ForsideBøgerDanske Herreborge Fra Det 16de Aarhundrede

Danske Herreborge Fra Det 16de Aarhundrede

Forfatter: Francis Beckett

År: 1904

Forlag: Gyldendalske Boghandel - Nordisk Forlag

Sted: Kjøbenhavn

Sider: 152

UDK: Folio 72(489)Bec

Kunstakademiets Opmaalingsarbejder

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Side af 164 Forrige Næste
Les trois corps de logis moins élevés, les ailes latérales, et l’aile où se trouve la porte, sont au contraire d’une époque plus récente; c’est ce qui résulte, entre autres choses, du fait que, tandis que les trois ailes font corps ensemble, elles ne font pas corps avec le bâtiment principal dont les deux rangées d’arcatures peuvent être aperçues derrière les ailes latérales, et dans l’aile latérale ouest on trouve une cheminée primitive dont le profil n'est plus gothique, mais du style Renaissance. Probablement les trois corps bas ont été construits avant 1549, car le propriétaire d'alors, Christophe Urne, fut empri- sonné de 1549 à 1562. Les deux tours d’escalier cylindriques ont été ajoutées plus tard; on peut conclure par leur élévation qu’elles sont d’une époque plus récente, car on ne faisait nullement usage de ces tours hardies au 16e siècle; on en voit d’ailleurs l’origine plus récente de ce que les rangées d arca- tures se poursuivent derrière elles; elles sont donc d une époque plus récente que l’habitation seigneuriale et les trois corps de logis bas. Suivant un vieux rapport, le château de Rygaard fut reconstruit en 1593; or, si l’on voulait ajouter foi a ce rap- port — dont au moins les termes sont inexacts — on pourrait supposer qu’il se rapporte aux tours d’angle de la cour. L’année 1593 se rapporterait, en ce cas, très bien au caractère des tours; le château de Rygaard était alors la propriété de Niels Bild, seigneur de Ravnholt, homme très considéré, par- faitement apte à faire construire quelques tours (la figure 3 donne une reproduction de l’escalier en bois de la tour d angle). Ce qui donne au château de Rygaard un aspect particuli- èrement imposant, ce sont les grands pignons étagés et décorés de l’habitation seigneuriale. Par leurs renfoncements découpés et leurs séries de redents, ils sont un bel échantillon de pig- nons de luxe en briques datant du déclin du moyen âge, et tels qu’on peut les trouver dans les églises, les clochers, les couvents et les monuments entièrement civils de la fin du quinzième siècle et du commencement du seizième. D ailleurs le château — qui na jamais subi de restauration radicale en général, et l’habitation seigneuriale en particulier, sont d un aspect extrêmement pittoresque. Les corbeaux en pierre grise sculp- tée portent les arcatures supérieures, tout en produisant un certain effet sur les murs rouge brun et, a la façon du moyen âge, les fenêtres ne divisent pas les parements en parties ré- gulières; elles sont percées un peu au hasard, ne suivant même pas de lignes horizontales. L effet produit par les latrines extérieures — effet qu’on n’a guère eu en vue — doit avoir été assez curieux; elles étaient adossées au mur comme des garde-manger. Selon une plaque (pl. 20) le château de Hesselagergaard a été bâti en 1538 par le chancelier Jean Friis; toutefois l’habitation n’a sans doute été achevée, sous la forme que nous connaissons, qu une vingtaine d années plus tard. Le plan, comparé à l’habitation seigneuriale de Rygaard, se trouve enrichi de (adjonction d une tour d escalier massive et carrée, située devant (une des façades; cette tour donne seule accès a (édifice qui est flanqué aux angles de tours polygonales, plus chétives, situées devant (autre façade. C est évidemment le principe de la fortification de l’enceinte moyennageuse, appliqué au bâtiment rectangulaire; les châteaux forts suivants ont adopté cette particularité; eux aussi sont pourvus de tours d escalier, et flanqués de tours aux angles. Il n'est pas difficile de voir comment on pouvait défendre, contre les assauts, un chateau fort de ce genre. Arrivé à une certaine distance, 1 ennemi était reçu par des balles tirées par les meurtrières du demi- étage, mais parvenu au pied des murs, il n’était plus possible