejder
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Le plan des six châteaux forts, reproduits dans cet ouvrage,
7 a été levé et dessiné par des élèves de l’Académie des
Beaux-Arts de Copenhague sous les auspices de l’architecte Hans
J. Holm, professeur à cette Académie. Ce sont tous des châ-
teaux lacustres, c’est-à-dire: entourés d’eau. Grâce à la nature
du terrain et à l’art, ainsi qu’à ces deux circonstances réunies,
on a eu soin que les châteaux forts et leurs dépendances fus-
sent isolés par l’eau.
La situation de l’habitation seigneuriale, „la grande mai-
son“ comme on l’appelait, peut être isolée, entourée d’eau.
Le château de Hesselagergaard (fig. 6) était construit dans un
ilôt endigué dans le lac de Teilgaard, les murs de celui d’Ege-
skov se dressaient au milieu d’un petit lac (fig. 12), et même
de nos jours l’habitation seigneuriale de Borreby se trouve dans
un ilôt endigué (fig. 14). Un pont levis menait du corps de
logis principal aux bâtiments d’exploitation et aux communs
formant une sorte d’avant-corps — la basse-cour — car ces
bâtiments aussi étaient entourés d’eau. L’habitation seigneuriale
pouvait encore faire corps avec les communs et se trouver
séparée par l’eau de la basse-cour, également entourée d’eau.
Tel est, encore aujourd’hui, le cas pour le château de Ry-
gaard (fig. 2), et il en était autrefois de même de celui de
Nakkebælle (fig. 17); on n’est pas entièrement fixé sur la dis-
position du château d’Œrbaeklunde (fig. 21), le plus récent en
date des six châteaux forts. Mais que la situation de l’habita-
tion seigneuriale ait été isolée, ou que celle-ci ait eu communi-
cation avec les bâtiments d’exploitation, dans les deux cas, la
personne qui désirait faire une visite régulière dans „la grande
maison“ était obligée de passer deux fossés. Qu’on se figure
d’ailleurs ces châteaux forts entourés d’un terrain peu acces-
sible de marais et de marécages, et leurs enclos marqués de
palissades, on verra aisément que leur accès était assez difficile.
Toutefois on ne s’en est pas tenu à ces dispositions; on
a voulu également établir une défense sérieuse, en vue de
pouvoir repousser une attaque de l’habitation seigneuriale.
Seule cette habitation seigneuriale a été tant soit peu con-
servée jusqu’ à nos jours dans sa forme primitive, et c’est de
cette habitation que, dans la plupart des cas, le plan a été levé.
De forme rectangulaire, elle dresse ses murs de briques rouges,
surmontant de deux étages et demi les caves voûtées. Aux
faces latérales, l’édifice était couronné de pignons élevés,
richement et joliment décorés, tandis qu’il était couvert de
combles à deux pentes, hauts, lourds et abrupts, véritable archi-
tecture du Nord. Au dessus du premier étage, le mur fait saillie
de l’épaisseur de la moitié d’une brique, et cet encorbellement
repose sur une rangée d’arcatures. Au dessus du deuxième
étage, le mur surplombe, également d’une manière plus pro-
noncée, environ de la longeur d’une brique, et là encore l’en-
corbellement est porté par une rangée d’arcatures dont les reins
reposent généralement sur des corbeaux en pierres de taille. Le
demi-étage supérieur derrière le mur saillant, les combles du
corps de garde, comme on l’appelait, ne servait pas de corps
d’habitation, mais était destiné à la défense. Derrière la ligne
du mur proprement dit on trouve un rang de poteaux dépassant
le mur extérieur du demi-étage, bien reliés les uns aux autres.
Ils servent de support aux charpentes et sectionnent les combles,
de manière à former entre eux et le mur extérieur un couloir
faisant le tour de l’édifice, le chemin de ronde. Le mur ex-
térieur est percé d’ouvertures pouvant servir de meurtrières.
Une pièce de bois, murée dans la partie inférieure horizontale
de la meurtrière, servait de support à la fourche dans laquelle
reposait l'arquebuse et pouvait se tourner. Au château de
Hesselagergaard on voit encore des poutres de ce genre (voir
pl. 13); il résulte de l’acte de 1548, établissant le majorat, et
passé par le propriétaire, le chancelier Jean Friis, que les arque
buses et la poudre faisaient partie de l’inventaire du château;
une poutre de ce genre est probablement encore conservée
au château de Nakkebælle; avant la dernière restauration on
pouvait en voir à Borreby (voir pl. 35). On a repêché dans
le lac entourant le château d’Egeskov une arquebuse (repro-
duite fig. 1) qui a sans doute fait partie de l’inventaire primitif
de l’habitation seigneuriale.
Du reste, à la hauteur du plancher des combles du corps
de garde, le mur est percé d’ouvertures carrées, inclinées vers
le bas et qui, à l’extérieur, débouchent sous le sommet des arcs
surbaissés. Ce sont des mâchicoulis, et l’on peut se faire une
idée de la manière de s’en servir en lisant, dans le traité de
l'art militaire du Suédois Peder Månsson, publié environ en
1522, et dans le chapitre relatif à la défense des murs, ce qui
suit: Si l’ennemi parvient jusqu’au mur, on tient prête, dans
un grand nombre de chaudières à brasser, une bouillie de chaux
bouillante pour la verser sur les assaillants, on fait tomber sur
eux du feu et des cendres, de l’eau bouillante, de l’huile ou
d’autres matières grasses, et toute sorte d'immondices puantes.
Le château de Rygaard (pl. 1 — 10) est le plus ancien
dont nous parlons ici; l’habitation principale, et les trois corps
de logis plus bas, entouraient la cour d’honneur carrée. Non
seulement le château était entouré d’eau, mais il résulte en-
core d'une expertise de 1690 qu’un rempart l’environnait de
tous côtés. L’usage d’élever des remparts autour de l’habi-
tation seigneuriale a sans doute été assez répandu, car on
mentionne, en parlant de la construction de Mogenstrup en
Scanie, un rempart de ce genre; qu’il ait été élevé entre le
bâtiment principal et le fossé, on peut le conclure de ce que
les égouts le traversent. Il n’est guère possible d’affirmer si
l’habitation seigneuriale de Hesselagergaard a été entouré d’un
rempart; cependant cela n’est pas impossible; si les fenêtres
des caves sous la tour nord-est sont inclinées vers le haut
d’une manière si singulière, ce détail pourrait faire croire
qu’on a pensé à se servir de ces fenêtres pour tirer contre les
assiégeants qui gravissent le rempart. L’habitation seigneuriale
d’Egeskov, située au milieu du lac, n’a évidemment pas pu
être couverte par un mur d’enceinte, et les autres corps de
logis n’ont sans doute pas été entourés d’enceinte non plus.
Le château de Rygaard n’a pas été construit en une fois.
L’habitation seigneuriale est le bâtiment le plus ancien en date;
elle paraît avoir été achevée en 1534, au moment où le châ-
teau fut pris et pillé par le bas peuple révolté. En effet, les
restes conservés des décorations peintes sur les murs de la
grande salle de danse (voir pl. 10) sont gothiques, et bien que
les figures représentées soient si mal conservées qu’on ne sau-
rait affirmer d’une manière certaine ce qu’elles représentent,
on peut encore y voir distinctement que les personnages por-
tent les costumes du premier tiers du XVIe siècle. A cela vient
s’ajouter que les formes des deux pignons et leur décoration
ne peuvent remonter à une époque antérieure au 16e siècle.
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