de l’atteindre par les meurtrières; c’est alors qu’on avait re- cours aux mâchicoulis inclinés vers le bas; il y avait moyen de verser de l’eau bouillante et d’autres liquides sur les enne- mis placés au pied du bâtiment, de même qu'on pouvait — et c’est là (avantage de la tour d’escalier et des tours d angle de pouvoir servir de bastions — soumettre (ennemi aux pro- jectiles lancés des tours. On domine de la tour d escalier l une des façades, des tours d’angle l’autre façade et les deux faces latérales. Il ne faut pas s’étonner de voir (habitation seigneuriale purement moyennageuse comme celle de Rygaard munie des meutrières du moyen âge; on ny trouve pas encore de mâ- chicoulis; ce qui est plus curieux, c est que les châteaux forts, construits à une époque où, dans le reste de 1 Europe, les châ- teaux commencent à prendre la place des chateaux forts, continuent à garder non seulement les chemins de ronde et les meurtrières, mais y ajoutent encore les mâchicoulis et enrichissent le plan de tours d’escalier et de tours d’angle. L’explication doit être cherchée dans les conditions particulières au Danemark. Pendant la „guerre du comte“ (I534—i536), dans la plus grande partie du pays, le peuple s était révolté contre la noblesse; il pillait et incendiait les habitations des gen- tilshommes, partout où il pouvait y parvenir, et aucun gentil- homme ne se trouvait en sureté, tout au moins en ce qui concernait ses biens. C’est ainsi que dans 1 île de fionie, où se trouvent les châteaux de Hesselagergaard, d Egeskov, de Nakke- bælle et d’Œrbaeklunde, le peuple avait pris et incendié le château d’Œrkel, il s’était emparé du couvent de Dalum, des châteaux de Naesbyhoved et de Hagenskov et du palais épis- copal d’Odensée, et comme nous venons de le rapporter, le château de Rygaard avait été pris et pillé. Se souvenant de ces événements récents, la noblesse avait tout lieu de veiller, non seulement à ce que ses châteaux fussent a 1 abri d une surprise, mais encore à ce qu’on pût résister a une attaque et y parer de (habitation seigneuriale même. On a voulu recevoir de bonne façon ces bandes popu- laires ravageant le pays pendant la „guerre du comte". Il est évident, au contraire, qu’on n’a pas eu (idée de pouvoir résister à une attaque d’une armée régulière. Quelques epaisses que fussent les murailles, elles ne pouvaient résister au canon de gros calibre d’alors, car nous sommes déjà à une epoque où le principal point de défense n était plus les murs, mais les bastions. Cependant ces châteaux forts peuvent facilement tenir tête à un attroupement de paysans mal armés; une tentative de s’emparer des châteaux serait d un effet ruinant pour une bande, armée uniquement d’armes portatives. Les châteaux forts sont pour ainsi dire des poings fermés, menaçant le peuple, et uniquement celui-ci. On ne peut douter, qu’en cas de nécessité, (effet n’en fût terrible, mais il est hors de doute aussi que les conditions du temps eurent pour conséquence que les menaces ne furent jamais suivies de violences. Cependant, dans le courant des années, le souvenir de l’époque troublée et dangereuse de la „guerre du comte“ s’effaçait. Les propriétaires étaient moins soucieux toutes les fois qu il s agissait de batir; ils n avaient plus à craindre les paysans révoltés. C’est ce qui ressort d une manière carac- téristique d’un détail particulier. A Borreby et a Nakkebælle la porte extérieure de la tour d’escalier n'est plus placée au côté extérieur de la tour, mais à 1 un des cotés; il en était primitivement de même à Hesselagergaard et a Egeskov. Celui qui, se trouvant devant la porte, cherchait a pénétrai dans (habitation seigneuriale, était dominé par les mâchicoulis du bâtiment. A Œrbaeklunde, le plus récent en date des chateaux forts, achevé en 1593, la porte extérieure s est toujours trouvée à son emplacement actuel: à la façade de la tour d escalier. On ne s’est pas soucié de dominer 1 accès direct a 1 habitation seigneuriale. Chose significative, le chateau d Œrbaeklunde possède l’encorbellement et le demi-étage, mais il nj a jainais eu de mâchicoulis. L'ancien systeme n est plus qu un décor 1apparent. 70 75